Urgence écologique et émotions

Urgence écologique et émotions

Dossier : Environnement & sociétéMagazine N°787 Septembre 2023
Par Hakara TÉA (X95)
Par Adeline AGUT (X06)

Il est légitime, et par­faite­ment nor­mal, de ressen­tir de vives émo­tions devant les défis écologiques aux­quels l’humanité fait face aujourd’hui. Face à des pris­es de con­science par­fois bru­tales, il est essen­tiel d’apprendre à accueil­lir ces émo­tions pour les trans­former en moteurs d’action vers un monde souten­able et souhaitable.

Pourquoi con­sacr­er un arti­cle entier à la place des émo­tions face à ce sujet si par­ti­c­uli­er qu’est l’urgence écologique ? Si cette ques­tion aurait encore pu paraître incon­grue il y a quelques années, elle ne l’est plus aujourd’hui lorsque l’on voit s’inviter de plus en plus sou­vent dans le débat pub­lic les ter­mes de solastal­gie, d’écoanxiété, d’écoparalysie… Force est de con­stater en effet que la prise de con­science de la grav­ité des enjeux envi­ron­nemen­taux aux­quels nos sociétés doivent faire face s’accompagne très sou­vent de boule­verse­ments émo­tion­nels intens­es. Les deux auteurs de cet arti­cle, dont l’activité pro­fes­sion­nelle con­siste à accom­pa­g­n­er indi­vidus et organ­i­sa­tions dans la tran­si­tion écologique, témoignent de leur expéri­ence ain­si que de leur vécu personnel.

Urgence écologique : de quoi parle-t-on ? 

Même si le sujet mérit­erait bien plus que quelques lignes pour être traité avec justesse, rap­pelons seule­ment ici quelques faits sci­en­tifiques. L’IPBES (Plate­forme inter­gou­verne­men­tale sci­en­tifique et poli­tique sur la bio­di­ver­sité et les ser­vices écosys­témiques), dans son rap­port de 2019 sur la bio­di­ver­sité et les ser­vices écosys­témiques, notait par exem­ple que « la biosphère, dont l’humanité tout entière dépend, est altérée dans une mesure iné­galée » et lis­tait ces divers­es altéra­tions : dis­pari­tion des pollinisa­teurs, dégra­da­tion des ter­res agri­coles et réduc­tion de la pro­duc­tiv­ité asso­ciée, dis­pari­tion d’un nom­bre ver­tig­ineux d’espèces ani­males et végétales…

“La biosphère, dont l’humanité tout entière dépend, est altérée dans une mesure inégalée.”

En ce qui con­cerne le cli­mat, le GIEC, dans son rap­port de syn­thèse pub­lié en mars 2023, rap­pelait pour la énième fois la grav­ité extrême des impacts futurs du change­ment cli­ma­tique (événe­ments cli­ma­tiques extrêmes, hausse des tem­péra­tures, hausse du niveau des mers, réduc­tion de la pro­duc­tiv­ité agri­cole…) et indi­quait qu’une lim­i­ta­tion du réchauf­fe­ment glob­al à 1,5 °C – ce qui con­stitue, pour mémoire, l’objectif de l’Accord de Paris signé lors de la COP 21 en 2015 – ne pour­rait être obtenue que grâce à une réduc­tion immé­di­ate et dras­tique des émis­sions mon­di­ales de gaz à effet de serre (GES), ce qui est bien loin de la tra­jec­toire actuelle : rap­pelons en effet que les émis­sions mon­di­ales de gaz à effet de serre con­tin­u­ent à aug­menter, année après année.


L’IPBES et le GIEC sont tous deux des groupes inter­gou­verne­men­taux, placés sous l’égide de l’ONU, regroupant des chercheurs de nom­breux pays chargés de faire une syn­thèse de l’état des con­nais­sances sur les sujets respec­tive­ment de la bio­di­ver­sité et du cli­mat. Ces groupes sont con­sti­tués de plusieurs cen­taines de sci­en­tifiques avec un souci de représen­ta­tiv­ité de pays Nord-Sud et de trans­dis­ci­pli­nar­ité. Ils n’ont pas pour mis­sion de pro­duire de la recherche sci­en­tifique mais de dégager ce qui fait con­sen­sus sur la base des pub­li­ca­tions revues par les pairs pub­liées sur le sujet au cours des 5–6 dernières années. Notre école a notam­ment la chance d’être digne­ment représen­tée au GIEC par Anne-Marie Tréguier (X79) pour les travaux du groupe I et Céline Guiv­arch (X00) pour les travaux du groupe III.


