Le multicloud est devenu la norme

Dossier : Dossier FFEMagazine N°732 Février 2018
Par Philippe LAPLANE (84)
Par Cédric PARENT

Quel regard portez-vous sur la transformation digitale des entreprises ?

Philippe Laplane : Nous sommes passés en quelques années du pourquoi au com­ment. Les entre­pris­es ne se posent désor­mais plus la ques­tion de savoir si elles doivent enclencher leur trans­for­ma­tion dig­i­tale. Elles s’interrogent sur com­ment le faire dans un con­texte où elles doivent par­fois revoir leur « busi­ness mod­el », et sou­vent se lancer sur de nou­veaux marchés. 

Elles se retrou­vent ain­si sou­vent devant une dou­ble trans­for­ma­tion à mener : 

  • une opti­mi­sa­tion ou une réno­va­tion de leur Sys­tème d’Information avec si pos­si­ble une réduc­tion des coûts et une opti­mi­sa­tion des moyens, pour gag­n­er en pro­duc­tiv­ité et en agilité, 
  • un développe­ment de nou­velles appli­ca­tions pour aller con­quérir de nou­veaux marchés. 

Dans le cadre d’une transformation digitale, à quoi les entreprises doivent-elles penser ?

P.L. : Le Cloud est l’élément déclencheur, le catal­y­seur de cette trans­for­ma­tion, celui qui l’a ren­du pos­si­ble ! Il est par exem­ple le pre­mier moyen d’optimisation en per­me­t­tant aux entre­pris­es de max­imiser leurs moyens financiers, humains et technologiques. 

Existe-t-il une autre question à aborder dans le cadre d’une transition numérique ?

Cédric Par­ent : C’est la recherche de la dif­féren­ci­a­tion sur le marché. Par exem­ple, le sim­ple change­ment d’hébergeur WEB per­met à nos clients de dimin­uer le temps d’affichage pour leurs sites de ventes en ligne et par voie de con­séquence de mul­ti­pli­er leur taux de con­ver­sion commerciale. 

Un client nous expli­quait récem­ment qu’un taux d’affichage dimin­ué de 25 % sur le temps d’affichage de son site e‑commerce avait aug­men­té son taux de con­ver­sion de 12 %. 

Existe-t-il un dernier sujet à prendre en compte dans le cadre d’une transformation digitale ?

C.P. : C’est l’innovation. De plus en plus d’entreprises ne se posent plus la ques­tion de savoir ce qu’il faut trans­fér­er dans le cloud, mais plutôt ce qu’elles peu­vent « native­ment » y développer… 

Cette grande ten­dance, appelée « Cloud Native Appli­ca­tion », con­siste à créer extrême­ment rapi­de­ment depuis le cloud de nou­veaux ser­vices, de nou­velles offres. Elle per­met de mobilis­er rapi­de­ment des ressources, de dis­tribuer des appli­ca­tions mon­di­ale­ment et de les met­tre à jour qua­si instantanément. 

Quelle est la priorité de vos clients dans le cadre d’une transformation digitale ?

P.L. : Cer­tains sont dans l’optimisation de moyens, d’autres dans la dif­féren­ci­a­tion ou encore dans l’innovation. Mais en règle générale, les clients mènent leur trans­for­ma­tion en prenant en compte ces trois éléments. 

Vos clients sont souvent embarqués dans de longues transformations de leur « legacy »…

P.L. : Le lega­cy est un sujet sans fin qu’on ne peut pas bal­ay­er d’un revers de main. Il est com­pa­ra­ble au pat­ri­moine qu’il faut con­tin­uer à gér­er, qu’il s’agisse d’applications, d’infrastructures ou de technologies. 

Pour cer­taines entre­pris­es, de moins en moins nom­breuses, la migra­tion de leurs appli­ca­tions his­toriques vers le Cloud reste par­fois encore une source d’interrogations.

Pour l’entreprise, comment faire cohabiter ancien et nouveau ?

C.P. : Il faut don­ner la pos­si­bil­ité aux entre­pris­es d’évoluer vers le Cloud et de bas­culer facile­ment leur Sys­tème d’Information (SI) sur les nou­velles technologies. 

Les sociétés doivent pou­voir ren­dre plus agile leur SI exis­tant tout en étant capa­bles de créer en même temps de nou­velles offres, de nou­veaux ser­vices pour « atta­quer » de nou­veaux marchés. 

Faut-il prendre en compte la question des infrastructures dans le cadre d’une transformation digitale d’une entreprise ?

C.P. : La ques­tion n’est pas de savoir où je stocke mes don­nées, encore moins de con­naître le coût d’une infra­struc­ture de stock­age1.

En fait, ce qui compte, c’est ce vers quoi l’on veut aller ! 

A quel moment le groupe Orange intervient- il ?

P.L. : Nous faisons la dif­férence grâce à notre exper­tise, notre accom­pa­g­ne­ment au change­ment et la mise à dis­po­si­tion d’outils, tout ce qui per­met en fait la trans­for­ma­tion digitale. 

Notre objec­tif est d’être le leader des ser­vices Cloud de nos clients et non d’être le leader des infra­struc­tures du cloud ! 

C’est à dire…

P.L. : Les grandes entre­pris­es ne met­tent pas tout dans un seul Cloud pub­lic améri­cain ou dans un seul Cloud européen. Au fil du temps, elles devi­en­nent « mul­ti­cloud ». Le mul­ti­cloud (on par­le aus­si de cloud hybrid) est devenu une réal­ité, presque la norme. 

Les entre­pris­es doivent ain­si par­fois avoir à met­tre leurs don­nées sen­si­bles (finan­cières, RH ou fichi­er client) dans des Cloud privés, solu­tions dont elles ont moins besoin pour des don­nées moins sensibles. 

