Le Cloud, un vecteur de confiance et de souveraineté numérique européenne

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°763 Mars 2021
Par Servane AUGIER

La tech­no­lo­gie de 3DS OUTSCALE met à dis­po­si­tion des entre­prises un Cloud auto­ma­ti­sé et évo­lu­tif qui accom­pagne les pro­jets infor­ma­tiques les plus com­plexes, tout en maî­tri­sant leurs aspects opé­ra­tion­nels. Le point avec Ser­vane Augier, Direc­trice Géné­rale Délé­guée au sein de 3DS OUTSCALE.

Le marché du Cloud connaît depuis quelques années une très forte croissance. Qu’avez-vous pu observer à ce niveau ?

Si les pro­jets de migra­tion vers le Cloud connaissent une vraie accé­lé­ra­tion, nous obser­vons qu’il s’agit d’une crois­sance hété­ro­gène et loin d’être ache­vée. Depuis la pro­mul­ga­tion du Cloud Act (Cla­ri­fying Law­ful Over­seas Use of Data Act) en mars 2018, nous avons assis­té à une véri­table prise de conscience autour du sujet de la sou­ve­rai­ne­té numé­rique. En effet, le Cloud est stra­té­gique, car c’est là que sont sto­ckées des don­nées pré­cieuses pour l’entreprise, qui consti­tuent une part de son patri­moine éco­no­mique. Si cet espace de sto­ckage est sou­mis à des lois extra-euro­péennes, les entre­prises euro­péennes et fran­çaises s’exposent à un risque de réqui­si­tion de leurs don­nées par des auto­ri­tés étran­gères. Pour les entre­prises et les admi­nis­tra­tions, ce sont des enjeux de pro­prié­té intel­lec­tuelle et de secret des affaires. À l’échelle euro­péenne, le recours mas­sif à des solu­tions amé­ri­caines, nous expose éga­le­ment à une perte de savoir-faire, d’autonomie et de capa­ci­té à agir en cas de litige.

Au-delà de l’effet cata­ly­seur que le confi­ne­ment a eu sur le mar­ché du Cloud, nous remar­quons que cette évo­lu­tion a été mar­quée par le déve­lop­pe­ment de l’offre du multi-Cloud. 

Les entre­prises veulent pou­voir béné­fi­cier de la palette des dif­fé­rents ser­vices de type Infra­struc­ture as a Ser­vice (IaaS), Plat­form as a Ser­vice (PaaS) et Soft­ware as a Ser­vice (SaaS) pro­po­sés par l’ensemble des acteurs, et nous assis­tons ain­si à la nais­sance d’une demande com­bi­nant Cloud pri­vé, public et on pre­mise, avec les ser­vices de dif­fé­rents fournisseurs.

Qu’est-ce que cela implique en termes de positionnement pour 3DS OUTSCALE ?

3DS OUTSCALE a été créé par Laurent Seror en 2010, sous l’impulsion de Ber­nard Char­lès, dans une démarche vision­naire anti­ci­pant déjà à cette époque que l’avenir du logi­ciel serait le SaaS. Aujourd’hui, nous nous posi­tion­nons comme le Cloud sou­ve­rain qui per­dure et qui a fait les preuves de sa capa­ci­té à ser­vir des clients avec de très hauts niveaux d’exigence indus­trielle, à l’instar de Das­sault Sys­tèmes. En tant que Pure Player de l’IaaS, notre rôle consiste donc à capi­ta­li­ser sur notre exper­tise en tant que four­nis­seur indus­triel de Cloud Com­pu­ting afin de gagner la confiance des entre­prises et de les accom­pa­gner pour bien réus­sir cette migra­tion. Nous ren­for­çons ce posi­tion­ne­ment en nous sou­met­tant tou­jours au plus haut niveau de cer­ti­fi­ca­tions. Ain­si, nous sommes cer­ti­fiés ISO 27001 depuis 2014, ISO 27017 et ISO 27018 sur l’ensemble de nos acti­vi­tés. Nous sommes aus­si cer­ti­fiés HDS pour l’hébergement des don­nées de san­té et label­li­sés LUCIE 26000 pour la Res­pon­sa­bi­li­té Socié­tale de l’Entreprise (RSE). Enfin, nous sommes le pre­mier acteur du Cloud à être qua­li­fié Sec­Num­Cloud selon le réfé­ren­tiel de l’ANSSI sur nos ser­vices IaaS.

