Une implication active de l’X et de ses élèves

Dossier : Développement durableMagazine N°742 Février 2019Rédacteur : École polytechnique
Depuis plus de dix ans, l’École polytechnique s’implique activement dans le développement durable. Une implication qui s’étend aux élèves et à leurs activités associatives au sein des « binets ».

Dès 2011, l’X par­ticipe au « Plan vert des étab­lisse­ments d’enseignement supérieur » pour met­tre en place une stratégie de développe­ment durable et mène des actions dans plusieurs domaines : d’une part en tant qu’organisme pour la ges­tion de son cam­pus, d’autre part en tant qu’établissement d’enseignement supérieur dans les for­ma­tions et la recherche qu’elle propose.


REPÈRES

L’École poly­tech­nique a été désignée, dès 2007, site pilote « développe­ment durable » par le min­istère de la Défense. Depuis 2010, elle s’appuie sur un « comité directeur développe­ment durable » pour définir les grandes ori­en­ta­tions de sa poli­tique dans ce domaine et pour pilot­er les actions sur son campus.


La gestion du campus

L’École poly­tech­nique gère le cam­pus de manière respon­s­able et respectueuse de l’environnement. Des actions sont ain­si menées pour réduire l’impact envi­ron­nemen­tal de l’École.

Pour la ges­tion des déchets, l’X est un étab­lisse­ment pilote en matière de tri des déchets organiques. Car depuis 2012, le restau­rant de l’École poly­tech­nique recy­cle ses déchets par un procédé inno­vant, la méthani­sa­tion : les déchets organiques, issus de l’activité du restau­rant, sont traités et stock­és en cuve avant d’être envoyés à l’unité de méthani­sa­tion d’Étampes (Essonne), où ils sont ain­si trans­for­més en énergie comme le gaz, l’électricité, réin­jec­tés dans les réseaux Enedis ou GRDF.

Dans le domaine des trans­ports, l’École a mis en place une flotte de vélos élec­triques auprès des étu­di­ants et pour­suit une poli­tique de développe­ment de véhicules en autopartage.

Plus récem­ment, le nou­veau musée de l’École « Mus’X », un espace entière­ment dédié à la val­ori­sa­tion des col­lec­tions pat­ri­mo­ni­ales de l’École, con­tribue au volet social du développe­ment durable en préser­vant la col­lec­tion excep­tion­nelle d’instruments sci­en­tifiques et une par­tie du pat­ri­moine his­torique de l’X.

“Le changement des mentalités
se constate au quotidien”


Un Colloque en juin 2019

Forte de ces engage­ments pour le développe­ment durable, l’École organ­ise un pre­mier Col­loque sur le développe­ment durable le 7 juin 2019. 


Les formations et la recherche

En recherche et en enseigne­ment, les travaux et les for­ma­tions menés sur la thé­ma­tique du développe­ment durable se mul­ti­plient depuis quelques années. Ain­si, dix lab­o­ra­toires du cen­tre de recherche de Poly­tech­nique par­ticipent au pro­gramme Trend‑X pour répon­dre aux enjeux de la tran­si­tion énergé­tique : une trentaine de chercheurs et doc­tor­ants tra­vail­lent sur le stock­age de l’énergie, les bâti­ments intel­li­gents et la ville intel­li­gente (voir le dossier paru dans La Jaune et la Rouge n° 740 en décem­bre 2018). D’autres ini­tia­tives sont menées sur les ques­tions liées à la pol­lu­tion comme le recy­clage du CO2 par plas­ma pour en faire du car­bu­rant ou le diag­nos­tic de pol­lu­tion de l’eau.

La chimie verte est égale­ment un sujet traité au sein de plusieurs lab­o­ra­toires à tra­vers notam­ment le développe­ment d’une chimie du phos­pho­re durable pour préserv­er les réserves mon­di­ales lim­itées de cet élé­ment essen­tiel, la réal­i­sa­tion de procédés per­for­mants et non pol­lu­ants tels que l’électrosynthèse, ou encore la con­cep­tion assistée par mod­éli­sa­tion de nou­veaux catal­y­seurs pour lim­iter la pro­duc­tion de déchets chimiques.

