Transmettre le goût de la science

Dossier : ExpressionsMagazine N°640 Décembre 2008
Par Pauline SERRAZ

La nuit des chercheurs

La nuit des chercheurs

Appren­dre la sci­ence en s’a­mu­sant, savoir à quoi ser­vent les maths, tout con­naître du mur antibruit, assis­ter à une per­for­mance artis­ti­co-sci­en­tifique, etc. ” La nuit des chercheurs “, événe­ment européen, s’est déroulée le 26 sep­tem­bre dernier. Les chercheurs étaient là pour faire com­pren­dre leurs recherch­es aux grands comme aux petits. Ils étaient accom­pa­g­nés des élèves de l’As­so­ci­a­tion La Main à la Pâte — appren­dre la sci­ence en s’a­mu­sant — ain­si que d’autres acteurs du plateau de Saclay — ELI (Extreme Light Infra­struc­ture), C‑Nano ou le Syn­chro­tron Soleil. Des expo­si­tions retraçant la physique d’hi­er à aujour­d’hui et des por­traits de chercheurs de l’É­cole côtoy­aient les stands dans le grand hall. Com­pren­dre la sci­ence passe aus­si par le jeu, c’est notam­ment l’e­sprit de La Main à la Pâte. Des expéri­ences ludiques, acces­si­bles et instruc­tives étaient pro­posées pour toute la famille. Les enfants pou­vaient ain­si s’im­pro­vis­er chercheurs. Une pièce de théâtre sci­en­tifique et bur­lesque inti­t­ulée Jack l’élec­tron par­tic­i­pait aus­si de cet esprit.

Mais La nuit des chercheurs, c’é­tait aus­si plein d’autres sur­pris­es, une per­for­mance ” Waves ” Art et Sci­ences, un mur d’im­ages, des expo­si­tions, un tir lidar.


La sci­ence au ser­vice de l’émotion

La nuit des chercheurs

La musique pilote en direct la pro­duc­tion d’on­des sur trois lames d’eau de 3 mètres de long. Ces ondes sont pro­jetées par un sys­tème optique, qui les ampli­fie, sur des grands écrans. Vous êtes ain­si plongés à l’in­térieur des vagues ; vous vous déplacez dans un envi­ron­nement flu­ide où des ondes et des lumières se déploient au même rythme dans l’e­space devenu une mémoire du temps. Jean-Marc Chomaz, chercheur au Lad­HyX en col­lab­o­ra­tion avec Antoine Gar­cia, son alter ego, Lau­rent Karst, graphiste, et François-Eudes Chan­frault, com­pos­i­teur, sont à l’o­rig­ine de cette créa­tion — exclu­sive pour La nuit des chercheurs : une per­for­mance artis­tique et sci­en­tifique, où la sci­ence se fait matière au ser­vice de l’émotion.
Après la ” tor­nade apprivoisée ” de la précé­dente Nuit des chercheurs (une col­lab­o­ra­tion de Tonio, Jean-Marc et Lau­rent) et la per­for­mance Infrae­space — anneaux de fumée générés par 12 per­cus­sions — présen­tée à la Nuit blanche 2005 et dans divers fes­ti­vals, le Trio a réitéré sa col­lab­o­ra­tion le 26 sep­tem­bre dernier.

La science en fête

Après le suc­cès de la Fête de la Sci­ence l’an­née passée, l’É­cole réitère sa par­tic­i­pa­tion mais elle mutu­alise cette fois-ci l’événe­ment avec d’autres acteurs du plateau de Saclay. En 2007, un pub­lic nom­breux, notam­ment com­posé des familles de la pro­mo­tion 2006 qui était présen­tée au dra­peau le même jour, était invité à décou­vrir les couliss­es de la recherche à l’É­cole. Les chercheurs leur avaient ouvert les portes des lab­o­ra­toires afin de partager avec eux leurs décou­vertes, leurs pro­jets en cours et tout ce qui fait le quo­ti­di­en d’un chercheur en France.

