WorldSkills finales nationales 2023

WorldSkills les JO des métiers : pour la Patrie, les métiers et la jeunesse

Dossier : Environnement et sociétéMagazine N°793 Mars 2024
Par Matthieu TURBAN (X04)

Tous les deux ans, la plus grande com­pé­ti­tion des métiers au monde est orga­ni­sée par l’association World­Skills, dans une ville à chaque fois dif­fé­rente. En 2024, c’est Lyon qui accueille les 60 métiers en com­pé­ti­tion et leurs 1 500 com­pé­ti­teurs de 65 pays. Mat­thieu Tur­ban (X04) est le chef d’atelier pour l’épreuve d’électronique. Il nous en raconte quelques cou­lisses et sa décou­verte d’un évé­ne­ment d’une dimen­sion insoup­çon­née. La devise du mou­ve­ment ? Where there is a skill, there is a way.

Plus connus en France sous l’appella­tion « Olym­piades des métiers », les World­Skills font s’affronter les meilleurs jeunes de tous les pays du monde dans des acti­vi­tés aus­si diverses que le sou­dage, les ser­vices à la per­sonne, l’art flo­ral ou la cyber­sé­cu­ri­té. À chaque com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale, World­Skills France com­pose et pré­pare une « équipe de France des métiers » consti­tuée des meilleurs jeunes talents du pays. Pour par­ti­ci­per, une seule condi­tion : avoir moins de 23 ans l’année de la com­pé­ti­tion internationale.

Une occasion à saisir

L’aventure World­Skills com­mence en 2019 par un simple cour­riel de ren­sei­gne­ments sur le béné­vo­lat local. C’est fou comme les choses les plus ano­dines peuvent par­fois conduire aux plus belles his­toires ! J’apprends alors que Lyon va orga­ni­ser en 2020, puis en 2022, une com­pé­ti­tion ori­gi­nale : le cham­pion­nat de France des métiers, aus­si appe­lé World­Skills France.

Mieux : Lyon accueille­ra une future édi­tion de la com­pé­ti­tion au niveau inter­na­tio­nal ; quelque chose que j’ai déjà vu à la télé­vi­sion ; mais le vivre en vrai, c’est une autre his­toire ! Près de trente années après l’avoir accueillie pour la seule et unique fois depuis l’adhésion de la France au mou­ve­ment World­Skills en 1953, Lyon sera une vitrine de l’excellence professionnelle.

C’est donc natu­rel­le­ment que je réponds à l’appel à volon­ta­riat ; l’organisation dif­fuse peu après un appel à spé­cia­listes pour cou­vrir des dis­ci­plines qui ne sont pas d’habitude pré­sentes en com­pé­ti­tion natio­nale. En effet, la France veut pré­sen­ter un maxi­mum de cham­pions dans chaque dis­ci­pline pour « sa » future com­pé­ti­tion mon­diale ! Par­mi les dis­ci­plines « nou­velles » en France se trouve l’électronique.

WorldSkills, Compétition régionale, janvier 2021, IUT Lyon-I, expert électronique et chef d’atelier électronique.© Matthieu Turban
Com­pé­ti­tion régio­nale, jan­vier 2021, IUT Lyon‑I, expert élec­tro­nique et chef d’atelier élec­tro­nique.
© Mat­thieu Turban

Des circonstances favorables

Je suis dans le milieu fer­ro­viaire depuis 2010 et dans l’électronique depuis 2015. L’électronique fer­ro­viaire, rien ne m’y pré­des­ti­nait. Non-élec­tro­ni­cien au départ, c’est dans mon cadre pro­fes­sion­nel de pro­jets indus­triels de loca­li­sa­tion que j’ai pris en main la mise en place d’ateliers de répa­ra­tion élec­tro­nique à tra­vers le monde.

