Trouver de bons stages et les attribuer au mieux

Dossier : Formation humaine et militaire à l’XMagazine N°708 Octobre 2015
Par Éric LEGRIX

Pratique­ment une année en amont, les pre­miers con­tacts sont pris avec les armées ou les organ­ismes civils volon­taires qui accueilleront nos jeunes recrues polytechniciennes.

S’ensuivent de nom­breux échanges avec le Bureau organ­i­sa­tion- études de la direc­tion de la for­ma­tion humaine et mil­i­taire de l’École.

REPÈRES

Partie intégrante du cursus polytechnicien, le stage de formation humaine est une spécificité de l’enseignement de l’École polytechnique. D’une durée de sept à huit mois, il est un sas extrêmement riche entre la « taupe » et l’École. Il concerne tous les élèves français et ceux des élèves internationaux qui maîtrisent bien le français, soit environ 440 élèves par promotion.
Après une phase préparatoire, puis d’information et de sélection, les élèves rejoignent différentes destinations pour entamer leur formation humaine et, pour certains, compléter leur formation militaire.

Critères pédagogiques

Les choix d’organismes et de postes sont déter­minés en fonc­tion de la diver­sité des postes pro­posés, des objec­tifs péd­a­gogiques et matériels imposés par l’École poly­tech­nique, mis­sions prin­ci­pale­ment axées sur la mise en sit­u­a­tion de respon­s­abil­ités – si pos­si­ble sur le ter­rain –, de man­age­ment et de tra­vail en équipe, mais aus­si l’autonomie, la décou­verte des réal­ités sociales, le développe­ment du con­tact humain, etc.

“ Les offres de stage sont supérieures d’environ 10 % aux besoins ”

Sont ensuite iden­ti­fiés les postes qui seront retenus et donc pro­posés dans un ensem­ble d’effectifs cohérent. Cette sélec­tion est fondée, entre autres, sur les retours d’expériences des années précé­dentes ou des propo­si­tions de nou­veaux stages.

La répar­ti­tion des stages reste sous cette forme : tous les élèves inter­na­tionaux n’ayant pas de statut mil­i­taire sont oblig­és de faire leur stage dans un organ­isme civ­il. Une atten­tion par­ti­c­ulière leur est portée en « binô­mant » dans la mesure du pos­si­ble un élève inter­na­tion­al et un élève français sur le même site.

Aujourd’hui, la pro­por­tion des élèves français rejoignant les armées pour leur stage FHM est des deux tiers env­i­ron d’une pro­mo­tion. Une répar­ti­tion imposée par le min­istère de la Défense, dont la pos­si­bil­ité d’accueillir des X s’amenuise. Afin de don­ner un max­i­mum de choix aux élèves, les offres de stage sont supérieures d’environ 10 % aux besoins.

Éclairer les élèves sur les stages offerts

Trois phas­es par­ticipent à l’information des élèves sur leurs prochains stages.

DES STAGIAIRES HÉBERGÉS ET SUIVIS

Sur le plan matériel, il est demandé à ce que l’organisme d’accueil prenne en charge l’hébergement et, dans la mesure du possible, une partie voire la totalité de l’alimentation pendant les jours œuvrés.
Un effort est demandé aussi aux tuteurs, qui ont un rôle primordial dans la réussite de ce stage avec une attention particulière portée sur l’accueil, les bilans à mi-parcours et en fin de stage.

Tout d’abord, avant leur arrivée sur le « Platâl », un dossier d’accueil est remis à chaque futur incor­poré, avec entre autres un livret expli­quant ce que sont les stages de for­ma­tion humaine, illus­tré de témoignages et de pho­tos d’élèves de la pro­mo­tion précédente.

Ensuite, pen­dant la semaine d’incorporation, ils béné­fi­cient de deux demi-journées d’information, l’une con­sacrée aux armées, Gen­darmerie et DGA, encadrée par un com­man­dant d’unité de l’École, l’autre con­sacrée aux organ­ismes civils et spé­ci­fiques (sapeurs-pom­piers nde Paris, Police, GIGN, Direc­tion du ren­seigne­ment mil­i­taire, Direc­tion de la pro­tec­tion et de la sécu­rité de la Défense, 44e rég­i­ment d’infanterie, etc.) sous forme de stands dis­posés dans le Grand Hall.

Les élèves intéressés par un domaine par­ti­c­uli­er peu­vent y pren­dre un pre­mier contact.

