Une passion pour l’internationnal

Dossier : TrajectoiresMagazine N°698 Octobre 2014
Par Pascal KRIESCHE (10)

Citoyen européen

D’origine alle­mande mais pos­sé­dant éga­le­ment des racines fran­çaises et espa­gnoles, je me consi­dère depuis tou­jours comme un citoyen euro­péen. À l’été 2013, j’ai acquis la natio­na­li­té fran­çaise par natu­ra­li­sa­tion, une consé­quence de ma pas­sion pour ce pays qui a com­men­cé à l’âge de onze ans.

DES CAMARADES BRILLANTS ET AMBITIEUX

Le haut niveau en mathématiques a été un très grand défi au début de mon séjour, surtout pour un ingénieur allemand ayant suivi une formation plutôt appliquée en coopération étroite avec l’industrie, notamment l’automobile.
Néanmoins, je n’ai pas une seconde regretté d’avoir choisi l’École polytechnique, dont la formation très théorique et plutôt généraliste complétait utilement mon profil d’ingénieur allemand. J’ai beaucoup apprécié le fait d’étudier avec des camarades brillants et ambitieux ; c’est un environnement très stimulant.
L’X m’a permis de me lancer dans des expériences à l’international dont je n’aurais pas eu l’idée ou que je n’aurais jamais osé entreprendre auparavant.

Je par­ti­ci­pais alors à mon pre­mier échange sco­laire de deux semaines dans le Péri­gord, avec seule­ment quelques bases de langue fran­çaise acquises pen­dant une année de cours.

Suite à cette très bonne expé­rience, j’en ai enchaî­né beau­coup d’autres : deux échanges sco­laires (à Vannes et à Saint- Genis-Laval) et un séjour de quatre mois en pre­mière dans un lycée à Lyon. Après avoir pas­sé l’Abibac dans mon lycée à Munich, c’est-à-dire le bac­ca­lau­réat fran­çais en paral­lèle de l’Abitur alle­mand, il était tout à fait natu­rel pour moi de vou­loir pour­suivre une par­tie de mes études en France.

En grand uniforme

Pou­voir inté­grer l’École poly­tech­nique était pour moi un rêve. Presque quatre ans ont pas­sé désor­mais depuis mon arri­vée à l’X – en double diplôme avec la Tech­nische Uni­ver­sität (TU) de Munich –, mais j’ai l’impression que c’était hier.

J’ai tel­le­ment de beaux sou­ve­nirs de mes deux années sur le cam­pus, des acti­vi­tés des binets, des voyages et du sport en sec­tion – le vol­ley dans mon cas.

“ Conclure sur le campus des amitiés qui perdurent”

L’expérience de vie asso­cia­tive sur le cam­pus – inexis­tante dans mon uni­ver­si­té en Alle­magne – notam­ment en tant que tré­so­rier du binet Binouze ou bien membre de Chee­rUp ! a énor­mé­ment enri­chi mon séjour et éga­le­ment faci­li­té mon inté­gra­tion ain­si que mon immer­sion dans la culture française.

Ain­si, j’ai pu conclure des ami­tiés qui per­durent. C’est un grand hon­neur pour moi de pou­voir por­ter le Grand Uni­forme, par exemple lors du pres­ti­gieux Bal de l’X.

Faire changer la société

Si j’é­tais res­té en Alle­magne, je n’aurais pro­ba­ble­ment jamais com­men­cé à apprendre l’espagnol et je n’aurai pro­ba­ble­ment pas eu le cou­rage de par­tir au Chi­li pour un stage d’été afin de tra­vailler dans un bureau d’ingénieur de génie civil, avec uni­que­ment des bases de la langue.

GARDER L’ESPRIT OUVERT

Admis à un MBA à la Harvard Business School qui débutera en automne 2016 et que je décalerai éventuellement d’un an afin de gagner encore plus d’expériences professionnelles stimulantes et enrichissantes, je vais continuer à saisir des opportunités tout en gardant mon esprit ouvert et ma passion pour la France et l’international.
Mon séjour à l’École polytechnique constitue une étape décisive dans mon développement personnel et professionnel et je lui suis reconnaissant de tout ce qu’elle m’a apporté. La décision de faire un double diplôme avec l’X était sûrement une des meilleures de ma vie.

