Prévisions de l’ONU – La fécondité allemande – Versions 1992 et 1998

Démographie et monde moderne.

Dossier : PopulationsMagazine N°602 Février 2005
Par Christian MARCHAL (58)

Le groupe X‑DEP

Le groupe poly­tech­ni­cien X‑Démographie, Économie, Pop­u­la­tion compte soix­ante mem­bres et s’est con­sti­tué à la fin de 1996. Il a depuis organ­isé 47 con­férences présen­tées par des spé­cial­istes à la Mai­son des X.

Le groupe X‑DEP

Le groupe poly­tech­ni­cien X‑Démographie, Économie, Pop­u­la­tion compte soix­ante mem­bres et s’est con­sti­tué à la fin de 1996. Il a depuis organ­isé 47 con­férences présen­tées par des spé­cial­istes à la Mai­son des X.
Vous pou­vez con­sul­tez la liste de ces con­férences et lire la plu­part d’en­tre elles sur notre site Web : http://x‑dep.polytechnique.org ; vous y trou­verez aus­si toutes indi­ca­tions sur notre livre de syn­thèse La démoc­ra­tie déséquili­brée que les libraires peu­vent obtenir en trois jours*. Ce numéro de La Jaune et la Rouge présente quelques-unes de ces con­férences, par­mi celles qui sont les plus sen­si­bles ou les plus con­testées. Nous remer­cions l’AX et La Jaune et la Rouge de leur intérêt soutenu pour ces ques­tions si fon­da­men­tales à échéance de vingt ans, mais si nég­ligées par les hommes poli­tiques dont, trop sou­vent, l’hori­zon tem­porel ne dépasse pas la prochaine élection.

En juin-juil­let 1995 La Jaune et la Rouge fit paraître un grand dossier sur la démo­gra­phie. Deux théories étaient alors en com­péti­tion, celle de l’ONU et celle des démo­graphes français Jean Bour­geois-Pichat et Philippe Bourci­er de Car­bon, les con­tin­u­a­teurs d’Al­fred Sauvy. La dif­férence prin­ci­pale entre ces deux théories por­tait sur la phase future de l’évo­lu­tion, pour la pre­mière une ten­dance naturelle et générale vers un équili­bre har­monieux entre natal­ité et mor­tal­ité à un taux faible et avec une grande espérance de vie — en somme le par­adis sur Terre — pour la sec­onde au con­traire la dénon­ci­a­tion de cette illu­sion et la démon­stra­tion de l’in­sta­bil­ité de la sit­u­a­tion : faute de con­tre-mesures économiques appro­priées, l’aug­men­ta­tion mas­sive du nom­bre et de la pro­por­tion des per­son­nes âgées con­stitue une dou­ble charge très lourde pour les jeunes par prélève­ment direct et par retard d’héritage. Cette sit­u­a­tion con­duit beau­coup de jeunes cou­ples à lim­iter out­re mesure leur descen­dance pour préserv­er leur niveau de vie… et donc à ampli­fi­er encore le déséquili­bre jusqu’à un effon­drement de plus en plus menaçant.

Aujour­d’hui, dix ans plus tard, on peut dire que les idées de l’É­cole française ont tri­om­phé, sinon dans l’opin­ion publique qui les trou­ve désagréables, du moins dans les faits. Dans plus des deux tiers des pays du tiers-monde la natal­ité a dégringolé à un rythme impres­sion­nant : les Maghrébines d’au­jour­d’hui ont trois fois moins d’en­fants que leurs mères ; des pays naguère con­sid­érés comme pro­lifiques, Chine, Iran, Maghreb, Brésil, passent tour à tour sous le niveau de rem­place­ment et con­tin­u­ent de descen­dre ; l’Eu­rope, lour­de­ment défici­taire avec moins de 1,5 enfant par femme et large­ment plus de décès que de nais­sances, n’ar­rête pas de s’en­fon­cer au lieu de revenir vers le seuil de 2,1 comme le prévoy­ait la théorie opti­miste. Il est déjà loin le temps de “l’ex­plo­sion démo­graphique”, le nom­bre mon­di­al annuel des nais­sances décroît régulière­ment depuis seize ans et c’est essen­tielle­ment la qua­si générale et remar­quable pro­gres­sion de l’e­spérance de vie (+ quinze ans au Maghreb dans le dernier quart de siè­cle !) qui entre­tient encore la crois­sance de l’hu­man­ité… tout en accen­tu­ant le vieillissement.

