Comparaisons statistiques Allemagne-France

Dossier : L'AllemagneMagazine N°531 Janvier 1998

Indicateurs globaux

En niveau absolu, l’Allemagne a une pop­u­la­tion supérieure de 40 %, un PIB et un poids économique dans l’Union européenne supérieurs de 44% à la France.

Par con­tre, en pou­voir d’achat par habi­tant, les niveaux sont très voisins dans les deux pays (110 et 107 par rap­port à la moyenne 100 de l’Union européenne).

Depuis une dizaine d’années, les taux d’inflation sont voisins (moyenne annuelle sur dix ans : D 2,9%, F 2,6%).

Par con­tre, depuis plus de vingtcinq ans, la France con­naît en per­ma­nence un taux de chô­mage supérieur à l’Allemagne (en 1981 7,3 con­tre 3,9, en 1991 9,5 con­tre 5,6, en 1997 12,5 con­tre 9,7).

Rela­tions com­mer­ciales entre la France et l’Allemagne
(chiffres arrondis)
% export. totales % export. totales % du PIB du pays importateur
D — F
F — D
18
12
20
11
3
5

 
Ouver­ture sur l’extérieur.
Repérée par le rap­port au PIB des expor­ta­tions ou impor­ta­tions de biens et ser­vices, elle est tout à fait ana­logue, de l’ordre du quart. Elle est voi­sine de celle du Roy­aume-Uni, mais très inférieure à celle des Pays-Bas – plus de 50 – et de la Bel­gique – env­i­ron les trois quarts. On retrou­ve l’influence clas­sique de la taille de l’économie, qui réap­pa­raît pour l’Union européenne tout entière, avec un chiffre de 8, com­pa­ra­ble aux 12% des États-Unis et 11 % du Japon.

Pour l’Allemagne comme pour la France, l’autre pays est aus­si bien son prin­ci­pal four­nisseur que son prin­ci­pal client. Un tra­vailleur sur trente en Alle­magne, un sur vingt en France doit son emploi aux achats de l’autre pays.

Il en résulte que la con­jonc­ture économique de chaque pays est influ­encée par celle de l’autre, et donc par sa poli­tique économique. Une coor­di­na­tion des poli­tiques menées chez les deux parte­naires est donc dans l’intérêt de cha­cun d’eux, ain­si que de l’Union européenne dont ils assurent à eux deux un peu plus de 40 % du PIB.

Si on s’intéresse à la longue péri­ode (1961–1997), on con­state que le taux de crois­sance du PIB a été légère­ment plus élevé en France qu’en Alle­magne (3,2 en moyenne annuelle con­tre 2,9 – et 3,0 pour l’Europe à 15 – avec toute­fois un ren­verse­ment du sens de l’écart dans les toutes dernières années).

Cet écart reflète une crois­sance un peu plus forte de la pro­duc­tiv­ité (PIB par per­son­ne occupée) en France jusqu’en 1990, les évo­lu­tions de la pop­u­la­tion active ayant glob­ale­ment été voisines.

Évo­lu­tion démographique
Population Enfants par femme
France Alle­magne France Alle­magne
1800
1850
1900
1950
1995
28
36,1
40
42
58
20
34
60
68
81
1881–1885
1906–1910​
1956–1960
1970
1980
1990
1995
3,4
2,6
2,7
2,5
2,0
1,8
1,7
5,3
4,3
2,3
2,0
1,4
1,4
1,2


Le talon d’Achille du pays est con­sti­tué par son évo­lu­tion démo­graphique. Alors qu’au XIXe siè­cle la France a con­nu une faible pro­gres­sion qui con­trastait avec la crois­sance de l’Allemagne (comme aus­si de ses autres voisins, le Roy­aume-Uni pas­sant de 9 en 1800 à 31 en 1900), l’après-guerre voit s’effondrer en Alle­magne l’indice con­jonc­turel de fécon­dité (enfants par femme) pas­sant dès 1970 en dessous du niveau de rem­place­ment ; le déclin est d’ailleurs général en Europe (en 1995, 1,7 en Grande-Bre­tagne, 1,2 en Ital­ie et en Espagne) mais s’est man­i­festé plus tard qu’en Allemagne.

Il en résulte un vieil­lisse­ment de la pop­u­la­tion, qui ren­dra par­ti­c­ulière­ment dif­fi­cile le main­tien des retraites, mais risque aus­si de réduire le dynamisme inno­va­teur de la pop­u­la­tion et de ren­dre plus déli­cats les ajuste­ments socié­taux. Ce prob­lème touchera toute l’Europe, mais l’Allemagne plus tôt que ses voisins1.

L’Allemagne et la France dans l’Union européenne
Quelques élé­ments statistiques
Unité Alle­magne France U.E. à 15
Pop­u­la­tion totale
Superficie
Densité
mil­lion
103 km2
hab/km2
82
357
229
59
547
108
374
3 236
116
Pro­duit intérieur brut mrd SPA2
% EUR 15
1 712
24,1
1 185
16,6
7 102
100
PIB par habitant
PIB par habitant
Taux de chô­mage (déf­i­ni­tion Eurostat)
Inflation
Dépens­es admin­is­tra­tions publiques
Déficit des admin­is­tra­tions publiques
Id. en 1996
Dette des admin­is­tra­tions publiques
Con­tri­bu­tions à la sécu­rité sociale
Expor­ta­tions de biens et services
Impor­ta­tions de biens et services
Expor­ta­tions extra-EUR 15 de biens4
Impor­ta­tions extra-EUR 15 de biens4
SPA
UR 15 = 100
% pop. active
indice prix PIB
% PIB
% PIB

% PIB
% PIB
% PIB
% PIB
% PIB
% PIB

20 850
110
9,5
1,7
48,6
3,0
3,8
62
20,1
25,8
24,0
9,0
8,3
20 222
107
12,5
1,4
53,4
3,0
4,1
58
20,7
24,9
22,0
6,7
6,4
18 974
100
10,6
1,9
48,9
3,0
4,4
73
15,8
30,83
28,33
8,7
8,5
Sauf indi­ca­tions con­traires, les chiffres con­cer­nent l’année 1997. Source : Économie européenne, n° 64, 1997.


_______________________________
1. Le car­ac­tère dra­ma­tique de cette évo­lu­tion pour l’Europe est bien mon­tré dans divers arti­cles de Jules Leveu­gle (43), par exem­ple Extinc­tion de l’Europe ou poli­tique démo­graphique. Revue Com­men­taire, été 1997.
2. Stan­dard de pou­voir d’achat.
3. Y com­pris com­merce intra-EUR 15.
4. 1995.

Poster un commentaire