Au cœur du développement international…

Dossier : Dossier FFEMagazine N°709 Novembre 2015
Par Florent IMBERTY (95)

Pouvez-vous présenter RAZEL-BEC ?

RAZEL-BEC est le pôle Travaux Publics du Groupe Fay­at, 4e groupe de BTP en France. En 2014, RAZEL-BEC a réal­isé un chiffre d’affaires de près de 800 mil­lions d’euros, dont 64 % dans les grands pro­jets. La société est com­posée de 6 000 col­lab­o­ra­teurs per­ma­nents hors appoints de per­son­nels locaux pour ses chantiers à l’étranger. De la con­cep­tion à la réal­i­sa­tion, RAZEL-BEC inter­vient dans tous les domaines des Travaux Publics : ter­rasse­ment, routes, ouvrages d’art, génie civ­il indus­triel, bar­rages, travaux souter­rains, travaux urbains. Cette exper­tise mul­ti­métiers place RAZEL-BEC au cœur des grands pro­jets de Construction. 

Aujourd’hui, quels sont les enjeux relatifs aux grands ouvrages ?

Le con­texte actuel de raré­fac­tion des grands pro­jets d’infrastructures en France a con­duit l’entreprise à faire le choix d’accroître la part de son activ­ité Export en trou­vant de nou­veaux ter­ri­toires en Afrique, et en Asie du Sud Est. Ces zones ont des besoins dans le domaine de l’hydroélectricité et représen­tent une oppor­tu­nité pour RAZEL-BEC de met­tre en avant son exper­tise dans les travaux souter­rains et les bar­rages. Pour les bar­rages en BCR (Béton Com­pacté au Rouleau), spé­cial­ité de la société, les enjeux tech­niques sont liés au matériel de ce proces­sus indus­triel : déf­i­ni­tion du juste besoin, autonomie, fia­bil­ité et per­for­mance rapi­de­ment atteintes des installations. 

Avez-vous quelques exemples de grands ouvrages réalisés dernièrement ?

Par­mi les grands pro­jets, nous réal­isons la galerie de sécu­rité du tun­nel du Fréjus côté français et ital­ien. Le perce­ment de cette galerie de plus de 13 km de long s’est fait en novem­bre 2014, et la fin des travaux est prévue en décem­bre 2016. Ce chantier est piloté par le départe­ment Travaux souter­rain de RAZEL-BEC, au sein duquel tra­vail­lent notam­ment Alain Besson (04) et Jean- Félix Hubert (05). Il s’agit d’une activ­ité à forte valeur ajoutée, avec des per­spec­tives de crois­sance intéres­santes tant en France (avec les pro­jets du Grand Paris), qu’à l’export. En Algérie, après avoir réal­isé le bar­rage de Koudi­at Acer­doune, nous tra­vail­lons sur le bar­rage de Tabell­out et sa galerie de trans­fert de 14 km. Les travaux de ce bar­rage courbe en BCR (béton com­pacté au rouleau) de 1 mil­lion de m3 sont en cours de fini­tion. Con­cer­nant la galerie d’Aïn Sebt, des con­traintes géologiques excep­tion­nelles font que les 9,6 km restant à réalis­er (4,4 km sont achevés) doivent être réé­tudiés et le tracé révisé. 

Quelle est votre expérience de l’Afrique, justement ?

Dès 1948, l’entreprise a exporté son savoir-faire de ter­rassier sur le con­ti­nent africain et plus par­ti­c­ulière­ment au Camer­oun. Aujourd’hui, nous sommes égale­ment iden­ti­fiés dans le cadre de marchés de génie civ­il, et plus par­ti­c­ulière­ment les réha­bil­i­ta­tions ou con­struc­tions de ponts. 

Où se situent vos dernières réalisations sur ce continent ?

En juil­let dernier, deux ponts en béton armé et béton pré­con­traint ont été livrés par RAZEL-BEC en Guinée Équa­to­ri­ale, l’un situé sur la par­tie insu­laire dans la cap­i­tale de Mal­abo, l’autre dans la grande ville por­tu­aire de Bata sur la par­tie con­ti­nen­tale du pays. Le pont de Mal­abo est un pont en béton pré­con­traint en 2x2 voies et à dou­ble travée. Il sur­plombe une autoroute urbaine et per­met la desserte du nou­veau port de com­merce de Mal­abo sans per­turber le traf­ic local. Il faut savoir que l’en­tre­prise avait déjà réal­isé ce type d’ou­vrage au Ghana en 1995/1997. Il s’agis­sait alors du Kan­da Over­pass, dou­ble pont dalle en béton pré­con­traint de 192 m de long à 7 travées con­tin­ues. L’ou­vrage de Bata quant à lui est un pont à poutres en béton armé. Des­tiné au fran­chisse­ment d’un cours d’eau, il est sim­i­laire à ceux que nous réal­isons couram­ment dans le cadre de nos marchés de travaux routiers en Afrique. 

Dans quels autres métiers s’exporte votre expertise ?

Après la réal­i­sa­tion de l’aéro­port de Bamako au Mali, et les travaux en cours sur celui de Maputo au Mozam­bique, le marché de réha­bil­i­ta­tion de la piste de l’aéro­port inter­na­tion­al Tou­s­saint Lou­ver­ture de Port au Prince à Haïti con­firme le savoir-faire RAZEL-BEC dans les travaux aéro­por­tu­aires à l’in­ter­na­tion­al, soit une exper­tise poussée sur le méti­er des enrobés. 

