Élargir l’ouverture internationale

Dossier : La Fondation de l'XMagazine N°634 Avril 2008

” La retraite pas­sive, ce n’est pas pour moi “, affiche d’emblée Jean-Bernard Lar­tigue. ” Je me sens très con­cerné par les prob­lèmes d’é­d­u­ca­tion. ” C’est ain­si qu’il a accep­té, ” par plaisir “, la sol­lic­i­ta­tion de Jean-Mar­tin Folz, alors prési­dent de la Fon­da­tion, d’en pren­dre la Délé­ga­tion générale au jour (prévu) de sa retraite. ” La Fon­da­tion de l’É­cole poly­tech­nique, rap­pelle-t-il, est née en 1987, à l’ini­tia­tive de Bernard Esam­bert, dans un con­texte de con­cur­rence alors nationale, mais bien­tôt mon­di­ale, des étab­lisse­ments d’en­seigne­ment supérieur. Une ving­taine d’en­tre­pris­es ont con­tribué à sa constitution. ”

Une évo­lu­tion sig­ni­fica­tive de l’enseignement
Dans le cadre de la réforme ” X 2000 “, engagée à l’ini­tia­tive de Pierre Fau­rre, et aujour­d’hui pleine­ment opéra­tionnelle, ” l’en­seigne­ment a con­nu une évo­lu­tion majeure “. ” Le plus sig­ni­fi­catif a été l’in­té­gra­tion de la qua­trième année dans le cur­sus. Au-delà, un nom­bre crois­sant d’élèves est incité à accéder au doc­tor­at en pour­suiv­ant leurs études par la recherche, à l’É­cole ou en entre­pris­es. ” Le pro­gramme est ain­si devenu con­forme aux normes inter­na­tionales, le diplôme de l’X cor­re­spon­dant à une fin de mas­tère, précé­dant un éventuel doctorat.

Cent élèves étrangers par an

Davan­tage de pro­fesseurs étrangers
Par­al­lèle­ment à l’accueil de cent élèves étrangers, un tiers des élèves français effectue sa qua­trième année d’études dans d’autres pays. Cette ouver­ture reste insuff­isante aux yeux de Jean-Bernard Lar­tigue : on compte peu d’élèves étrangers issus des pays de l’Ouest européen ; de même, peu de pro­fesseurs étrangers vien­nent aujourd’hui enseign­er à l’École polytechnique.

” Les trois objec­tifs fixés il y a vingt ans restent tou­jours très val­ables sur le fond, souligne Jean-Bernard Lar­tigue : accueil­lir des élèves étrangers (ils étaient trente en 1987, ils sont cent par pro­mo­tion aujour­d’hui) ; val­oris­er les travaux de recherche de l’É­cole ; faire évoluer le cur­sus de for­ma­tion pour l’adapter aux besoins des entre­pris­es. ” De nom­breux con­trats ont été signés entre entre­pris­es et lab­o­ra­toires de recherche, ren­forçant le lien entre recherche uni­ver­si­taire et accès aux marchés. En 2008, quinze chaires d’en­seigne­ment sont financées par des entre­pris­es, dans le cadre de con­ven­tions de mécé­nat. ” Quant au cur­sus de for­ma­tion, Jean-Bernard Lar­tigue n’hésite pas à com­par­er les élèves à des ” pro­duits ” qu’il faut adapter aux ” besoins ” des entre­pris­es, tant en France qu’à l’é­tranger, dans un con­texte de con­cur­rence inter­na­tionale crois­sante. ” ” L’ac­tion de l’en­cadrement mil­i­taire est déter­mi­nante pour mieux pré­par­er les élèves à leur vie pro­fes­sion­nelle. Dès la troisième année, les ori­en­ta­tions se font plus pré­cis­es et les pro­jets per­son­nels de car­rière des élèves sont mieux élaborés grâce à un tra­vail d’au­toé­val­u­a­tion ” encadrée ” lancé dès leur arrivée.

