Trois fondations pour une campagne

Dossier : ExpressionsMagazine N°634 Avril 2008
Par Marie-Stéphane MARADEIX

La campagne a plusieurs objectifs.

  • La campagne a plusieurs objectifs.

    • Ren­forcer le poten­tiel et la vis­i­bil­ité de la recherche : en dévelop­pant des parte­nar­i­ats dans des domaines où la pluridis­ci­pli­nar­ité fait la dif­férence : optique et nanosciences, sci­ences et tech­nolo­gies de l’in­for­ma­tion et de la com­mu­ni­ca­tion, inter­faces pluridis­ci­plinaires des biotech­nolo­gies, économie et finance ; en par­ti­c­uli­er par la con­struc­tion de 6 000 m2 de nou­veaux lab­o­ra­toires et une poli­tique dynamique de val­ori­sa­tion de la recherche (12 mil­lions d’euros).
    • Dévelop­per la taille et l’at­trac­tiv­ité de la grad­u­ate school (mas­ters et doc­tor­ats), lieu essen­tiel d’échanges et de vis­i­bil­ité à l’in­ter­na­tion­al : en accen­tu­ant l’ef­fort sur 10 mas­ters portés par des enseignants de répu­ta­tion inter­na­tionale ; en atti­rant un nom­bre plus impor­tant de doc­tor­ants sélec­tion­nés par­mi les meilleurs mon­di­aux (6 mil­lions d’euros).
    • Dou­bler le nom­bre d’étudiants étrangers dans les mas­ters, notam­ment européens, tout en main­tenant les critères de sélec­tion les plus

      exigeants

      Accroître l’in­ter­na­tion­al­i­sa­tion de l’É­cole : en atti­rant des enseignants-chercheurs et des étu­di­ants étrangers par l’at­tri­bu­tion de bours­es ; en per­me­t­tant à chaque élève français d’ef­fectuer un séjour suff­isam­ment long à l’é­tranger ; en mul­ti­pli­ant les coopéra­tions avec de grandes insti­tu­tions étrangères (4 mil­lions d’euros).

    • S’ou­vrir sur la cité et la société : d’une part en amenant aux meilleurs stan­dards inter­na­tionaux ses instal­la­tions et ses équipements afin d’ac­cueil­lir les nou­velles struc­tures d’en­seigne­ment et de recherche prévues dans son plan de développe­ment ; d’autre part en con­tribuant à des pro­jets d’é­gal­ité des chances pour favoris­er la diver­sité dans les grandes écoles, en par­ti­c­uli­er en sou­tenant des lycéens issus de zones sen­si­bles et admis dans des class­es pré­para­toires sci­en­tifiques, à l’aide de bours­es et d’un tutorat (3 mil­lions d’euros).

    Campagne, mode d’emploi

    Un fonds de dotation
    L’une des ambi­tions de la cam­pagne est la con­sti­tu­tion d’un fonds de dota­tion qui per­me­t­tra d’armer l’École de moyens pérennes. Ain­si, sur les 25 mil­lions d’euros, 7 mil­lions seront cap­i­tal­isés, voire plus si l’objectif glob­al est dépassé. Ces sommes vien­dront s’ajouter aux 4 mil­lions de dota­tion de la Fon­da­tion. Au sein de l’École même, un comité de pilotage a été insti­tué dont le rôle est de pro­pos­er de nou­veaux pro­jets à la Fon­da­tion, d’assurer le suivi des réal­i­sa­tions et enfin d’être un relais interne d’information.

    Une cam­pagne peut être définie comme ” une opéra­tion intense, menée avec énergie par une organ­i­sa­tion pour recueil­lir une somme d’ar­gent spé­ci­fique afin d’at­tein­dre un objec­tif spé­ci­fique à l’in­térieur d’une péri­ode de temps spé­ci­fique “. En l’oc­cur­rence, la cam­pagne pour l’É­cole poly­tech­nique s’est fixé un objec­tif de 25 mil­lions d’eu­ros en cinq années pour attein­dre les qua­tre grands objec­tifs évo­qués ci-dessus. Une équipe de pro­fes­sion­nels a été mise en place pour coor­don­ner cette action. La gou­ver­nance de la cam­pagne est organ­isée autour d’un comité de cam­pagne, présidé par Claude Bébéar, et rassem­blant une ving­taine d’am­bas­sadeurs, tous anciens élèves et dona­teurs de la cam­pagne (voir pages précé­dentes l’ar­ti­cle ” Les anciens élèves en cam­pagne ”). Cer­tains de ces ambas­sadeurs sont égale­ment les admin­is­tra­teurs de la fon­da­tion française, de la struc­ture bri­tan­nique ou améri­caine. Deux sous-comités ont été créés : un comité des dons, dont l’ob­jec­tif est de pren­dre une déci­sion en cas d’ar­bi­trage sur l’ac­cep­ta­tion d’un don ou son affec­ta­tion, et un comité de ges­tion en charge de la poli­tique d’in­vestisse­ment pour les dons capitalisés. 

