Socotec

Le tiers à qui vous pouvez faire confiance

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°762 Février 2021
Par Hervé MONTJOTIN

Ren­dre un avis d’expert indépen­dant et faire preuve d’éthique dans toute mis­sion d’évaluation et d’analyse des risques tout au long d’un pro­jet de con­struc­tion, d’exploitation ou de décom­mis­sion­nement, voilà ce que fait Socotec. Ren­con­tre avec son CEO, Hervé Montjotin.

Quel est le cœur de métier de Socotec ?

Avec plus de 250 agré­ments et autori­sa­tions externes, Socotec est un tiers de con­fi­ance indépen­dant, garan­tis­sant la con­for­mité et agis­sant pour le compte de ses clients dans le domaine du test­ing, de l’inspection et de la cer­ti­fi­ca­tion dans la con­struc­tion, les infra­struc­tures et l’industrie. Nous avons un véri­ta­ble savoir-faire, celui du man­age­ment des risques dans le monde de la con­struc­tion et des infra­struc­tures. Et, c’est en nous appuyant sur notre indépen­dance et notre exper­tise tech­nique, que nous sommes capa­bles d’apporter un regard de con­seil unique dans ces domaines. Créé en 1953, Socotec est aus­si l’entreprise qui a inven­té le méti­er du con­trôle tech­nique qui vise à prévenir les aléas tech­niques sus­cep­ti­bles de se pro­duire dans les pro­jets de con­struc­tion et pou­vant entraîn­er des sinistres.

Aujourd’hui, avec la col­lab­o­ra­tion active de 9 000 per­son­nes, nous réal­isons un chiffre d’affaires de l’ordre de 900 mil­lions d’euros. 55 % de nos activ­ités sont en France tan­dis que le reste se répar­tit dans les 23 pays où nous sommes présents notam­ment la Grande Bre­tagne, où nous avons plus de 1 800 col­lab­o­ra­teurs (150 ME), les États-Unis (100 MUSD) où nous souhaitons dou­bler de taille en deux ans, l’Allemagne (100 ME) et l’Italie.

Vous vous développez notamment via des acquisitions…

Il y a 4 ans, Socotec réal­i­sait un chiffre d’affaires de l’ordre de 500 mil­lions d’euros. Nous avons donc pra­tique­ment dou­blé de taille. Cette évo­lu­tion est d’une part liée à de la crois­sance organique et d’autre part, a des acqui­si­tions : nous avons fait 24 acqui­si­tions en 4 ans !

Nous avons pour ambi­tion de devenir leader mon­di­al dans la con­struc­tion et les infra­struc­tures sur l’activité du TIC (Test­ing, Inspec­tion et Certification).

D’ailleurs, pour attein­dre nos objec­tifs, nous avons fait en novem­bre dernier l’acquisition de Cemen­tys, une société française spé­cial­isée dans le mon­i­tor­ing des infra­struc­tures, d’une cen­taine de col­lab­o­ra­teurs et qui réalise 20 mil­lions d’euros de chiffre d’affaires.

Justement, quels sont les enjeux relatifs au monitoring des infrastructures ? Comment avez-vous vu évoluer ce secteur ?

Le mon­i­tor­ing d’infrastructure con­siste à sur­veiller et à suiv­re le com­porte­ment des infra­struc­tures et des ouvrages tout au long du cycle de vie d’un pro­jet, de la phase de con­cep­tion à la phase d’exploitation et de main­te­nance. Pour cela, nous util­isons des cap­teurs dotés de tech­nolo­gies qui ont fait leur preuve ou des cap­teurs qui font appel à des tech­nolo­gies inno­vantes telle que la fibre optique.