Con­cer­nant les for­ma­tions, les élèves du cycle ingénieur sont sen­si­bil­isés à la thé­ma­tique du développe­ment durable via les par­cours « sci­ence et défis pour l’environnement » et « éner­gies du xxie siècle ».

Les mas­ters Water, Air, Pol­lu­tion and Ener­gy sur l’environnement et Renew­able Ener­gy Sci­ence & Tech­nol­o­gy sur les éner­gies renou­ve­lables sont pro­posés aux étu­di­ants qui souhait­ent se for­mer sur ces questions.

Depuis 2016, l’offre de for­ma­tion de l’École s’est élargie au niveau inter­na­tion­al avec le lance­ment de deux mas­ters de sci­ence et tech­nolo­gie Sci­ence and Tech­nol­o­gy for Envi­ron­ment and Ener­gy Man­age­ment et Smart Cities.


Un engagement marqué des élèves

Devant l’inertie super­fi­cielle de nos sociétés face aux con­stats alarmistes de la com­mu­nauté sci­en­tifique, de plus en plus d’élèves poly­tech­ni­ciens ont pris con­science des prob­lèmes envi­ron­nemen­taux qui mar­quent notre présent et déter­mineront notre futur. Nom­bre d’entre eux ont ain­si choisi de revoir leur mode de vie afin d’offrir des solu­tions à l’échelle de l’École et au-delà. Petit tour d’horizon des actions menées.

L’essor des binets en lien avec le développe­ment durable est un pre­mier indi­ca­teur de la nou­velle dynamique en marche à l’École. Le binet développe­ment durable (DDX) bien sûr, mais aus­si Apicul­tiX qui gère les ruch­es de l’École, X‑Microfinance, BotaniX qui promeut et ini­tie les élèves à la pro­duc­tion locale de légumes et de fruits, ou encore ELSE pour la vente de pro­duits issus du com­merce équitable, local et bio sont autant d’associations ayant pour voca­tion de pro­mou­voir un mode de vie sociale­ment, économique­ment et écologique­ment viable à l’X et en dehors. Ils attirent de plus en plus d’élèves : aujourd’hui, le DDX compte plus de 40 mem­bres, con­tre 2 il y a seule­ment deux ans ! Cette année, c’est une trentaine de pro­jets qui vont être lancés par le DDX, en par­ti­c­uli­er la créa­tion d’un cycle de con­férences visant à for­mer l’ensemble de la pro­mo­tion — plus de 400 élèves inscrits — et val­oris­ables dans le cur­sus. Le suc­cès de la Semaine du développe­ment durable en 2018 a amené à péren­nis­er l’événement.

Le change­ment des men­tal­ités se con­state au quo­ti­di­en : choix de four­nisseurs étab­lis selon des critères envi­ron­nemen­taux et éthiques, util­i­sa­tion de sacs en papi­er recy­clé, recy­clage de matériels pour la con­fec­tion des stands, tri sys­té­ma­tique, redis­tri­b­u­tion des sur­plus, ou encore la tombo­la au prof­it de l’Action sociale de la Kès (ASK), etc.

Et les actions ne se lim­i­tent pas à l’École et au plateau de Saclay. Les élèves cherchent aus­si à éten­dre leurs souhaits en dehors du plateau, afin que tous les étu­di­ants remet­tent en ques­tion leurs habi­tudes de con­som­ma­tion et leurs choix de vie pro­fes­sion­nelle et personnelle.

Toutes ces ini­tia­tives sont la preuve de la volon­té tou­jours gran­dis­sante des élèves de chang­er un sys­tème et un mode de vie en con­tra­dic­tion avec leurs idéaux soci­aux, économiques et écologiques.

par Nico­laos Petropou­los (2017)

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