Consolider pour mieux avancer

Dossier : Dossier FFE Hors SérieMagazine N°715 Mai 2016
Par Philippe DONNET (80)

Vous venez de prendre vos fonctions de CEO du Groupe Generali.
Quel est votre état d’esprit ?

Je suis très fier d’endosser ce rôle, mais avant tout, j’ai conscience de la res­pon­sa­bi­li­té qui m’incombe. Je fais par­tie du Groupe depuis 2013 et nous avons réus­si un for­mi­dable redres­se­ment grâce auquel Gene­ra­li dis­pose aujourd’hui d’une assise finan­cière solide et résis­tante. Cela nous per­met d’envisager le futur avec plus de sérénité.

Tou­te­fois, la vola­ti­li­té accrue des mar­chés finan­ciers ain­si que les taux d’intérêt bas, voire même néga­tifs, nous imposent d’adapter notre busi­ness model à ce nou­vel environnement.

Nous devons redou­bler d’efforts et nous concen­trer sur les fon­da­men­taux de notre métier : main­te­nir notre ratio com­bi­né en dom­mages, qui compte déjà par­mi les meilleurs du mar­ché et déga­ger de la marge sur les frais de ges­tion et les béné­fices tech­niques en Vie plu­tôt que de comp­ter sur la ren­ta­bi­li­té de nos placements.

Enfin, nous devons pour­suivre nos efforts en matière de réduc­tion des coûts.

D’un point de vue stratégique, quels sont vos projets ?

D’abord, conso­li­der nos atouts. Nos résul­tats sont en crois­sance signi­fi­ca­tive. La force de notre posi­tion en Ita­lie, ber­ceau du Groupe est un élé­ment majeur, notre place en Europe – notre mar­ché tra­di­tion­nel – est solide et nous nous déve­lop­pons très rapi­de­ment en Asie.

NOS RÉSULTATS SONT EN CROISSANCE SIGNIFICATIVE. LA FORCE DE NOTRE POSITION EN ITALIE, BERCEAU DU GROUPE EST UN ÉLÉMENT MAJEUR

Nous devons nous concen­trer plus encore sur l’amélioration du ser­vice à nos clients et nos réseaux de dis­tri­bu­tion et pour­suivre la sim­pli­fi­ca­tion de notre organisation.

Afin de flui­di­fier nos rela­tions avec nos clients et nos dis­tri­bu­teurs, il nous faut entre­prendre un par­cours ambi­tieux d’innovation et de moder­ni­sa­tion de notre offre et de notre fonctionnement.

En Ita­lie, par exemple, nous avons équi­pé notre réseau de dis­tri­bu­tion de tablettes numé­riques. Le client peut ain­si sous­crire son contrat, le signer, et pro­cé­der au paie­ment de façon dématérialisée.

Mon prin­ci­pal objec­tif, c’est que Gene­ra­li atteigne l’excellence opé­ra­tion­nelle par­tout où nous sommes. Chaque filiale du Groupe doit s’efforcer d’être la meilleure sur son mar­ché : avoir la meilleure crois­sance, être la plus ren­table, et la plus per­for­mante en terme de qua­li­té de ser­vice pour nos clients.

Pour tout cela, je sais que je peux comp­ter sur la réac­ti­vi­té, la com­pé­tence, la créa­ti­vi­té et l’engagement de nos équipes par­tout dans le monde. C’est cela l’ADN de Generali.

Quels sont vos principaux enjeux ?

Les com­pa­gnies d’assurance sont enga­gées dans une intense com­pé­ti­tion ; je veux affron­ter cette com­pé­ti­tion avec déter­mi­na­tion et faire en sorte de sur­per­for­mer nos concur­rents. Notre ambi­tion est d’être plus simples, plus intel­li­gents, et véri­ta­ble­ment cen­trés sur l’expérience client.

L’assurance est éga­le­ment un métier de long terme, je suis donc atten­tif à pré­ser­ver l’avenir, pour nos clients et nos assu­rés, afin que nous soyons tou­jours là pour eux dans 50 ans.

Enfin, notre métier est for­te­ment impac­té par l’émergence du digi­tal et des objets connec­tés qui nous informent sur les com­por­te­ments et les attentes de nos clients. Nous sommes déjà lea­der en matière de télé­ma­tique en Europe et nous déve­lop­pons actuel­le­ment des pro­duits de domo­tique afin de sai­sir les oppor­tu­ni­tés autour de l’habitat connecté.

Un mot à destination des lecteurs ?

L’assurance est un métier pas­sion­nant qui touche à toutes les acti­vi­tés humaines et néces­site un mélange de grande rigueur tech­nique et d’inventivité. Ce défi devrait séduire les jeunes Polytechniciens.

Per­son­nel­le­ment, l’enseignement de l’Ecole Poly­tech­nique m’a cer­tai­ne­ment pré­pa­ré à exer­cer cette fonc­tion. J’ai par ailleurs appris le métier d’assureur pen­dant 22 ans au sein d’Axa, auprès de Claude Bébéar. C’est donc une his­toire de Polytechniciens…

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