Sciences, techniques et renseignement

Dossier : La DéfenseMagazine N°529 Novembre 1997Par Marcel SÉMÉRIA (56)

Qu’il s’agisse de ren­seigne­ment mil­i­taire, économique, poli­tique, indus­triel ou financier, de con­tre-espi­onnage ou de lutte con­tre le ter­ror­isme, la lit­téra­ture et les médias nous ont famil­iarisés avec le ren­seigne­ment d’o­rig­ine humaine (cf. encadré), notam­ment l’in­ter­ven­tion d’a­gents. En réal­ité, le recours à des moyens tech­niques pour l’ac­qui­si­tion mais plus encore pour la trans­mis­sion et l’ex­ploita­tion des infor­ma­tions a pris et pren­dra dans tous ces domaines une impor­tance con­sid­érable et crois­sante. Par­al­lèle­ment, il est tout aus­si néces­saire pour un organ­isme de ren­seigne­ment de faire appel à de nom­breux experts, sci­en­tifiques ou ingénieurs, mais aus­si de tra­vailler en coopéra­tion avec des lab­o­ra­toires et cen­tres d’é­tudes ou d’es­sais et de faire par­ticiper à ses tâch­es des ingénieurs ou des universitaires.

Les outils techniques du renseignement

En matière d’outils, de véri­ta­bles sys­tèmes de ren­seigne­ment sont néces­saires, met­tant en œuvre des vecteurs aériens ou spa­ti­aux, des senseurs d’im­agerie ou de recueil de sig­naux radioélec­triques, des moyens de trans­mis­sions, des cen­tres d’ex­ploita­tion et des capac­ités humaines très impor­tantes en nom­bre et qualité.

Ceci con­cerne tout d’abord des senseurs, en par­ti­c­uli­er des senseurs d’im­agerie et de ren­seigne­ment élec­tron­ique, mais aus­si les aides au ren­seigne­ment humain et peut-être des moyens plus par­ti­c­ulière­ment adap­tés à la sur­veil­lance de la prolifération.

Le développe­ment con­sid­érable de l’im­agerie se com­prend mieux si l’on com­pare l’im­agerie médi­cale (radi­olo­gie, IRM, échogra­phie ou tomo­gra­phie à émis­sion) et l’im­agerie de ren­seigne­ment (optique, éventuelle­ment mul­ti­spec­trale, infrarouge, radar). De même qu’il est hors de ques­tion pour un patient d’in­ter­préter une radi­ogra­phie, il est illu­soire de croire qu’une image aéri­enne ou spa­tiale soit directe­ment com­préhen­si­ble à une haute autorité civile ou mil­i­taire. Dans les deux cas, l’in­ter­pré­ta­tion de l’im­age et sa syn­thèse avec l’ensem­ble des autres élé­ments néces­si­tent des ressources humaines con­sid­érables asso­ciant expéri­ence du domaine con­sid­éré et de l’image.

Au-delà du développe­ment des vecteurs (avions, satel­lites, drones) et senseurs asso­ciés, une atten­tion par­ti­c­ulière doit donc être apportée aux inter­faces homme-machine, aux moyens de for­ma­tion et d’en­traîne­ment et demain aux tech­niques d’ingénierie simul­tanée qui per­me­t­tront le dia­logue autour d’un même jeu d’im­ages du pho­to-inter­prète, de l’an­a­lyste de la zone con­sid­érée et du spé­cial­iste du type de site en cause (génie chim­ique ou génie nucléaire par exemple).

Les résul­tats sont à l’aune des efforts con­sen­tis et cou­vrent un large champ d’ap­pli­ca­tions ; par exem­ple, se fon­dant sur des clichés recueil­lis par satel­lite, les USA pub­lient des esti­ma­tions de la pro­duc­tion d’opi­um de la Bir­manie au pour cent près.

On retrou­ve des sché­mas ana­logues avec le ren­seigne­ment élec­tron­ique qui cherche à tir­er le meilleur par­ti de toute émis­sion radioélec­trique pour fournir des infor­ma­tions sur les moyens déployés, l’ac­tiv­ité et éventuelle­ment les inten­tions : au min­i­mum, localis­er et iden­ti­fi­er l’émet­teur et si pos­si­ble accéder aux infor­ma­tions trans­mis­es. Ceci néces­site d’en­tretenir des bases de don­nées sur les sig­na­tures radio et radar, de dis­pos­er de lin­guistes spé­cial­isés (230 langues par­lées par plus d’un mil­lion de per­son­nes) et de pou­voir décrypter les com­mu­ni­ca­tions chiffrées, domaine boulever­sé depuis vingt ans par l’ir­rup­tion de la recherche uni­ver­si­taire et des besoins com­mer­ci­aux, ban­caires ou industriels.

