Abolir les grands corps de l’État

Dossier : ExpressionsMagazine N°666 Juin/Juillet 2011
Par Patrick MEHR (72)

L’Inter­na­tio­nal Herald Tri­bune a publié la ver­sion ori­gi­nale de cet édi­to­rial sous le titre « Fran­ce’s gol­den hand­cuffs » (nytimes.com/2010/12/16/opinion/16iht-edmehr16.html).

L’Inter­na­tio­nal Herald Tri­bune a publié la ver­sion ori­gi­nale de cet édi­to­rial sous le titre « Fran­ce’s gol­den hand­cuffs » (nytimes.com/2010/12/16/opinion/16iht-edmehr16.html).
Les Échos en ont publié une ver­sion rac­cour­cie sous le titre : « Je suis X‑Mines mais je me suis soi­gné… » (lesechos.fr/opinions/points_vue/0201141374201.htm).
Le pré­sent article s’en inspire.

Ma femme – Amé­ri­caine – n’a jamais com­pris pour­quoi sor­tir de l’X et du corps des Mines m’a auto­ma­ti­que­ment assu­ré un emploi en France. « Faire cer­taines écoles, cela jus­ti­fie-t-il un emploi à vie ? » Récem­ment de pas­sage à Paris, j’ai repen­sé à cette ques­tion, vu le pes­si­misme des jeunes adultes quant à l’a­ve­nir, et le contrôle admi­nis­tra­tif archaïque des ini­tia­tives individuelles.

La sélec­tion et la for­ma­tion des élites sont une acti­vi­té impor­tante de l’É­tat en France : dès leur enfance, les jeunes se pré­parent aux exa­mens et concours d’en­trée aux grandes écoles. Deve­nus adultes, ces diplô­més de l’X, de l’E­NA ou de Nor­male sup admis dans un grand corps reçoivent auto­ma­ti­que­ment des postes de direc­tion dans l’ad­mi­nis­tra­tion, les grandes entre­prises ou ailleurs. Beau­coup res­tent fonc­tion­naires à vie, en charge de toutes sortes de sec­teurs – la poli­tique éner­gé­tique, la diplo­ma­tie, l’ad­mi­nis­tra­tion des musées, etc. – et assu­rés de ne jamais être sans emploi. Même si un lustre leur tom­bait un jour sur la tête, ces fonc­tion­naires conti­nue­raient à être employés et rémunérés.

Pour encou­ra­ger l’es­prit d’i­ni­tia­tive des jeunes Fran­çaises et Fran­çais les plus créa­tifs et éner­giques – créer une entre­prise, par exemple – la meilleure stra­té­gie serait d’a­bo­lir tous les grands corps de l’É­tat. Mais aucun haut fonc­tion­naire ne le recom­man­de­ra car » on ne scie pas la branche sur laquelle on est [confor­ta­ble­ment] assis « .

L’es­prit d’i­ni­tia­tive et le talent des jeunes Fran­çais doivent être libérés

Vivant près de Bos­ton depuis trente ans, j’y ai décou­vert un sys­tème très dif­fé­rent. Plu­sieurs de mes col­lègues amé­ri­cains ont reçu une édu­ca­tion d’aus­si haut niveau que la mienne et ont réus­si dans leurs études aus­si bien que moi. S’ils avaient été fran­çais, ils auraient pro­ba­ble­ment été atti­rés, comme moi, par le pres­tige et la sécu­ri­té d’emploi des grands corps de l’État.

Aux États-Unis, nom­breux sont ceux qui, à l’i­mage de mon col­lègue Shi­khar, né en Inde, diplô­mé de Har­vard, ont fon­dé plu­sieurs entre­prises de haute tech­no­lo­gie. Eran, ori­gi­naire d’Au­triche, diplô­mé du MIT, a diri­gé une jeune entre­prise, dont les ventes ont rapi­de­ment atteint plu­sieurs cen­taines de mil­lions de dol­lars. Mon cou­sin John, émi­gré d’Eu­rope, a obte­nu son doc­to­rat au Cal Tech avant de créer plu­sieurs entre­prises de bio­tech­no­lo­gie, tout en ensei­gnant la chi­mie à de nou­velles géné­ra­tions de scientifiques.

