Prise d’eau de la centrale hydroélectrique d’UNITe au Parpaillon (04).

UNITe : un producteur d’énergie français pionnier des énergies renouvelables

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Stéphane MAUREAU
Par Alexandre ALBANEL

Depuis le développe­ment de cen­trales d’hydroélectricité dès 1985 à l’accélération de son développe­ment dans le pho­to­voltaïque, UNITe ambi­tionne de con­tribuer à la décar­bon­a­tion du mix énergé­tique français tout en respec­tant et préser­vant l’environnement. Cette PME en crois­sance est dirigée par deux ingénieurs qui ont une longue expéri­ence dans les éner­gies renou­ve­lables, Alexan­dre Albanel et Stéphane Mau­reau. Faisons le point avec son directeur général, Stéphane Maureau.

Dans le paysage énergétique français, quels sont le positionnement et les métiers de votre entreprise ? 

UNITe est un pro­duc­teur indépen­dant d’énergie (IPP) cen­tré sur les éner­gies renou­ve­lables : l’hydroélectricité, l’éolien et le pho­to­voltaïque. Nous sommes un pro­duc­teur d’électricité qui investit dans des act­ifs de pro­duc­tion qui pren­nent la forme de cen­trales hydroélec­triques, de fer­mes pho­to­voltaïques et de parcs éoliens. Nous cou­vrons toute la chaîne de valeur depuis le développe­ment d’un act­if à sa mise en exploita­tion et la vente d’électricité, en pas­sant par son finance­ment et sa construction.

Pour unir énergie et respect de l’environnement, vous avez donc fait le choix de vous concentrer sur l’hydroélectricité, le photovoltaïque et l’éolienne. Pourquoi ? 

Dès le départ, le groupe a souhaité se position­ner sur le développe­ment des éner­gies renou­ve­lables. L’histoire d’UNITe a ain­si com­mencé avec l’hydroélectricité en 1985. Dans les années 80, c’était alors l’énergie renou­ve­lable la plus compétitive. 

Au fil des années et de l’émergence des éner­gies renou­ve­lables, nous nous sommes intéressés à l’éolien et au pho­to­voltaïque qui ont démon­tré la capac­ité des renou­ve­lables à être des éner­gies compétitives. 

Aujourd’hui, sans aban­don­ner l’hydroélectricité, nous ren­forçons notre posi­tion­nement sur le pho­to­voltaïque, ce qui nous per­met de con­tribuer aux objec­tifs nationaux de pro­duc­tion d’une élec­tric­ité décar­bonée, locale, durable et compétitive.

Comment ce positionnement se traduit-il d’un point de vue opérationnel ? 

Nous cou­vrons toute la chaîne de valeur de ces pro­jets : l’identification de sites, l’obtention des autori­sa­tions, le développe­ment, la con­struc­tion puis l’exploitation.

Pour l’hydroélectricité, nous recher­chons en pri­or­ité des sites de haute chute, ce qui nous con­duit sou­vent dans les Alpes, les Pyrénées et le Mas­sif Central…

Nous venons d’ailleurs, d’inaugurer dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans le lieu­dit le Parpail­lon, une nou­velle cen­trale hydroélec­trique de 4 mégawatts. Nous visons le développe­ment d’un à deux pro­jets de cette typolo­gie par an.

Pour les pro­jets pho­to­voltaïques, nous nous intéres­sons à des ter­rains à très faible valeur d’usage, comme les frich­es indus­trielles, les ter­rains à prox­im­ité d’une voie fer­rée ou d’une autoroute… aux­quels nous don­nons une sec­onde vie. En par­al­lèle, nous nous intéres­sons aus­si aux ter­rains agri­coles. Dans ce cadre, nous atta­chons une atten­tion par­ti­c­ulière à la préser­va­tion des exploita­tions agri­coles. Sur les ter­rains d’élevage, par exem­ple, nous instal­lons des pan­neaux sur des struc­tures élevées, qui per­me­t­tent d’offrir de l’ombre au bétail et de réduire l’impact de la canicule et de la sécheresse.

Sur des sites d’élevage de petits gibiers ou des bassins de pis­ci­cul­tures, nous con­stru­isons des volières pho­to­voltaïques, qui rem­plis­sent une dou­ble fonc­tion : pro­duire de l’électricité et pro­téger le site con­tre l’intrusion d’oiseaux migra­teurs qui pour­raient apporter des mal­adies. Les agricul­teurs avec lesquels nous coopérons y trou­vent plusieurs avan­tages, un ser­vice direct apporté à l’exploitation agri­cole (ombrage, con­struc­tion d’une volière robuste…), mais aus­si un revenu financier, sous la forme d’un loy­er que nous ver­sons pen­dant 35 ans ou plus…

Nous dévelop­pons actuelle­ment plus d’une cinquan­taine de pro­jets pho­to­voltaïques par an en France, pour plus de 1000 MW/an.