En tant qu’acteur euro­péen for­te­ment enga­gé dans les sujets de sou­ve­rai­ne­té et d’autonomie numé­riques, notre rôle consiste à pro­po­ser aux entre­prises et admi­nis­tra­tions une offre Cloud sou­mise uni­que­ment aux régle­men­ta­tions euro­péennes et qui leur garan­tit la sécu­ri­té abso­lue de leurs don­nées. Les entre­prises à l’échelle inter­na­tio­nale peuvent éga­le­ment béné­fi­cier de nos pres­ta­tions tout en s’alignant à leurs cadres juri­diques locaux, puisque nous sommes pré­sents aux États-Unis et en Asie à tra­vers des enti­tés de droit local.

En tant que membre fon­da­teur de l’association GAIA‑X, nous vou­lons contri­buer à l’essor des acteurs euro­péens du Cloud. Aujourd’hui, les trois quarts du mar­ché sont domi­nés par des four­nis­seurs amé­ri­cains. Pour contre­ba­lan­cer la pré­émi­nence des GAFAM tout en accom­pa­gnant les entre­prises dans leurs démarches vers le mul­ti-Cloud, nous déve­lop­pons à tra­vers GAIA‑X des règles d’interopérabilité aux­quelles doivent se sou­mettre tous les adhé­rents au pro­jet. Dans la conti­nui­té de ce volet, nous par­ti­ci­pons éga­le­ment en France aux comi­tés stra­té­giques de filière (CSF), afin de faire coïn­ci­der les attentes des uti­li­sa­teurs avec les offres des dif­fé­rents acteurs et contri­buer à l’essor de notre branche d’activité.

Le passage massif au télétravail, la nécessaire accélération de la digitalisation des entreprises ainsi que la cybersécurité posent de nouveaux enjeux. Comment appréhendez-vous ces dimensions ?

Cette digi­ta­li­sa­tion « for­cée » qui a été accé­lé­rée par le confi­ne­ment s’appuie for­te­ment sur le Cloud. Nous sommes donc au cœur de cette trans­for­ma­tion et nous devons donc accom­pa­gner les entre­prises qui sont dans ce virage numé­rique. Cela implique un rôle impor­tant de for­ma­tion et de conseil autour des offres Cloud, notam­ment pour expli­quer que la sécu­ri­sa­tion se place en haut de l’échelle des pré­re­quis à cette digi­ta­li­sa­tion. Nous croyons for­te­ment aux béné­fices d’une rela­tion de proxi­mi­té, et tous nos clients appré­cient de pou­voir béné­fi­cier d’une équipe de sup­port opé­ra­tion­nelle 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, en fran­çais et en anglais.

Au-delà, nous sou­hai­tons pro­po­ser notre infra­struc­ture à tout l’écosystème d’acteurs logi­ciels du tra­vail col­la­bo­ra­tif et du numé­rique pour qu’ils puissent, en por­tant leurs logi­ciels en mode SaaS sur nos infra­struc­tures, béné­fi­cier de ce levier de confiance qu’ils trans­met­tront eux-mêmes à leurs clients.

Comment capitalisez-vous sur l’IaaS dans ce cadre ?

L’IaaS repré­sente la brique fon­da­trice et le cœur de notre offre autour du Cloud. C’est la capa­ci­té à four­nir à nos clients la puis­sance de cal­cul de manière élas­tique et en fonc­tion de leurs besoins. Ils ne payent ain­si que ce qu’ils consomment. Cette démarche leur per­met d’éviter d’investir dans des machines qu’ils ne vont uti­li­ser que ponc­tuel­le­ment : faire tour­ner des solu­tions appli­ca­tives, besoin de puis­sance de cal­cul… Notre offre IaaS per­met à notre éco­sys­tème de construire des offres plus évo­luées de Plat­form as a Ser­vice (PaaS) et de Soft­ware as a Ser­vice (SaaS) pour les uti­li­sa­teurs finaux.