Si, comme moi, ils avaient gran­di en France, Shi­khar, Eran et John auraient fait l’X ou une autre grande école et le corps des Mines ou des Ponts et Chaus­sées, l’ins­pec­tion des Finances, la Magis­tra­ture ou le Corps pré­fec­to­ral. Au lieu d’u­ti­li­ser leurs com­pé­tences et leur éner­gie pour bâtir des entre­prises ou des labo­ra­toires, ils seraient deve­nus hauts fonc­tion­naires, ou ges­tion­naires de grandes entre­prises contrô­lées par l’É­tat comme la plu­part de mes homo­logues français.

Pour que la France et son éco­no­mie béné­fi­cient plei­ne­ment de la créa­ti­vi­té des jeunes Fran­çais les mieux for­més, il faut libé­rer leur esprit d’i­ni­tia­tive et leurs talents. Pour ce faire, la France doit abo­lir ses grands corps de l’É­tat, et la sécu­ri­té d’emploi et le pres­tige qu’ils offrent – une pri­son dorée datant d’une autre ère.

La France ver­rait alors un regain de créa­ti­vi­té, de crois­sance et d’op­ti­misme, et les jeunes Fran­çaises et Fran­çais les plus talen­tueux se lan­ce­raient dans des acti­vi­tés plus ris­quées, pas­sion­nantes et pro­duc­tives dans l’en­tre­prise, le monde aca­dé­mique, artis­tique et asso­cia­tif ou dans la poli­tique. La France en béné­fi­cie­rait grandement.

6 Commentaires

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Michel Lamonrépondre
17 juin 2011 à 6 h 12 min

Com­men­taire n°1
Je par­tage com­plè­te­ment le point de vue de P Mehr sur la fina­li­té de la sup­pres­sion des grands Corps tels qu’ils existent aujourd’­hui. Un sys­tème qui non seule­ment assure un emploi mais les mêmes salaires et avan­tages à par­tir du rang de sor­tie à 22 ans tue l’in­no­va­tion et l’éner­gie de tout le pays.
La ques­tion est com­ment ? C’est une déci­sion émi­nem­ment poli­tique, les déci­sion­naires et lerus conseillers de la haute admi­nis­tra­tion sont donc tous eux-mêmes béné­fi­ciaires de ce sys­tème … Les rares qui ont essayé de l’in­té­rieur sen sortent dégoûtés. 

Tony LELIEVRErépondre
17 juin 2011 à 9 h 11 min

Com­men­taire n° 2
Le seul déno­mi­na­teur com­mun que j’ai consta­té entre tous les anciens poly­tech­ni­ciens, c’est de jus­ti­fier a pos­te­rio­ri leurs choix pro­fes­sion­nels, sans doute pour se ras­su­rer. Faire de son par­cours un exemple et une règle de réus­site. Celui qui est par­ti aux Etats-Unis pour créer son entre­prise défend ce choix comme la meilleure option. Mais celui qui a choi­si de faire un corps sait aus­si très bien le jus­ti­fier. Je ne vais pas faillir à ce constat. Je suis cher­cheur, au corps des Ponts, et je ne regrette pas ce choix.

Le point de vue de Mon­sieur Mehr est dis­cu­table a plu­sieurs égards. Tout d’a­bord dans la mesure de la réus­site qui est mise en avant. La réus­site, c’est la réus­site per­son­nelle et éco­no­mique : avoir fon­dé son entre­prise, gagner beau­coup d’argent, être ren­tré dans les cercles res­treints à ces entre­pre­neurs. On pour­rait aus­si mettre en regard d’autres suc­cès : la contri­bu­tion à la science (après tout, l’X forme avant tout des scien­ti­fiques), l’in­ves­tis­se­ment dans la socié­té (édu­ca­tion, milieu asso­cia­tif, poli­tique, etc…): autant de domaines où la réus­site est plus dif­fi­ci­le­ment quan­ti­fiable, où il faut cer­tai­ne­ment aus­si faire preuve de créa­ti­vi­té, et où l’in­di­vi­du peut tout aus­si bien (peut-être plus ?) s’é­pa­nouir et trou­ver un champ où culti­ver sa curio­si­té intel­lec­tuelle. Le prin­cipe selon lequel la réus­site éco­no­mique indi­vi­duelle est la garan­tie d’une meilleure socié­té glo­ba­le­ment est un dogme libé­ral très répan­du outre-atlan­tique, mais il ne faut pas oublier que c’est une asser­tion très récente his­to­ri­que­ment, et qui reste encore à démontrer.

