SCHUMANN : 3e SYMPHONIE, REQUIEM POUR MIGNON ET AUTRES PIÈCES CHORALES

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°668 Octobre 2011Par : l'orchestre de la Staatskapelle de Dresde, Direction Daniel HardingRédacteur : Marc Darmon (83)

Orchestre de la Staatskapelle de DresdeTrès beau con­cert filmé dans la mag­nifique Frauenkirche de Dres­de, recon­stru­ite à l’identique après la guerre. Les très belles images (et même incroy­ables en Blu-Ray) ren­dent par­faite­ment hom­mage à la beauté des déco­ra­tions intérieures de l’église. Très beau cadre pour un tel film. Au pro­gramme, des œuvres rares de Schu­mann, autour de la célèbre Troisième Sym­phonie, dite Rhé­nane.

La vie créa­trice de Robert Schu­mann a été trop courte. Pas spé­ciale­ment prodi­ge, il com­pose ce qui est con­sid­éré comme la meilleure part de son oeu­vre entre 1835 et l’année 1840, l’année de ses trente ans et égale­ment, et surtout, l’année où il peut enfin con­v­ol­er avec Clara, dev­enue majeure : prin­ci­pale­ment des pièces pour piano et des lieder. Som­brant pro­gres­sive­ment dans la déprime et la folie (il se jette dans le Rhin en 1854), Schu­mann meurt en 1856. Les spé­cial­istes ont l’habitude de tenir pour peu impor­tantes les oeu­vres sym­phoniques et chorales du com­pos­i­teur, con­sid­érant que Schu­mann était un pianiste-né, mais un piètre orches­tra­teur. Ce DVD sera l’occasion pour cha­cun de juger par lui-même, dans ces oeu­vres com­posées entre 1841 et 1853.

Le con­cert débute par l’ouverture de Gen­ove­va, l’unique opéra de Schu­mann. Puis un mag­nifique Requiem pour Mignon, Mignon étant une héroïne de Goethe, un auteur qui a énor­mé­ment inspiré Schu­mann (qui a écrit des Scènes de Faust, insuff­isam­ment connues).

Vien­nent ensuite deux vraies raretés, les deux pièces orchestrées tirées des Bunte Blät­ter. Ce recueil pour piano a été pub­lié en 1852, mais ces deux pièces ont été com­posées tout d’abord en 1841 sous forme de frag­ments dans une ver­sion sym­phonique. Le matériel orches­tral joué ici est tiré pour la pre­mière pièce (le Scher­zo en sol mineur) des frag­ments lais­sés par Schu­mann, et la sec­onde pièce est une tran­scrip­tion récente de la pièce pour piano orig­i­nale. Inter­prétées ain­si par Daniel Hard­ing et l’orchestre dres­dois, on se con­va­inc qu’effectivement ces pièces étaient bien faites pour l’orchestre plutôt que pour le piano.

Le morceau de choix de ce con­cert et du DVD est la Troisième Sym­phonie, Rhé­nane, la dernière qu’il ait com­posée, en 1850, une des pièces les plus jouées du com­pos­i­teur. D’une struc­ture inhab­ituelle en cinq mou­ve­ments avec deux mou­ve­ments lents, elle dure un peu plus d’une demi-heure.

L’orchestre de la Staatskapelle de Dres­de, que Schu­mann dirigea en son temps, fait par­tie avec l’orchestre du Gewand­haus de Leipzig des tout pre­miers orchestres d’Europe. Les pas­sages à Paris de ces orchestres « est-alle­mands » sont guet­tés par les ama­teurs. Daniel Hard­ing, révélé au fes­ti­val d’Aix-en-Provence, chef réguli­er de cet orchestre, est un des chefs d’orchestre les plus appré­ciés du moment, et ce con­cert est bien au niveau musi­cal de ses dis­ques récents les plus réputés, Mahler notamment.

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