De la Grande École au rêve américain

Dossier : Les X en Amérique du NordMagazine N°617 Septembre 2006
Par Hélène SEILER

Au moins 11 000 anciens sont aujourd’hui aux ÉtatsUnis

En se bas­ant sur la déf­i­ni­tion du Min­istère de l’E­d­u­ca­tion Nationale, on peut estimer à au moins 11000 le nom­bre d’an­ciens des Grandes Ecoles français­es rési­dents aujour­d’hui sur le ter­ri­toire des Etats-Unis.

Les annu­aires de 15 des plus pres­tigieuses Grandes Ecoles en France, (Agro, Arts et Métiers, Cen­trale Paris, EM Lyon, ESCP-EAP, Essec, HEC, Mines, Poly­tech­nique, Ponts, Sci­ences Po/ ENA, SID-ETP, Supaero, Sup­elec, Sup Tele­com) recensent près de 3600 anciens aux Etats-Unis.

Les sta­tis­tiques détail­lées qui vont suiv­re sont basées sur un échan­til­lon de 1368 anciens diplômés Grande Ecole de Cen­trale Paris, ESCP-EAP, HEC et Polytechnique.

Selon le Min­istère de l’E­d­u­ca­tion Nationale, 800 jeunes diplômés ont fait chaque année leurs bagages pour les Etats-Unis entre 2000 et 2005. Les don­nées sta­tis­tiques con­cer­nant l’en­trée et la sor­tie des anciens expéri­men­tés n’é­tant pas disponibles, il n’est pas pos­si­ble de con­naître le taux de crois­sance de cette population.

Le taux activité-étude est de l’ordre de 90%

Les retraités sont peu nom­breux (3%). 25% des anci­ennes diplômées (soit 5% du con­tin­gent total) ont suivi leur mari ou leur com­pagnon, sont sans emploi et ne suiv­ent pas d’é­tudes. Les sta­tis­tiques de « non-emploi » chez les anciens diplômés ne sont pas disponibles, mais on ne prend aucun risque à l’es­timer à moins de 5%.

Une pop­u­la­tion jeune : deux tiers des anciens sont sor­tis de leur grande école après 1990
Pro­mo­tions de sortie En % du total des anciens de l’échantillon
2000–2005 28,8
1990–1999 37,8
1980–1989 18,6
1970–1979 7,2
Avant 1970 7,6

Près de la moitié des anciens tra­vail­lent dans les ser­vices financiers ou dans la tech­nolo­gie. Un cinquième tra­vaille dans huit grandes ban­ques français­es et anglo-saxonnes.

On retrou­ve sans sur­prise les grandes ban­ques français­es (BNP Paribas, Caly­on et la Société Générale) large­ment en tête du classe­ment, ain­si que la World Bank et les grandes ban­ques d’af­faires ou de détail anglo-sax­onnes (Cit­i­group, Amer­i­can Express, JP Mor­gan, Gold­man Sachs). Ces huit employeurs représen­tent à eux seuls env­i­ron 20% de l’emploi total des anciens aux Etats-Unis. 

Les anciens vivent et tra­vail­lent majori­taire­ment dans le Nord Est et le Sud Ouest des Etats-Unis
Zones Géographiques En % du total des anciens de l’échantillon
Tri State Area (autour de New YorkNew York 37,2
Cal­i­fornie et Etats du Sud Ouest 22,1
Etats du Midwest 18,1
Etats du Sud 7,7
Atlantic (autour de Wash­ing­ton DC 7,5
Nou­velle-Angleterre (autour de Boston 7,4

Dans le secteur des tech­nolo­gies, l’emploi est très éparpil­lé, de la start-up au géant infor­ma­tique intégré.

Dans les uni­ver­sités, le MIT, Colum­bia et Stan­ford pointent au pre­mier rang mais leur poids reste négligeable.

Pour les pro­duits de con­som­ma­tion, on retrou­ve l’Oréal, Proc­ter, et le groupe LVMH aux pre­mières places, dans un univers très large.

Dans le con­seil, McK­in­sey, the Boston Con­sult­ing Group et Cap Gem­i­ni sont en tête, là encore dans un océan d’employeurs.

