Verso Energy : écrire une nouvelle page de la transition énergétique

Xavier Caï­tu­co­li (X91) cofon­da­teur et pré­sident, et Antoine Huard (X07), cofon­da­teur et direc­teur géné­ral de Ver­so Ener­gy, nous pré­sentent leur entre­prise. Ils reviennent notam­ment sur leur posi­tion­ne­ment et leur ambi­tion de construire un mix éner­gé­tique décar­bo­né et com­pé­ti­tif, repo­sant notam­ment sur un déve­lop­pe­ment mas­sif des éner­gies renou­ve­lables et de l’hydrogène. Explications.

Verso Energy est un acteur engagé en faveur de l’accélération et de la réussite de la transition énergétique. Qu’est-ce qui motive ce positionnement ? 

Notre enga­ge­ment s’inscrit dans une vision : la tran­si­tion éner­gé­tique est entrée dans une nou­velle phase. Depuis le début des années 2020, son rythme, ses contours, sa néces­si­té sociale et socié­tale sont dif­fé­rents. Cette nou­velle phase néces­site l’implication de nou­veaux acteurs capables d’apporter de l’innovation et de déve­lop­per de nou­velles tech­no­lo­gies, comme l’hydrogène, le sto­ckage sta­tion­naire à grande échelle, les car­bu­rants de syn­thèse… En paral­lèle, l’enjeu est aus­si d’arriver à déve­lop­per une acti­vi­té qui soit auto­por­tante sur le plan com­mer­cial. L’ère des pan­neaux solaires sub­ven­tion­nés est aujourd’hui révo­lue ! L’idée est de com­mer­cia­li­ser des élec­trons au juste prix pour les consom­ma­teurs tout en assu­rant aux inves­tis­seurs la ren­ta­bi­li­té de leurs actifs. 

Comment ce positionnement se traduit-il ?

Cela se tra­duit concrè­te­ment par la conver­gence de dif­fé­rents mondes jusqu’alors cloi­son­nés, et l’élaboration de nou­veaux modèles s’appuyant sur la capa­ci­té à inté­grer et com­bi­ner intel­li­gem­ment les dif­fé­rents types d’actifs : cen­trales de pro­duc­tion d’électricité renou­ve­lable, moyens de flexi­bi­li­té tels que les bat­te­ries ou les élec­tro­ly­seurs, uni­tés de pro­duc­tion de molé­cules de syn­thèse… Rap­pro­cher la pro­duc­tion d’électrons et de molé­cules au sein d’un modèle inté­gré mobi­li­sant tous les maillons de la chaîne de valeur per­met d’optimiser la pro­duc­tion en temps réel, selon les besoins des clients et les condi­tions de mar­ché du moment, et ain­si de pro­duire de l’électricité, de l’hydrogène et ses déri­vés – les car­bu­rants de syn­thèse – qui soient plus compétitifs.

Nous nous posi­tion­nons comme un maître d’ouvrage, un déve­lop­peur et un exploi­tant de ces nou­veaux modèles, actifs et sys­tèmes de pro­duc­tion d’énergie décar­bo­née. Pour ce faire, nous agré­geons des com­pé­tences variées, mais com­plé­men­taires : des ingé­nieurs et des pro­fils très tech­niques, mais aus­si des com­mer­ciaux, des juristes, des finan­ciers. Ver­so Ener­gy emploie aujourd’hui une qua­ran­taine de col­la­bo­ra­teurs aux par­cours très divers, issus du sec­teur de l’énergie solaire, gazier, pétro­lier, ou du monde des mar­chés de l’électricité… Cette diver­si­té est la clé pour bâtir ce nou­veau sys­tème énergétique. 

Votre ambition est de rendre possible un mix énergétique décarboné et compétitif comportant une forte proportion d’énergies renouvelables. Dans ce cadre, quel maillon de la chaîne de valeur énergétique vous intéresse ?