Je ne pense pas que la garan­tie d’un emploi stable et d’un salaire men­suel soit un frein à l’i­ni­tia­tive et à la prise de risque. Les corps ne sont pas consti­tués que de poules mouillés oppo­sées à la com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale, et à la créa­ti­vi­té sclé­ro­sée par un sta­tut archaïque. Je ne peux prendre que l’exemple de la recherche qui est dans mon champ pro­fes­sion­nel, mais j’i­ma­gine que d’autres pour­raient par­ler de poli­tique, de créa­tion d’en­tre­prises, d’en­ga­ge­ments dans diverses struc­tures publiques, etc. Le monde de la recherche est l’exemple même d’un domaine où la sta­bi­li­té d’un emploi assu­ré per­met la prise de risque intel­lec­tuel maxi­male. A la pro­duc­tion aca­dé­mique for­cée à court terme, et néces­sai­re­ment peu pro­fonde, on peut oppo­ser la qua­li­té d’une recherche menée dans la sûre­té d’un emploi garan­ti. Je suis convain­cu qu’on ne peut pas se lan­cer dans une aven­ture intel­lec­tuelle ris­quée si sa sub­sis­tence même dépend des résul­tats incer­tains de ce voyage. Et s’il est un domaine où la com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale est farouche, c’est bien la recherche scientifique.

Je pro­pose donc qu’on arrête de sys­té­ma­ti­que­ment déni­grer ce qui existe depuis plu­sieurs siècles sim­ple­ment parce que c’est ancien, donc mau­vais. Les solu­tions simples (sup­pri­mer les corps, sup­pri­mer les grandes écoles, sup­pri­mer la sélec­tion des élites par les mathé­ma­tiques,…), d’ailleurs pro­po­sées à inter­valle régu­lier par nos poli­ti­ciens les plus déma­gogues, sont bien sou­vent des solu­tions sim­plistes qui ignorent l’his­toire d’un pays, et aus­si ses forces. Aujourd’­hui le sys­tème sco­laire fran­çais (dont les corps sont d’un cer­tain point de vue, un des abou­tis­se­ments les plus éli­tistes) est aus­si un sys­tème que d’autres nous envient, et qui compte plu­sieurs suc­cès à son actif (il n’y a qu’à consta­ter le poids de la recherche fran­çaise en mathé­ma­tiques dans le monde par exemple). Les corp­sards struc­turent l’ac­tion de l’é­tat et assurent une cer­taine conti­nui­té au-delà des alter­nances poli­tiques. Pour conclure, le ne pense pas que le frein à la créa­tion d’en­tre­prises nova­trices en France soit à cher­cher dans l’exis­tence des corps d’é­tat. Les rai­sons sont sans doute plu­tôt d’o­ri­gines éco­no­miques (manque d’in­ves­tis­se­ments dans les petites struc­tures, manque de pers­pec­tives pour les entre­prises inno­vantes) et his­to­riques (lien insuf­fi­sant entre recherche, édu­ca­tion et monde éco­no­mique, aus­si bien pour l’in­ves­tis­se­ment du pri­vé dans l’é­du­ca­tion et la recherche, que pour la volon­té des cher­cheurs à col­la­bo­rer avec les industries).