Comme les besoins en capa­ci­té de cal­cul (GPU) aug­mentent de plus en plus, notam­ment avec le déve­lop­pe­ment de l’intelligence arti­fi­cielle et du Deep Lear­ning, nous ren­for­çons nos infra­struc­tures pour mieux répondre à ces attentes. Très souple et flexible d’utilisation, l’IaaS favo­rise l’innovation et per­met aus­si un réel gain de temps. Nous appor­tons aux entre­prises des solu­tions auto­ma­ti­sées, qui fonc­tionnent inté­gra­le­ment par API, avec le res­pect des stan­dards du mar­ché en termes de connec­ti­vi­té. Par exemple, dans le sec­teur public, Open­da­ta­soft, un édi­teur de logi­ciel qui adresse depuis les minis­tères jusqu’aux col­lec­ti­vi­tés locales et les villes, s’appuie sur notre infra­struc­ture pour les ser­vices de mise à dis­po­si­tion des don­nées de ses acteurs. Sur la ques­tion de la sou­ve­rai­ne­té, nous tra­vaillons avec un éco­sys­tème de solu­tions fran­çaises, telles que Sca­lin­go, une solu­tion PaaS d’hébergement d’applications et de bases de don­nées qui per­met notam­ment à des orga­ni­sa­tions para­pu­bliques et publiques ain­si qu’aux opé­ra­teurs d’importance vitale, d’évoluer sur un envi­ron­ne­ment Cloud sécu­ri­sé et res­pec­tueux des don­nées personnelles.

Quels sont les sujets qui vous mobilisent actuellement ?

Nous conti­nuons tou­jours à amé­lio­rer notre offre IaaS, avec quelques évo­lu­tions vers le PaaS. Nous sommes aus­si très atten­tifs à notre enga­ge­ment RSE. En effet, nous avons signé une charte afin de contri­buer à un numé­rique plus vert d’ici 2030. Le Cloud est un moyen ver­tueux et effi­cace en termes de consom­ma­tion d’énergie, en ce qu’il évite la démul­ti­pli­ca­tion de centres de cal­cul sous-exploi­tés. Néan­moins les grands data­cen­ters que nous uti­li­sons doivent s’appuyer de plus en plus sur des éner­gies renou­ve­lables, tra­vailler à recy­cler les équi­pe­ments, à pré­ser­ver l’eau… Nous avons donc à cœur de contri­buer à cette accé­lé­ra­tion digi­tale qui doit se faire de manière res­pon­sable. Quant à nos pers­pec­tives en termes de sou­ve­rai­ne­té, elles sont nom­breuses. L’enjeu est d’asseoir un posi­tion­ne­ment fort et de gagner plus de parts de mar­ché, alors que nous obser­vons au niveau com­mer­cial une réelle appé­tence autour de ce sujet de la part de toutes les par­ties pre­nantes. Aujourd’hui envi­ron 80 % des entre­prises euro­péennes déclarent enta­mer des pro­jets sur le Cloud. Notre défi est donc d’être là pour les accom­pa­gner avec le haut niveau de confiance que nous avons su ins­tau­rer au fil des années et avec une mar­ket­place de ser­vices inter­opé­rables. C’est aus­si là que résident les clés de notre com­pé­ti­ti­vi­té sur ce marché.


En bref

3DS OUTSCALE, par­te­naire stra­té­gique et filiale Cloud de Das­sault Sys­tèmes, pro­pose depuis 2010 aux start-up, édi­teurs de logi­ciels, entre­prises et orga­ni­sa­tions publiques, des ser­vices de Cloud Com­pu­ting de type IaaS robustes, sécu­ri­sés et sur-mesure. Membre fon­da­teur de GAIA‑X, l’entreprise pro­pose les pre­miers ser­vices IaaS qua­li­fiés Sec­Num­Cloud de l’ANSSI, inté­gra­le­ment cer­ti­fiés des plus hauts stan­dards ISO 27001, 27017, 27018 et Héber­ge­ment des Don­nées de San­té (HDS). 3DS OUTSCALE est aus­si syno­nyme du Cloud d’hyper-confiance et recon­nu comme acteur res­pon­sable par le label LUCIE ISO 26000.

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