Qu’en est-il de l’activité en France ?

Pose du dôme du réac­teur de recherche nucléaire Jules Horowitz à Cadarache pour le CEA. © Jérôme Cabanel

En France, nous sommes forte­ment impliqués dans le génie civ­il indus­triel et notam­ment les travaux dans le secteur nucléaire auprès du Com­mis­sari­at à l’Én­ergie Atom­ique (CEA). L’en­tre­prise réalise l’ensem­ble du génie civ­il des bâti­ments et les instal­la­tions du réac­teur de recherche Jules Horowitz (RJH) à Cadarache, dont la mise en ser­vice est prévue en 2017. Ces travaux se déroulent dans un con­texte extrème­ment exigeant, super­visé par l’Au­torité de Séreté Nucléaire (ASN). Le CEA a égale­ment attribué le marché CHÉOPS (Cir­cuits et Halls d’Es­sais des gros com­posants en Sodi­um), qui con­siste à con­cevoir et à livr­er, clés en main, un hall d’es­sai sur des boucles de Sodi­um dans lequel des expéri­men­ta­tions per­me­t­tront de dévelop­per les tech­nolo­gies des futurs réac­teurs nucléaires à neu­trons rapides. 

Dans ce contexte, quelles sont les missions du Département Techniques & Méthodes (DTM) que vous dirigez ?

DTM réalise des études d’a­vant-pro­jet, d’exé­cu­tion, de méth­odes, de con­trôle et d’as­sis­tance tech­nique auprès de l’ensem­ble des entités de RAZEL-BEC dans le domaine du génie civ­il. Elle a voca­tion à inter­venir sur l’ensem­ble des chantiers où est présent RAZEL-BEC, que l’en­tre­prise inter­vi­enne seule, ou en groupe­ment, qu’elle soit man­dataire, cotrai­tante ou sous-trai­tante. Elle peut égale­ment inter­venir pour des chantiers extérieurs si le cadre juridique le per­met. Les ouvrages sus­cep­ti­bles d’être étudiés recou­vrent l’ensem­ble des domaines d’in­ter­ven­tion de l’en­tre­prise : béton armé et pré­con­traint, char­p­ente métallique, fon­da­tions et soutène­ments, travaux mar­itimes, voirie et assainisse­ment, et d’une manière générale toutes études de génie civ­il, d’ou­vrages d’art, de travaux souter­rains et de répa­ra­tions d’ou­vrages. Selon les besoins des unités opéra­tionnelles, le ser­vice Méth­odes réalise des presta­tions de planification/ organ­i­sa­tion, la déf­i­ni­tion de cahi­er des charges et la con­cep­tion des ouvrages pro­vi­soires néces­saires à la prise d’af­faires, à la pré­pa­ra­tion et à l’exé­cu­tion du chantier, dans le respect des règles de sécu­rité du per­son­nel. Il peut égale­ment réalis­er des mis­sions de récep­tion d’ou­vrages pro­vi­soires. Ce mod­èle d’un ser­vice inté­gré regroupant à la fois les activ­ités de bureau d’é­tudes et de méth­odes est par­ti­c­ulière­ment effi­cace pour traiter des chantiers complexes. 

Le Pont du Lom au camerounLE PONT DU LOM AU CAMEROUN

Dans le cadre du chantier de la route Garoua- Boulaï-Nandéké (RGBN) au Cameroun, RAZEL-BEC a réalisé les travaux routiers, mais aussi quatre ponts et notamment celui du Lom.
Pont à structure mixte (acier/béton) de 150 mètres de long, l’ouvrage présente la particularité d’être construit intégralement par les entreprises du Groupe FAYAT : RAZELCameroun pour le génie civil, PAIMBOEUF pour la charpente métallique et FRANKI-Sénégal pour la réalisation des fondations.

Enfin, comment s’illustre l’innovation au sein de RAZEL-BEC ?

RAZEL-BEC a placé l’in­no­va­tion au cœur de ses pri­or­ités. Pour le génie civ­il, notam­ment, l’in­no­va­tion porte sur les matéri­aux incor­porés à l’ou­vrage, la struc­ture pro­pre­ment dite de l’ou­vrage, les méth­odes et moyens mis en œuvre pour le réalis­er, et les nou­velles tech­nolo­gies. L’ef­fort de recherche con­stant de RAZEL-BEC se traduit à tra­vers de nom­breux brevets, que l’en­tre­prise s’at­tache à faire évoluer, notam­ment dans l’ac­tiv­ité export. Mais l’in­no­va­tion se fait aus­si au quo­ti­di­en, en amont des affaires, lorsque l’en­tre­prise pro­pose des vari­antes lors des appels d’of­fres, et sur les chantiers, pour faire face aux sit­u­a­tions inat­ten­dues, géologiques ou con­tractuelles. Dans le con­texte actuel des travaux publics, le main­tien d’un savoir-faire tech­nique de pointe est un réel fac­teur dif­féren­ciant par rap­port à la concurrence.

Poster un commentaire