LA FONDATION DE l’X
 

7, rue Saint-Dominique, 75007 Paris
tél. : 01 53 85 40 10
 
cour­riel : combeaufondation@fondationX.org
Bénév­oles

Prési­dent : Thier­ry Desmarest

Directeur général : Jean-Bernard Lartigue

Chargés de mis­sion : Gérard Bon­tron, Jacques Buril­lon, Philippe Castil­lon, Paul Combeau, , Georges Douin, Gérard Dréan, Chris­t­ian Mal­di­di­er, Charles-Hen­ri Pin, Philippe Raulin, François Vulliod

Con­seil financier : Olivi­er de Conihout

Un nouveau plan pluriannuel

” Une nou­velle étape a été con­crétisée, rap­pelle Jean-Bernard Lar­tigue, par la sig­na­ture d’un nou­veau plan pluri­an­nuel (2007–2011) par le min­istre des Armées, plan qui fixe de nou­velles ambi­tions à l’É­cole pour se plac­er au niveau des meilleures à l’échelle inter­na­tionale : accueil d’é­tu­di­ants étrangers à divers stades d’en­seigne­ment, recrute­ment d’en­seignants et chercheurs inter­na­tionaux de très haut niveau, etc. ” ” C’est ici que le rôle de la Fon­da­tion prend tout son sens, car si l’É­tat encour­age ces objec­tifs, il n’en­tend pas aug­menter pour autant sa con­tri­bu­tion finan­cière, de l’or­dre de 80 mil­lions d’eu­ros par an. ”

Des structures de mécénat

À l’é­tranger aussi
Deux autres struc­tures de mécé­nat com­plè­tent désor­mais l’ac­tion de la Fon­da­tion à l’é­tranger : ” The Ecole Poly­tech­nique Char­i­ta­ble Trust ” en Grande-Bre­tagne et ” Friends of Ecole Poly­tech­nique ” aux États-Unis

Une Fon­da­tion est un organ­isme de statut privé, recon­nu d’u­til­ité publique, dont les statuts pré­cisent les objec­tifs (cul­turels, édu­cat­ifs, sci­en­tifiques, human­i­taires ou autres…), con­sti­tué par un groupe de fon­da­teurs qui appor­tent une dota­tion ini­tiale. Ain­si, en 1987, vingt entre­pris­es ont apporté 5 mil­lions de francs (env­i­ron 0,75 mil­lion d’eu­ros), somme blo­quée des­tinée à pro­duire des intérêts. ” Il faut donc ensuite, chaque année, trou­ver des aides et ressources com­plé­men­taires, recherche théorique­ment facil­itée par le fait que la France est l’un des pays les plus généreux en matière d’aide fis­cale aux dona­teurs qui veu­lent faire oeu­vre de mécé­nat. ” ” C’est ain­si que des per­son­nes physiques, en majorité d’an­ciens élèves, appor­tent une con­tri­bu­tion annuelle d’en­v­i­ron un mil­lion d’eu­ros (les élèves eux-mêmes vien­nent en aide à leurs cama­rades étrangers en ver­sant cha­cun env­i­ron 600 euros par an). ” ” Les entre­pris­es con­tribuent de divers­es façons, par des sub­ven­tions (600 000 euros), des bours­es ciblées (300 000 euros), ou des con­ven­tions de chaires d’en­seigne­ment (une chaire cor­re­spond à un engage­ment d’en­v­i­ron 300 000 euros par an, pen­dant cinq ans). ”

Proche des élèves

La Fon­da­tion apporte un sou­tien direct aux élèves. Une large part de ses ressources per­met de pro­cur­er des bours­es d’é­tudes aux élèves étrangers ou de financer les intérêts des prêts que les élèves français effec­tu­ant leur qua­trième année à l’é­tranger obti­en­nent grâce à la cau­tion de Crédit X‑Mines. Les bénév­oles assurent aus­si une per­ma­nence heb­do­madaire à Palaiseau pour répon­dre aux ques­tions des élèves. Ils s’in­vestis­sent aus­si dans de nom­breux jurys. Enfin, chaque année, la Fon­da­tion attribue le Prix Pierre Fau­rre à un jeune ancien. Proche des élèves, le délégué général de la Fon­da­tion de l’X ne se prive pas de sug­gér­er des amélio­ra­tions à la direc­tion générale de l’É­cole, en par­ti­c­uli­er dans la pré­pa­ra­tion des élèves à la vie en entre­prise, ” quitte à paraître exigeant, voire agaçant. Mais, j’ai aimé l’É­cole, qui m’a beau­coup apporté. Je lui dois bien quelque chose. ”

Poster un commentaire