En même temps, les moyens d’é­coute devront s’adapter à la dif­fu­sion des tech­niques numériques et à la banal­i­sa­tion des trans­mis­sions relayées par satel­lites. Les besoins en per­son­nels spé­cial­isés et donc en for­ma­tion, entraîne­ment et aide infor­ma­tisée à ces per­son­nels pèseront encore plus lourds que pour l’im­agerie, puisqu’ils con­cerneront à la fois des lin­guistes, des ana­lystes du sig­nal et des cryptologues.

Le ren­seigne­ment humain lui-même néces­site un recours à des aides tech­niques. En effet, il reste plus que jamais indis­pens­able pour don­ner un éclairage sur les inten­tions, inter­préter l’in­for­ma­tion ouverte, com­pléter, pré­cis­er et con­firmer le ren­seigne­ment d’o­rig­ine technique.

Exem­ple bien con­nu, le déploiement des troupes iraki­ennes face au Koweït, bien observé par les ser­vices améri­cains, avait été inter­prété comme une ges­tic­u­la­tion par les autorités poli­tiques. De même, la détec­tion de troupes ou de pop­u­la­tions en milieu foresti­er par des moyens spa­ti­aux ou aériens ou l’i­den­ti­fi­ca­tion détail­lée de matériels seront longtemps encore peu effi­caces. L’ob­ser­va­tion plus ou moins directe, le recueil de matériels ou d’échan­til­lons, l’in­ter­view de réfugiés et les con­tacts de haut niveau res­teront irrem­plaçables. Il faut donc en par­ti­c­uli­er aider au max­i­mum les équipes de recherche humaines en leur four­nissant des moyens d’ob­ser­va­tion à longue dis­tance et surtout des moyens de trans­mis­sions (don­nées et images).

La sur­veil­lance des activ­ités de pro­liféra­tion fait appel à l’ensem­ble des sources évo­quées plus haut et à un cer­tain nom­bre de moyens plus spé­ci­fiques. Par exem­ple, une large palette de moyens tech­niques (sis­mique, acous­tique, détec­tion des par­tic­ules radioac­tives, des impul­sions lumineuses ou élec­tro­mag­né­tiques) est mise en oeu­vre ou envis­agée pour décel­er d’éventuels essais nucléaires. À ce pro­pos, l’on peut soulign­er l’in­térêt de rechercher la détec­tion d’ac­tiv­ités plus amont à un moment où les actions diplo­ma­tiques ou autres pour­raient être plus effi­caces. Plus large­ment, il reste sûre­ment beau­coup à faire pour coor­don­ner les divers­es actions de recherche, de sur­veil­lance des trafics de matériels, matéri­aux et tech­nolo­gies sen­si­bles et de ren­seigne­ment financier.

L’ensem­ble des infor­ma­tions recueil­lies, ren­seigne­ment image ou élec­tron­ique, ren­seigne­ment humain, infor­ma­tions ouvertes, lit­téra­ture, médias, échanges avec l’é­tranger, con­tri­bu­tion des autres ser­vices, donne lieu à exploita­tion à plusieurs niveaux, une exploita­tion pri­maire près des cap­teurs, une exploita­tion rapi­de pour établir un suivi de sit­u­a­tion et une exploita­tion à temps faisant la syn­thèse d’ensem­ble qui con­stitue le cœur du ren­seigne­ment. Cette exploita­tion fait appel à un grand nom­bre d’an­a­lystes met­tant en œuvre des moyens de com­mu­ni­ca­tion et de traite­ment de don­nées, préal­able­ment organisées.

Systèmes de transmission Spartacus, Syracuse et Rita
Sys­tèmes de trans­mis­sion Spar­ta­cus, Syra­cuse et Rita © SIRPA/ECPA


Les com­mu­ni­ca­tions utilis­eront de plus en plus les formes nou­velles de cour­ri­er ou de mes­sagerie élec­tron­ique, d’échanges de don­nées infor­ma­tisées, de visio­con­férence, en emprun­tant éventuelle­ment les voies de trans­mis­sions des forces déployées ou très sou­vent des moyens “civils”, en par­ti­c­uli­er des trans­mis­sions par satellites.

