Bouygues énergies et services s'engage pour la transition énergétique des territoires

Penser et accompagner la transition énergétique des territoires

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°769 Novembre 2021
Par Pierre VANTOFLEGATTE (88)

Acteur incon­tourn­able de la tran­si­tion énergé­tique des ter­ri­toires, Bouygues Ener­gies & Ser­vices s’engage auprès de l’ensemble des par­ties prenantes, publiques et privées. Pierre Vanstofle­gat­te (88), prési­dent de Bouygues Ener­gies & Ser­vices, nous en dit plus.

Bouygues Energies & Services accompagne les territoires dans leur transition énergétique. A quels niveaux intervenez-vous ?

La rai­son d’agir de Bouygues Ener­gies & Ser­vices est de garan­tir une cir­cu­la­tion opti­male des éner­gies, des don­nées, des ser­vices et des per­son­nes. Nous devons décar­bon­er les éner­gies pour agir con­crète­ment pour le cli­mat, dévelop­per le dig­i­tal dans les proces­sus des organ­i­sa­tions, privées ou publiques pour être plus effi­cace. La dig­i­tal­i­sa­tion par­ticipe en effet directe­ment à la tran­si­tion énergé­tique, en col­lec­tant les bonnes don­nées de con­som­ma­tions des équipements ou des bâti­ments. Nous pou­vons iden­ti­fi­er les bons points d’actions pour engager une tran­si­tion effi­cace. Enfin il faut des ser­vices d’exploitation et de main­te­nance de ces solu­tions, avec des équipes de proximité.

Cette rai­son d’agir est une réponse aux attentes des ter­ri­toires engagés dans la tran­si­tion énergé­tique, les com­munes, les aggloméra­tions, mais aus­si les départe­ments ou les régions sans oubli­er des grands min­istères régaliens.

La décar­bon­a­tion est un proces­sus « holis­tique », qui doit mobilis­er tous les acteurs publics et privés, en acti­vant un vaste porte­feuille de tech­nolo­gies et d’expertises ; con­cevoir des unités de pro­duc­tion d’EnR, comme maîtris­er la data analyse et l’exploitation des sites.

Nous accom­pa­gnons les acteurs des ter­ri­toires, dans leur diver­sité, publics et privés sur toutes les étapes de leur pro­jet : accom­pa­g­n­er une réflex­ion stratégique, co-con­cevoir un pro­gramme de trans­for­ma­tion, iden­ti­fi­er les sources de finance­ment d’un pro­jet, le con­cevoir, le réalis­er, le main­tenir et l’exploiter sur la durée, notam­ment grâce à la digitalisation.

Comment accompagnez-vous les acteurs des territoires ?

Les acteurs publics sont ani­més d’une ambi­tion pour leur ter­ri­toire. Ils peu­vent inve­stir à la fois pour réduire la con­som­ma­tion d’énergie de leurs infra­struc­tures comme l’éclairage pub­lic, ou de leur pat­ri­moine immo­bili­er. Ils investis­sent pour trans­former leur mix énergé­tique, en investis­sant dans des pro­jets locaux de pro­duc­tion d’énergie renou­ve­lable. Con­crète­ment, nous agis­sons pour la fru­gal­ité énergé­tique en réduisant de plus de 60 % la con­som­ma­tion de l’éclairage pub­lic. Cette fru­gal­ité repose sur des choix tech­niques comme le LED mais aus­si en dig­i­tal­isant le réseau, qui devient réseau de don­nées, pour mieux le pilot­er en fonc­tion des usages et égale­ment sup­port­er des ser­vices nou­veaux, comme la vidéo­pro­tec­tion ou la col­lecte de don­nées sur la mobil­ité et les trans­ports. Mod­élis­er un ter­ri­toire en dévelop­pant son « jumeau numérique » est un accéléra­teur de per­for­mance : pour dress­er des scé­nar­ios d’évolutions, pilot­er la per­for­mance, opti­miser l’exploitation et la maintenance.

Cer­tains ter­ri­toires s’interrogent sur l’installation de cen­trales pho­to­voltaïques. Ces pro­jets doivent respecter l’identité des ter­ri­toires. La réponse tech­nologique doit s’adapter au ter­ri­toire, par exem­ple en ne con­tribuant pas à l’artificialisation des sols. Le pho­to­voltaïque flot­tant per­met d’équiper des retenues d’eau arti­fi­cielles, l’agrivoltaïque de com­bin­er pro­duc­tion d’énergies et enjeux envi­ron­nemen­taux de l’agriculture.

Le pho­to­voltaïque en ombrière de park­ing utilise des sur­faces arti­fi­cielles exis­tantes. Nous maîtrisons cette diver­sité de solu­tions et l’intégration de cette pro­duc­tion d’EnR dans les réseaux.

Quand nous abor­dons la tran­si­tion énergé­tique, il faut aus­si abor­der la mobil­ité et donc les infra­struc­tures de recharges de véhicules élec­triques, qui deman­dent des solu­tions ser­vi­cielles d’exploitation.

Mais désor­mais de nou­velles solu­tions appa­rais­sent comme l’hydrogène renou­ve­lable, pour les trans­ports publics, les indus­tries ou le trans­port de marchan­dis­es. Sur ce sujet nou­veau il faut aus­si penser écosystème. 

Vous employez le terme écosystème. Pouvez-vous l’illustrer ?

Nous réu­nis­sons les parte­naires qui pour un ter­ri­toire don­né vont créer un écosys­tème. Prenons l’écosystème néces­saire et induit par le développe­ment des usages de l’hydrogène renouvelable. 