L’industrie fer­ro­viaire est pour moi le mélange de la tech­no­lo­gie et du concret ; des ingé­nieurs experts qui mettent leur savoir et leur science au ser­vice de l’humain. Être expert, c’est créer, mais aus­si trans­mettre : créer pour amé­lio­rer le monde et trans­mettre pour pas­ser cette valeur aux géné­ra­tions futures. Je n’ai rien à perdre, et un réseau indus­triel à offrir : je réponds et reçois tout de suite un accueil enthou­siaste ; l’électronique, c’est au cœur des sys­tèmes qui régissent notre quo­ti­dien ! Et si on peut pré­sen­ter un cham­pion français…

Finales nationales électronique, janvier 2022, épreuve de brasage. © Matthieu Turban
Finales natio­nales élec­tro­nique, jan­vier 2022, épreuve de bra­sage.
© Mat­thieu Turban

Le défi de créer une épreuve ex nihilo

Au fil des échanges je m’aperçois que tout est à construire : aucun contact n’existe pour cette filière au sein d’une orga­ni­sa­tion pour­tant natio­nale et avec un fort sou­tien admi­nis­tra­tif et gou­ver­ne­men­tal. Grâce à l’abnégation de cer­tains col­lègues, la sol­li­ci­ta­tion de mon réseau et cer­tai­ne­ment un peu de chance, je tisse des liens avec le dépar­te­ment génie élec­trique de l’Insa Lyon qui se montre tout de suite motivé.

Nous for­mons la pre­mière « équipe métier élec­tro­nique » de l’histoire de World­Skills France ! Je serai chef d’atelier, char­gé de trou­ver les moyens de four­nir le maté­riel néces­saire à l’épreuve. Mes par­te­naires de l’Insa Lyon seront les experts métiers, char­gés de rédi­ger l’épreuve et de me don­ner le cahier des charges pour les outils. Si cela est une petite vic­toire en soi, tout reste à construire, de l’épreuve à l’installa­tion…

Équipe métier : Bertrand Massot, Benjamin Coelho-Gaspar et Matthieu Turban. © Matthieu Turban
Équipe métier : Ber­trand Mas­sot, Ben­ja­min Coel­ho-Gas­par et Mat­thieu Tur­ban.
© Mat­thieu Turban

S’ensuivent plu­sieurs mois de revues à dis­tance un peu éparses, et la décou­verte du mou­ve­ment World­Skills : cer­tains métiers sont déjà tout à fait rodés aux outils, pour les­quels la com­pé­ti­tion est un par­cours par­fois « natu­rel » dans la filière sco­laire. Nous, au milieu, nous sen­tons un peu dépas­sés, comme par la liste d’infrastructures à construire pour l’atelier, aux cen­taines de lignes de maté­riel. Même si l’on reste dis­cret, l’organisation compte sur nous : l’électronique, ça y est, est bien affi­chée comme une des épreuves nationales !

L’expertise industrielle au service d’un grand événement populaire

L’électronique est un métier com­plexe qui pré­sente la par­ti­cu­la­ri­té d’exiger des com­pé­tences à la fois théo­riques et pra­tiques. Le com­pé­ti­teur doit conce­voir une carte élec­tro­nique pour une fonc­tion don­née, son rou­tage (les pistes et cir­cuits internes à la carte), défi­nir le choix des com­po­sants et leur pro­gram­ma­tion, essen­tiel­le­ment sur ordi­na­teur. Mais il faut ensuite éva­luer la réa­li­sa­tion concrète de cette carte, la maî­trise du dépan­nage et le « bra­sage » des com­po­sants. Le bra­sage des com­po­sants est l’étape consis­tant à sou­der les com­po­sants sur le cir­cuit impri­mé, soit en sur­face (on parle de CMS, com­po­sants mon­tés en sur­face) ou sur la face oppo­sée (on parle de com­po­sants tra­ver­sants). Ce pro­cé­dé spé­cial est régi par des normes, notam­ment les normes IPC (Ins­ti­tute of Prin­ted Circuits).