Plus encore que les com­mu­ni­ca­tions, le traite­ment des don­nées qui joue un rôle cen­tral dans tous les domaines, mil­i­taires, économiques, poli­tiques fait appel à des out­ils matériels et logi­ciels, intéres­sant les appli­ca­tions civiles comme de défense :
— ingénierie simul­tanée, dont nous avons déjà men­tion­né l’in­térêt à pro­pos de l’imagerie ;
— sys­tèmes d’in­for­ma­tion géo­graphique (SIG), qui intéressent aus­si bien les études d’ur­ban­isme, l’im­plan­ta­tion des relais de radiotélé­phone et le mar­ket­ing, que la présen­ta­tion à de hautes autorités ou les besoins des forces et des sys­tèmes d’armes ;
— ingénierie lin­guis­tique (tra­duc­tion assistée, accès en lan­gage naturel à des bases d’in­for­ma­tion, index­a­tion automa­tique de doc­u­ments, généra­tion automa­tique de texte, recon­nais­sance vocale).

C’est ain­si que la banque d’af­faires bri­tan­nique BZW et la Defense Eval­u­a­tion and Research Agency bri­tan­nique (DERA) vien­nent de créer une co-entre­prise dont les travaux porteront sur la ges­tion des risques dans le domaine financier. L’en­jeu est stratégique pour les étab­lisse­ments financiers qui espèrent mieux gér­er leurs risques (40 000 trans­ac­tions par jour pour BZW) grâce aux out­ils et aux spé­cial­istes du tra­vail en sim­u­la­tion de la DERA et pour celle-ci qui pour­ra élargir ses con­nais­sances en matière de marchés financiers et de leur prise en compte dans l’analyse des risques mondiaux.

Si les out­ils de manip­u­la­tions et de traite­ments mis en oeu­vre pour le ren­seigne­ment sont, aux préoc­cu­pa­tions de sécu­rité près, iden­tiques à ceux util­isés dans l’in­dus­trie, les ser­vices com­mer­ci­aux ou financiers, par con­tre les don­nées intro­duisent des con­traintes spécifiques :
— la mise en œuvre d’échanges infor­ma­tisés (fichiers, plans, images, etc.) de ren­seigne­ment exige, en liai­son avec nos alliés, des choix opéra­tionnels et tech­niques pour définir la nature et le for­mat nor­mal­isé des don­nées sus­cep­ti­bles d’être échangées et les con­di­tions d’accès ;
— l’ar­chi­tec­ture du sys­tème d’ex­ploita­tion glob­al, hommes et machines, devra pren­dre en compte le fait que des con­nais­sances essen­tielles ne pour­ront être mis­es sous une forme organ­isée et rési­dant dans le savoir-faire et l’ex­péri­ence des ana­lystes et que seules les plus “élé­men­taires” de ces con­nais­sances seront facile­ment automa­ti­s­ables (sys­tèmes experts, réseaux de neurones…).

Un peu de vocabulaire
Le ren­seigne­ment peut con­cern­er les domaines mil­i­taire, économique, poli­tique, indus­triel ou financier, de con­tre-espi­onnage ou de lutte con­tre le ter­ror­isme. Ici, l’on s’in­téressera essen­tielle­ment au ren­seigne­ment mil­i­taire. Il peut aus­si se classer :
 
* par les sources :
— ren­seigne­ment ouvert, provenant de déc­la­ra­tions et doc­u­ments offi­ciels, de la lit­téra­ture, des médias, de la con­sul­ta­tion de bases d’in­for­ma­tions, de serveurs ou de forums électroniques,
— ren­seigne­ment d’o­rig­ine humaine reposant sur les infor­ma­tions recueil­lies par des cor­re­spon­dants civils ou mil­i­taires offi­ciels, par des agents…
— ren­seigne­ment d’o­rig­ine tech­nique, provenant d’in­for­ma­tions recueil­lies par des moyens tech­niques ; il s’ag­it prin­ci­pale­ment de :
 ren­seigne­ment d’o­rig­ine image, provenant de pho­togra­phies ou d’im­ages infrarouge ou radar, pris­es du sol, d’avions, de drones ou de satellites…
 ren­seigne­ment d’o­rig­ine élec­tro­mag­né­tique, exploitant toute émis­sion élec­tro­mag­né­tique, radio ou radar ;
 