L’édi­tion 2008 est coor­don­née pour le plateau de Saclay par Île de sci­ence. La Fête de la Sci­ence s’est déroulée les 22 et 23 novem­bre dans le gym­nase de Supélec, avec la par­tic­i­pa­tion du CEA, du Syn­chro­tron, de l’u­ni­ver­sité Paris-Sud, de Supélec, du Bus des sciences.

Par ailleurs, les lab­o­ra­toires de l’É­cole ont ouvert leurs portes le 18 octo­bre, à l’is­sue de la céré­monie de Présen­ta­tion au dra­peau de la pro­mo­tion 2007.


La Main à la Pâte

La Main à la Pâte

La méthode de l’As­so­ci­a­tion : La Main à la Pâte laisse les élèves se con­fron­ter à un prob­lème et trou­ver la solu­tion par eux-mêmes. Guiller­mo, X 2007, explique que ” C’est un enseigne­ment par l’ex­péri­men­ta­tion et le défi. Nous devons sus­citer l’in­térêt de l’en­fant pour l’amen­er à se pos­er des ques­tions, à for­muler des hypothès­es, et les tester jusqu’à établir sa con­clu­sion. Par exem­ple : pourquoi les châteaux d’eau sont-ils en hau­teur ? Le brico­lage et la réal­i­sa­tion de la solu­tion mar­quent les esprits.
C’est une vraie démarche sci­en­tifique, qui est aus­si le moyen de pro­pos­er autre chose à l’élève en dif­fi­culté, en échec sco­laire, à celui qui s’adapte mal au sys­tème sco­laire, en le lais­sant essay­er sans le juger. Il trou­ve enfin un intérêt à l’é­cole !

Une ville européenne des sciences


Fête de la Science.

Dans le cadre de la prési­dence française à l’U­nion européenne, le min­istère de l’En­seigne­ment et de la Recherche a pris l’ini­tia­tive de met­tre la sci­ence à l’hon­neur en organ­isant une ville européenne des sci­ences au Grand Palais, en intro­duc­tion à la Fête de la Science.

Du 14 au 16 novem­bre, plusieurs pro­jets européens ont été exposés au sein d’une ville fic­tive dans laque­lle ils s’in­sèrent comme une part de la vie de cette cité. Les pro­jets ont été sélec­tion­nés au préal­able par le Min­istère. L’É­cole poly­tech­nique y a tenu sa place grâce à plusieurs pro­jets d’envergure.

Le pro­jet européen Extreme Light Infra­struc­ture (ELI), porté par Gérard Mourou, directeur du Lab­o­ra­toire d’op­tique appliquée (LOA) — et récem­ment élu à l’A­cadémie russe — a retracé l’his­toire du laser et son avenir à tra­vers dif­férentes pièces d’un ” apparte­ment “. Le sec­ond pro­jet s’ar­tic­ule autour des nan­otech­nolo­gies appliquées aux grands sys­tèmes, en coopéra­tion avec la Fon­da­tion de coopéra­tion sci­en­tifique (FCS). Un ” garage ” abri­tait un sys­tème auto­mo­bile : une borne instal­lée près d’une voiture per­me­t­tait au pub­lic de plonger au cœur du sys­tème du moteur.

Expli­quer les résultats
Denis Grebenkov, chercheur au Lab­o­ra­toire de physique de la matière con­den­sée, estime ” qu’il est indis­pens­able pour les chercheurs de ne pas se lim­iter aux cen­tres de recherche mais d’ex­pli­quer les résul­tats de leurs recherch­es au grand pub­lic, d’é­ten­dre les savoirs. Nous devons ain­si expli­quer pourquoi la recherche est impor­tante et demande des finance­ments, à quoi elle sert et quels en sont les appli­ca­tions. La nuit des chercheurs est pour cela une excel­lente occa­sion et je suis ravi que l’É­cole poly­tech­nique organ­ise de telles man­i­fes­ta­tions sur le cam­pus !

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