Aujourd’hui, il est pri­mor­dial de voir com­ment un ouvrage d’art se com­porte et surtout sur les grands pro­jets, comme celui du Grand Paris par exem­ple. Avoir une vis­i­bil­ité sur l’environnement du bâti lors d’un perce­ment de tun­nel lié au métro est essen­tiel ! Et, c’est une prob­lé­ma­tique aux­quels tous les pays dévelop­pés sont con­fron­tés : les grands pro­jets d’infrastructures s’opèrent générale­ment dans des envi­ron­nements très dens­es. Mon­i­tor­er c’est suiv­re l’état de san­té des struc­tures. Il s’agit d’un méti­er rel­a­tive­ment ancien, que les nou­velles tech­nolo­gies et la puis­sance de l’analyse des don­nées ont révolutionné.

Dans ce cadre, quelles sont les technologies qui vous intéressent ?

De nom­breuses tech­nolo­gies nous intéressent ! Tout d’abord, la fibre optique, qui est un sujet sur lequel nous tra­vail­lons énor­mé­ment depuis quelques années.

Par ailleurs, nous atta­chons égale­ment une atten­tion par­ti­c­ulière à toutes les tech­nolo­gies liées à la dig­i­tal­i­sa­tion de nos métiers. Par exem­ple, le BIM est aujourd’hui au cœur de la fil­ière construction.

Enfin, tout ce qui est en lien avec l’analyse des don­nées et la ges­tion des data, est impor­tant pour Socotec. Cela fait 70 ans que nous recueil­lons des don­nées. Être capa­ble d’en extraire des infor­ma­tions utiles et béné­fiques pour les ouvrages est notre prin­ci­pale préoccupation.


Entretien avec Éric Mattmann (95)

Au sein de Socotec, quels sont vos responsabilités et votre périmètre d’action ?

Je suis l’un des deux directeurs des opéra­tions de la Busi­ness Unit Con­struc­tion & Immo­bili­er. Mon périmètre d’action s’étend à l’ensemble des agences Con­struc­tion et Immo­bili­er de France métropolitaine.

En France, plus d’une cen­taine de sites exer­cent les métiers du con­trôle tech­nique des con­struc­tions. Mon poste se définit par la respon­s­abil­ité opéra­tionnelle d’une part, et la mise en œuvre en interne du pro­jet de trans­for­ma­tion de la BU d’autre part. Il s’agit d’un méti­er pas­sion­nant : je suis en effet à la con­ver­gence de tous les pro­jets qui sont menés par mes col­lègues des fonc­tions support.

Depuis le début de la crise, quels sont les enjeux de la construction et de l’immobilier ?

Les fil­ières de la con­struc­tion et de l’immobilier ont été dure­ment et durable­ment impactées par la crise san­i­taire, un impact qui rapi­de­ment est devenu économique.

Ce qui par­tait d’un niveau d’activités his­torique­ment plutôt élevé, était en con­trac­tion légère sur 2019, avec une trans­for­ma­tion gradu­elle vers des tech­nolo­gies et des pro­jets de dig­i­tal­i­sa­tion ain­si que le développe­ment de nou­velles fil­ières de con­struc­tions biosour­cées et respectueuses de l’environnement.

Avec la crise et les plans de relance, nous allons tou­jours vers cette direc­tion, mais nous y allons désor­mais à plus grande vitesse. Socotec mène déjà bon train, et la crise nous a oblig­és à aller encore plus vite, ce qui à mon avis est favorable.

Dans le domaine des bureaux de con­trôle, nous avions his­torique­ment une posi­tion de lead­er­ship sur le méti­er tra­di­tion­nel de la fil­ière du con­trôle tech­nique. Cette crise n’a fait que la renforcer !

“Dans le domaine des bureaux de contrôle, nous avions historiquement une position de leadership sur le métier traditionnel de la filière du contrôle technique. Cette crise n’a fait que la renforcer !”

Quelle est la place de la technologie dans ce secteur ?

Elle est omniprésente ! Dans la par­tie con­trôle des con­struc­tions et assis­tance pat­ri­moine, nous con­trôlons les risques tech­niques et tech­nologiques des objets bâtis ou à bâtir. Et, les muta­tions tech­nologiques notam­ment sur les don­nées, sont pour Socotec rel­a­tive­ment trans­par­entes puisque nous avons adap­té très tôt nos façons de traiter les dossiers.