* par la nature des infor­ma­tions fournies :
— ren­seigne­ment de sit­u­a­tion con­sis­tant en un suivi réguli­er des évo­lu­tions d’une crise, résul­tant d’une exploita­tion rapi­de des informations,
— ren­seigne­ment de doc­u­men­ta­tion con­sis­tant en une syn­thèse des infor­ma­tions recueil­lies ; il con­stitue le coeur du ren­seigne­ment et se classe en :
 ren­seigne­ment politi­co-mil­i­taire qui con­cerne la con­nais­sance des pays, organ­i­sa­tion et sit­u­a­tion poli­tique et mil­i­taire, intentions…
 ren­seigne­ment tech­nique qui con­cerne la con­nais­sance des capac­ités tech­niques des pays et des sys­tèmes poten­tielle­ment adverses.

Le renseignement et les hommes de science et technique

Comme indiqué plus haut, tout organ­isme de ren­seigne­ment est amené à faire appel à de nom­breux experts, sci­en­tifiques ou ingénieurs, mais aus­si à tra­vailler en coopéra­tion avec des lab­o­ra­toires et cen­tres d’é­tudes ou d’es­sais et à faire par­ticiper à ses tâch­es, des ingénieurs ou des universitaires.

Le recours à des exper­tis­es sci­en­tifiques ou tech­niques est indis­pens­able pour appréci­er la crédi­bil­ité d’une infor­ma­tion de nature tech­nique, son intérêt pour la com­mu­nauté nationale, pour déter­min­er quelles infor­ma­tions com­plé­men­taires sont à rechercher.

Elle peut pren­dre la forme d’un sim­ple avis sur une infor­ma­tion, une pho­to, un objet ou un échan­til­lon, demandée à un spé­cial­iste. Cela implique de dis­pos­er d’un bon réseau de rela­tions qui pour­ront servir d’ex­perts ou établir les con­tacts néces­saires avec le spé­cial­iste recherché.

Mais bien sou­vent, il sera néces­saire au spé­cial­iste d’en­gager un exa­m­en plus détail­lé, étude théorique de fais­abil­ité, recherche bib­li­ographique, analyse chim­ique ou métal­lurgique, radi­ogra­phie ou échogra­phie…). À ce niveau, l’ac­cord des autorités de l’ex­pert, voire le dégage­ment d’un finance­ment peut se révéler indispensable.

Enfin, il peut être souhaitable pour établir la syn­thèse de l’é­tat de l’art d’un domaine de recourir à un expert qui s’ap­puiera sur l’é­val­u­a­tion de pub­li­ca­tions, la par­tic­i­pa­tion à des con­férences spé­cial­isées ou les échanges au sein de forums électroniques.

Le stade suiv­ant amène à tra­vailler en coopéra­tion avec des lab­o­ra­toires et cen­tres d’é­tudes ou d’es­sais dans le cadre d’un pro­gramme pluri­an­nuel d’é­tudes ou de pro­jets indi­vid­u­al­isés. Cette coopéra­tion, à la marge entre sou­tien au ren­seigne­ment et recherche appliquée, implique des déci­sions, des bud­gets, une organ­i­sa­tion de pilotage des nom­breux participants.

La forme la plus courante est la resti­tu­tion, recon­sti­tu­tion d’un sys­tème d’arme à par­tir des ren­seigne­ments épars, aboutis­sant à des plans, des maque­ttes, des mod­èles infor­ma­tiques ; ceux-ci per­me­t­tent de juger de la cohérence des ren­seigne­ments, d’ori­en­ter la recherche d’élé­ments nou­veaux. Ils per­me­t­tent aus­si d’é­val­uer les per­for­mances, de rechercher des tac­tiques ou de déter­min­er des contre-mesures.

Dans cer­tains cas, des mesures sur réel ou sur maque­tte sont néces­saires pour éval­uer la fais­abil­ité de for­mules nou­velles. Cela a pu être le cas pour la capac­ité de résis­tance à la per­fo­ra­tion de blindages, qui pou­vait être déter­mi­nante dans l’af­fron­te­ment Est-Ouest ou plus encore pour la détec­tion des sous-marins par des méth­odes non-acous­tiques où il con­ve­nait d’éviter toute sur­prise stratégique même improbable…

La récupéra­tion de matériels étrangers per­met l’analyse détail­lée de leurs com­posants, des essais au réel, une éval­u­a­tion glob­ale. Même des matériels anciens présen­tent un intérêt, soit parce qu’ils sont large­ment répan­dus, soit parce qu’ils sont représen­tat­ifs d’une con­cep­tion dif­férente des nôtres.