Mar­tin Royerrépondre
17 juin 2011 à 12 h 24 min

Com­men­taire n°3 : Quelle idée !
Les « jeunes fran­çaises et fran­çais les plus créa­tifs et éner­giques » ne sont pré­ci­sé­ment pas ceux qui s’en­ferment dans une « pri­son dorée » contrai­re­ment à ce que vous dites. Outre le fait qu’un jeune n’a pas besoin de faire l’X ou les mines pour appar­te­nir à cette pre­mière caté­go­rie, si c’est le cas il est peu pro­bable qu’il devienne corp­sar puis­qu’il est par défi­ni­tion dyna­mique et créa­tif. Pas­ser deux ans de sco­la­ri­té à un tra­vail achar­né et sco­laire pour le corps des mines ou des ponts, c’est très peu créa­tif à vrai dire.
Abo­lir les corps de l’E­tat semble être une mesure « choc » et noble mais sur­tout confuse et mal ciblée ; c’est aus­si du déter­mi­nisme social (« non vous ne tra­vaille­rez pas pour l’E­tat, allez plu­tôt créer des entre­prises ») et ça sous-entend que les hauts fonc­tion­naires ou sco­laires les plus « talen­tueux » feraient les meilleurs entre­pre­neurs, une idée assez étrange venant de quel­qu’un qui doit connaître le modèle américain …

Sté­phane Mazerrépondre
18 juin 2011 à 8 h 52 min

Com­men­taire n°4
Déci­dé­ment le « néo­li­bé­ra­lisme » n’en finit pas de faire des dégat mal­gré l’é­vi­dence de ses dan­gers et le texte de Patrick Mehr n’en est qu’un exemple par­mi tant d’autres.
La des­truc­tion en cours du Ser­vice Public, fon­de­ment de la Répu­blique indi­vi­sible, laïque, démo­cra­tique ete sociale s’in­si­nue dans notre école et en prend la direc­tion. Non les grands corps ne doivent pas dis­pa­raitre car ils redon­ne­ront un jour les bases d’un enca­dre­ment for­mé par la méthode scien­ti­fique n’en déplaise aux tenants de l’E­na qui conforme ses élèves et les « confit » dans le capi­ta­lisme ambiant.
Je conti­nue à espérer…
S.Mazer (X69)

Ano­nymerépondre
12 mars 2012 à 9 h 21 min

a/ c “est amu­sant de croire

  • c “est amu­sant de croire que les x‑mines sont les “plus talen­tueux” et que l’on attend leur libe­ra­tion pour pou­voir sau­ver la france et l’in­no­va­tion francaise.
  • a quelques excep­tions les pro­fils sont sur­tout de gros tetards, com­ple­te­ment ineptes a la crea­tion ou direc­tion d’en­tre­prise, qu’on se le dise
  • c’est le meme pro­bleme avec l’E­NA, des selec­tiones a 20 ans qui gan­grenne la france
  • c’est le sys­teme des grandes ecoles fran­caises qu’il faut abo­lir. on n’ap­prend pas grand chose apres la pre­pa, si on apprend c’est pour les mau­vaises rai­sons (inte­gra­tion d’un corp) on arrive (en gene­ral) a un niveau scien­ti­fique mediocre com­pare au uni­ver­si­taires du reste du monde. Mais qu’est ce qu’on se la pete!!!!
Ano­nymerépondre
24 novembre 2012 à 14 h 10 min

le pro­blème n’est sans doute
le pro­blème n’est sans doute pas de faire des entre­pre­neurs avec les cadres admi­nis­tra­tifs et supé­rieurs mais plu­tôt faire en sorte que le sys­tème ne décou­rage pas les sala­riés en biai­sant éter­nel­le­ment la saine com­pé­ti­tion, en la restrei­gnant sur un vivier exces­si­ve­ment res­treint et consti­tué de manière inef­fi­cace et injuste.