Fig­ure 1
Prévi­sions de l’ONU – La fécon­dité alle­mande – Ver­sions 1992 et 1998

Le numéro d’oc­to­bre 2004 de Pop­u­la­tion et Sociétés, le men­su­el de l’In­sti­tut nation­al d’é­tudes démo­graphiques, porte le titre : “La majorité de l’hu­man­ité vit dans un pays où la fécon­dité est basse” — sous-enten­due inférieure au niveau 2,1 du rem­place­ment — et la fécon­dité mon­di­ale médi­ane a chuté de 5,4 à 2,1 enfants par femme en seule­ment cinquante ans, mou­ve­ment for­mi­da­ble qui d’év­i­dence va con­tin­uer et que l’hu­man­ité n’avait, de loin, jamais con­nu. Le nom­bre des jeunes est en baisse presque partout ; les excep­tions con­cer­nent surtout des petits pays engagés dans des luttes vitales : Pales­tine, Israël, Tchétchénie, etc.

Pour illus­tr­er ces mou­ve­ments et ces idées regar­dons deux petits doc­u­ments car­ac­téris­tiques, tout d’abord la fécon­dité alle­mande selon les mesures et prévi­sions de l’ONU (fig­ure 1 et réf. 1). Les prévi­sions de 1992 s’ar­rê­tent en 2025 et celles de 1998 se pro­lon­gent jusqu’en 2050. Selon les procé­dures clas­siques des insti­tuts de prévi­sion il y a pour cha­cun des deux cas une ver­sion haute, une ver­sion moyenne et une ver­sion basse et selon la théorie ONU en vogue ces prévi­sions remon­tent vers le niveau 2,1 de l’équili­bre. Ce qui est impres­sion­nant, c’est de con­stater l’é­cart entre les deux séries de prévi­sions : bien que la réal­ité des années inter­mé­di­aires se soit révélée bien inférieure à même la prévi­sion basse, les experts, mal­gré ce démen­ti cinglant, n’en con­tin­u­ent pas moins à pronos­ti­quer imper­turbable­ment une remon­tée prochaine des indices et les hommes poli­tiques, qui ne vont pas dis­cuter des con­clu­sions des experts, se basent sur ces prévi­sions fauss­es pour pren­dre des déci­sions très lour­des comme la poli­tique famil­iale ou l’âge et le niveau des retraites !

Fig­ure 2
Le pét­role – 1900–2100
Le pétrole – 1900-2100

L’autre doc­u­ment (fig­ure 2) est un sché­ma extrait des études prospec­tives des com­pag­nies pétrolières. Ces études con­di­tion­nent les travaux de recherch­es et sont faites avec le plus grand sérieux : si l’on se trompe ce sont des mil­liards de dol­lars qui par­tent en fumée. Le sché­ma cou­vre les deux siè­cles de 1900 à 2100 et l’on y trou­ve la pro­duc­tion mon­di­ale d’hy­dro­car­bu­res (HC), la con­som­ma­tion par tête avec les futures économies d’én­ergie espérées (HC per capi­ta) et l’évo­lu­tion de la pop­u­la­tion mon­di­ale. Pour leur étude les com­pag­nies pétrolières n’u­tilisent pas les prévi­sions offi­cielles, qui prévoient une sta­bil­i­sa­tion de la pop­u­la­tion mon­di­ale à la fin du siè­cle actuel vers 9 ou 10 mil­liards de ter­riens, elles utilisent la courbe tracée par Jean Bour­geois-Pichat avec un max­i­mum vers 2040 suivi de l’ef­fon­drement d’une pop­u­la­tion mon­di­ale vieil­lie tombant en 2100 bien en dessous de son niveau actuel (réf. 2 et 3). Ajou­tons que cette courbe, tracée il y a dix-huit ans en pro­longe­ment des ten­dances de l’époque et dans l’hy­pothèse où aucune réac­tion sérieuse n’in­ter­viendrait, est aujour­d’hui con­sid­érée comme plutôt opti­miste ! Le max­i­mum pour­rait bien sur­venir plus tôt et l’ef­fon­drement être encore plus rapide…

Le diag­nos­tic est main­tenant bien établi et l’on doit donc se deman­der quels sont les remèdes possibles.