Enfin, il est haute­ment souhaitable d’or­gan­is­er la par­tic­i­pa­tion à des tâch­es de ren­seigne­ment, des ingénieurs ou des uni­ver­si­taires. Celle-ci con­cerne pri­or­i­taire­ment le développe­ment des out­ils ou l’ex­ploita­tion des images ou des sig­naux et le ren­seigne­ment tech­nique. Dans cette optique, la créa­tion de la Direc­tion du ren­seigne­ment mil­i­taire (DRM) en 1992 s’est accom­pa­g­née sys­té­ma­tique­ment de l’af­fec­ta­tion de per­son­nels civils et mil­i­taires de la DGA.

En matière de développe­ment de sys­tèmes de ren­seigne­ment, comme d’al­go­rithmes d’ex­ploita­tion des images et des sig­naux, dans des domaines haute­ment sen­si­bles, avec de fortes inter­ac­tions entre le sys­tème, les opéra­teurs, les exploitants et les clients fin­aux (hautes autorités ou états-majors), il appa­raît fon­da­men­tal de faciliter les échanges entre les exploitants et les développeurs, en dis­posant en inter­face des équipes mixtes, ingénieurs et opéra­tionnels, chargées de définir les besoins, de suiv­re les développe­ments et de veiller au retour d’expérience.

La con­nais­sance des sys­tèmes poten­tielle­ment advers­es (et en 1997, tout sys­tème quelle que soit son orig­ine peut être, un jour, opposé à nos forces) doit impéra­tive­ment être maîtrisée pour choisir des parades “accordées” étroite­ment à la men­ace, donc plus effi­caces et moins “onéreuses”, mais aus­si pour éviter des ori­en­ta­tions malen­con­treuses : c’est ain­si que les pre­miers travaux sur les tor­pilles légères ont fail­li être con­duits dans l’hy­pothèse de sous-marins dont la coque résis­tante serait extérieure, alors que la marine sovié­tique dévelop­pait des sous-marins dotés d’une coque extérieure séparée de la coque épaisse de plusieurs mètres.

C’est l’ob­jet du ren­seigne­ment tech­nique qui cou­vre la veille sci­en­tifique et tech­nique sur les pro­grès de la recherche, la prospec­tive des sys­tèmes futurs, la con­nais­sance des sys­tèmes de défense en ser­vice et la préven­tion des sur­pris­es stratégiques, notam­ment en matière de pro­liféra­tion des armes de destruc­tion mas­sive. Dans ce domaine, qu’il s’agisse d’é­tudes sur dossiers, d’étab­lisse­ment des nom­breux con­tacts néces­saires ou de par­tic­i­pa­tion sur le ter­rain au recueil de matériels, il appa­raît très béné­fique de con­fi­er ces travaux à des équipes com­por­tant des ingénieurs ou des scientifiques.

*

Ce tour d’hori­zon suc­cinct des rap­ports entre les mon­des du ren­seigne­ment et des sci­ences et tech­niques souligne l’im­por­tance de l’ap­port aux activ­ités de ren­seigne­ment, non seule­ment des moyens tech­niques, mais aus­si des ingénieurs et des scientifiques.

On y entrevoit égale­ment la con­tri­bu­tion essen­tielle que le ren­seigne­ment peut apporter à des activ­ités de nature indus­trielle comme l’ac­tiv­ité d’arme­ment (pré­pa­ra­tion des déci­sions de toute nature, recherche de solu­tions techniques).

Il fait appa­raître aus­si la com­plex­ité des échanges entre les divers acteurs du ren­seigne­ment sous ses divers­es formes, mil­i­taire, tech­nique, poli­tique, économique, financier… ______________________________________________________ (Pho­togra­phie) Sys­tèmes de trans­mis­sions Spar­ta­cus, Syra­cuse et Rita.

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Yan­gana Jean Clotairerépondre
4 janvier 2018 à 9 h 30 min

Aucun
Très bon cours.

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