Bachelors de l'X 2020 © J. Barande - École polytechnique

Bachelors 2020 : que sont-ils devenus ?

Dossier : TrajectoiresMagazine N°765 Mai 2021
Par Robert RANQUET (72)
Par Chrystelle LEGRAND
Par Céline CHALARD

Nos lecteurs ont suivi année après année les étu­di­ants de la pre­mière pro­mo­tion du pro­gramme Bach­e­lor, lancé en 2017 (voir les JR nos 725728739 et 755). Une fois diplômés, que sont-ils devenus ?

Sur soix­ante-qua­tre diplômés, cinquante-sept pour­suiv­ent des études supérieures, un petit nom­bre ayant choisi de plutôt pour­suiv­re un pro­jet per­son­nel ou d’entrer directe­ment dans la vie active. Sur ces cinquante-sept, trente ont choisi de rester en France, dont le plus gros con­tin­gent (dix) dans les écoles de l’IP Paris, dont deux qui ont inté­gré le cur­sus ingénieur de l’X, mais aus­si cinq à la rue d’Ulm, trois à HEC, etc. Les vingt-sept autres ont été accep­tés dans des uni­ver­sités étrangères d’excellence, comme Cam­bridge, Oxford, le MIT, l’EPFL ou UCL… et avec un engoue­ment par­ti­c­uli­er pour l’École poly­tech­nique fédérale de Zurich (ETHZ), puisque ce sont sept étu­di­ants qui l’ont choisie. Au total, on en retrou­ve vingt dans des uni­ver­sités du Top 40 du QS World Uni­ver­si­ty Rank­ings. Nous sommes très fiers de ces résultats !

Sur les cinquante-sept qui pour­suiv­ent en Uni­ver­sité, les plus nom­breux sont en infor­ma­tique (douze), puis en physique (neuf), puis en mas­ter en man­age­ment (sept), math­é­ma­tiques (six) et en sci­ences des don­nées (cinq)…

Quels sont les enseignements tirés de ce premier cycle complet ?

Les étu­di­ants de la pre­mière pro­mo­tion se sont mon­trés très posi­tifs et ont été moteurs dans les amélio­ra­tions à apporter au pro­gramme. Cette col­lab­o­ra­tion a per­mis d’introduire davan­tage de flex­i­bil­ité dans un pro­gramme très intense. Les étu­di­ants des pro­mo­tions suiv­antes béné­fi­cient ain­si de leurs retours constructifs.

Nous nous sommes aus­si ren­du compte qu’ils attendaient beau­coup de nous pour les aider dans leurs choix d’orientation, que ce soit pour le choix de leurs par­cours pen­dant la sco­lar­ité ou pour leurs choix après la sor­tie. Out­re l’équipe de con­seil péd­a­gogique dédiée à leur ori­en­ta­tion, nous nous sommes dotés d’un doyen pour ren­forcer le pilotage académique du cycle, en la per­son­ne de Patrick Le Tal­lec (73), pro­fesseur à l’X.

Avez-vous vu changer la physionomie des promotions depuis trois ans ?

Absol­u­ment : par exem­ple, la pro­por­tion d’étudiants inter­na­tionaux (bina­tionaux) est mon­tée main­tenant à 80 %, en par­tant de 66 % la pre­mière année. De même, le taux de fémin­i­sa­tion se main­tient entre 30 % et 40 %, et a même atteint 43 % à la ren­trée 2020. Mais c’est aus­si le vol­ume des pro­mo­tions qui a forte­ment aug­men­té : nous sommes par­tis de 64 diplômés la pre­mière année, et arrivons main­tenant à 114 inscrits en 1re année, pour vis­er peut-être 135 l’an prochain !

Je suppose que la crise sanitaire a eu un impact sur la vie de ces promotions.

Bien sûr ! Bien des choses ont dû être adap­tées, dans l’organisation, l’approche péd­a­gogique ou encore la vie de cam­pus. Ain­si, on n’a pas pu organ­is­er les activ­ités de cohé­sion en début de sco­lar­ité, comme la journée à Houl­gate qui per­me­t­tait aux étu­di­ants de mieux se con­naître. Mais les étu­di­ants sont quand même présents sur le cam­pus, avec des con­traintes san­i­taires strictes, évidem­ment. Les exa­m­ens se passent en « présen­tiel ». Ils ont même pu organ­is­er – en virtuel – la tra­di­tion­nelle fête que nous faisons chaque année vers Thanks­giv­ing. Ils ont organ­isé un con­cert (tou­jours virtuel…) il y a quelques semaines, à l’initiative du Music Com­mit­tee, con­sti­tué d’étudiants des trois années.