La plu­part de ceux qui exam­i­nent cette ques­tion répon­dent immi­gra­tion ou bien poli­tique natal­iste ou encore un mélange des deux. Mais remar­quons que ces exa­m­ens con­cer­nent essen­tielle­ment l’Eu­rope et con­sid­èrent encore le tiers-monde comme un réser­voir inépuis­able, ce qu’il n’est pas.

Certes la sit­u­a­tion de l’Eu­rope est la plus préoc­cu­pante, sa pyra­mide des âges s’anémie à la base d’an­née en année (fig­ure 3) tan­dis que la pro­por­tion des retraités ne fait qu’aug­menter mal­gré les accroisse­ments de l’âge de la retraite ici et là. Mais le réflexe d’ap­pel à l’im­mi­gra­tion ressem­ble trop aux mau­vais­es habi­tudes du passé : “Si le tra­vail est trop dur dans nos plan­ta­tions des Amériques, nous fer­ons venir de vigoureux Africains…”

Ce n’est pas par plaisir que les Africains par­tent pour les dif­fi­cultés, les déchire­ments et les souf­frances de l’ex­il européen, c’est poussés par la mis­ère ou l’op­pres­sion, et com­ment ne penseraient-ils pas à l’esclavagisme et au colo­nial­isme quand ils enten­dent des Européens incon­scients proclamer “Si met­tre au monde et élever des enfants est trop dur, nous fer­ons venir de jeunes étrangers…” Ces­sons donc de soign­er l’Eu­rope sur le dos des autres, nous devons faire notre tra­vail nous-mêmes ! Avec un décalage de quinze à vingt ans les pays du tiers-monde vont con­naître les mêmes prob­lèmes que nous et vont donc avoir besoin de leurs jeunes (voir par exem­ple les pyra­mides des âges du Maghreb et de l’I­ran dans le tra­vail de Madame Ouadah-Bedi­di, elles aus­si se creusent déraisonnable­ment à la base).

Cha­cun com­prend qu’im­mi­gra­tion et poli­tique natal­iste ne sont pas inter­change­ables, ni quant aux coûts, ni quant aux résul­tats ; mais l’habi­tude des raison­nements économiques et soci­aux, héritages du marx­isme, nous fait per­dre de vue l’im­por­tance des fac­teurs cul­turels et de leur remar­quable pérennité.

Fig­ure 3
La pyra­mide des âges de l’Europe des Quinze le 1er jan­vi­er 2003
La pyramide des âges de l’Europe des Quinze le 1er janvier 2003
En % de la pop­u­la­tion totale

Voyons quelques exem­ples : pen­dant plusieurs siè­cles le Rhin et le Danube for­ment la fron­tière de l’Em­pire romain. Mille cinq cents ans plus tard cette fron­tière est tou­jours là : c’est la fron­tière entre pays catholiques et pays protes­tants… Puis au vingtième siè­cle les dif­férences de point de vue sur la ques­tion de l’ar­gent entraîneront de très grandes dif­férences vis-à-vis du com­mu­nisme : pour les catholiques ” Il est plus dif­fi­cile à un riche d’en­tr­er dans le roy­aume des cieux, qu’à un chameau de pass­er par le trou d’une aigu­ille ” et les pays de cul­ture catholique, France, Ital­ie, Espagne, Por­tu­gal, con­naîtront des par­tis com­mu­nistes durables et très impor­tants ; par con­tre dans les pays protes­tants, dont les États-Unis, l’éthique val­orise l’ac­tiv­ité et la pro­duc­tion des richess­es, c’est un moyen de ren­dre gloire à Dieu, en con­séquence la richesse n’y est pas stig­ma­tisée et les par­tis com­mu­nistes y res­teront minus­cules. Une excep­tion : la catholique Autriche d’après-guerre épargnée par le com­mu­nisme, mais elle avait été vac­cinée par dix années d’oc­cu­pa­tion sovié­tique… Et allez donc faire la révo­lu­tion dans un pays comme l’Inde où si vous êtes pau­vre et mal­heureux, c’est parce que vous avez été mau­vais dans une vie antérieure !