Enfin, pen­dant la for­ma­tion mil­i­taire ini­tiale, au camp de La Cour­tine, les élèves ont des con­tacts avec des représen­tants des écoles d’officiers d’armées et de la DGA. Des listes des stages pro­posés sont affichées dans les compagnies.

Et surtout, ils ont accès à « Mem­o­rix », base de mémoire infor­ma­tique mise à leur dis­po­si­tion : c’est un réca­pit­u­latif de fich­es par organ­isme sur lequel les élèves des pro­mo­tions antérieures font part de leur expéri­ence, de leurs con­seils et de leurs avis sur le stage.

Répondre au mieux aux vœux des élèves

Les élèves français, ayant un statut mil­i­taire dès le pre­mier jour d’entrée à l’École, ont en majorité voca­tion à effectuer un stage au sein des armées, de la Gen­darmerie ou de la DGA. Les élèves inter­na­tionaux sont tenus d’effectuer leur expéri­ence au sien d’un organ­isme civ­il. Sont donc can­di­dats pour un stage civ­il les Français volon­taires et les élèves internationaux.

Tous doivent exprimer leurs souhaits par écrit au moyen d’une let­tre de moti­va­tion. Ils doivent ensuite expli­quer leurs inten­tions devant une com­mis­sion. Les élèves retenus par celle-ci sont alors posi­tion­nés sur un organ­isme civil.

Il faut not­er que, depuis 2010, la for­ma­tion mil­i­taire ini­tiale au camp de La Cour­tine est ouverte aux élèves étrangers. Les élèves étrangers n’y par­tic­i­pant pas passent devant une com­mis­sion « stage FH » au même titre que leurs cama­rades à Palaiseau quelques jours avant leur affectation.

Quelques postes ont été retirés du vivi­er afin de con­serv­er une cer­taine homogénéité dans les stages proposés.

Un logiciel pour optimiser les choix

Pen­dant la for­ma­tion mil­i­taire ini­tiale à La Cour­tine les élèves ont des con­tacts avec des représen­tants des écoles d’officiers d’armées et de la DGA, ain­si que des organ­ismes civils.

Tous les élèves français non volon­taires et non retenus dans le pre­mier cas doivent inscrire leurs choix dans la « Magouilleuse », terme bar­bare inven­té par les élèves pour nom­mer un logi­ciel créé et géré par les anciens et qui a pour objec­tif d’attribuer un stage dans une armée, la Gen­darmerie, la DGA ou la Police à tous les élèves en fonc­tion de leurs choix. Le principe de base étant de faire un min­i­mum de déçus, et non pas un max­i­mum de pre­miers choix.

Ce logi­ciel est revu tous les ans afin de l’améliorer et d’inscrire les con­traintes de postes et d’effectifs don­nées par le Bureau organ­i­sa­tion-études ou le com­man­dant de promotion.

Les élèves ont une petite quin­zaine de jours pour s’informer et inscrire leurs choix dans la « Magouilleuse. »

Une semaine pour se préparer

Les résul­tats de la sélec­tion sont annon­cés par le com­man­dant de com­pag­nie le dernier week-end de la for­ma­tion mil­i­taire ini­tiale, afin que les élèves puis­sent pren­dre con­tact avec les organ­ismes d’accueil et pré­par­er sere­ine­ment leur arrivée et leur stage.

“ Les élèves doivent inscrire leurs choix dans la Magouilleuse ”

Les réac­tions sont dans l’ensemble joyeuses et les sourires se lisent sur pra­tique­ment tous les vis­ages, mais il existe des décep­tions : pre­mier échec pour cer­tains qui jusque-là ne se posaient pas de ques­tion. Pre­mière épreuve à gér­er et à sur­mon­ter seul ou accom­pa­g­né ; là aus­si la for­ma­tion humaine bat son plein : il faut le leur apprendre.

Le Bureau organ­i­sa­tion- études aura aupar­a­vant pré­paré les dossiers por­tant les adress­es et coor­don­nées de l’organisme, du point d’entrée et du tuteur de stage.

Le secré­tari­at aver­tit les écoles d’officiers, les organ­ismes mil­i­taires, la police et envoie à tous les dis­po­si­tions admin­is­tra­tives qui don­nent les grandes lignes des respon­s­abil­ités de chaque partie.

Des ordres de mis­sion sont dis­tribués la veille du départ. Le com­man­dant de pro­mo­tion fait ses dernières recom­man­da­tions en souhai­tant à tous un « bon stage ».

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