Start-Up

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°634 Avril 2008Par : Hervé Lebret (84)Rédacteur : Vittorio Mischi École polytechnique fédérale de Lausanne

Ce livre est disponible en français et en anglais, unique­ment sur lebret.wordpress.com et Ama­zon

J’ai une vue priv­ilégiée du sujet abor­dé par Hervé Lebret dans son livre Start-Up, en ma qual­ité d’enseignant en finance entre­pre­neuri­ale au col­lège de man­age­ment de la tech­nolo­gie à l’École poly­tech­nique fédérale de Lau­sanne (un cours inti­t­ulé informelle­ment « com­ment réalis­er vos rêves avec l’argent des autres »).

Ce tra­vail est une con­tri­bu­tion excep­tion­nelle pour les raisons suivantes :

Couverture du livre Start-up1) Il est une descrip­tion très claire, doc­u­men­tée des raisons pour lesquelles cer­taines choses réus­sis­sent aux États-Unis et moins en Europe. Il s’agit peut-être du pre­mier ouvrage (du moins à ma con­nais­sance) qui réu­nisse autant de faits et, chose plus rare encore, une telle quan­tité de chiffres qui mon­trent l’impact économique et financier des start-ups (les proces­sus, les entre­pris­es, les suc­cès). Ils n’ont jamais reçu une telle atten­tion « chirurgicale ».

2) Il pro­cure des analy­ses très appro­fondies des fac­teurs fon­da­men­taux qui expliquent les dif­férences entre les deux côtés de l’Atlantique, très dif­fi­ciles à trou­ver ailleurs. L’ajout d’une per­spec­tive his­torique sur la manière dont le monde des start-ups s’est bâti ren­force l’analyse. Ce livre est incontournable !

Le para­doxe que nous livre l’Europe est au cen­tre de ce livre. Hervé Lebret pro­pose quelques pistes pour chang­er l’état des choses d’une manière intel­li­gente et sub­tile. Pourquoi les entre­pre­neurs aux États-Unis sont-ils dix ans plus jeunes, plus « mul­ti­cul­turels », plus dis­posés à quit­ter le sys­tème édu­catif que leurs con­génères européens ? Quels sont les chiffres qui mon­trent l’excellence de ces cap­i­taux-risqueurs qui ont con­duit la plu­part des suc­cès issus des uni­ver­sités et des « garages » vers une dom­i­na­tion glob­ale de leur domaine respec­tif ? Pourquoi l’université de Stan­ford a‑t-elle dévelop­pé des règles spé­ci­fiques au trans­fert de tech­nolo­gies ? Tous ces élé­ments de grand intérêt devraient nour­rir la réflex­ion et la recherche de solu­tions pour ceux qui cherchent à mieux com­pren­dre les dynamiques de la Sil­i­con Val­ley et les raisons qui con­tin­u­ent de couler le « Titan­ic » tech­nologique européen avec, pour n’en citer que trois, des exem­ples tels que boo.com, Quaero et Italia.it.

Hervé Lebret four­nit aux prati­ciens des élé­ments théoriques pour s’attaquer au prob­lème d’un meilleur sou­tien (et par­fois aus­si d’identification et d’amorçage) aux poten­tiels grands entre­pre­neurs en Europe ; il s’agit d’un appel aux armes pour ceux qui ont le sujet à cœur.

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