Mais les dif­férences cul­turelles entre catholiques et protes­tants ne sont rien vis-à-vis de celles entre chré­tiens et musul­mans. Il suf­fit de com­par­er la vie du Christ et celle du prophète Mohammed. Le Christ, le non-vio­lent qui aurait pu s’échap­per ou se défendre, mais qui se laisse arrêter, con­damn­er, tor­tur­er, exé­cuter pour nous appren­dre con­crète­ment com­bi­en nous pou­vons être injustes et com­bi­en il nous faut nous méfi­er de nos mau­vais instincts. Le Prophète qui lui aus­si com­mence comme un per­sé­cuté, il s’en­fuit de La Mecque à Médine, mais il prend sa revanche, gagne des batailles à la Napoléon, ce qui sus­cite l’ad­mi­ra­tion, organ­ise sa com­mu­nauté et lui donne des lois sans com­para­i­son avec celles qui précé­daient… Mais enfin quand il don­nait l’or­dre de pren­dre une ville d’as­saut, il savait bien quelles seraient les con­séquences ! Si vous ajoutez à cela que le Christ était céli­bataire tan­dis que le Prophète, qui demeure le ” beau mod­èle ” pour les musul­mans, avait qua­tre épous­es et quar­ante-cinq con­cu­bines, com­ment voulez-vous que les musul­mans voient la vie de la même façon que les chrétiens ?

L’une des dif­férences majeures est la phrase célèbre “Ren­dez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.” Nous avons eu bien du mal à l’ap­pli­quer, alors ne vous éton­nez pas de la con­fu­sion des pou­voirs religieux et poli­tiques en pays musul­man où les minorités non musul­manes ne peu­vent obtenir l’é­gal­ité et où en con­séquence la démoc­ra­tie demeure mar­ginale… la charia prévoit même que le témoignage d’un musul­man vaut celui de deux “infidèles” — et il s’ag­it bien d’un phénomène cul­turel et non de con­di­tions économiques et sociales ; l’Inde est une démoc­ra­tie mal­gré sa pau­vreté, la riche Ara­bie Saou­dite ne l’est pas.

Bien sûr, avec le temps, les dif­férences peu­vent s’at­ténuer… mais il faut le temps ! Il faut “une patience géologique” écrivait en 1992 l’ori­en­tal­iste Jacques Jomi­er, qui certes con­nais­sait cent fois mieux son sujet que nos hommes poli­tiques fatale­ment tirail­lés entre cinquante préoc­cu­pa­tions dif­férentes. Ce qui demande deux siè­cles ne peut pas être bâclé en trente ans. L’u­nité poli­tique européenne a‑t-elle demandé moins de temps que l’u­nité poli­tique alle­mande ? Après la Befreiungskrieg, la guerre de libéra­tion des années 1813–1814, les Alle­mands com­pren­nent que seule l’u­nité poli­tique leur épargn­era d’être per­pétuelle­ment le champ de bataille des con­flits européens, mais il leur faut atten­dre jusqu’à 1871 pour la réalis­er. Après la Sec­onde Guerre mon­di­ale les Européens com­pren­nent que seule l’u­nité poli­tique leur épargn­era d’être le champ de bataille des con­flits mon­di­aux, mais l’œu­vre de Jean Mon­net, Robert Schu­man, Kon­rad Ade­nauer et Alcide De Gasperi est encore loin d’être achevée… Pensez qu’il nous a fal­lut qua­tre-vingt-seize ans, de 1848 à 1944, pour aller du suf­frage uni­versel mas­culin au suf­frage uni­versel véritable !