Très vite on s’aperçoit que les pro­fes­seurs de l’Insa sau­ront four­nir l’épreuve théo­rique, mais pas l’examen pra­tique. Étant au cœur d’un outil indus­triel de pointe, je prends en main cette par­tie. Cela me per­met­tra de me sen­tir plus impli­qué dans la com­pé­ti­tion que si j’étais simple four­nis­seur de maté­riel ! J’ai la chance de côtoyer des experts recon­nus, qui valident la com­pé­tence de notre per­son­nel sur ces aspects pra­tiques. Je sol­li­cite donc notre expert bra­sage, ain­si que le direc­teur Europe des normes IPC, et nous conve­nons d’une base d’épreuve, avec des cartes de l’IPC et le juge­ment de notre expert. Quant au maté­riel, ce sera celui de notre propre école de brasage !

WorldSkills, Épreuve de brasage, finales nationales, septembre 2023.© Louis Lefebvre
Épreuve de bra­sage, finales natio­nales, sep­tembre 2023.
© Louis Lefebvre

Deux étapes

Les sélec­tions natio­nales s’échelonnent en deux étapes. La pre­mière est la com­pé­ti­tion régio­nale, où chaque filière régio­nale doit élire son cham­pion. Nous nous inter­fa­çons avec l’IUT de Lyon‑I pour faire une épreuve avec quatre com­pé­ti­teurs et nous « faire la main » sur la com­pé­ti­tion. Mal­gré les péri­pé­ties liées à la Covid, en jan­vier 2021 la pre­mière épreuve de notre his­toire sélec­tionne un étu­diant ! La deuxième étape est d’organiser les finales natio­nales qui ont lieu la deuxième semaine de jan­vier 2022 à Eurex­po, le parc des expo­si­tions de Lyon.

Un vrai succès

Eurex­po, c’est gigan­tesque : 1 000 000 m² en sur­face et 140 000 m² d’espaces de com­pé­ti­tion ou de pré­sen­ta­tion des par­te­naires. J’ai déjà arpen­té les halls de ce parc en tant que visi­teur, mais là c’est une tout autre his­toire : il faut tout mettre en place. Avec les moyens du bord… c’est donc avec ma voi­ture per­son­nelle que nous fai­sons quelques allers-retours (d’une dis­tance très courte, l’usine Alstom étant à 10 kilo­mètres à peine du parc…) pour appor­ter et mettre en place le matériel.

Une pre­mière expé­rience behind the scenes mais sur­tout dans un envi­ron­ne­ment inha­bi­tuel, plus adap­té aux expo­si­tions qu’aux ate­liers indus­triels. Cela semble étrange d’être ici « l’expert élec­tro­nique » de la zone, alors que dans nos trans­ferts habi­tuels tout est stan­dard et réglé par les pro­cé­dures d’une usine ! Nous ins­tal­lons donc les postes de bra­sage, les ali­men­ta­tions, oscil­lo­scopes et autres extrac­teurs d’air pour les compétiteurs.

13 jan­vier 2022 : c’est le jour J, trois com­pé­ti­teurs seule­ment sont venus (déca­lage de dates oblige…). Mais il est de notre res­pon­sa­bi­li­té d’en choi­sir un ! Mal­gré l’ambiance « mas­quée », la com­pé­ti­tion se passe bien : c’est en fait un sou­la­ge­ment de voir que des mois de pré­pa­ra­tion nous per­mettent de pro­po­ser une épreuve solide, et ces trois jours sont en fait tran­quilles. Un peu trop, car le public n’est pas for­cé­ment au ren­dez-vous en rai­son de la période, mais tout est très fluide. En défi­ni­tive, nous sélec­tion­nons le pre­mier cham­pion de France World­Skills pour le métier élec­tro­nique, fier­té de l’équipe !


