Mathis : Une histoire de plus de 200 ans qui se poursuit

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Frank MATHIS

Res­pon­sable et enga­gé, Mathis est dans une constante logique d’innovation et de renou­veau en matière de construc­tion de bâti­ments sains, renou­ve­lables et res­pec­tueux de l’environnement, et ce depuis 1809. Frank Mathis, pré­sident direc­teur géné­ral, nous raconte l’histoire de ce spé­cia­liste de la construc­tion bois en France et à l’étranger.

Mathis a plus de 200 ans d’histoire. Comment a évolué l’entreprise depuis sa création ?

Créée en 1809, Mathis est une socié­té spé­cia­li­sée dans la concep­tion, la fabri­ca­tion et la construc­tion de grands bâti­ments en bois. Nous avons tou­jours tra­vaillé dans le bois et le bâti­ment, avec un fil rouge : le bois trans­for­mé dans notre usine et mis en œuvre sur des chan­tiers. Notre acti­vi­té de trans­for­ma­tion indus­trielle a com­men­cé en 1890 par une scie­rie élec­trique. À l’époque, mon aïeul avait mon­té un bar­rage avec des tur­bines et avait déjà des contrats pour ali­men­ter les vil­lages aux alen­tours. Nous étions déjà dans une approche de cir­cuit court et de déve­lop­pe­ment durable. 

Après avoir déve­lop­pé une exper­tise confir­mée dans le séchage et le rabo­tage, Mathis a ajou­té une acti­vi­té de char­pente treillis col­lé qui évo­lue rapi­de­ment vers le bois lamel­lé-col­lé et connais­sait un essor impor­tant en France. Che­min fai­sant, tou­jours en maî­tri­sant le col­lage, nous avons trans­for­mé notre usine en uni­té de pré­fa­bri­ca­tion. C’est là que nous sommes deve­nus un bureau d’études, un fabri­cant et un entre­pre­neur de tra­vaux : un modèle qui existe tou­jours ! En paral­lèle à cette acti­vi­té de construc­teur bois, l’entreprise a tou­jours eu une acti­vi­té d’entreprise géné­rale, aujourd’hui spé­cia­li­sée en bois.

À par­tir de 2000, l’entreprise rajoute une acti­vi­té de fabri­ca­tion et pose d’ossature bois et de CLT, puis intègre une uni­té pour pro­duire elle-même ses connec­tions métal­liques. Aujourd’hui, avec la col­la­bo­ra­tion active de 200 per­sonnes, nous réa­li­sons un chiffre d’affaires de l’ordre de 40 à 50 mil­lions d’euros selon la taille des chantiers.

Quels sont vos projets phares ?

Par­mi nos grands chan­tiers, nous pou­vons citer le palais des sports du Mans et le centre cultu­rel Jean-Marie Tji­baou que nous avons réa­li­sé dans les années quatre-vingt-dix. Plus récem­ment, nous avons fait le Grand Palais Éphé­mère à Paris.

Actuel­le­ment, nous sommes en train de construire la pis­cine olym­pique à Saint- Denis et un ensemble de bureaux assez impression­nant à Nan­terre de 125 000 m², l’Arboretum. Nous avons éga­le­ment réa­li­sé de nom­breux pro­jets à l’étranger notam­ment en Chine, à Cuba, dans les pays du Golf et en Afrique : l‘aéroport de Libre­ville, des han­gars géants de sto­ckage pour le char­bon en Chine et le soufre à Abu Dha­bi, un très grand stade de foot­ball cou­vert à Mont­réal. Nos clients sont prin­ci­pa­le­ment de grands pro­mo­teurs, de grandes enti­tés publiques, des col­lec­ti­vi­tés locales, des majors du BTP ; les inter­lo­cu­teurs de nos ingé­nieurs sont en géné­ral les archi­tectes et les bureaux d’études. Nous avons à ce jour un car­net de com­mandes d’un an et demi. Nous sommes en pleine crois­sance, et avons for­te­ment besoin de per­son­nels. Nous recher­chons des pro­fils divers et variés allant d’ouvriers spé­cia­li­sés à des ingé­nieurs en pas­sant par des technico-commerciaux.

Mathis est également un constructeur responsable et engagé…

La filière construc­tion en France est embar­quée dans une petite révo­lu­tion, à laquelle nous comp­tons bien par­ti­ci­per en fai­sant évo­luer les modes de construc­tion et en ima­gi­nant des bâti­ments allant vers une neu­tra­li­té car­bone. Aujourd’hui, nous essayons de mettre du bois par­tout où l’on peut le sub­sti­tuer au béton et veillons à réduire nos appro­vi­sion­ne­ments en bois, grâce à un pro­gramme de recherches et d’essais pour opti­mi­ser nos consom­ma­tions de bois tout en répon­dant aux exi­gences gran­dis­santes en termes de per­for­mances et de sécurité. 

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