Pour répon­dre à cette grande ten­dance du mul­ti­cloud, nous pro­posons des solu­tions uniques de « ser­vice man­age­ment » de tous les Clouds. 

Votre force est là…

C.P. : Nous gérons les Cloud privés de très grands clients et de 280 mil­lions d’individus par jour dans le monde. Nous sommes aus­si capa­bles de con­stru­ire des infra­struc­tures de Cloud public. 

Pour ren­forcer notre stratégie à l’international, nous avons passé un parte­nar­i­at stratégique avec Huawei afin de dévelop­per notre offre de Cloud pub­lic pour les multi­na­tionales, y com­pris en Chine. 

Vous n’êtes pas qu’un prestataire d’infrastructures…

C.P. : Non, car la trans­for­ma­tion dig­i­tale ne se lim­ite pas qu’à une ques­tion d’infrastructure. C’est une par­tie du prob­lème, mais qu’une petite partie. 

Le vrai chal­lenge est d’accompagner un client dans la total­ité de sa trans­for­ma­tion dig­i­tale, nous avons prou­vé lors de ces dernières années que nous étions capa­bles d’accompagner nos clients partout dans le monde dans leurs transformations ! 

Quelles sont vos perspectives ?

P.L. : Le marché du Cloud explose ! Nous ne sommes pas sur un marché de rem­place­ment. Nous sommes sur un marché qui est en train de se créer… 

Pour nous, c’est une vraie chance d’accompagner nos clients dans la mesure où nous dis­posons de ser­vices de con­nec­tiv­ité d’exception partout dans le monde. 

Cette connexion semble être une vraie valeur ajoutée…

P.L. : Nous sommes capa­bles de gér­er l’ensemble de la solu­tion du client, inclu­ant la con­nec­tiv­ité. C’est un vrai plus pour nos clients. Opéra­teur leader sur le marché entre­prise, Orange Busi­ness Ser­vices a démon­tré son attache­ment à la qual­ité de ser­vice, à l’excellence opéra­tionnelle et son expéri­ence client incomparable. 

La sécu­rité est égale­ment un enjeu majeur pour les entre­pris­es qui recherchent une exper­tise leur garan­tis­sant une pro­tec­tion de leurs don­nées et de leurs appli­ca­tions. Nos offres garan­tis­sent l’intégrité des don­nées les plus cri­tiques dans le respect du RGPD2.

Avez-vous des réseaux partout dans le monde ?

C.P. : Oui, et nous avons aus­si la volon­té d’accompagner l’activité de nos clients partout dans le monde : en Asie, en Aus­tralie, en Europe de l’Est, du Nord, du Sud, aux États-Unis, en Aus­tralie… où nous dis­posons d’équipes sur place. 

C’est aujourd’hui facile d’être en con­tact avec Orange grâce à nos mil­liers d’experts présents dans 180 pays. 

Restez-vous un opérateur de proximité ?

C.P. : Notre chiffre d’affaires avec les PME est pra­tique­ment égal à celui des grands comptes. 

En France et dans le monde, Orange est un des rares acteurs capa­bles d’accompagner les petites comme les grandes entreprises. 

Vous êtes donc le partenaire idéal pour les PME…

C.P. : Exacte­ment : les PME n’ont pas toutes for­cé­ment des direc­tions infor­ma­tiques, nos experts Cloud peu­vent les aider. 

Le Cloud per­met de dis­pos­er rapi­de­ment de moyens infor­ma­tiques pour dévelop­per de nou­velles appli­ca­tions, de nou­veaux domaines au ser­vice de l’activité de nos clients. 

Quelles sont aujourd’hui vos ambitions ?

P.L. : Notre stratégie est tant organique qu’inorganique. Notre ambi­tion est de croître de 30 % par an et de dou­bler notre chiffre d’affaires en trois ans. 

Le marché du cloud est en pleine crois­sance et nous investis­sons mas­sive­ment dans nos infra­struc­tures, nos équipes, nos exper­tis­es, nos parte­nar­i­ats, mais égale­ment dans la crois­sance externe. Nous vivons une péri­ode par­ti­c­ulière­ment exci­tante où la trans­for­ma­tion dig­i­tale per­met la créa­tion de nou­veaux acteurs, de nou­veaux marchés, de nou­veaux services. 

Nous sommes là pour accom­pa­g­n­er nos clients dans ces enjeux et les aider dans cette transformation. 

______________________________________________________
1. L’infrastructure où je localise les don­nées ne représente que 15 % du coût d’un projet.
2. Le RGPD et la sou­veraineté des don­nées Le Règle­ment Général sur la Pro­tec­tion des Don­nées per­son­nelles est une évo­lu­tion de la loi européenne sur le stock­age et la préser­va­tion des don­nées per­son­nelles qui s’imposera le 25 mai 2018 à toutes les entre­pris­es. Les experts Cyberde­fense du groupe Orange tra­vail­lent main dans la main avec l’Agence Nationale de la Sécu­rité des Sys­tèmes d’Information (ANSSI). Orange aligne son organ­i­sa­tion et son fonc­tion­nement sur la lég­is­la­tion RGPD. La maîtrise de la sou­veraineté des don­nées — le lieu physique où les don­nées sont stock­ées et la nature des entre­pris­es qui les stocke — est dev­enue l’une des pri­or­ités pour les entre­pris­es. En France, cer­taines entre­pris­es ne souhait­ent pas que leurs don­nées quit­tent le ter­ri­toire nation­al. Elles mili­tent pour un label nation­al « SecNumCloud ».

Poster un commentaire