Dès la pre­mière ren­trée, nous avions mis en place un dis­posi­tif d’accompagnement indi­vid­u­al­isé, en recru­tant une con­seil­lère péd­a­gogique par année d’études. Les étu­di­ants béné­fi­cient aus­si d’un fort sou­tien de la DFHM en ter­mes de coach­ing et d’encadrement liés à la vie de cam­pus. Et ce dis­posi­tif s’est révélé être une force dans la sit­u­a­tion que nous con­nais­sons actuellement.

Pour nous, la plus belle sat­is­fac­tion a été de con­stater que nos étu­di­ants ont vrai­ment eu de très belles offres pour inté­gr­er les plus grandes uni­ver­sités à la fin de leur par­cours, ce qui con­firme l’excellence académique du programme.


Que sont devenus les Bachelors ?

Agathe de VulpianAgathe de Vulpian

La dernière fois (JR n° 755), nous avions ren­con­tré Agathe con­finée dans sa famille en Nor­mandie. Nous l’avons retrou­vée cette année… tou­jours con­finée en Nor­mandie ! Mais la donne a changé : elle a inté­gré la pres­tigieuse uni­ver­sité de Cam­bridge, où elle pré­pare un mas­ter en machine learn­ing, qu’elle veut appli­quer à la recherche d’optimisation des flux dans les trans­plan­tions d’organes. « Dès le début, je voulais aller étudi­er à Cam­bridge. Je n’ai donc pas hésité, même si j’étais aus­si admise à Zurich (ETHZ). » Mal­heureuse­ment, la Covid-19 sévit aus­si à Cam­bridge et, après un pre­mier trimestre sur place, les étu­di­ants qui le pou­vaient ont été priés de rester chez eux après les vacances de Noël : retour à la case con­fine­ment et dis­tan­ciel… Le Bach­e­lor de l’X ? « Une expéri­ence extra­or­di­naire : la qual­ité de l’enseignement nous a large­ment ouvert les portes des uni­ver­sités les plus cotées. Et puis, ce sont de nom­breux très bons copains pour la vie, dans la pro­mo, mais aus­si dans la pro­mo suiv­ante et aus­si avec les X, avec qui nous avons tis­sé de nom­breux liens. »

Phoebe MacdonaldPhoebe Macdonald

Phoebe, elle, est à Oxford, au Mans­fied Col­lege où elle pré­pare un mas­ter en économie. Elle aus­si n’a eu que l’embarras du choix, étant admise aus­si à l’É­cole d’é­conomie de Paris et à Cam­bridge. Elle aus­si est con­finée, mais sur place à Oxford. « Le Bach­e­lor de l’X a été un vrai plus au moment de présen­ter nos can­di­da­tures. Cela a fait une vraie dif­férence ! » La sco­lar­ité sur le plateau a été un moment exal­tant, mal­gré – ou grâce à – l’aspect expéri­men­tal du pro­gramme : « J’ai beau­coup aimé le fait de par­ticiper au lance­ment d’un nou­veau programme. »

Michael ChanMichael Chan

Michael Chan est chi­nois, actuelle­ment à l’EPFL où il pré­pare un mas­ter en sci­ences des don­nées. Lui aus­si, sans être vrai­ment con­finé, est au régime des cours à dis­tance. « Le Bach­e­lor m’a vrai­ment bien pré­paré pour ce mas­ter : bien sûr les con­nais­sances acquis­es, mais je retrou­ve ici des méth­odes de tra­vail, des rela­tions avec les pro­fesseurs très sim­i­laires à celles du Bach­e­lor. » Il envis­age peut-être de con­tin­uer par un doctorat.

Raymond DiabRaymond Diab

Ray­mond Diab, Belge-Libanais, a rejoint le MIT, et a entre­pris un cur­sus en vue d’un doc­tor­at en physique (fusion nucléaire). Lui aus­si est en « dis­tan­ciel », mais peut quand même aller au labo régulière­ment. « Le Bach­e­lor m’a surtout per­mis de faire de nom­breuses expéri­ences de recherche : j’ai pu faire des stages au LLR (Lab­o­ra­toire Lep­rince-Ringuet), puis au LULI (Lab­o­ra­toire pour l’utilisation des lasers intens­es) et enfin un échange en astro­physique à l’ETHZ. L’environnement offert par le Bach­e­lor sur le camus de l’X est excep­tion­nel pour ça. »

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