La solution qui optimise la performance et la résilience des parcs immobiliers

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Emmanuel BLANCHET (X02)

Res­pon­sable de plus de 37 % des émis­sions de CO2, l’immobilier doit accé­lé­rer sa décar­bo­na­tion pour res­pec­ter l’Accord de Paris. Pour accom­pa­gner le sec­teur dans cette démarche néces­saire, Deep­ki met à sa dis­po­si­tion une pla­te­forme SaaS afin de mieux pilo­ter et gérer ces enjeux. Emma­nuel Blan­chet (X02), COO et cofon­da­teur de Deep­ki, nous en dit plus.

Pour aider le secteur immobilier à accélérer sa décarbonation, vous mettez à sa disposition une solution qui se concentre sur le volet exploitation de leur activité. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Quand mon asso­cié Vincent Bryant et moi avons fon­dé Deep­ki il y a 9 ans, notre objec­tif était d’accompagner la tran­si­tion vers un immo­bi­lier bas car­bone. Depuis, nous tra­vaillons avec de grands patri­moines immo­bi­liers : des asset mana­gers, des inves­tis­seurs, des fon­cières, des pro­prié­taires ain­si que des locataires.

Notre accom­pa­gne­ment en matière de décar­bo­na­tion s’articule autour de trois volets :

  • Data : nous col­lec­tons et fia­bi­li­sons toute la don­née rela­tive à la per­for­mance d’un bâti­ment ou d’un patri­moine immobilier ;
  • Insight : nous ana­ly­sons et valo­ri­sons la don­née col­lec­tée pour avoir une pre­mière ana­lyse et un pre­mier état des lieux afin de réa­li­ser un bench­mark com­pa­ra­tif pour posi­tion­ner le bâti­ment ou le parc immo­bi­lier, un repor­ting qui peut être volon­taire ou bien qui s’inscrit dans une démarche de confor­mi­té aux exi­gences régle­men­taires notam­ment euro­péennes (SFDR, taxonomie…) ;
  • Action : à par­tir de la data col­lec­tée et ana­ly­sée via notre pla­te­forme SaaS, nous éla­bo­rons des tra­jec­toires et des plans d’investissement.

Au-delà, nos experts et nos chefs de pro­jets vont aus­si inter­ve­nir direc­te­ment chez nos clients dans une démarche de conduite du chan­ge­ment visant à décar­bo­ner leurs parcs immobiliers.

Pour ren­for­cer notre posi­tion­ne­ment en matière de décar­bo­na­tion des bâti­ments, nous avons récem­ment fait l’acquisition de Noo­co, une entre­prise qui se concentre sur le pilo­tage des émis­sions de car­bone des acti­vi­tés de construc­tion ou de réno­va­tions glo­bales. Concrè­te­ment, avec le ren­for­ce­ment de la régle­men­ta­tion euro­péenne, l’obligation de prendre en compte les cri­tères ESG à tous les niveaux et la très forte ambi­tion d’atteindre la neu­tra­li­té car­bone en 2050, nous met­tons à leur dis­po­si­tion des outils, de la data et les moyens pour inté­grer cette dimen­sion ESG au cœur de leur pro­ces­sus et au ser­vice de leur décarbonation.

Aujourd’hui, Deep­ki, c’est plus de 400 per­sonnes en Europe répar­ties dans 5 pays : notre siège à Paris et des bureaux à Milan, Madrid, Ber­lin et Londres. Nous accom­pa­gnons plus de 400 clients dans une qua­ran­taine de pays et nous nous ins­cri­vons dans une tra­jec­toire d’hypercroissance, avec un dou­ble­ment de notre crois­sance chaque année.

Votre solution permet aussi de calculer les émissions de CO2. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous pro­po­sons, en effet, des fonc­tion­na­li­tés de cal­cul des émis­sions de CO₂ pour des acteurs immo­bi­liers. Deep­ki Rea­dy notre solu­tion a pour voca­tion de suivre les émis­sions liées à l’usage des bâti­ments. La solu­tion d’analyse de cycle de vie Noo­co by Deep­ki per­met de mesu­rer les émis­sions de CO₂ asso­ciées aux équi­pe­ments et aux maté­riaux (pour la construc­tion ou réno­va­tion des bâtiments). 

À par­tir d’un devis ou d’une esti­ma­tion d’une quan­ti­té (mètres cubes de béton, tonnes d’acier, mètres car­rés de moquette…), nous allons pou­voir mesu­rer et cal­cu­ler le poids CO₂ de cha­cun de ces élé­ments. À par­tir de ces résul­tats, il va alors être pos­sible d’identifier les plus impor­tants contri­bu­teurs à l’empreinte car­bone afin de pro­po­ser des variantes ou d’autres alter­na­tives pour faire bais­ser les émis­sions de CO₂ asso­ciées aux chantiers.

Au-delà de la décarbonation se pose aussi la question de la résilience des bâtiments aux changements climatiques. Comment intégrez-vous cette dimension ?