A not­er égale­ment la présence de Sanofi Aven­tis et de Eli Lil­ly en phar­ma­cie, de Lafarge en pro­duit indus­triels, et de l’ONU.

En pour­cent­age de la pop­u­la­tion active chez les anciens de l’échantillon
Secteurs
Ser­vices financiers 26,7
Tech­nolo­gies de l’information 11,7
Hautes tech­nolo­gies et télécommunications 11,4
For­ma­tion, enseigne­ment et recherche 8,3
Pro­duits de con­som­ma­tion et distribution 8,1
Con­seil en management 7,6
Pro­duits industriels 4,9
San­té et pharmacie 4,7
Indus­trie lourde 4,2
Médias, arts et loisirs 3,9
Transports 3,1
Autres ser­vices professionnels 3,0
Économie et Fonc­tion publique 2,4

A peine plus du cinquième du con­tin­gent améri­cain est féminin. Les femmes actives se con­cen­trent sur les ser­vices financier, les uni­ver­sités, l’in­dus­trie des pro­duits de con­som­ma­tion et le con­seil en management.

A peine plus du cinquième des anciens des grandes écoles aux Etats-Unis sont des femmes. Dif­fi­cile en effet de gér­er des dou­bles car­rières d’ex­pa­triés. Comme nous l’avons vu plus haut, un quart d’en­tre elles ne pour­suiv­ent pas leur car­rière en arrivant aux Etats-Unis.

Dix ans de présence aux Etats-Unis au con­tact de femmes expa­triées m’ont fait con­stater que cet état était plus sou­vent subi que souhaité. Pour celles qui sont actives, on les retrou­ve moins con­cen­trées que les hommes sur quelques secteurs et net­te­ment moins présentes dans le secteur des technologies.

;En % de la pop­u­la­tion fémi­nine chez les anciens de l’échantillon
Secteurs
Ser­vices Financiers 19,7
For­ma­tion, enseigne­ment et recherche 14,3
Pro­duits de con­som­ma­tion et distribution 12,4
Con­seil en management 9,6
San­té et Pharmacie 7,8
Hautes Tech­nolo­gies et Télécommunications 6,9
Media, Art et Loisirs 6,4
Economie et Fonc­tion Publique 5,1
Indus­trie lourde 4,1
Tech­nolo­gies de l’information 4,1
Transports 3,2
Autres Ser­vices Professionnels 3,2
Pro­duits industriels 3,2

Réussir sa carrière aux USA, galerie de portraits

A l’âge charnière de 35–45 ans où l’on dit en France que tout se joue dans une car­rière, ces six anciens de Grandes Ecoles français­es se sont don­nés les moyens d’une réus­site durable aux Etats Unis. Citoyens du monde (qua­tre sont trilingues, trois ont fait des mariages bicul­turels et deux ont vécu ou tra­vail­lé dans plus de trois pays), ils ont rejoint des entre­pris­es améri­caines qui leur ont don­né les moyens de croire en eux-mêmes.

Dans cette galerie de por­traits, vous ne trou­verez ni entre­pre­neur de la Sil­i­con Val­ley, ni ban­quier piqué du virus anglo-sax­on à Man­hat­tan, ni chercheur au MIT, ceux-là même qui font si sou­vent la une de nos mag­a­zines en mal d’ar­ti­cle sur la fuite des cerveaux. Ces six his­toires là sont bien dif­férentes, mais ce sont aus­si celles du rêve améri­cain : trois hommes qui mon­tent les éch­e­lons de trois grandes entre­pris­es inter­na­tionales, trois femmes qui se réin­ven­tent et tirent par­ti à plein des oppor­tu­nités d’un envi­ron­nement pro­fes­sion­nel qui leur devient finale­ment plus favorable.

Mais n’au­raient-il pas pu faire ce genre de car­rière en France, et revien­dront-ils un jour ? A lire leur témoignage, ce n’est pas si sûr, et je ne crois pas que vous pari­erez sur leur retour imminent…

Quant à leurs enfants, c’est une autre histoire…Tous ou presque sont sco­lar­isés par­tielle­ment en langue française… A quand des class­es pré­pas au lycée français de New York ?

Les dessins ont été réal­isés par Xavier Roux (HEC 1990), artiste pein­tre à New York.