Pas seulement le climat 

Si l’on ajoute à cela d’autres prob­lèmes environ­nementaux tels que la pol­lu­tion sous divers­es formes ou la per­tur­ba­tion des cycles biogéochim­iques de l’azote et du phos­pho­re (Stock­holm Resilience Cen­tre), le tableau qui en résulte peut don­ner – mal­heureuse­ment à rai­son – l’impression que l’espèce humaine est en train de sci­er avec appli­ca­tion la branche de l’arbre sur laque­lle elle est assise.

Ajou­tons pour clore cette intro­duc­tion que, s’il n’est théorique­ment pas impos­si­ble que survi­en­nent des inno­va­tions tech­nologiques qui nous per­me­t­traient de régler l’ensemble de nos prob­lèmes envi­ron­nemen­taux tout en préser­vant notre mode de vie et nos habi­tudes de con­som­ma­tion, la rapid­ité avec laque­lle ces inno­va­tions devraient être indus­tri­al­isées et l’absence, au moment où nous écrivons ces lignes, de tech­nolo­gies suff­isam­ment promet­teuses en regard de l’urgence à agir ren­dent cette éven­tu­al­ité extrême­ment improbable.

Notre avenir com­mun repose donc sur deux ques­tions : com­ment allons-nous décider d’adapter nos sociétés aux boule­verse­ments à venir et d’atténuer les dégâts sur les écosystèmes ?

Les émotions, tout sauf anormales

Les études que nous avons suiv­ies et les us et cou­tumes des milieux pro­fes­sion­nels que nous fréquen­tons, pour la plu­part d’entre nous en tout cas, nous ont peu habitués à exprimer nos émo­tions volon­taire­ment et publique­ment. On entend d’ailleurs sou­vent des injonc­tions à s’en dis­tanci­er, ou même à les ignor­er : « n’aie pas peur », « ne sois pas triste », « arrête de t’énerver », « calme ta joie »…

En dehors de la sphère intime – et même par­fois dans cette sphère – exprimer des émo­tions fortes, en par­ti­c­uli­er lorsqu’elles sont douloureuses, tend plutôt à être con­sid­éré comme le signe d’une hyper­é­mo­tiv­ité, voire d’un dys­fonction­nement psy­chologique. Or cette vision des choses nous sem­ble, à nous les auteurs, bien peu per­ti­nente : face à l’ampleur et à la grav­ité des dan­gers environ­nementaux, c’est bien au con­traire l’indifférence et l’absence de ressen­ti qui ten­dent à être anor­males ; elles déno­tent une dif­fi­culté à pren­dre con­science de ses émo­tions, ou au min­i­mum une com­préhen­sion impar­faite des défis aux­quels nos sociétés vont devoir faire face.

N’est-il pas nor­mal de ressen­tir de vives émo­tions en voy­ant notre mai­son brûler ou en apprenant que nous avons un cancer ?


Lire aus­si : Vers la sobriété des com­porte­ments : notre cerveau peut le faire !


Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel

Face à l’urgence écologique, de quelles émo­tions par­le-t-on ? Voici ce que nous avons pu expéri­menter nous-mêmes et con­stater, à des degrés divers, chez les indi­vidus que nous accom­pa­gnons : l’impression de pass­er par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Nous avons con­nu des doutes plus ou moins appuyés sur la per­ti­nence des con­clu­sions du corps sci­en­tifique, doutes qui se sont dis­sipés une fois infor­més sur le proces­sus de pro­duc­tion de ces con­clu­sions, après avoir ques­tion­né des per­son­nes – dont cer­tains cama­rades – qui tra­vail­lent sur ces sujets depuis des décen­nies, et appris à dis­cern­er ce qui fait con­sen­sus dans la com­mu­nauté sci­en­tifique et ce qui est encore dis­cuté. Nous avons alors été stupé­faits, pris de ver­tige par les ordres de grandeur à l’œuvre et par la per­spec­tive des impacts à venir sur nos sociétés, nos paysages, nos écosys­tèmes… et nos vies individuelles.

