Un navire musical de trente-trois ans

Dossier : X-Musique : En pêchant la truite avec SchubertMagazine N°654 Avril 2010

Répon­dant à un com­mu­niqué que Jean-François Guil­bert avait fait insér­er dans La Jaune et la Rouge d’oc­to­bre 1976, une douzaine de cama­rades de pro­mo­tions var­iées étaient accueil­lis, en ce dimanche de jan­vi­er 1977, dans un agréable apparte­ment d’Au­teuil par Jean-François Guil­bert, pianiste, et son épouse, Marie, violoniste.

Cer­tains étaient por­teurs d’in­stru­ments divers, de par­ti­tions et de pupitres, d’autres de leurs seules mains en quête d’un piano, et, sitôt les présen­ta­tions faites, la ” ses­sion ” musi­cale débu­ta : de petits ensem­bles, essaimés dans l’ap­parte­ment, déchiffraient.

Jean-Pierre GASTAUT (54)Le navire conçu par Jean-François était lancé, et armé pour une belle croisière ; celle-ci se pour­suit aujour­d’hui, avec le même cap­i­taine, arma­teur et sub­ré­car­gue, lequel ne dédaigne pas en out­re de se poster par­mi l’équipage, aux avi­rons, ou aux empoin­tures, voire à la cale de radoub.

Au fil des ses­sions (que nous n’avons pas été longs à dénom­mer Gilber­ti­ades), les effec­tifs de l’équipage se sont un peu accrus : l’an­nu­aire tenu à jour par Jean-François com­porte à présent plus de 80 mem­bres, par­mi lesquels les ses­sions musi­cales réu­nis­sent régulière­ment 15 à 25 per­son­nes. Le plaisir de la lec­ture musi­cale et la joie des ren­con­tres ami­cales ne sont pas le seul objet de la Gilber­ti­ade : celle-ci vise aus­si à la con­sti­tu­tion de petits groupes ad hoc qui se met­tent d’ac­cord pour appro­fondir le tra­vail d’une œuvre intéres­sante dans l’in­ter­valle des ses­sions, assez inten­sé­ment pour ambi­tion­ner d’en inscrire l’exé­cu­tion au pro­gramme du prochain con­cert public.

Car il y a aus­si des con­certs — un ou deux par an — où nos musi­ciens ont la joie un peu intim­i­dante de faire partager le plaisir qu’ils ont eu à tra­vailler ensem­ble. C’est encore à Jean-François que revient l’or­gan­i­sa­tion de ces con­certs : trou­ver la salle, assumer la con­struc­tion puis la régie du pro­gramme, réalis­er la com­mu­ni­ca­tion, le finance­ment, etc., tous prob­lèmes évo­quant la quad­ra­ture du cer­cle qu’il endosse avec une appar­ente aisance et résout avec efficacité.

33 fois mer­ci, cher Jean-François, pour toutes les joies que ta croisière nous a don­nées. Je désire jus­ti­fi­er ce chiffre de 33 par l’évo­ca­tion de quelques coïn­ci­dences de dates : le 16 jan­vi­er dernier, notre ami Claude Abadie, qui est le doyen d’âge du groupe X‑Musique, mais qui dis­pose de plusieurs cordes à sa clar­inette, fêtait, avec le brio qu’on lui con­naît, son 90e anniver­saire à la tête de son Ten­tette de jazz, dans la soirée Jazz‑X au Petit Jour­nal Mont­par­nasse. Le lende­main, 17 jan­vi­er, se tenait la Gilber­ti­ade ordi­naire : c’é­tait aus­si mon 77e anniver­saire, et le 33e anniver­saire de la pre­mière ses­sion musi­cale du groupe.

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