    De la phase silencieuse à la phase ouverte

    REPÈRES
    Dans les pays anglo-sax­ons, on s’appuie, par exem­ple, sur les pro­grammes de match­ing gift des grandes entre­pris­es ban­caires. Pour un min­i­mum de 50 dol­lars don­nés par un employé à une asso­ci­a­tion ou à son uni­ver­sité, l’entreprise abonde l’organisation d’une somme équiv­a­lente. Chez Gold­man Sachs, l’abondement peut aller jusqu’à 20 000 dol­lars par per­son­ne et par an.

    L’une des autres car­ac­téris­tiques de la cam­pagne de lev­ée de fonds est son rythme. Ain­si, pen­dant une péri­ode de douze à dix-huit mois, la cam­pagne est dans une phase dite ” silen­cieuse ” ou ” cachée “, une étape déci­sive qui per­met de sécuris­er 40 % de l’ob­jec­tif en dons et engage­ments auprès des pre­miers grands dona­teurs, afin de don­ner toute sa crédi­bil­ité à ce pro­jet et entraîn­er à la suite les autres cama­rades. Nous avons dépassé cet objec­tif grâce à la mobil­i­sa­tion de notre comité de cam­pagne, en France, en Grande-Bre­tagne et aux États-Unis et nous pou­vons désor­mais entr­er dans une phase ” ouverte ” afin de mobilis­er l’ensem­ble de la com­mu­nauté poly­tech­ni­ci­enne autour de cette grande ambi­tion pour les qua­tre prochaines années.

    Des avan­tages fiscaux
    D’après une étude réal­isée en avril 2007 par la Fon­da­tion de France auprès de trois autres pays européens (Roy­aume-Uni, Alle­magne, Espagne), la France, avec la loi du 1er août 2003, pos­sède le meilleur dis­posi­tif fis­cal en matière de dons. La récente loi dite TEPA (loi sur le tra­vail, l’emploi et le pou­voir d’achat) a ajouté un autre éch­e­lon avec une déduc­tion pos­si­ble de 50 000 euros sur l’ISF. La Fon­da­tion est habil­itée à recevoir des dons sous la forme de dons en numéraires ou en titres, de dona­tions, de legs. Quant à ses con­soeurs étrangères, elles per­me­t­tent aux dona­teurs de béné­fici­er des fis­cal­ités au Roy­aume-Uni et aux États-Unis.

    La cam­pagne a été offi­cielle­ment lancée le 10 mars dernier, au siège d’Axa à Paris, avec un résul­tat de 12,3 mil­lions d’eu­ros en dons et engage­ments auprès de 25 anciens élèves et une asso­ci­a­tion de l’É­cole, X‑Projet. Dif­férents out­ils de com­mu­ni­ca­tion, tels un site Web dédié, une newslet­ter, une pla­que­tte, un rap­port annuel, etc., vien­dront com­pléter le dis­posi­tif, sans oubli­er le logo et le slo­gan de cette cam­pagne. Cette mobil­i­sa­tion s’ap­puiera sur dif­férents réseaux tels que les pro­mo­tions, les clubs pro­fes­sion­nels ou de loisirs, les anciens rési­dant dans un même pays, les anciens tra­vail­lant dans une même entre­prise, etc. Par ailleurs, à par­tir de l’au­tomne 2008, l’ap­pel de fonds réal­isé chaque année, depuis vingt ans, par la Fon­da­tion de l’É­cole poly­tech­nique, sera inté­gré dans la dynamique de la cam­pagne. Il en portera les couleurs et les dona­teurs béné­ficieront d’un pro­gramme de recon­nais­sance spé­ci­fique (ex : vis­i­bil­ité de leur nom dans le rap­port annuel de la cam­pagne). Le suc­cès d’une telle cam­pagne s’ap­puie en effet sur l’ensem­ble de ces dona­teurs car au-delà du don, c’est l’ad­hé­sion et la fidél­ité des anciens élèves à ce pro­jet qui seront les garants de sa réussite. 

    Comment contribuer ?

    Selon le mon­tant de l’en­gage­ment pluri­an­nuel, le don peut être affec­té à l’un des qua­tre axes de la cam­pagne, voire, s’il est suff­isant, à un pro­jet pré­cis (ex : bours­es pour des étu­di­ants étrangers, bours­es pour des doc­tor­ants, attrac­tiv­ité des enseignants-chercheurs, nou­veaux lab­o­ra­toires, etc.). L’en­gage­ment peut égale­ment être libre d’af­fec­ta­tion. Le Con­seil d’ad­min­is­tra­tion de la Fon­da­tion décide alors de l’af­fec­ta­tion du don sur propo­si­tion du Comité de pilotage interne de la cam­pagne. En fonc­tion de la caté­gorie de son don, le nom du dona­teur pour­ra être val­orisé, sauf s’il souhaite con­serv­er l’anony­mat. Il sera régulière­ment infor­mé des pro­grès de la cam­pagne et de l’a­vance­ment des pro­jets soutenus (newslet­ter, site Inter­net, invi­ta­tions, etc.).

    Fon­da­tion de l’É­cole polytechnique

    Marie-Stéphane Maradeix

    Tél. : +33 (0)1 69 33 38 83

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