Pris de ver­tige égale­ment par l’urgence et l’ampleur des trans­for­ma­tions à opér­er dans nos modes de vie pour les ren­dre com­pat­i­bles avec les lim­ites de notre planète, que nous avions tou­jours crue infinie. Mais le plus douloureux est par­fois de voir à quel point ce con­stat sci­en­tifique est finale­ment peu con­nu ou, pire encore, rel­a­tivisé. Nous ressen­tons alors de la colère con­tre les décideurs, les puis­sances étrangères, les entre­pris­es irre­spon­s­ables, l’inconscience ou l’incurie de nos sociétés. Notre mai­son brûle et nos actions ne sont pas à la hau­teur de l’incendie.

Angoisse, désarroi, impuissance

Nous con­nais­sons la peur, l’angoisse face aux cat­a­stro­phes prob­a­bles ; de la cul­pa­bil­ité de ne pas avoir mesuré tous ces risques plus tôt ; un besoin fréné­tique de se rac­crocher à la per­spec­tive de tech­nolo­gies mir­a­cles qui arriveraient à s’affranchir des lim­ites physiques de ce monde et résoudraient tout (fusion nucléaire, moteur à hydrogène, CCS (car­bon cap­ture and stor­age), géo-ingénierie, exploita­tion des océans, des autres planètes…). 

Nous ressen­tons aus­si – et surtout – des moments de pro­fond désar­roi face à l’inertie, au manque de cohérence et de com­préhen­sion à tous les niveaux : celui des États comme celui des ter­ri­toires, dans nos mon­des pro­fes­sion­nels ou même nos sphères per­son­nelles, où il est par­fois com­pliqué d’aligner au quo­ti­di­en nos actions avec nos valeurs, nos con­vic­tions et nos souhaits pour le monde. Ce à quoi vient s’ajouter une impres­sion de soli­tude et d’impuissance en con­sid­érant le car­ac­tère dérisoire de nos actions indi­vidu­elles face à l’immensité des trans­for­ma­tions à opérer.


En France, l’État a été con­damné en octo­bre 2021 par le Tri­bunal Admin­is­tratif de Paris pour dépasse­ment des émis­sions de GES entre 2015 et 2018, et est enjoint par le Con­seil d’État depuis juil­let 2021 à pren­dre des mesures sup­plé­men­taires pour arriv­er à respecter les objec­tifs de 2030.


Prises de conscience

En qua­tre ans, les auteurs de cet arti­cle auront eu la chance d’animer près de 200 ate­liers de sen­si­bil­i­sa­tion aux enjeux cli­ma­tiques et envi­ron­nemen­taux, auprès de 2 500 par­tic­i­pants aux pro­fils var­iés, dont, bien enten­du, quelques cama­rades de l’X : employés, ouvri­ers et dirigeants issus de secteurs var­iés (ser­vices, indus­trie, finance, trans­ports, con­struc­tion, admin­is­tra­tion…), enseignants, chercheurs, étu­di­ants, mil­i­taires, artistes, agricul­teurs, élus… et même une min­istre en fonction.


En 5 ans, la Fresque du Cli­mat, ate­lier col­lab­o­ratif de 3–4 heures s’appuyant sur les con­clu­sions du GIEC a atteint plus d’un mil­lion de participants.


Mal­heureuse­ment, force est de con­stater qu’en arrivant aux ate­liers, même si une majorité gran­dis­sante des par­tic­i­pants maîtrise les liens de base entre éner­gies fos­siles, effet de serre, dérè­gle­ment cli­ma­tique et con­séquences poten­tielles sur nos sociétés, peu mesurent par exem­ple l’impact de nos sys­tèmes ali­men­taires ; encore moins ont réal­isé les hori­zons tem­porels des change­ments en cours, les écarts entre les engage­ments annon­cés et les straté­gies nationales, et une infime minorité seule­ment a saisi les ordres de grandeur et l’ampleur des change­ments à opér­er aux échelles inter­na­tionale, de la France et indi­vidu­elle comme le mon­trent les études Faire sa Part et Empreinte Car­bone moyenne en France du cab­i­net Car­bone 4 et le cal­cu­la­teur Impact CO2 de l’Ademe..

