AU COURRIER : Deux réflexions sur l’énergie

Dossier : ExpressionsMagazine N°659 Novembre 2010Par : Marc Carrega (53)

Stocker l’énergie électrique

L’én­ergie élec­trique fournie par les moyens « alter­nat­ifs » au nucléaire et au « ther­mique » (pét­role, gaz, char­bon) ne sera vrai­ment économique que si est résolu le prob­lème de son stock­age à grande échelle. Les bat­ter­ies actuelles ne peu­vent le réalis­er de façon économique. Il ne s’ag­it pas du prob­lème du poids des bat­ter­ies, qui n’in­téresse que le trans­port routi­er, mais de l’é­conomie générale de l’én­ergie élec­trique : des bat­ter­ies, mêmes lour­des et encom­brantes, qui per­me­t­traient de stock­er l’én­ergie à faible coût, autoris­eraient des pro­duc­tions inter­mit­tentes -, qu’il s’agisse du soleil, du vent, etc. -, trans­porta­bles à longue dis­tance. Un réseau en haute ten­sion con­tin­ue, sur de longues dis­tances, est plus économique qu’en alter­natif, mais il n’au­torise pas les coupures, seul le courant alter­natif le per­met, il faut donc stock­er inter­mé­di­aire­ment l’én­ergie avant de la remet­tre en cir­cuit sous forme de courant alter­natif. On peut donc se dire qu’un pro­gramme de recherche à long terme (dizaine d’an­nées), qui coûterait assez peu, en com­para­i­son de la fusion nucléaire par exem­ple, serait un bon investisse­ment au regard de ce qu’il ouvri­rait comme pos­si­bil­ités. Deux exem­ples de ce que per­met le stock­age : les bar­rages hydroélec­triques, les chauffe-eau solaires. Je crois savoir que la Chine a un gros pro­gramme de recherche sur ce sujet du stock­age de l’én­ergie électrique.

Fabriquer du carburant liquide

Il existe depuis soix­ante-dix ans un type de procédé inven­té en Alle­magne par Fis­ch­er et Trop­sch, qui a fonc­tion­né pen­dant toute la dernière guerre et qui fonc­tionne tou­jours en Afrique du Sud où il fut relancé au moment de l’embargo. Ce procédé donne des hydro­car­bu­res à par­tir du car­bone du char­bon et de l’hy­drogène du méthane ou du gaz à l’eau ; le coût du bar­il « d’huile » obtenu est de l’or­dre de 50 euros. L’eau est inépuis­able à l’échelle de la ques­tion, et le char­bon est abon­dant. La seule rai­son qui s’op­pose au développe­ment du procédé est le coût vari­able du pét­role, encore abon­dant sem­ble-t-il, et spécu­latif. Dans les con­di­tions de marché actuelles toute usine mon­tée ris­querait d’être rapi­de­ment mise en fail­lite par la con­cur­rence du pét­role naturel. Mais le coût du procédé met, à long terme, une borne supérieure au prix du pét­role. Il ne s’ag­it pas d’une spécu­la­tion éthérée de ma part, puisque la Chine monte trois usines à par­tir du procédé Sasol d’Afrique du Sud, qu’aux Émi­rats il est ques­tion de mon­ter un pilote, que les États- Unis firent de même en Vir­ginie dans les années soix­ante-dix, et que l’Alle­magne se réin­téresse au procédé, mais en dis­ant qu’il s’ag­it de par­tir de « car­bone naturel », voulant faire oubli­er ses réserves de lignites.

Marc Carrega (53)

Commentaire

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1‑chauffeeausolairerépondre
16 mars 2014 à 20 h 26 min

Hydrogène solide

Que pensez vous des pro­duits Mcphy pour stock­er l’énergie ?

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