Vous avez dit Open Innovation ?

Dossier : Open innovationMagazine N°722 Février 2017
Par Olivier MELLINA-GOTTARDO (96)

L’open inno­va­tion, opposée à l’in­no­va­tion fer­mée interne à une entre­prise, a été pop­u­lar­isée en 2003 mais recou­vre de mul­ti­ples pra­tiques dont cer­taines employées depuis fort longtemps. L’ob­jec­tif peut être d’un coté de don­ner de l’agilité aux grands groupes et de l’autre d’ap­porter l’in­dus­tri­al­i­sa­tion et la com­mer­cial­i­sa­tion aux start-ups. 

Popu­lar­isée par le pro­fesseur Hen­ry Ches­brough avec son ouvrage Open Inno­va­tion : The New Imper­a­tive for Cre­at­ing and Prof­it­ing from Tech­nol­o­gy (Har­vard Busi­ness School Press, 2003), l’open inno­va­tion se définit avant tout en creux par oppo­si­tion à l’innovation fer­mée, i.e. qui serait issue des seuls investisse­ments d’une même entre­prise ou exploitée par cette même seule entreprise. 

Par­tant de là, on peut innover de façon ouverte. Quand les résul­tats de l’innovation ne sont donc pas main­tenus secrets par son organ­i­sa­tion, ils peu­vent servir à d’autres pour engen­dr­er à leur tour d’autres innovations. 

Surtout lorsqu’on tra­vaille de façon col­lab­o­ra­tive (col­lab­o­ra­tion entre parte­naires, en phase amont de R & D comme aval de com­mer­cial­i­sa­tion) et par­tic­i­pa­tive (les acteurs de l’entreprise mobil­isés pour innover dépassent le périmètre tra­di­tion­nelle­ment affec­té à l’innovation).

Si les appli­ca­tions com­muné­ment citées tour­nent en général autour de la rela­tion entre des grands groupes et start-ups, l’open inno­va­tion ne saurait s’y limiter. 

Elle peut s’incarner dans des ini­tia­tives out­side-in (com­ment trou­ver des sources d’innovation ailleurs que dans son départe­ment interne de R & D ?), inside-out (com­ment essaimer ou partager une tech­nolo­gie pour créer plus de valeur ?), mais égale­ment dans des sché­mas de créa­tion de biens com­muns (com­ment créer des stan­dards tech­nologiques inno­vants entre pairs ou con­cur­rents, sur tout un secteur indus­triel ou com­ment utilis­er l’open source logi­ciel dans des marchés concurrentiels ?). 

On la ren­con­tre in fine dans des champs économiques ou socié­taux var­iés, comme les insti­tu­tions publiques ou les PME. 

Est-ce un con­cept nou­veau ? Les noms changent, mais ceux qui ont par exem­ple créé leur boîte par essaim­age d’un grand groupe il y a vingt ans sont les témoins du fait que l’open inno­va­tion ne date pas de 2003. 

L’open inno­va­tion se présente aujourd’hui comme un ensem­ble de pra­tiques hétérogènes qui s’incarnent dif­férem­ment suiv­ant les secteurs et formes d’organisation.

Ce dossier l’illustrera, par une série de points de vue par­ti­c­uliers, mais avec tou­jours le même point com­mun : l’hypothèse émise que cer­taines organ­i­sa­tions gag­nent à ce que leur inno­va­tion soit ouverte, pour que la mise sur le marché des pro­duits et ser­vices se fasse suiv­ant les meilleurs stan­dards et avec des chances d’adoption.

Fondé en 2013, et fort aujourd’hui de 281 mem­bres, le groupe X‑Open-Inno­va­tion entend favoris­er les échanges de la com­mu­nauté autour du sujet, en partageant l’expertise de ses mem­bres (notam­ment par l’organisation de tables ron­des thé­ma­tiques), en dif­fu­sant cette connaissance 

  • via un dossier de ce type 
  • via le blog d’expression libre
  • en dia­loguant avec la sphère extérieure (en 2016, déje­uners avec Axelle Lemaire et Mari-Noëlle Jégo-Laveissière). 

La déf­i­ni­tion de l’open inno­va­tion, large­ment reprise ici, émane des travaux pré­para­toires du groupe. 

Ses fon­da­teurs ont voulu une prési­dence dynamique et annuelle­ment renou­velée, qui a vu se suc­céder à ce jour Tru Dô-Khac (79), Michaël Had­dad (D2000), Céline Con­rardy (2004) et Olivi­er Mel­li­na-Got­tar­do (96).

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