Socotec est de plus en plus con­scient de la valeur des don­nées qu’elle a accu­mulées depuis sa créa­tion et les tech­nolo­gies qui nous intéressent, sont celles qui vont nous per­me­t­tre d’en tir­er un max­i­mum de bénéfices.

Qu’est-ce que cette filière peut offrir à des ingénieurs notamment des X ?

Des respon­s­abil­ités très larges à un âge assez jeune ! Sur le plan tech­nique ou man­agér­i­al, il est très facile d’évoluer dans notre filière.


Entretien avec Gauthier Magnaval (2014)

Au sein de Cementys, filiale de Socotec, quelles sont vos responsabilités et votre périmètre d’action ?

Cemen­tys, société spé­cial­isée dans la sur­veil­lance et l’instrumentation des infra­struc­tures, a rejoint Socotec très récem­ment. Notre méti­er con­siste à pos­er des cap­teurs sur dif­férentes struc­tures afin d’obtenir des infor­ma­tions qui vont car­ac­téris­er leur état de san­té. Nous faisons donc de la sur­veil­lance de la san­té des ouvrages. Nous inter­venons à plusieurs niveaux : la pose des cap­teurs, leur con­cep­tion mais aus­si le traite­ment des don­nées. L’idée est de trans­former les don­nées du cap­teur en une don­née util­is­able par un ingénieur pour car­ac­téris­er l’état de san­té. Nous inter­venons prin­ci­pale­ment sur de grands chantiers. Au sein de Cemen­tys, je suis ingénieur recherche et j’interviens sur le traite­ment des don­nées des cap­teurs. Par exem­ple, je tra­vaille sur le développe­ment et la mise en place de code de traite­ment qui vont nous per­me­t­tre de trans­former les don­nées brutes en des don­nées inter­préta­bles par les ingénieurs génie civil.

“Allonger la durée de vie d’un bâtiment, signifie construire moins. Par définition, moins de constructions veut dire moins d’émissions de CO2 dans la nature.”

Aujourd’hui, quels sont les enjeux du monitoring des infrastructures ?

Tout d’abord, nous avons un enjeu de sécu­rité. Le mon­i­tor­ing des infra­struc­tures est jus­ti­fié la plu­part du temps par des acci­dents. Nous enten­dons sou­vent par­ler de l’effondrement de cer­tains ouvrages, comme le pont de Moran­di à Gênes en 2018. Notre tra­vail con­siste à con­trôler les risques, mieux con­naître les ouvrages et ain­si pou­voir inter­venir avant qu’il y ait une défail­lance. Ensuite, nous avons aus­si un enjeu écologique assez important.

En effet, c’est en sur­veil­lant sa san­té que nous vivons plus longtemps ! Et, c’est exacte­ment la même chose pour les ouvrages. Allonger la durée de vie d’un bâti­ment, sig­ni­fie con­stru­ire moins. Par déf­i­ni­tion, moins de con­struc­tions veut dire moins d’émissions de CO2 dans la nature.

Quelle est la place de la technologie dans ce secteur ? Quelles sont celles qui vous intéressent actuellement ?

Au niveau de Cemen­tys, nous tra­vail­lons avec dif­férentes tech­nolo­gies de cap­teurs. Nous faisons de la con­cep­tion de cap­teurs et util­isons des tech­nolo­gies comme des sta­tions théodo­lites qui vont per­me­t­tre de faire des relevés topographiques. Nous util­isons aus­si la fibre optique, des incli­nomètres et des cap­teurs à cordes vibrantes. D’ailleurs, ce sont des tech­nolo­gies sur lesquelles nous avons un retour d’expérience important.

Qu’est-ce que cette filière peut offrir à des ingénieurs notamment des X ?

Le domaine de la sur­veil­lance des struc­tures est un domaine qui est en évo­lu­tion con­stante. Nous util­isons beau­coup de nou­velles tech­nolo­gies, qui elles aus­si évolu­ent rapi­de­ment. C’est donc un domaine par­ti­c­ulière­ment intéres­sant pour un ingénieur.

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