Un pays emblématique des problèmes d’environnement

Dossier : Chine et EnvironnementMagazine N°743 Mars 2019
Par Benoît LEGUET (97)
Par André-Jean GUÉRIN (69)
Par Francis CHARPENTIER (75)

La Chine, par la taille de son ter­ri­toire (14 fois celui de la France, plus de 2 fois celui de l’Union euro­péenne), de sa popu­la­tion (19 % de la popu­la­tion mon­diale), de son PIB (15 % du PIB monde en valeur finan­cière nomi­nale, mais plus en pari­té de pou­voir d’achat) et le volume de ses émis­sions de CO2 (30 % des émis­sions mon­diales), repré­sente à la fois un modèle réduit à l’échelle 15 des terres occu­pées par l’homme et une accé­lé­ra­tion du par­cours des étapes du déve­lop­pe­ment éco­no­mique et tech­no­lo­gique, et cela pla­cé sous la gou­ver­nance d’un seul État.

La Chine exa­cerbe tous les pro­blèmes envi­ron­ne­men­taux. Elle par­court à grande vitesse les étapes de la dégra­da­tion des milieux qui sou­tiennent la vie et les res­sources, et pour­rait pré­fi­gu­rer bien des pro­blèmes aux­quels nous aurons tous à faire face. En 2000, les tem­pêtes de sable sur Pékin sont deve­nues tel­le­ment mas­sives que le gou­ver­ne­ment chi­nois a pris à bras-le-corps le pro­blème de la déser­ti­fi­ca­tion. Dix ans plus tard, l’atmosphère des grandes villes était deve­nue si irres­pi­rable qu’il pre­nait des mesures dras­tiques pour réduire la pol­lu­tion de l’air.

Pour ce qui est du chan­ge­ment cli­ma­tique, le gou­ver­ne­ment chi­nois laisse ouverte la pos­si­bi­li­té d’émissions de CO2 du pays crois­santes jusqu’en 2030. Com­ment conci­lier cette faci­li­té avec l’impératif de réduire les émis­sions mon­diales dès aujourd’hui pour évi­ter un réchauf­fe­ment supé­rieur à 2 °C à la fin du siècle ? Si par bon­heur la Chine arri­vait à mettre en place une « nou­velle éco­no­mie cli­ma­tique », elle en devien­drait assu­ré­ment le cham­pion. Mais rien n’est plus incer­tain. Force est d’admettre que nous ne savons pas aujourd’hui quelle sera l’issue de ce com­bat pour un déve­lop­pe­ment durable.

Dans ce dos­sier, loin d’épuiser le sujet, on tente d’apporter quelques éclai­rages sur la réa­li­té du ter­rain chi­nois quant aux émis­sions de CO2, à la pol­lu­tion de l’air, à celle des terres agri­coles, à la déser­ti­fi­ca­tion et à la réduc­tion de la bio­di­ver­si­té. Un second volet du dos­sier sera publié dans le pro­chain numé­ro de la revue et sera consa­cré aux choix de gou­ver­nance mis en place en Chine face aux enjeux environ­nementaux. Nous tenons ici à remer­cier tous les auteurs qui ont contri­bué à nour­rir ce dos­sier et le sui­vant, à remer­cier Jean-Michel Ser­vant (81) et Robert Boz­za (71) qui nous ont aidés à les mon­ter, et nous adres­sons un remer­cie­ment tout par­ti­cu­lier à Jean-Paul Maré­chal pour sa contri­bu­tion essen­tielle à leur réalisation. 

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