Un accompagnement global et clé-en-main pour décarboner les bâtiments

Un accompagnement global et clé-en-main pour décarboner les bâtiments

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Thomas MAINGUY SOURDIN (X17)

Alors que le pays vise la neu­tral­ité car­bone, il est aujourd’hui urgent d’accélérer la décar­bon­a­tion du parc exis­tant. Thomas Main­guy Sour­din (X17), directeur au sein du cab­i­net Act4Transition, une fil­iale d’Enerlis, nous en dit plus dans cette inter­view et nous explique com­ment son entre­prise peut accom­pa­g­n­er le secteur de l’immobilier dans la réus­site de leurs pro­jets et démarch­es de décarbonation.

Enerlis est un opérateur global de la transition énergétique. Qu’est-ce que ce positionnement implique en termes de savoir-faire et de périmètre d’action ?

Grâce à ses savoir-faire, Enerlis cou­vre tous les mail­lons de la chaîne de valeur des pro­jets en matière de tran­si­tion énergé­tique : le con­seil dans la stratégie cli­mat et énergie, la réal­i­sa­tion d’audit, la réal­i­sa­tion des travaux, l’exploitation et la main­te­nance des instal­la­tions, ain­si que le financement. 

Avec ce posi­tion­nement glob­al, notre ambi­tion est de con­tribuer à faciliter la décar­bon­a­tion et la réduc­tion des con­som­ma­tions d’énergie de nos clients. Nous accom­pa­gnons la plu­part des secteurs d’activité dans cette démarche : le rési­den­tiel, le ter­ti­aire, les indus­triels, les col­lec­tiv­ités ou encore le secteur agri­cole. Dans ce cadre, notre action s’articule autour de trois axes impor­tants : les travaux de per­for­mance énergé­tique, les ENR, avec un focus sur le solaire, et la mobil­ité durable et les sujets de bornes de recharge, de pro­duc­tion et de dis­tri­b­u­tion d’hydrogène. Et pour ce faire, Enerlis s’appuie sur une équipe de 180 per­son­nes répar­ties dans une dizaine d’agences en France, en Suisse et au Maroc. 

En octobre 2022, Enerlis s’est doté d’un cabinet de conseil dédié à la question climatique : Act4Transition. Pouvez-vous nous en dire plus son positionnement ? 

Le cab­i­net Act4Transition est com­posé de cinq con­sul­tants qui réalisent dif­férentes mis­sions de con­seil et d’accompagnement prin­ci­pale­ment auprès des direc­tions générales et RSE dans le cadre de leur stratégie cli­mat. Nous inter­venons essen­tielle­ment sur 3 enjeux : les bilans car­bone, les plans de décar­bon­a­tion et leur mise en œuvre opérationnelle. 

Au-delà des recom­man­da­tions stratégiques, nous leur pro­posons un véri­ta­ble accom­pa­g­ne­ment et suivi des actions : accom­pa­g­ne­ment du change­ment, mise en place des travaux, sen­si­bil­i­sa­tion et for­ma­tion des collaborateurs… 

Récem­ment, notre cab­i­net fait par­tie des acteurs sélec­tion­nés par Bpifrance dans le cadre de l’initiative « Diag Décarbon’Action ». Dans ce cadre, nous accom­pa­gnons des entre­pris­es français­es dans leur tran­si­tion énergé­tique et écologique au tra­vers de la réal­i­sa­tion de leur stratégie cli­mat, un dis­posi­tif qui doit leur per­me­t­tre de mesur­er leurs émis­sions de gaz à effet de serre, éla­bor­er un plan d’actions et met­tre en place les pre­mières actions de la con­duite du change­ment en interne et avec leurs prin­ci­paux clients et fournisseurs.

Alors que la décarbonation et la course à la neutralité s’accélèrent, quels sont les besoins des entreprises qui se tournent vers vous ? 

À court terme, nous remé­dions à leur prob­lé­ma­tique de coûts (fac­tures énergé­tiques, coûts d’achats…). C’est d’ailleurs la prin­ci­pale rai­son pour laque­lle nos clients nous sol­lici­tent actuelle­ment dans un con­texte où le prix de l’énergie a con­nu une hausse dras­tique, mais où la disponi­bil­ité de l’énergie représente égale­ment un enjeu.

Et sur le plus long terme, ils vien­nent nous voir pour béné­fici­er de notre accom­pa­g­ne­ment et de nos con­seils afin d’élaborer des tra­jec­toires crédi­bles pour réduire leurs émis­sions de 40 à 50 % à l’horizon 2030. En par­al­lèle, nous sommes aus­si sol­lic­ités sur des dimen­sions régle­men­taires dans un con­texte où il y a de très nom­breuses ini­tia­tives comme Fit for 55, la tax­onomie européenne ou encore la CSRD.

Dans ce cadre, comment s’articule votre stratégie pour accompagner vos clients ? Pouvez-vous nous donner des cas d’usages concrets ? 

Nous avons une approche glob­ale et ne traitons donc pas les dif­férents sujets relat­ifs à la tran­si­tion énergé­tique en silos. Nous allons ain­si répon­dre à toutes les prob­lé­ma­tiques de nos clients en nous posi­tion­nant comme leur inter­locu­teur unique. 