- le pro­ces­sus est injuste car il ne res­pecte pas les jeunes : on demande aux gamins de ne pas se rater entre 16 et 18 ans. Il ne faut pas avoir la « tête ailleurs » à ce moment sinon, on rate le lycée scien­ti­fique, la meilleur pré­pa, l’in­té­gra­tion etc. Plus moyen de reve­nir en arrière on ne rat­trape pas ce temps per­du ! Or les ado­les­cents sont fra­giles et ne per­çoivent guère que beau­coup ce joue à ce moment là. Plus le contexte cultu­rel favo­rise cette prise de conscience, meilleures sont les chances (d’où la repro­duc­tion sociale)…

- le pro­ces­sus est inef­fi­cace : par la concen­tra­tion des moyens et des oppor­tu­ni­tés. Est ce que les grands scien­ti­fiques sortent de l’X (ou l’ENS) parce qu’ils sont intrin­sè­que­ment les plus brillants, ou parce qu’ils béné­fi­cient d’une concen­tra­tion inéga­lée de moyens par tête, qui n’a de contre­par­tie que la misère affec­tée aux autres struc­tures édu­ca­tives (la masse) ?

- le pro­ces­sus néglige la cohé­sion édu­ca­tive néces­saire à for­mer une main d’oeuvre glo­ba­le­ment de qua­li­té et moti­vée. Vaut il mieux déve­lop­per un sys­tème édu­ca­tif qui favo­rise l’é­mer­gence de deux ou trois génies (médaille Fields ou équi­valent) ou un sys­tème édu­ca­tif favo­ri­sant une dif­fu­sion satis­fai­sante des tech­niques scien­ti­fiques et qui élève signi­fi­ca­ti­ve­ment le niveau moyen des étu­diant [et des sala­riés] ? Les résul­tats du sys­tème édu­ca­tif fran­çais sont très « ske­wed » et il serait mal­hon­nête de ne pas le reconnaître.

- l’é­li­tisme scien­ti­fique est une bêtise selon moi, et ne sert qu’à entou­rer l’in­gé­nieur de l’au­ra d’un pon­tife. On est tou­jours sur­pris, venant de France, de consta­ter à quel point les mathé­ma­tiques (et les autres sciences) sont désa­cra­li­sées à l’é­tran­ger. On peut faire ingé­nieur construc­tion en Ita­lie en ayant fait un lycée clas­sique (grec-latin) sans math, ou ana­lyste quan­ti­ta­tif au royaume uni en par­tant de peu et avec quelques tri­mestres inten­sifs d’al­gèbre et de cal­cul dif­fé­ren­tiel. Ces étu­diants sont tout aus­si opé­ra­tion­nels que nos meilleurs ingé­nieurs. En bref, à l’é­tran­ger, on peut com­men­cer tou­jours, à chaque ins­tant et c’est un for­mi­dable vec­teur de motivation…

- le sys­tème raf­fole des icônes qui sont tour­nées vers sa légi­ti­ma­tion. En éco­no­mie, ce sont les PIKETTY, DUFLO qui servent à jus­ti­fier le sys­tème et ont béné­fi­cié, y com­pris à l’in­ter­na­tio­nal, d’un sou­tien par­ti­cu­lier. C’est une bonne vieille tech­nique de mar­ke­ting que la rétro-publi­ci­té depuis l’é­tran­ger (vous voyez, nous brillons à l’international !)

- le sys­tème crée sans fon­de­ment valable des frus­tra­tions et des démo­ti­va­tions lourdes dans les minis­tères et les indus­tries avec des hié­rar­chies inébran­lables et des pla­fonds de verre dont nous savons tous qu’il fau­drait se débar­ras­ser mais qui nui­rait à notre propre confort…

Nous savons bien qu’il ne s’a­git pas de brû­ler l’X ou nor­male ou cen­trale ou l’E­NA mais de faire en sorte 1) qu’elles deviennent des lieux d’é­du­ca­tion ini­tiale et conti­nue ou le savoir est dif­fu­sé dans d’autres condi­tions de sélec­tion [sup­pres­sion des concours] 2)de veiller à limi­ter dras­ti­que­ment l’ins­tal­la­tion de logique de corps qui pèsent sur le carac­tère com­pé­ti­tif – en le sclé­ro­sant – de nos admi­nis­tra­tions et de nos industries.

Mais pour ce der­nier point, il fau­dra plus qu’un trait de plûme…

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