Laurent Nielly (HEC 1990) — Director Corporate Strategy and Innovation, Pepsico

Lorsque Lau­rent, transfuge de Proc­ter & Gam­ble, rejoint le cab­i­net McK­in­sey en 1998, c’est à la con­di­tion de se faire trans­fér­er dès que pos­si­ble aux Etats Unis. Un an plus tard, il prend un aller sim­ple pour Dal­las, cen­tre de la prac­tice grande dis­tri­b­u­tion. En 2002, il se sent prêt à reven­dre ses com­pé­tences dans l’in­dus­trie et rejoint la divi­sion Cor­po­rate Strat­e­gy de Pep­si­co à Pur­chase, NY.

Aujour­d’hui il tra­vaille sur la trans­for­ma­tion à long terme du porte­feuille pro­duit, qui se recen­tre sur des con­cepts d’équili­bre alimentaire.

Lau­rent con­sid­ère sa tran­si­tion pro­fes­sion­nelle chez Pep­si­co a été un temps fort de sa car­rière aux Etats Unis. C’est en s’ap­puyant sur sa per­son­nal­ité, son poten­tiel et sur ses réal­i­sa­tions dans des entre­pris­es améri­caines qu’il a pu dévelop­per son réseau et se faire recon­naître par une grande entre­prise améri­caine. Après qua­tre mois de recherche, en s’ap­puyant notam­ment sur le réseau des anciens McK­in­sey, il avait déjà reçu qua­tre offres, à un moment où l’é­conomie améri­caine n’é­tait pour­tant pas au plus haut. Il n’est pas sûr qu’on lui aurait don­né cette chance dans son pays natal, sans par­ler de ce qui aurait pu arriv­er à un améri­cain ten­tant l’ex­péri­ence d’une recherche d’emploi en France. La prochaine étape pour Lau­rent est de finalis­er son inté­gra­tion cul­turelle. Il n’a pas encore pu se résoudre à potass­er les résul­tats sportifs et à regarder les shows télévisés en prime time, dont la con­nais­sance est pour­tant cru­ciale pour démar­rer les con­ver­sa­tions de couloir !

Isabelle Filatov (Ecole Normale 1983 — Agrégée d’Anglais) — President, Diamond Vision 

En 1984, Isabelle est en Mas­ters à la Lon­don School of Eco­nom­ics lorsqu’elle écrit un arti­cle sur la théorie de la sta­bil­ité hégé­monique qui fera le tour du monde. A l’in­vi­ta­tion de l’u­ni­ver­sité de Yale, elle y com­plète une thèse et ren­con­tre son mari, un médecin russe en inter­nat à l’hôpi­tal du cam­pus. Les Fila­tov pren­nent la déci­sion de rester aux Etats-Unis, et Isabelle entre à l’ONU comme écon­o­miste au Pro­gramme des Nations Unies sur le Développe­ment. Entre temps, son époux a mon­té un cab­i­net médi­cal de traite­ment de la myopie au laser à New York, qu’Is­abelle rejoint au début des années 2000, et dont elle prend la direc­tion en 2004.

Pour Isabelle, l’ex­péri­ence aux Etats-Unis a con­sti­tué une dou­ble ouver­ture. En France elle avoue avoir souf­fert de misog­y­nie et d’une cul­ture de caste qui ne lui auraient pas per­mis d’ac­céder aux car­rières aux­quelles son diplôme lui don­nait théorique­ment accès. A l’in­ter­na­tion­al, elle a été rapi­de­ment recon­nue et ses réseaux se sont dévelop­pés en con­séquence. Le pas­sage du pub­lic au privé, qui lui a paru tout d’abord ver­tig­ineux, lui a finale­ment per­mis de cern­er la puis­sance de son poten­tiel. Elle n’est pas sûre qu’elle aurait osé ce saut à la fois fonc­tion­nel et sec­to­riel en France. Aujour­d’hui elle sent que toutes les portes lui sont ouvertes.

