Watèa By Michelin facilite le passage du thermique à l’électrique !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Pascal NOUVELLON

Dans un mod­èle logis­tique qui n’a pas évolué depuis des décen­nies, le défi des ges­tion­naires de flottes est aujourd’hui d’opérer leur tran­si­tion énergé­tique vers la mobil­ité élec­trique sans rup­ture opéra­tionnelle. Watèa by Miche­lin les accom­pa­gne dans cette démarche et met à leur dis­po­si­tion une solu­tion de mobil­ité élec­trique sur-mesure pour leurs flottes de véhicules util­i­taires et pro­fes­sion­nels. Expli­ca­tions de Pas­cal Nou­vel­lon, Prési­dent et CEO de Watèa by Michelin.

Les gestionnaires de flottes de véhicules professionnels et utilitaires sont exposés à deux ruptures majeures. Quelles sont-elles et quels vont être leurs impacts ? 

Le monde du véhicule pro­fes­sion­nel ou util­i­taire a très peu évolué au cours du dernier siè­cle. Aujourd’hui, la livrai­son dans la ville de Paris s’opère de manière qua­si-sim­i­laire à ce qui se fai­sait avant la Sec­onde Guerre mon­di­ale, voire avant la Pre­mière Guerre mondiale.

Le monde des véhicules pro­fes­sion­nels et util­i­taires ain­si que la chaîne logis­tique qui s’est con­stru­ite tout autour sont exposés à deux boule­verse­ments qui vont com­plète­ment les révo­lu­tion­ner. Pre­mière­ment, l’adoption des véhicules élec­triques qui intro­duit une con­trainte nou­velle : l’autonomie des véhicules et le temps de recharge, deux enjeux, qui vont forte­ment per­turber l’organisation de la chaîne logis­tique et qui vont néces­siter une adap­ta­tion des modes de fonc­tion­nement. Deux­ième­ment, le développe­ment du véhicule autonome dans les 20 à 30 prochaines années qui va impacter encore plus pro­fondé­ment la chaîne logis­tique et ses métiers avec une poten­tielle dis­pari­tion des chauf­feurs. À cela s’ajoutent des évo­lu­tions règle­men­taires fortes. Les ges­tion­naires de flottes de véhicules util­i­taires sont, en effet, con­traints de pass­er leurs flottes de véhicules ther­miques à l’électrique afin d’être en con­for­mité avec les dernières règle­men­ta­tions en la matière comme la mise en place des ZFE, les zones à faible émis­sion, ou encore la Loi LOM. Par ailleurs, en France, une large majorité des cen­tres-villes adoptent ces zones à faibles émis­sions qui sont inter­dites d’accès aux véhicules ther­miques. Les ges­tion­naires de flottes et plus par­ti­c­ulière­ment les sociétés de livrai­son du dernier kilo­mètre sont face à une con­trainte de taille et la néces­sité de s’adapter pour main­tenir leur activ­ité. Actuelle­ment, on recense en France 6 mil­lions de véhicules util­i­taires, dont plus de la moitié devra être rem­placée à hori­zon 2030. Ce renou­velle­ment mas­sif du parc auto­mo­bile est une con­trainte com­mune à la majorité des pays européens. Les acteurs de la chaîne logis­tique et les ges­tion­naires de flottes de véhicules pro­fes­sion­nels et util­i­taires n’ont pas encore pleine­ment con­science de la crit­ic­ité de ces deux rup­tures suc­ces­sives pour leur activ­ité, alors qu’il ne faut pas sous-estimer les con­séquences de ces con­traintes nou­velles sur une chaîne établie depuis des décen­nies. À par­tir de ces dif­férents con­stats, Watèa by Miche­lin a voca­tion à aider ces dif­férents acteurs à con­tourn­er ces enjeux et prob­lé­ma­tiques pour pou­voir con­tin­uer à opér­er dans les villes avec des véhicules électriques.

Véhicules électriques Watéa By Michelin

Quel est votre positionnement ?

Aujourd’hui, nous tra­vail­lons prin­ci­pale­ment avec des entre­pris­es qui n’ont pas anticipé ce change­ment de par­a­digme. Notre rôle est de les aider dans la restruc­tura­tion de leur organ­i­sa­tion et de leur activ­ité pour que rouler en élec­trique soit aus­si sim­ple que rouler en diesel ! C’est dans cette logique que la société, qui est une fil­iale du groupe Miche­lin, a vu le jour il y a déjà deux ans. 