D’un point de vue régle­men­taire, les acteurs de l’immobilier doivent inté­grer aus­si bien la per­for­mance que la rési­lience de leurs immeubles, qui ont un impact signi­fi­ca­tif sur la valeur même d’un actif immobilier.

Dans ce cadre, nous pro­po­sons des fonc­tion­na­li­tés qui vont per­mettre de mesu­rer le niveau d’exposition aux risques entraî­nés par le chan­ge­ment cli­ma­tique : pré­ci­pi­ta­tions, vagues de cha­leur, sécheresse…

En paral­lèle, avec nos clients, nous tra­vaillons sur la notion de « vul­né­ra­bi­li­té » des bâti­ments. En croi­sant, le risque d’exposition et la vul­né­ra­bi­li­té d’un bâti­ment au chan­ge­ment cli­ma­tique, nous obte­nons un indi­ca­teur de risque, une don­née qui va notam­ment per­mettre de prio­ri­ser les actions d’adaptation et d’amélioration à déployer.

Pour accélérer et rendre plus efficiente cette démarche de décarbonation et d’adaptation aux changements climatiques, quels sont, selon vous, les freins que le secteur doit encore lever ?

Le prin­ci­pal défi pour les acteurs immo­bi­liers reste d’intégrer les cri­tères ESG à toutes les étapes de leurs pro­ces­sus pour que leur tra­jec­toire de décar­bo­na­tion soit la plus per­ti­nente pos­sible. Cela demande un tra­vail de fond en matière de conduite de chan­ge­ment que nous menons au quo­ti­dien auprès de nos clients. Le second enjeu concerne l’accès à une don­née fiable, homo­gène et exploitable.

Enfin se pose aus­si une ques­tion d’investissement : si la prise de conscience autour de la décar­bo­na­tion du parc immo­bi­lier est aujourd’hui une évi­dence, pour lan­cer des actions concrètes à fort impact, il est stra­té­gique de pou­voir sécu­ri­ser les fonds nécessaires.

Au-delà, ce contexte va aus­si entraî­ner une réor­ga­ni­sa­tion du sec­teur avec l’apparition d’acteurs spé­cia­li­sés sur un maillon de la chaîne de valeur (réno­va­tion, construc­tion…). Se pose­ra aus­si la ques­tion de res­pon­sa­bi­li­té et du péri­mètre d’actions de chaque acteur, notam­ment en matière de prise en charge finan­cière des tra­vaux lourds (notam­ment entre le loca­taire et le pro­prié­taire du bâtiment).

Selon les régle­men­ta­tions et les pays, le cadre dif­fère. Si le Décret Ter­tiaire pro­pose une co-res­pon­sa­bi­li­té, les régle­men­ta­tions finan­cières euro­péennes tendent plus vers une res­pon­sa­bi­li­té qui serait por­tée par l’investisseur ou le ges­tion­naire d’actifs.

Dans ce contexte, Deepki poursuit sa très forte croissance. Comment vous projetez-vous ?

Aujourd’hui, nous inter­ve­nons d’ores et déjà dans une qua­ran­taine de pays. L’Europe est un très grand mar­ché qui a pris une lon­gueur d’avance en matière de décar­bo­na­tion de l’immobilier et d’ESG. L’activité régle­men­taire autour de ces sujets en est l’illustration la plus concrète !

Lea­der euro­péen sur ce seg­ment, notre ambi­tion est de pour­suivre et de ren­for­cer notre déve­lop­pe­ment en Europe. En paral­lèle, nous nous inté­res­sons aus­si aux États-Unis, le pre­mier mar­ché immo­bi­lier dans le monde. En par­te­na­riat avec CBRE, le pre­mier acteur immo­bi­lier dans le monde, nous avons lan­cé une phase de déploie­ment de notre solu­tion aux États-Unis. Nous allons aus­si démar­rer une acti­vi­té en Asie avec un focus sur Sin­ga­pour, l’Australie et le Japon.

Sur un plan humain, quels sont vos enjeux en termes de recrutement ?

Pour sou­te­nir cette forte crois­sance et déve­lop­per notre acti­vi­té, nous avons besoin d’équipes per­for­mantes et aux capa­ci­tés avé­rées dans tous nos domaines d’expertises. Nous avons la chance de tra­vailler et d’évoluer dans un sec­teur qui fait sens et qui contri­bue concrè­te­ment aux ques­tions de décar­bo­na­tion, de neu­tra­li­té car­bone et d’adaptation au chan­ge­ment cli­ma­tique. Deep­ki est, en effet, par défi­ni­tion une socié­té à impact ! Pour des ingé­nieurs qui ont une appé­tence pour des sujets tech­no­lo­giques, comme la data ou l’IA, ils pour­ront, au sein de Deep­ki, tra­vailler sur des pro­jets inté­res­sants et à forte valeur ajoutée. 

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