Au sein d’Act4Transition, comme précédem­ment expliqué, nous aidons régulière­ment nos clients dans l’élaboration de leur stratégie car­bone et énergie. Dans ce cadre, nous avons tra­vail­lé avec un bailleur qui a souhaité réalis­er le bilan car­bone d’un parc de 75 000 loge­ments et définir le plan d’actions qui en découle. Nous avons ain­si iden­ti­fié l’énergie comme le prin­ci­pal poste d’émissions, loin devant la con­struc­tion et la réno­va­tion. Pour tenir les objec­tifs de décar­bon­a­tion, plusieurs actions ont été délim­itées, dont la néces­sité de dou­bler le rythme de rénovation.

Par­mi les prin­ci­paux pro­jets et cas d’usages traités par Enerlis, on peut notam­ment citer l’accompagnement de la décar­bon­a­tion de la Tour de Lyon, dont un des pro­prié­taires est Nex­i­ty. Grâce à notre inter­ven­tion, les con­som­ma­tions ont été sig­ni­fica­tive­ment réduites, de l’ordre de 1 000 mégawattheures par an, soit une réduc­tion de 44 %. 

Tou­jours dans le secteur du ter­ti­aire, au cœur de la Défense, nous sommes inter­venus sur la Tour d’Icade dans le cadre d’un con­trat d’engagement sur les économies d’énergie. Nous avons pro­posé une démarche visant 20 % d’économies d’énergie avec un plan de finance­ment et un sché­ma pour éch­e­lon­ner les paiements sur plusieurs années. 

Sur des infrastructures et des bâtiments existants, quels sont les principaux enjeux ?

Dans le cadre de notre activ­ité de con­seil, nous avons pu iden­ti­fi­er 3 enjeux : la per­for­mance énergé­tique ou com­ment ren­dre les infra­struc­tures plus effi­caces, les éner­gies renou­ve­lables ou com­ment pro­duire une énergie bas car­bone, et la sobriété ou com­ment revoir l’organisation de son infra­struc­ture ou de son bâti­ment pour con­som­mer moins. 

De ces trois sujets découle un autre enjeu : la réno­va­tion glob­ale. Actuelle­ment, on recense quelques mil­liers de réno­va­tion glob­ale par an. Sur le court terme, il va nous fal­loir pass­er le cap du mil­lion de réno­va­tion glob­ale par an dans le secteur rési­den­tiel et ter­ti­aire. Cette aug­men­ta­tion entraîne des défis sup­plé­men­taires en ter­mes d’infrastructures, de disponi­bil­ité de la main d’œuvre et bien évidem­ment de financement. 

Et justement, comment accompagnez-vous vos clients sur ce volet financier ? 

Très sou­vent, ces investisse­ments ne peu­vent être réal­isés sans mobilis­er des finance­ments externes. Forts de ce con­stat, nous aidons nos clients à mobilis­er tous les finance­ments disponibles : le mécan­isme des cer­ti­fi­cats d’économie d’énergie, tous les types d’aides et de sub­ven­tions, comme les dégrève­ments de tax­es, le tiers finance­ment, l’allocation financière… 

Par exem­ple, grâce aux cer­ti­fi­cats d’économies d’énergie, il est pos­si­ble de cou­vrir jusqu’à 100 % du mon­tant des travaux et d’arriver à liss­er les coûts de manière à ce que les loy­ers qui sont à vers­er annuelle­ment soient inférieurs aux économies d’énergie réalisées. 

Sur ce volet finance­ment, nous con­seil­lons à nos clients de ne pas se focalis­er unique­ment sur le retour sur investisse­ment sur le court terme. Dans un con­texte où le prix de l’énergie est de plus en plus élevé et volatile, les béné­fices de cette démarche ont voca­tion à s’inscrire dans le temps long. 

Sur ces projets, quelles sont selon vous les clés de la réussite d’une démarche de décarbonation ? Quels conseils pourriez-vous partager avec nos lecteurs ? 

J’en vois essen­tielle­ment deux. Tout d’abord, je les invite à mesur­er de façon plus pré­cise et exhaus­tive leur impact aus­si bien sur le plan énergé­tique qu’en ter­mes d’empreinte car­bone, par­ti­c­ulière­ment sur les postes d’émissions prin­ci­paux et les sites les plus con­som­ma­teurs. Cela passe par un audit, un bilan car­bone ain­si que la mise en place de plate­formes dig­i­tal­isées pour suiv­re leurs prin­ci­paux indi­ca­teurs. En par­al­lèle, je pré­conise d’agir dès que les prin­ci­paux leviers sont con­nus, sans atten­dre que la mesure d’impact soit par­faite. L’enjeu est de mobilis­er dès que pos­si­ble l’ensemble des direc­tions pour réduire les con­som­ma­tions et les émis­sions de gaz à effet de serre. Pour tenir les engage­ments cli­mat à hori­zon 2030, il est plus qu’urgent que les entre­pris­es se lan­cent dans leur décarbonation. 

Pour réus­sir leur pro­jet, il faut dans tous les cas adopter une stratégie glob­ale qui va per­me­t­tre de cou­vrir de manière simul­tanée tous les mail­lons de la chaîne de valeur de la décar­bon­a­tion et des économies d’énergie.

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