WorldSkills en quelques chiffres

  • 1 500 Com­pé­ti­teurs
  • 1 500 Experts
  • 250 000 Visi­teurs
  • 2 000 Volon­taires
  • 8 000 Accré­di­tés
  • 65 Pays
  • 6 Pôles métiers
  • 60 Métiers

« Un nain juché sur des épaules de géant »

Petit pou­cet de l’organisation, nous avons pu béné­fi­cier de la grande machine World­Skills pour réa­li­ser une épreuve sérieuse et com­plète. Et si notre cham­pion pou­vait créer la sur­prise ? Nous l’accueillons dans nos locaux pour peau­fi­ner sa pré­pa­ra­tion avec une for­ma­tion au bra­sage en octobre 2022. Il s’envole ensuite vers Berne pour affron­ter en novembre 2022 les cham­pions des autres nations. L’entraînement porte ses fruits, puisque pour la pre­mière par­ti­ci­pa­tion de la France aux World­Skills inter­na­tio­nal sur le métier élec­tro­nique, il rap­porte une « médaille d’excellence » en étant clas­sé 8e sur 17 partici­pants, et même 3e européen !

“Notre champion rapporte une « médaille d’excellence ».”

Transformer l’essai, dans et en dehors de la compétition

Après cette pre­mière expé­rience concluante, nous rem­pi­lons presque natu­rel­le­ment pour une deuxième édi­tion. L’enjeu est alors plus impor­tant, puisque le cham­pion de France sera alors « à domi­cile » pour la pro­chaine com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale en sep­tembre 2024. Petite nou­veau­té de cette édi­tion : étant connus, nous sommes bien plus sol­li­ci­tés pour la pro­mo­tion de l’épreuve, que ce soit par l’organisation, par les fédé­ra­tions pro­fes­sion­nelles ou par la ville, qui veut capi­ta­li­ser sur cet évé­ne­ment pour la com­mu­ni­ca­tion locale. Je m’implique notam­ment avec des vidéos sur les réseaux sociaux ou la par­ti­ci­pa­tion à des salons de pro­mo­tion de l’industrie (ville de Lyon, UIMM Union des indus­tries et métiers de la métal­lur­gie). Plus encore que la com­pé­ti­tion, c’est le métier qu’on veut mettre en avant, car tous les métiers de l’industrie pâtissent d’un manque de visi­bi­li­té et de perspectives.

Don­ner une vision concrète, vivante et conforme à la réa­li­té avec toute la diver­si­té du tech­ni­cien à l’ingénieur, c’est en réa­li­té le vrai défi de cet enga­ge­ment. Les finales natio­nales se déroulent en sep­tembre 2023 éga­le­ment à Eurex­po, avec quatre concur­rents et un public beau­coup plus pré­sent. Pour cette occa­sion le cham­pion 2022 a rejoint l’équipe métier et nous héri­tons d’une zone de com­pé­ti­tion cen­trale dans Eurex­po, avec le pas­sage de nom­breux groupes sco­laires et de per­son­na­li­tés poli­tiques. Fina­le­ment Alstom a recru­té en alter­nance les deux pre­miers des sélec­tions régio­nales Auvergne-Rhône-Alpes et nous avons pu dési­gner un cham­pion pour l’édition inter­na­tio­nale de 2024. Une manière de concré­ti­ser le tra­vail accompli !

En route vers 2024

Et main­te­nant ? J’ai rejoint l’équipe métier inter­na­tio­nale pour le métier élec­tro­nique. Le cham­pion de France m’accompagne pour la par­tie ate­lier et notre expert métier res­pon­sable de construire l’épreuve est, lui, alle­mand. La zone de com­pé­ti­tion sera de 800 m² et plus de 20 com­pé­ti­teurs vien­dront des quatre coins du monde avec un objec­tif éle­vé : être cham­pion du monde !