“En arrivant aux ateliers, peu de participants mesurent l’impact de nos systèmes alimentaires.”


L’agriculture est à l’origine de 25 % des émis­sions de GES au niveau mon­di­al. La part des éner­gies fos­siles y est min­ime : les prin­ci­paux leviers d’action rési­dent dans nos choix ali­men­taires (régimes moins carnés) et dans les méth­odes de production.



La barre des +1,5°C de réchauf­fe­ment glob­al devrait être franchie entre 2030 et 2040, celle des +2°C entre 2040 et 2060 dans les scé­nar­ios les plus vraisem­blables. Pour rester ou revenir au-dessous de +2°C d’ici 2100, il faudrait divis­er par 4 en moyenne nos émis­sions de GES. En 2020, année Covid, les émis­sions mon­di­ales n’ont été réduites que de 5 % par rap­port à 2019 (source : UNEP Emis­sions Gap Report 2022). En 2021, elles sont remon­tées au niveau de 2019.
Les engage­ments de réduc­tion d’émissions pris par les États ne lim­it­eraient la hausse glob­ale de tem­péra­ture qu’à 2,4°C, et moins de 20 pays tien­nent pour l’instant ces
engage­ments (les États-Unis, les pays de l’UE dont la France et les BRICS, notam­ment, ne les respectent pas).


Un coup de massue

Mais le plus sur­prenant est d’observer que la prise de con­science véri­ta­ble de ces enjeux dépend finale­ment moins de l’âge, du bagage sci­en­tifique ou du niveau de respon­s­abil­ité du par­tic­i­pant que de son niveau d’intérêt et de préoc­cu­pa­tion pour ces sujets. Beau­coup pen­saient être bien ren­seignés mais avouent qu’ils n’avaient pas réal­isé que la sit­u­a­tion était grave « à ce point ». 

La fin d’UN monde, l’idée d’un deuil à faire sont des ter­mes qui revi­en­nent con­stam­ment dans les échanges avec les par­tic­i­pants. Lorsqu’elle se fait, cette prise de con­science est générale­ment vécue comme un choc – « une gifle », « un coup de mas­sue » dis­ent cer­tains. Dans les échanges que nous facili­tons en fin d’atelier s’expriment en général les mêmes émo­tions douloureuses, toutes ces couleurs de l’arc-en-ciel que nous avons évo­quées plus haut. Avec finale­ment cette ques­tion : com­ment rester con­scient et lucide sur notre sit­u­a­tion et cul­tiv­er en même temps la joie et l’espoir ?

Le fond de la courbe du deuil 

Pren­dre con­science de cette douleur pour mieux agir, appren­dre à l’accueillir : c’est peut-être là que tout se joue. Par le sim­ple fait d’être recon­nue, elle perd déjà en sub­jec­tiv­ité et peut baiss­er en inten­sité –comme lorsqu’on nous demande de lui attribuer une note à l’hôpital. Il est béné­fique de réalis­er que cette douleur ne serait pas là si nous n’avions pas de l’amour pour les futures généra­tions, pour les coins de nature où nous nous ressourçons, pour les êtres vivants qui nous entourent, pour la paix, pour le con­fort dont nous avons la chance de béné­fici­er, pour notre époque aux pos­si­bil­ités inimag­in­ables qui nous ont per­mis d’accéder à l’éducation, à quan­tité de con­nais­sances, de pro­longer notre espérance de vie, de réduire la mor­tal­ité infan­tile, de voy­ager facile­ment, de nous ouvrir à d’autres cul­tures et de faire des ren­con­tres mémorables…

Ces émo­tions ne seraient pas là si nous étions de sim­ples machines. Accueil­lir cette douleur per­met égale­ment de ne pas rester per­pétuelle­ment sub­mergé par elle, ou au con­traire de devenir com­plète­ment insen­si­ble : comme de nom­breuses sagess­es l’enseignent, il ne nous est pas pos­si­ble de nous couper de ce qui fait mal sans nous décon­necter du même coup de ce qui donne du sens à nos vies et nous pro­cure de la joie.