La mas­si­fi­ca­tion de la pro­duc­tion de l’hydrogène renou­ve­lable con­di­tionne la com­péti­tiv­ité de ce vecteur énergé­tique. Un écosys­tème est néces­saire non seule­ment pour garan­tir une chaîne com­plète allant de la pro­duc­tion à la con­som­ma­tion mais aus­si pour mas­si­fi­er sa consommation.

Pre­mier temps, il faut des investis­seurs pour s’engager dans la pro­duc­tion d’hydrogène, à par­tir d’une source d’énergie comme l’énergie solaire. Cette énergie pro­duite peut ali­menter le réseau mais aus­si être stock­ée sous forme d’hydrogène. Cet hydrogène ali­mentera des acteurs du trans­port, de la logis­tique, ou des indus­triels, qui grâce à lui avanceront dans leur décar­bon­a­tion. Ces acteurs doivent être mobil­isés pour inve­stir dans ce vecteur énergé­tique. Il faut ensuite dis­tribuer cet hydrogène aux sites qui vont le con­som­mer. Ce qui implique de déploy­er des sta­tions de dis­tri­b­u­tion pour des véhicules lourds de trans­port entre entre­pôts, des taxis, des bus, des poids lourds et égale­ment des sites indus­triels. Un pro­jet hydrogène va engager tout un écosys­tème local, qu’il faut coor­don­ner et ani­mer. Ce pro­jet s’ajoute aux actions en ter­mes de fru­gal­ité des infra­struc­tures, de mobil­ités douces, citées précédem­ment et il con­tribue à la per­for­mance des instal­la­tions EnR.

Quel rôle peut jouer le bâtiment, notamment tertiaire, à une échelle territoriale ? 

Nous devons penser les bâti­ments ter­ti­aires comme les com­posantes de cet écosys­tème ter­ri­to­r­i­al. Il n’y aura plus d’un côté le ter­ri­toire, de l’autre les bâti­ments, et notam­ment les bâti­ments ter­ti­aires, privés ou publics. Penser la tran­si­tion énergé­tique d’un ter­ri­toire implique aus­si de mobilis­er des experts de la per­for­mance des bâti­ments. D’une part leur per­for­mance, et notam­ment leur fru­gal­ité énergé­tique est une com­posante de la per­for­mance glob­ale du ter­ri­toire, d’autre part ils devien­dront pro­duc­teurs d’énergie. L’énergie non con­som­mée sera stock­ée, par exem­ple grâce à l’hydrogène. Ils pour­ront partager cette énergie avec le ter­ri­toire. Et plus spé­ci­fique­ment ali­menter les véhicules élec­triques garés dans ces bâti­ments. Si ces park­ings sont partagés donc acces­si­bles aux habi­tants du quarti­er et plus seule­ment aux util­isa­teurs du bâti­ment, ils devi­en­nent une com­posante de l’infrastructure de bornes de recharge. Cette vision néces­site de repenser la main­te­nance et l’exploitation de ces bâti­ments : col­lecter, mod­élis­er les con­som­ma­tions, dia­loguer avec les infra­struc­tures « extérieures » au bâti­ment. Le jumeau numérique du bâti­ment, qui per­met d’en pilot­er l’exploitation, devient une com­posante du jumeau numérique du ter­ri­toire. Cette ouver­ture est un levi­er de la transition.

Dans cette démarche, quels sont vos enjeux en tant qu’organisation ? Comment y faites-vous face ?

Le pre­mier enjeu est d’apporter à nos clients la par­faite com­bi­nai­son de nos exper­tis­es bâti­men­taires et infra­struc­tures. C’est un atout pour imag­in­er avec nos clients des solu­tions com­péti­tives et évo­lu­tives. Nos organ­i­sa­tions s’adaptent pour créer une syn­ergie des expertises. 

Ain­si des équipes sont en charge du développe­ment de pro­jets « multi-métiers ». 

Elles se con­sacrent par exem­ple aux développe­ments de solu­tions villes et ter­ri­toires con­nec­tés et des offres mul­ti-métiers à com­posantes com­plex­es faisant appel à la mise en œuvre de ces écosys­tèmes de parte­naires ou d’entreprises. Des pro­jets dits « smart ». Pour accom­pa­g­n­er les clients dans la tran­si­tion énergé­tique et la décar­bon­a­tion de leurs activ­ités avec le pho­to­voltaïque, l’hydrogène, le stock­age d’énergies, nous enrichissons notre porte­feuille de solu­tions d’exploitation et de main­te­nance asso­ciées. Nous accélérons dans le déploiement opéra­tionnel des jumeaux numériques, et du BIM exploita­tion. Le ser­vice restera une affaire de femmes et d’hommes de ter­rain, mais plus per­for­mants grâce à la digitalisation.

Autre enjeu, l’engagement local. Apporter une réponse en matière de tran­si­tion, c’est bien s’engager sur la durée, con­cevoir mais aus­si exploiter et main­tenir. Pour cela il faut une présence locale, donc recruter nos tech­ni­ciens locale­ment, for­mer, accom­pa­g­n­er le développe­ment des com­pé­tences. Pour faire face à cet enjeu de cap­i­tal humain, nous nous enga­geons auprès des acteurs du ter­ri­toire pour dévelop­per l’alternance, créer de nou­velles fil­ières de for­ma­tion, et stim­uler notam­ment la mix­ité. La respon­s­abil­ité sociale et envi­ron­nemen­tale est au cœur de la démarche servicielle. 

Enfin, nous devons être exem­plaires et appli­quer à nous-mêmes les solu­tions de tran­si­tion que nous pro­posons à nos clients ; une symétrie des engagements. 

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