« Partager l’expérience entre générations »

Dossier : X-Recherche : tout chercheur trouveMagazine N°681 Janvier 2013
Par Grégory SAVIDAND (D2007)

Com­ment peut-on être chercheur ?
« Par goût de pou­voir appli­quer concrè­te­ment ses idées, répond Gré­go­ry Savi­dand, le tout jeune pré­sident du groupe X‑Recherche. La thèse est une expé­rience inéga­lable qui apporte du recul et per­met ensuite de savoir don­ner du sens aux résul­tats que l’on obtient.

« Bien sûr, ce n’est pas la meilleure voie pour gagner sa vie. Je me suis per­son­nel­le­ment orien­té vers des fonc­tions de mana­ge­ment de pro­jet plus que de cher­cheur. Ce qui ne m’empêche nul­le­ment de conti­nuer à publier ou dépo­ser des brevets. »

Actifs et passifs

Coti­sa­tion obligatoire
Contrai­re­ment à d’autres groupes X qui cherchent à atti­rer des adhé­rents en fixant la coti­sa­tion à un niveau sym­bo­lique, ou même en ne per­ce­vant pas de coti­sa­tion du tout, le groupe X‑Recherche estime que la pos­si­bi­li­té de son déve­lop­pe­ment est liée inti­me­ment à la dis­po­ni­bi­li­té d’un budget.
Même si le groupe a col­la­bo­ré avec des entre­prises et des autres groupes et effec­tué des mon­tages finan­ciers, la coti­sa­tion est obli­ga­toire depuis 2012. Elle est fixée à vingt euros par an. Elle per­met, entre autres, de dédom­ma­ger les confé­ren­ciers enga­geant des frais ou d’offrir le dépla­ce­ment aux invi­tés de marque.

« Le groupe X‑Recherche est majo­ri­tai­re­ment com­po­sé de poly­tech­ni­ciens (65 %), mais il accueille aus­si des membres asso­ciés issus d’autres écoles et uni­ver­si­tés. D’ailleurs, explique son pré­sident, lui-même ori­gi­naire de l’École cen­trale, le hasard fait que les trois membres actuels du Bureau ne sont pas polytechniciens.

« Le Bureau, c’est l’âme du Groupe. C’est lui qui se charge, à par­tir d’une idée pro­po­sée par l’un quel­conque des membres, de la faire mûrir pas à pas jusqu’à l’organisation pra­tique d’une confé­rence de haute tenue.

Dans notre jar­gon interne, nous dis­tin­guons ain­si les membres « actifs », qui s’investissent dans l’organisation maté­rielle selon leurs pro­cé­dures propres et les membres « pas­sifs » qui adhèrent par inté­rêt pour les docu­ments géné­rés et les confé­rences proposées.

Dès lors qu’un membre actif ou pas­sif émet une idée et la déve­loppe dans le cadre pro­po­sé par les membres actifs, il devient chef de projet. »

Jeunes et vieux

Mais l’essentiel est de par­ta­ger les connais­sances. Le groupe se pro­pose ain­si de cou­vrir un large spectre, allant des « jeunes » cher­cheurs aux cher­cheurs plus expérimentés.

« Les jeunes pra­tiquent tou­jours des expé­ri­men­ta­tions concrètes, ils sont proches du ter­rain expé­ri­men­tal. Les plus anciens apportent l’expérience, au sens de la connais­sance acquise, de la mémoire et de l’évolution. »

Qu’en est-il dans les faits ?

« Les adhé­rents se répar­tissent approxi­ma­ti­ve­ment à 75 % dans l’intervalle de pro­mo­tions 1998 à 2009, à 5 % dans l’intervalle 1986 à 1996, à 20% dans les pro­mo­tions 1950 à 1982.