Pour contri­buer à l’émergence d’un mix éner­gé­tique com­pé­ti­tif et décar­bo­né au sein duquel les éner­gies renou­ve­lables ont une place consi­dé­rable, notre péri­mètre d’action couvre :

• La pro­duc­tion de l’électron vert, notam­ment à par­tir de grandes cen­trales pho­to­vol­taïques au sol, y com­pris des cen­trales agri­vol­taïques qui sont conçues dans une logique de co-béné­fice mutuel avec l’activité agricole ; 
• Le sto­ckage sta­tion­naire au besoin ; 
• La vente des élec­trons verts que nous pro­dui­sons à nos clients ou leur uti­li­sa­tion dans nos élec­tro­ly­seurs pour pro­duire de l’hydrogène vert ; 
• La com­mer­cia­li­sa­tion de cet hydro­gène vert à nos clients ou sa trans­for­ma­tion en molé­cules de syn­thèse, pour l’essentiel des car­bu­rants des­ti­nés au trans­port lourd (avia­tion, maritime) ; 

Plus par­ti­cu­liè­re­ment, en matière d’hydrogène, nous visons la mise en ser­vice d’une capa­ci­té d’électrolyse de 600 méga­watts en 2030, soit envi­ron 10 % de l’objectif que la France s’est fixé. L’hydrogène joue un rôle impor­tant dans la tran­si­tion éner­gé­tique. En effet, grâce à l’hydrogène et ses déri­vés, il va être pos­sible de décar­bo­ner toutes les com­po­santes du mix éner­gé­tique et les usages qu’il est très dif­fi­cile d’électrifier direc­te­ment : l’aviation, le trans­port mari­time, les indus­tries lourdes très éner­gi­vores comme la sidé­rur­gie… En paral­lèle, cela per­met de pal­lier la varia­bi­li­té des éner­gies renou­ve­lables en appor­tant un degré de flexi­bi­li­té sup­plé­men­taire, en valo­ri­sant davan­tage les sur­plus de pro­duc­tion, en per­met­tant une meilleure adé­qua­tion entre les pro­fils de pro­duc­tion et de consom­ma­tion. Enfin, pou­vant être pro­duit loca­le­ment, il est un levier incon­tour­nable d’indépendance éner­gé­tique en sub­sti­tu­tion des com­bus­tibles fos­siles importés.

Justement, l’hydrogène renouvelable intéresse de plus en plus d’acteurs. Comment vous projetez-vous sur ce segment ?

Cette tech­no­lo­gie est connue de longue date. Néan­moins, la pro­duc­tion d’hydrogène par élec­tro­lyse n’a jusque-là pas encore été déployée mas­si­ve­ment à une échelle indus­trielle. Aujourd’hui, l’hydrogène sus­cite un réel inté­rêt mais la ques­tion de son prix demeure une source de pré­oc­cu­pa­tion chez de nom­breux clients. Or, l’électricité repré­sente de l’ordre de 70 % du coût de pro­duc­tion d’une molé­cule d’hydrogène : un modèle inté­gré de l’électron à la molé­cule per­met une meilleure maî­trise du coût de pro­duc­tion et donc du prix pro­po­sé au client final. C’est un fac­teur très dif­fé­ren­ciant par rap­port à des pro­duc­teurs d’hydrogène plus tra­di­tion­nels qui dépendent de four­nis­seurs d’électricité.

Le capital humain est clé pour relever l’ensemble de ces défis énergétiques. Quels sont les profils et les talents que vous recherchez pour renforcer vos équipes ?

Nous évo­luons dans un domaine où il nous faut inno­ver et faire preuve d’ingéniosité pour trou­ver des solu­tions à des pro­blèmes com­plexes. Nous recher­chons donc des pro­fils qui ont une appé­tence pour les défis tech­niques et qui veulent contri­buer à la décar­bo­na­tion du mix éner­gé­tique. Dans ce pro­jet, les diplô­més de l’École ont toute leur place. Nous en comp­tons déjà plu­sieurs dans notre équipe et serions ravis d’en accueillir de nou­veaux ! En effet, par leur for­ma­tion, leur endu­rance, leur rési­lience et leur capa­ci­té à sou­te­nir un effort dans la durée, ils ont toutes les qua­li­tés et les com­pé­tences pour nous aider à rele­ver ce défi. Au-delà, nous recru­tons aus­si des com­mer­ciaux, des pro­fils juri­diques et finan­ciers. Avis aux inté­res­sés ! 

---

Articles similaires :

Tech­nip Ener­gies : « Nous vou­lons nous posi­tion­ner comme un acteur majeur des éner­gies de transition » L’hydroélectricité en France : une éner­gie qui a de l’avenir ! Décou­vrir aujourd’hui les inno­va­tions qui feront le monde de demain « Il y a encore de grandes aven­tures indus­trielles à écrire en France » L’hydrolien flu­vial, une com­po­sante mécon­nue du mix éner­gé­tique renou­ve­lable français