Pen­dant des décen­nies, la chaîne logis­tique a été struc­turée autour de véhicule diesel, qui grâce à un plein effec­tué en moins de trois min­utes avec des sta­tions-ser­vices acces­si­bles partout sur le ter­ri­toire, peut rouler jusqu’à 600 km don­nant ain­si aux con­duc­teurs l’illusion d’une autonomie qua­si-infinie. Le véhicule élec­trique, quant à lui, a une autonomie moyenne de 200 km et a besoin de plusieurs heures pour se charg­er avec une disponi­bil­ité des bornes de recharge beau­coup plus lim­itée. Les sociétés de main­te­nance ou de livrai­son doivent donc réap­pren­dre à faire leur méti­er avec des véhicules beau­coup moins autonomes. 

Comment les accompagnez-vous concrètement ?

L’enjeu pour ces entre­pris­es est d’identifier les véhicules qui doivent être changés et de déploy­er une stratégie de con­ver­sion du ther­mique au diesel. Dans cette démarche, nous allons analyser la sit­u­a­tion préal­able de ces entre­pris­es en con­nec­tant leurs véhicules sur notre plate­forme pour col­lecter la don­née rel­a­tive à l’usage des véhicules actuels : kilo­mé­trage quo­ti­di­en, durée et lieu d’arrêt… Ces infor­ma­tions vont nous per­me­t­tre d’élaborer une stratégie de con­ver­sion cohérente dont les deux prin­ci­paux axes sont le choix des véhicules et le plan de recharge (borne au dépôt de la société, au domi­cile du col­lab­o­ra­teur, réseau pub­lic). En effet, ces deux dimen­sions sont indis­so­cia­bles afin de pou­voir s’affranchir de la con­trainte de l’autonomie des véhicules électriques.

Toute­fois, même avec une analyse préal­able poussée et une ingénierie per­ti­nente, il n’est pas pos­si­ble de prédire 100 % des cas alors qu’actuellement près de 90 % des prob­lèmes vien­nent du fait que le col­lab­o­ra­teur ne branche pas cor­recte­ment son véhicule élec­trique le soir, et que le lende­main il ne peut pas s’en servir. Pour détecter ces cas, nous con­nec­tons les voitures afin d’anticiper ce type de sit­u­a­tion, mais égale­ment les cas où un col­lab­o­ra­teur pour­rait ne pas être en mesure de ter­min­er sa journée afin de pou­voir le rediriger vers une borne pour recharg­er par­tielle­ment son véhicule, pour­suiv­re son activ­ité et éviter ain­si que le véhicule soit immo­bil­isé parce que l’autonomie de la bat­terie a été dépassée. 

En quoi votre approche de ces enjeux et de ces évolutions structurantes pour la chaîne logistique est-elle différenciante ? 

Tra­di­tion­nelle­ment, sur le marché du véhicule util­i­taire, le ges­tion­naire de flottes a deux prin­ci­paux inter­locu­teurs : un con­struc­teur auto­mo­bile ou une banque qui four­nit le véhicule, d’une part, et l’énergéticien qui four­nit l’énergie, générale­ment sous la forme d’une « carte car­bu­rant », d’autre part. Avec notre mod­èle, ils n’ont plus qu’un inter­locu­teur unique : Watèa by Miche­lin qui gère aus­si bien le véhicule, l’énergie, les ser­vices dig­i­taux et l’accompagnement des équipes. Le ges­tion­naire de flottes s’abonne à nos ser­vices et nous nous occupons de tout !

Au-delà, vous êtes aussi un acteur de la transition énergétique… 

L’adoption de la mobil­ité élec­trique par les flottes de véhicules util­i­taires est un des leviers de la réus­site de la tran­si­tion énergé­tique. Watèa by Miche­lin con­tribue à son niveau à relever ce défi et se posi­tionne donc comme un acteur au ser­vice de la Tran­si­tion Énergé­tique. Et si aujourd’hui, nous nous con­cen­trons sur la France, notre ambi­tion est de nous dévelop­per égale­ment en Europe.

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