Quelles sont les perspectives que la Loi d’accélération sur les Energies Renouvelables (AER) peut ouvrir pour un acteur comme UNITe ? 

Cette loi s’inscrit dans un con­stat qui a notam­ment été fait par le ges­tion­naire de réseau français RTE : quel que soit le scé­nario énergé­tique retenu par la France, quel que soit la part de pro­duc­tion réal­isée par le nucléaire dans le mix énergé­tique nation­al, il y a aujourd’hui un besoin impérieux de dévelop­per la pro­duc­tion par éner­gies renouvelables. 

Leur rapid­ité de déploiement et leur com­péti­tiv­ité représen­tent un vecteur stratégique de la tran­si­tion énergé­tique. Sur la dernière décen­nie, le prix du pho­to­voltaïque a été divisé par 10, voire plus. Aujourd’hui, ce n’est plus seule­ment une énergie verte et pro­pre, c’est aus­si une énergie com­péti­tive qui con­tribuera à éviter l’envolée des prix de l’électricité.

L’intention de cette loi est pos­i­tive, mais nous red­ou­tons que sa mise en œuvre ne provoque plus de ralen­tisse­ment que d’accélération. Nous espérons toute­fois que les décrets d’application à venir seront suff­isam­ment prag­ma­tiques, pour éviter ce risque de com­plex­i­fi­ca­tion admin­is­tra­tive. Nous ver­rons rapi­de­ment dans les prochaines années si l’accélération voulue est au rendez-vous…

Dans le cadre de votre développement, quels sont les enjeux et freins qui persistent ?

Dans le domaine de l’hydroélectricité, nous sommes face à de plus en plus de con­traintes régle­men­taires notam­ment sur le plan envi­ron­nemen­tal, ce qui rend dif­fi­cile de trou­ver de nou­veaux sites où installer nos cen­trales. Et lorsqu’un site com­pat­i­ble avec la régle­men­ta­tion est trou­vé, nous souf­frons d’une lour­deur admin­is­tra­tive dis­pro­por­tion­née : par exem­ple, pour la cen­trale hydroélec­trique du Parpail­lon, neuf années se sont écoulées entre l’identification du site et son inauguration… 

Sur l’éolien, il y a un fort prob­lème d’acceptabilité locale. Nous ne voulons pas dévelop­per de pro­jets con­tre les pop­u­la­tions locales, c’est pourquoi nous con­sacrons beau­coup de temps à la con­cer­ta­tion locale dès la con­cep­tion des pro­jets, afin de trou­ver de bons com­pro­mis, ou renon­cer aux projets.

Sur le pho­to­voltaïque, nous con­nais­sons moins de freins et le développe­ment est plus rapi­de. De nom­breux paramètres sont au vert : accept­abil­ité locale, facil­ité de déploiement, faible impact visuel et écologique, fil­ière de recy­clage très mature, etc. Nous pour­rions néan­moins gag­n­er en effi­cac­ité et accélér­er nos développe­ments, avec un peu de sim­pli­fi­ca­tion admin­is­tra­tive et plus de vis­i­bil­ité sur les capac­ités du réseau pub­lic à absorber notre production. 

Comment vous projetez-vous aujourd’hui sur le marché ?

Sur l’hydroélectricité, UNITe reste un acteur his­torique, nous con­tin­uons nos développe­ments, à petite échelle, pour entretenir notre savoir-faire. L’hydroélectricité a tant d’atouts que nous avons la con­vic­tion que les freins admin­is­trat­ifs seront lev­és un jour. Nous serons là et nous saurons accélér­er notre développe­ment , le moment venu.

Sur le pho­to­voltaïque, notre accéléra­tion est en cours. Nous ne sommes pas un acteur his­torique de ce seg­ment, mais sommes en train de devenir un acteur qui compte ! 

Vous avez aussi un enjeu de recrutement. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Nous recru­tons des prospecteurs fonciers dont le méti­er est de trou­ver les ter­rains qui vont accueil­lir nos pro­jets ; des chefs de pro­jets qui vont traiter les dossiers depuis la sécuri­sa­tion d’un ter­rain jusqu’à l’obtention du per­mis de con­stru­ire de la cen­trale pho­to­voltaïque. Nous allons aus­si ren­forcer notre équipe d’ingénieurs qui est en charge de con­stru­ire les projets.

Alors que de nom­breuses entre­pris­es peinent à recruter, nous avons la chance d’être posi­tion­nés sur un secteur qui recrute facile­ment et qui a la capac­ité d’attirer des tal­ents sur des métiers d’avenir qui ont du sens pour la société. Au sein d’UNITe, une struc­ture à taille humaine, nous avons des valeurs qui font écho aux jeunes et seniors qui nous rejoignent. Nous offrons de belles per­spec­tives de développe­ment et la capac­ité de pren­dre très vite des respon­s­abil­ités, pour les pro­fils qui ont une appé­tence pour le management.


Pour en savoir plus : www.unit‑e.fr


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