Par­mi la plus jeune géné­ra­tion, il est inté­res­sant de voir que 55% sont poly­tech­ni­ciens, 25 % sont doc­teurs, 7 % issus de mas­ters de l’École et 15 % exté­rieurs aux diplômes de l’École. La géné­ra­tion inter­mé­diaire, âgée d’environ trente-cinq à cin­quante ans, semble satu­rée par son acti­vi­té professionnelle. »

Grégory SAVIDAND (D2007)

X‑Recherche

Pré­sident : Gré­go­ry Savi­dand (D 2007)

Secré­taire : Blaise Fleu­ry (D 2013)

Tré­so­rier et res­pon­sable blog : Marc Ste­fa­non (D 2012)

Res­pon­sable com­mu­ni­ca­tion : Gaëlle Lehoucq (D 2010)

Tél. : 06 14 56 90 48
Site : x‑recherche.polytechnique.org/

Gré­go­ry Savi­dand, 32 ans, est ancien élève de l’École cen­trale (pro­mo­tion 2004). Il est doc­teur de l’École poly­tech­nique (2007), après une thèse au labo­ra­toire de phy­sique de la matière condensée.

Il exerce actuel­le­ment les fonc­tions de chef de pro­jet à l’Institut de recherche et déve­lop­pe­ment sur l’énergie pho­to­vol­taïque chez EDF (R&D), à Chatou.

Marié, 2 enfants, il est adepte de boxe thaïlandaise.

L’ouverture aux élèves
« Les élèves ont accès, comme tout le monde, gra­tui­te­ment aux confé­rences d’X‑Recherche lorsqu’elles se déroulent à l’École, pré­cise Gré­go­ry Savi­dand. Nous en avons accueilli une bonne tren­taine lorsque nous avons su les infor­mer pen­dant la Semaine du déve­lop­pe­ment durable en 2011. Les séances démarrent vers 18h30 et les expo­sés sont limi­tés à une heure trente au total. Les dis­cus­sions se pour­suivent ensuite jusque vers 21 heures et plus.
« Nous avons éga­le­ment débat­tu avec les élèves lors d’une pré­sen­ta­tion du groupe autour d’une col­la­tion sym­pa­thique en novembre dernier. »

Quatre rendez-vous par an

Chaque membre du groupe a le droit de pro­po­ser une confé­rence sur le sujet de son choix, à condi­tion que les membres « actifs » s’accordent sur le projet.

De nom­breux échanges, en par­ti­cu­lier sur la « mail liste » des membres actifs, per­mettent de conver­ger pro­gres­si­ve­ment sur un chef de pro­jet, un cahier des charges, un bud­get, la réser­va­tion des moyens néces­saires, la com­mu­ni­ca­tion ou la créa­tion de supports.

Après l’événement, il faut encore rédi­ger le compte ren­du, le vali­der, le mettre en ligne, voire orga­ni­ser son édition.

« En pra­tique, indique Gré­go­ry Savi­dand, nous par­ve­nons à mettre sur pied quatre confé­rences impor­tantes par an (com­plé­tées par trois ou quatre réunions du groupe au Bar de la Contre­scarpe à Paris ou au 5, rue Des­cartes à l’AX).

« Nous sou­hai­tons invi­ter dans la mesure du pos­sible, sur un thème don­né, des cher­cheurs de pro­fils com­plé­men­taires et qui n’ont pas l’occasion de se ren­con­trer dans leurs uni­vers professionnels.

« À titre d’exemple, nous avons ain­si orga­ni­sé des ren­contres par­ti­cu­liè­re­ment remar­quées sur l’Innovation (col­loque Auto-orien­ta­tion, pen­ser l’innovation, les leviers de l’innovation, inno­va­tion, conscience et créa­tion de valeurs glo­bales), sur l’économétrie des res­sources (en asso­cia­tion avec X‑Développement durable), sur la valo­ri­sa­tion de la for­ma­tion par la recherche, en col­la­bo­ra­tion avec X’Doc (Asso­cia­tion des doc­to­rants de l’X), ou encore sur les nano­tech­no­lo­gies (en col­la­bo­ra­tion avec X‑Biotech) ou bien sur la conver­sion de l’énergie solaire pen­dant la Semaine du déve­lop­pe­ment durable. »

X‑Recherche a d’ailleurs incu­bé une com­mu­nau­té « Auto-orien­ta­tion » qui vient d’organiser un col­loque à Marseille.

Pro­pos recueillis par Jean-Marc Cha­ba­nas (58)

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