Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo André Rondenay, agent de la France libre

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°747 Septembre 2019Par :

Joël Drogland

Rédacteur : Michel Brouillard (58)Editeur : Éditions Vendémiaire, Collection Résistances, mars 2019

Couverture du livre de Joël Dorgland sur André RondenayCe livre est l’ouvrage, par­ti­c­ulière­ment fouil­lé, d’un his­to­rien qui, décrivant l’itinéraire excep­tion­nel d’André Ron­de­nay (X1933), dresse en même temps un tableau très détail­lé de l’organisation de la Résis­tance et de la vie des maquis.

Un ingénieux missaire

Déjà à l’X, mis­saire, André Ron­de­nay sur­pre­nait par son ingéniosité et ses tal­ents d’animateur. Sor­ti dans l’artillerie, il est fait pris­on­nier le 20 juin 1940. Plusieurs ten­ta­tives d’évasion le con­duisent au camp de repré­sailles de Lübeck d’où il s’évade le 19 décem­bre 1942 en pas­sant par la porte du camp avec de faux papiers, réal­isés après avoir seule­ment jeté un rapi­de coup d’œil sur ceux d’un offici­er alle­mand ! Gag­nant l’Espagne, il y est arrêté le 25 jan­vi­er 1943 ; con­fec­tion­nant à nou­veau de faux papiers, il s’évade, arrive au Por­tu­gal, puis en Angleterre le 4 avril 1943. 

Affec­té au Bureau cen­tral de ren­seigne­ment et d’action (le BCRA), il est déposé près de Tours le 13 sep­tem­bre 1943. Sa mis­sion : pré­par­er le plan Tortue, des­tiné à retarder les Panz­ers sur les lieux du futur débar­que­ment. Sous le nom de Jar­ry, il con­stitue une équipe soudée, à laque­lle se join­dra son épouse. Il organ­ise et par­ticipe à plusieurs sab­o­tages d’usines tra­vail­lant pour l’ennemi. En jan­vi­er 1944, il rem­place André Boul­loche (X1934), délégué mil­i­taire parisien, arrêté par la Gestapo.

Les maquis du Morvan

Au moment du débar­que­ment, il rejoint les maquis du Mor­van dont il con­tribuera à faire de puis­sants bas­tions de la Résis­tance et il par­ticipera aux com­bats dans la Nièvre. Au cours de cette péri­ode, André Ron­de­nay s’est heurté à des dif­fi­cultés con­sid­érables, car le comité mil­i­taire de la Résis­tance (Comac) refu­sait d’être sub­or­don­né à Lon­dres. Il sera l’objet de vio­lentes attaques, cer­tains allant jusqu’à laiss­er enten­dre qu’il est un traître ! L’ouvrage fait une large part à la traque qui a con­duit à son arresta­tion le 27 juil­let 1944. André Ron­de­nay sera assas­s­iné quelques jours plus tard par la Gestapo, le 15 août 1944. Il est Com­pagnon de la Libéra­tion.

Lire l’ar­ti­cle : La Résis­tance ou l’ap­pel du refus

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