Anne de Louvigny Stone (Essec 1983) — Senior Wealth Management Advisor, Merril Lynch Global Private Client Group

Anne rejoint le cab­i­net de con­seil Bain & Com­pa­ny dès la sor­tie de l’é­cole et inter­rompt une tran­si­tion de car­rière réussie dans l’in­dus­trie pour suiv­re son mari à New York. Mal­gré l’ab­sence d’un visa de tra­vail, et les refus polis mais répétés des sociétés français­es présentes sur place, elle con­va­inc Amer­i­can Express de la spon­soris­er pour rejoin­dre leur cel­lule stratégique. En 2000, elle rejoint Mer­rill Lynch pour pour­suiv­re sa car­rière dans un secteur qui l’avait tou­jours pas­sion­née, la banque privée.

Anne ne regrette pas un instant d’avoir pris le risque d’in­ter­rompre sa car­rière en France. Avec le recul, elle n’au­rait pas eu les mêmes oppor­tu­nités de crois­sance pro­fes­sion­nelle, et surtout, on ne lui aurait pas per­mis de faire une tran­si­tion entre le mar­ket­ing stratégique et la banque privée. Aux Etats-Unis, elle a ven­du sa per­son­nal­ité et son poten­tiel plus que ses com­pé­tences fonc­tion­nelles. Elle ne s’est jamais sen­tie « éti­quetée ». C’est ce qui lui per­met aujour­d’hui de s’é­panouir dans un méti­er qu’elle avait en elle depuis de nom­breuses années.

Jean-Pierre le Cannellier (ESCP 1988) — Senior Director, Global Product Marketing, Motorola

Jean-Pierre com­mence une car­rière inter­na­tionale en 1997, lorsqu’il rejoint la fil­iale spir­itueux de LVMH en Argen­tine en tant que Directeur Mar­ket­ing. Débauché sur place par Motoro­la, il est trans­féré en Floride en 2002 en charge du développe­ment et de la stratégie mar­ket­ing en Amérique Latine. Fin 2005, il rejoint le départe­ment cor­po­rate à Chica­go pour s’oc­cu­per du développe­ment sur la ligne de pro­duit com­mu­ni­ca­tions grand public.

Jean-Pierre estime qu’il n’au­rait pas pu croître aus­si rapi­de­ment dans l’en­vi­ron­nement français qu’il a con­nu en début de car­rière. Aux Etats-Unis, ses résul­tats et son niveau d’en­gage­ment dictent sa pro­gres­sion de car­rière bien plus que l’an­ci­en­neté ou la prox­im­ité du siège. Pour faire ses preuves, il a vite com­pris que son savoir-faire fonc­tion­nel n’é­tait pas un fac­teur dif­féren­ciant. Ce sont ces com­pé­tences de lead­er­ship et ses pris­es de posi­tion, et de risque, qui ont fait la différence.

L’in­té­gra­tion cul­turelle a été facile dans l’en­vi­ron­nement pro­fes­sion­nel mais plus longue sur le plan per­son­nel, où rien n’au­rait pu être pos­si­ble sans le tra­vail de réseau inlass­able de son épouse, qui, il faut dire, a mon­té un cab­i­net d’in­té­gra­tion culturelle !

Roxanne Divol (Polytechnique 1993) — Associate Principal, McKinsey & Company

Rox­anne rejoint McK­in­sey à la sor­tie de l’é­cole. En 1998, elle se fait trans­fér­er au bureau de San Fran­cis­co pour rejoin­dre son mari en pro­gramme d’échange pour le CEA. Ils pren­nent alors la déci­sion de rester en Cal­i­fornie. Pour pou­voir con­tin­uer sa car­rière chez McK­in­sey, Rox­anne passe un an seule à l’In­sead. Quelques années et deux enfants plus tard, elle est l’une des trois Asso­ciates Prin­ci­pal féminines du bureau de San Francisco.

Rox­anne recon­naît avoir eu peu de prob­lèmes d’in­té­gra­tion. Par­faite­ment trilingue, elle a passé son enfance en Colom­bie puis aux Etats-Unis. Les prob­lèmes d’im­mi­gra­tion sont réglés depuis que McK­in­sey lui a fait obtenir sa carte verte.