Dans ces con­di­tions il n’est pas éton­nant que l’im­mi­gra­tion entre aires cul­turelles dif­férentes pose plus de prob­lèmes qu’elle n’en résout, même quand on fait les plus grands efforts pour qu’elle soit frater­nelle et paci­fique. D’autre part, com­binée avec la dif­fu­sion désor­mais très large des moyens de con­tra­cep­tion mod­ernes, l’évo­lu­tion actuelle des pays du tiers-monde, y com­pris celle des métrop­o­les d’Afrique Noire, mon­tre à l’év­i­dence que la neu­tral­ité de l’É­tat en matière famil­iale con­duit à des taux de natal­ité très bas. En con­séquence on peut écrire : dans le monde mod­erne tout peu­ple qui ne favorise pas les jeunes par­ents par des mesures famil­iales appro­priées est con­damné à aller vers une natal­ité très insuff­isante et donc un vieil­lisse­ment rapi­de, fatale­ment suivi d’un effon­drement à bref délai.

L’ex­em­ple de la France à ce sujet est sig­ni­fi­catif. Certes la poli­tique famil­iale y a subi bien des amoin­drisse­ments et des ampu­ta­tions depuis trente ans, elle demeure néan­moins net­te­ment supérieure à celle de nos voisins, et au lieu d’avoir une moyenne de 1,2 ou 1,4 enfant par femme comme l’Es­pagne, la Grèce, l’I­tal­ie, l’Alle­magne, ou l’Eu­rope de l’Est nous en avons bon an mal an 1,7 à 1,9. C’est bien sûr insuff­isant et nous auri­ons tort de nous en tenir là, nous auri­ons aus­si tort de croire que la France peut s’en sor­tir seule en lais­sant les autres se per­dre : nous sommes désor­mais inex­tri­ca­ble­ment liés aux autres pays d’Eu­rope, avec beau­coup desquels nous parta­geons une mon­naie com­mune, et si l’un d’en­tre eux s’ef­fon­dre les autres partageront la fac­ture par divers moyens dont sans doute une infla­tion générale.

Il reste à exam­in­er les objec­tions légitimes des défenseurs de l’en­vi­ron­nement (voir la con­férence de Madame Viel). Ces objec­tions se fondaient surtout sur l’ex­plo­sion démo­graphique et ses évi­dentes con­séquences, il n’est certes pas ques­tion d’y revenir. Il nous faut sim­ple­ment vis­er à l’équili­bre c’est-à-dire à un indice de fécon­dité de 2,1 enfants par femme et pour cela con­sen­tir aux efforts et aux mesures famil­iales néces­saires. Sinon ce qui nous men­ace en grand n’est rien d’autre que ce qui est arrivé en petit au début du vingtième siè­cle aux départe­ments de la Creuse et des Bass­es-Alpes : con­fron­tés à un vieil­lisse­ment mas­sif, et aux charges cor­re­spon­dantes, les jeunes ont fui et des can­tons entiers sont morts dans la misère.

Bien enten­du la men­ace écologique reste tout aus­si grave que celle d’un vieil­lisse­ment démo­graphique incon­trôlé, même si son hori­zon tem­porel est un peu plus éloigné. L’hu­man­ité du XXIè siè­cle est con­fron­tée à ce dou­ble défi vital. Elle a très cer­taine­ment les moyens d’y faire face à con­di­tion de ne pas con­tin­uer à refuser d’y penser sérieuse­ment et à con­di­tion de ne pas se focalis­er sur une men­ace aux dépens de l’autre.

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* Édi­tions L’Har­mat­tan, 10,70 euros.
Réf. 1 : World pop­u­la­tion prospect. Unit­ed Nations, New York, 1992 and 1998 revisions.
Réf. 2 : J. Bour­geois-Pichat, “Du XXè siè­cle au XXIè siè­cle : l’Eu­rope et sa pop­u­la­tion après l’an 2000”. Pop­u­la­tion n° 1, INED, Paris, 1988.
Réf. 3 : J. Bour­geois-Pichat, Com­men­taires sur l’é­tude de Mon­sieur Bourci­er de Car­bon inti­t­ulée “Niveau de vie et fluc­tu­a­tions démo­graphiques. Con­tri­bu­tion à l’analyse de la baisse sécu­laire de la fécon­dité et des inter­ac­tions entre pop­u­la­tions : vers une théorie socio-économique de l’im­plo­sion démo­graphique de l’après tran­si­tion” texte du 23 avril 1987. INED (cote bib­lio INED 1989B8430), Paris, 1987.

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