Ain­si, j’ai eu l’opportunité de tra­vailler sur un sujet qui m’avait déjà fas­ci­né lors d’un cours à l’École poly­tech­nique, la sta­bi­li­sa­tion de tours à l’aide d’une deuxième masse atta­chée sous le toit.

L’année sui­vante, j’ai pu faire mon stage de recherche au MIT sur la varia­bi­li­té du poten­tiel éolien en Europe en fonc­tion des télé­con­nec­tions, c’est-à-dire de cer­taines oscil­la­tions cli­ma­tiques. Le sujet des éner­gies renou­ve­lables me tient à cœur et j’ai conti­nué mes recherches même après mon séjour au MIT en pré­pa­rant une publi­ca­tion et en pré­sen­tant mes résul­tats par exemple à la confé­rence de l’European Geos­ciences Union (EGU) à Vienne en avril 2014.

Outre mon grand inté­rêt pour l’énergie renou­ve­lable, je suis fas­ci­né par les voi­tures élec­triques. Ce qui me motive, c’est l’ambition de faire chan­ger notre société.

Un raid humanitaire au Maroc

À par­tir de toutes ces oppor­tu­ni­tés sur le plan aca­dé­mique et pro­fes­sion­nel que m’a offert mon séjour à l’École poly­tech­nique, je dois aus­si une des meilleures expé­riences de ma vie à cette pres­ti­gieuse ins­ti­tu­tion : ma par­ti­ci­pa­tion au 4L Tro­phy, un raid huma­ni­taire au Maroc, avec un cama­rade brésilien.

Don d’un bar­be­cue solaire au Maroc.

Nous étant don­né comme objec­tif la sco­la­ri­sa­tion des enfants dans le désert maro­cain, nous nous sommes enga­gés dans cette énorme aven­ture en février 2012 : 6 000 km de route pen­dant deux semaines, dont une semaine d’étapes dans le désert maro­cain en navi­guant à l’aide d’une simple bous­sole, avec une voi­ture de 1978 qui – pré­pa­rée au mini­mum et beau­coup trop char­gée – tom­bait en panne au moins une fois par jour.

À chaque fois, nous nous en sor­tions grâce à l’assistance méca­nique et sur­tout grâce à la soli­da­ri­té des 1 300 équipes d’étudiants. Le plus grand défi a été l’étape mara­thon sur deux jours : nous devions cher­cher un endroit pour bivoua­quer dans le désert, au milieu de rien, au cou­cher du soleil.

“ Le défi que je recherchais pour mon début de carrière ”

Au total, toutes équipes confon­dues, nous avons pu four­nir plus de 60 tonnes de maté­riel sco­laire, finan­cer la construc­tion d’une école dans le désert et l’agrandissement d’une deuxième.

Exporter au Mexique

Fina­le­ment, après avoir fini mon double diplôme à Munich en mars 2014, j’ai déci­dé de démar­rer ma car­rière pro­fes­sion­nelle à l’étranger. Je tra­vaille actuel­le­ment pour un an, au sein de l’ambassade fran­çaise au Mexique, pour quatre PME fran­çaises qui sou­haitent expor­ter dans ce pays.

Le Mexique, terre d’opportunités.
Le Mexique, terre d’opportunités.

Ain­si, j’effectuerai des mis­sions très variées, notam­ment la pros­pec­tion client, la veille tech­no­lo­gique et de la concur­rence, une étude de fai­sa­bi­li­té d’implantation avec une usine, et dans ce contexte éga­le­ment l’identification de cibles en vue d’une acqui­si­tion éven­tuelle, la recherche d’un par­te­na­riat tech­nique et com­mer­cial tout en assu­rant la qua­li­té du pro­duit, la recherche de nou­velles cibles de crois­sance, etc.

Ce poste consti­tue donc le défi que je cher­chais pour mon début de car­rière. J’aurai l’opportunité de gagner des expé­riences pro­fes­sion­nelles dans plu­sieurs sec­teurs d’industrie, de per­fec­tion­ner mon espa­gnol et de déve­lop­per mes com­pé­tences com­mer­ciales et de négo­cia­tion en éta­blis­sant des affaires de manière auto­nome dans un pays émergent plein d’opportunités.

Cette expé­rience me sera cer­tai­ne­ment utile un jour lorsque je crée­rai – c’est un autre de mes pro­jets – ma propre entreprise.

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