Gestion active de l'énergie chez Schneider Electric

SCHNEIDER ELECTRIC : l’optimisation énergétique des bâtiments, des quartiers et des villes

Dossier : Dossier FFEMagazine N°725 Mai 2017
Par Olivier COTTET

Vers quoi évolue le bâtiment du futur ?

Il y a encore peu de temps, les bâti­ments étaient conçus pour un usage unique, une des­ti­na­tion unique. Leur qua­li­té tenait dans leur valeur construc­tive, faite de normes, de régle­men­ta­tions, de pro­ces­sus et de savoir-faire des pro­fes­sion­nels archi­tecte, d’ingénieurs, de bâtis­seurs et fabricants. 

Depuis quelques années main­te­nant, la notion de bâti­ment durable a trans­for­mé cette vision très sta­tique de la qua­li­té du bâti­ment en intro­dui­sant des notions d’évolutivité, d’efficience des usages et d’intégration dans la cité. 

Reprenons ces trois termes : d’abord l’évolutivité ?

Pen­dant toute sa durée de vie, le bâti­ment sera confron­té à des chan­ge­ments de des­ti­na­tion, d’utilisateurs, de topo­lo­gies, de sys­tèmes tech­niques, etc. 

Tout ceci nous amène à repen­ser la manière dont est pilo­té le bâti­ment et quit­ter la ges­tion des usages de l’énergie (le chauf­fage, l’éclairage, la ven­ti­la­tion, le réseau élec­trique…) pour déve­lop­per sa ges­tion par les usages d’activités.

Comment tenir compte de cette évolutivité permanente ?

La ges­tion éner­gé­tique des usages du bâti­ments doit coïn­ci­der avec une opti­mi­sa­tion des espaces d’activité et de vie. Elle doit être non un but, mais un moyen. En revanche, ce chan­ge­ment et ces nou­velles appli­ca­tions changent le jeu des acteurs de concep­tion et de construction. 

Nous sommes dans une rup­ture orga­ni­sa­tion­nelle forte ou les offres et les res­pon­sa­bi­li­tés doivent évo­luer rapidement. 

Vous parliez aussi de l’efficience ?

Oui, le bâti­ment doit four­nir les ser­vices les plus adap­tés à ses usa­gers et aux acti­vi­tés qu’il héberge. Il est fini le temps où le direc­teur tech­nique déci­dait de la tem­pé­ra­ture des locaux en fonc­tion de ses propres objectifs. 

Le bâti­ment doit être confor­table pour obte­nir une satis­fac­tion et une pro­duc­ti­vi­té maxi­male des usa­gers. On parle main­te­nant de pou­voir atti­rer et conser­ver les talents, de bien-être et de gain de temps. 

On arrive main­te­nant à une situa­tion appa­rem­ment para­doxale : « plus un bâti­ment est confor­table, plus on éco­no­mise de l’énergie ».

Ce qui implique pour vous…

Les construc­teurs de sys­tèmes de pilo­tage que nous sommes doivent créer des solu­tions très flexibles d’usage et simples d’emploi.

Quant aux sys­tèmes d’information, ils doivent s’adapter à chaque caté­go­rie d’acteurs, occu­pants, usa­gers, chef d’établissement, faci­li­ty mana­gers, pro­prié­taire, direc­tions immobilières… 

Et quel est le rôle de ce bâtiment dans la « smart city » ?

La flexi­bi­li­té d’usage du bâti­ment peut être mise à contri­bu­tion pour opti­mi­ser l’impact car­bone sur la ville ou son quar­tier et contri­buer à l’équilibre local. 

On rentre ain­si dans ce que nous appe­lons le sché­ma en pou­pées russes de l’énergie (l’équipement, la pièce, le bâti­ment, le quar­tier, la ville, la région…) ou chaque pou­pée peut assu­rer sa propre opti­mi­sa­tion et contri­buer à l’optimisation de la pou­pée suivante. 

À quel stade de développement êtes-vous ?

Nous réa­li­sons deux bâti­ments exem­plaires sur Gre­noble, le pro­jet Gree­nO­val­ley, dont les objec­tifs sont extrê­me­ment ambi­tieux (label LEED en construc­tion, uti­li­sa­tion de la maquette numé­rique en exploi­ta­tion, auto­con­som­ma­tion et auto­pro­duc­tion au même niveau…). 

Ce seront des bâtiments très flexibles…

Nous les appe­lons « smart grid rea­dy ». Ceux-ci devraient ren­trer pro­chai­ne­ment dans un démons­tra­teur en vraie gran­deur d’optimisation car­bone à l’échelle du quar­tier en col­la­bo­ra­tion avec d’autres bâti­ments voi­sins (d’enseignement, résidentiel). 

À l’échelle du dis­trict, les sys­tèmes d’optimisation sortent main­te­nant du stade de la recherche et des pro­jets col­la­bo­ra­tifs pour entrer en phase d’expérimentation.

Ils seront ain­si prêts et à dis­po­si­tion des ter­ri­toires et des res­pon­sables de cam­pus pri­vés dès que la régle­men­ta­tion au-delà de l’autoconsommation, auto­ri­se­ra d’avoir loca­le­ment l’énergie et la flexi­bi­li­té en partage.

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