Entre la cul­ture pro­fes­sion­nelle française et améri­caine, Rox­anne a depuis longtemps fait son choix. En France, le monde pro­fes­sion­nel reste fait pour les hommes, et les règles de développe­ment du réseau pro­fes­sion­nel ne sont pas com­pat­i­bles avec le rythme de vie d’une femme impliquée dans sa vie de famille. Aux Etats-Unis, elle appré­cie que le sen­ti­men­tal­isme ne soit pas de mise dans les rela­tions de tra­vail. On vous juge sur ce que vous faites, et on vous donne votre chance pour le faire. 

Si, aux Etats-Unis, la bataille reste rude pour une jeune maman qui veut faire car­rière dans le con­seil, Rox­anne reste per­suadée qu’elle n’au­rait pas eu cette chance en France.

Jérôme Clavel (Centrale 1995) — Principal Product Specialist, Medtronics

Jérôme débute sa car­rière en France dans le con­seil. En 2001, il pré­pare sa tran­si­tion pro­fes­sion­nelle aux Etats-Unis en par­tant faire un MBA à Kel­logg. Mal­gré la crise économique, il entre chez Medtron­ics comme Prod­uct Man­ag­er, suite à un stage de deux­ième année réus­si. La famille Clav­el réside dans le Minnesota.

Jérôme avait plan­i­fié son départ pour les Etats-Unis parce qu’il pen­sait y trou­ver un envi­ron­nement plus favor­able à son développe­ment pro­fes­sion­nel. Cinq ans plus tard, il ne regrette pas son choix. Aux Etats-Unis les car­rières sont plus flu­ides. On peut être mobile, on peut pren­dre des risques, et on peut tra­vailler dur si on en a envie. Les rémunéra­tions sont con­stru­ites pour vous y encour­ager, ce qui n’est pas le cas en France. La main­te­nance du réseau pro­fes­sion­nel est plus facile qu’en France, on peut y pass­er moins de temps pour des résul­tats plus probants. 
Le MBA a été un trem­plin majeur pour Jérôme. Son épouse, cen­trali­enne comme lui mais sans MBA, a plus de mal à faire recon­naître sa valeur.

L’adap­ta­tion cul­turelle n’a pas été un prob­lème, les pre­miers amis se sont fait au MBA et le réseau s’est con­solidé grâce aux enfants ! Au plan logis­tique par con­tre, la trans­for­ma­tion du visa tem­po­raire en carte verte se présen­tait difficilement…par chance, Jérôme l’a gag­née à la loterie !

En guise de conclusion : leurs conseils pour une transition de carrière réussie aux Etats-Unis

Une solide pré­pa­ra­tion men­tale et un change­ment d’é­tat d’e­sprit sont indis­pens­ables, surtout si on ne pré­pare pas la tran­si­tion par un diplôme d’u­ni­ver­sité améri­caine. Comme le résume Jean-Pierre, il faut se met­tre en mode d’adap­ta­tion per­ma­nent, pos­er des ques­tions, et remet­tre à plat tous les sché­mas acquis en France.

Lau­rent souligne que le pos­i­tivisme est de règle dans les rela­tions de tra­vail. La tran­si­tion peut être rude pour un français habitué à tra­vailler dans un envi­ron­nement plus cynique. Tous s’ac­cor­dent pour dire qu’on est jugé sur ce qu’on fait, et non sur qui on est.

Pour Isabelle, il faut appren­dre à pren­dre des risques, et à ne plus se repos­er sur les cor­po­ratismes. Aux Etats-Unis, on ne peut vrai­ment compter sur que sur soi-même, mais on vous donne tous les moyens de le faire.

Depuis 2001, il n’est plus ques­tion, comme le dit Jérôme, de par­tir sans les clés.

Les clés réseau tout d’abord. Pour, Lau­rent, il s’ag­it de s’as­sur­er des réseaux pro­fes­sion­nels solides, soit en pour­suiv­ant ses études dans une uni­ver­sité améri­caine, soit en rejoignant une entre­prise améri­caine « carte de vis­ite » avec une forte cul­ture internationale.

Les clés visa ensuite. Tous s’ac­cor­dent pour dire qu’il est extrême­ment risqué de par­tir sans visa de tra­vail à moins de briguer un diplôme améri­cain. La recherche d’emploi doit donc être con­duite depuis la France, en ciblant une entre­prise inter­na­tionale qui aura les moyens de trans­former le visa tem­po­raire de 3 ans renou­ve­lable en carte verte.

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