Dans cer­tains pays et dans de nom­breux métiers, c’est l’objectif de toute une filière de for­ma­tion. Le droit à l’erreur n’existe pas et l’enjeu est bien plus grand, mais quelle chance de pou­voir s’interfacer avec le monde entier pour la pro­mo­tion d’un métier qui est, lui, plu­tôt confi­den­tiel ! C’est aus­si une satis­fac­tion per­son­nelle de trans­for­mer au niveau monde ce qu’on a pu faire à notre niveau natio­nal, pour gagner aus­si l’expérience des autres pays qui, eux, ont beau­coup plus d’historique dans la compétition.

Il faut faire atten­tion à tout : le sol ESD (elec­tro­sta­tic discharge – les outils du métier élec­tro­nique doivent être conformes à des normes de mise à la terre pour évi­ter toute per­tur­ba­tion élec­tro­sta­tique durant la mani­pu­la­tion des maté­riaux ; cela com­prend le sol, les postes et vête­ments de tra­vail), l’égalité et l’équité de tous les postes, les tech­no­lo­gies uti­li­sées. Même le maté­riel doit pri­vi­lé­gier les glo­bal part­ners qui ont des contrats de par­te­na­riat avec le mou­ve­ment World­Skills international.

Une conven­tion en jan­vier 2024 réunit plus de 600 membres des équipes métiers pour fina­li­ser les pré­pa­ra­tifs, de la liste de maté­riel au plan d’im­plantation des espaces métiers, et enga­ger la der­nière ligne droite. Enfin, en sep­tembre 2024, le cam­pus de l’Insa Lyon entier héber­ge­ra l’ensemble des participants.

étapes WorldSkills 2024

Les JO des métiers… en même temps que les JO

Je suis à la fois enthou­sias­mé de cette occa­sion qui me fait ren­con­trer des per­sonnes du monde de l’électronique lar­ge­ment au-delà de ce que j’aurais pu ima­gi­ner juste avec Alstom : des experts mon­diaux, des orga­ni­sa­teurs d’événement, les res­pon­sables de la norme, les filières sco­laires ou admi­nis­tra­tives qui gèrent les for­ma­tions ; mais éga­le­ment légè­re­ment inquiet de l’ampleur de l’enjeu. C’était déjà le cas quand nous n’étions qu’une petite équipe à construire les cham­pion­nats de France…

Le défi va au-delà de l’intérêt pro­fes­sion­nel ou per­son­nel : c’est une res­pon­sa­bi­li­té socié­tale per­son­nelle et profes­sionnelle, une manière de prou­ver une cer­taine « uti­li­té glo­bale » de notre appren­tis­sage, de notre exper­tise. Mettre la France sur l’échiquier, voire le podium de chaque métier, ça n’a pas de prix. Déve­lop­per ce mou­ve­ment et cette com­pé­ti­tion, c’est valo­ri­ser des domaines moins consi­dé­rés et notre jeu­nesse en quête de recon­nais­sance. Si la démarche vous inté­resse, il est pos­sible de se mettre en rela­tion avec les res­pon­sables du mou­ve­ment, en France ou à l’international, qui sont tou­jours en recherche de relais pro­fes­sion­nels experts. Les ins­tances admi­nis­tra­tives régio­nales de for­ma­tion sont déjà par­ties pre­nantes, car ces filières pro­posent des can­di­dats ; mais ces can­di­dats doivent sou­vent être sou­te­nus, encou­ra­gés, entraî­nés par nos entre­prises : c’est là que réside notre valeur ajoutée.

Repor­té d’un an, l’événement suc­cé­de­ra presque immé­dia­te­ment à son grand frère : les Jeux olym­piques de Paris 2024. Cela dit… cet évé­ne­ment inter­na­tio­nal est gra­tuit et ouvert à tous du 10 au 15 sep­tembre 2024, dans une ville magni­fique à décou­vrir, qui plus est ! Vous êtes donc les bien­ve­nus ! 

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