Un acte de courage

Accueil­lir ces émo­tions, c’est aus­si mon­tr­er à cha­cun que cet acte de courage est pos­si­ble, voire indis­pens­able pour avancer en accord avec sa con­science du monde et nos intu­itions. Il est sou­vent plus aisé d’accueillir ces émo­tions en com­pagnon­nage, par, pour ou avec l’autre : il suf­fit par­fois de béné­fici­er d’une véri­ta­ble écoute, d’empathie, d’échanges sincères per­me­t­tant à cha­cun de recon­naître chez l’autre les reflets de ses pro­pres réac­tions, pour avoir la chance encore trop rare de ne pas se sen­tir jugé, de se sen­tir légitime, com­pris, accep­té dans ses ressen­tis, et d’y puis­er la force d’avancer avec plus d’assurance et de con­vic­tion (voir notam­ment les travaux de Joan­na Macy autour de la méthode du Tra­vail qui Relie exposée dans son livre Active Hope, L’espérance en Mou­ve­ment, ou une ini­tia­tive comme The Week lancée par Hélène Gerin et Frédéric Laloux).

Se relever, remonter et avancer

L’amour pour les idées, les choses et les êtres aux­quels nous tenons peut être l’un des meilleurs moteurs pour nous aider à repren­dre nos esprits et à chang­er de regard sur le monde, notam­ment en com­mençant par accepter nos pro­pres lim­ites, c’est-à-dire arriv­er à dis­cern­er les domaines où nous pou­vons agir de ceux où – source poten­tielle de frus­tra­tion – les choses ne dépen­dent pas que de nous. Les philosophes stoï­ciens avaient déjà com­pris cela il y a deux mil­lé­naires, comme nous le lisons dans le Manuel d’Epictète.

“Le voyage est plus important que la destination.”

Ce que nous voyions hier comme des lim­ites peut alors se trans­former en périmètre où l’on se sent pleine­ment légitime pour agir. On finit alors par se relever, se retrouss­er les manch­es et avancer sur un chemin dif­férent du précé­dent à la fois par sa direc­tion, par le regard que nous por­tons sur lui ou par les per­son­nes que nous y croisons.

Tout n’est pas tou­jours acquis : on peut avancer d’un pas, avant mal­heureuse­ment de reculer de deux… et par­fois en faire de côté. Mais, et surtout dans un pays incon­nu, le voy­age est plus impor­tant que la des­ti­na­tion ! Par con­séquent, ce qui importe pour nous est d’essayer dès main­tenant d’avancer autant que pos­si­ble en cohérence avec nos con­vic­tions et nos intu­itions, avec pour bous­sole ce qui nous par­le et l’intention que nous plaçons dans cha­cune de nos actions : explor­er l’océan d’incertitudes dans lequel nous nous trou­vons, inven­ter ou réin­ven­ter nos mod­èles de société, nos métiers, nos manières de vivre ; défendre, préserv­er, régénér­er ce qui importe – le vivant, la cohé­sion sociale, la démoc­ra­tie… avec con­vivi­al­ité et sim­plic­ité, dans un souci de sol­i­dar­ité, de partage et de lien à l’autre.


Sur le champ des pos­si­bles, nous vous invi­tons à explor­er cet arbre aux actions https://www.racinesderesilience.org/arbre-aux-actions/france


Mettre plus de conscience dans nos vies 

En fait, cette crise du vivant que nous tra­ver­sons peut être l’occasion de met­tre plus de con­science au cœur de nos vies, de nous reli­er à ce qui est essen­tiel pour l’être sen­si­ble tou­jours présent en nous, et de trou­ver encore plus de sens à ce que nous faisons chaque jour. Voilà peut-être ce qui invit­era le plus grand nom­bre à par­ticiper à ce change­ment de cap et à nous faire bas­culer col­lec­tive­ment, mal­gré les énormes défis à venir, dans une société souhaitable et com­pat­i­ble avec le car­ac­tère fini de notre monde.


Pour aller plus loin

  • Les Émo­tions de la Terre. Des nou­veaux mots pour un nou­veau monde, Glenn Albrecht, Les liens
    qui libèrent, 2020.
  • Manuel, Épic­tète.

Poster un commentaire