L’ère de la montre connectée

Dossier : Dossier FFEMagazine N°712 Février 2016
Par Claude BIVER

Vous vous lancez dans la montre connectée aux côtes de Google et Intel. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La mon­tre con­nec­tée fera par­tie de l’avenir de l’industrie hor­logère suisse, même si cela ne parait pas encore évi­dent aujourd’hui et que nous ayons encore assez de scep­ti­cisme à ce sujet.

Chez TAG Heuer par con­tre, nous sommes per­suadés du poten­tiel que la mon­tre con­nec­tée peut nous apporter. Nous pen­sons que la mon­tre con­nec­tée peut non seule­ment nous amen­er une nou­velle clien­tèle, mais souhaitons égale­ment à tra­vers elle pro­téger, défendre nos parts de marchés.

Etant don­né ce qui précède il deve­nait évi­dent à nos yeux que TAG Heuer devait se lancer dans ce nou­veau méti­er qu’est la mon­tre connectée.

Un nou­veau méti­er, ou plutôt une nou­velle tech­nolo­gie qu’il nous était impos­si­ble de trou­ver en Suisse. Car si la Suisse excelle dans l’Art Hor­loger et beau­coup d’autres domaines (tels que la micro-mécanique, l’industrie des machines, la finance, la phar­ma et la biotech­nolo­gie), elle ne pos­sède aucune com­pé­tence sim­i­laire à ce que l’on trou­ve à Sil­i­con Valley.

Afin d’être à la hau­teur des presta­tions et de la qual­ité de la Apple watch et afin de gag­n­er du temps, nous nous sommes donc tournés vers les deux lead­ers que sont d’une part au niveau des micro­processeurs Intel, et d’autre part Google au niveau du software.

Ce parte­nar­i­at nous a bien évidem­ment per­mis de rat­trap­er notre retard, d’égaler, voir d’être meilleurs que toutes les mon­tres con­nec­tées exis­tantes et d’être la pre­mière mar­que Suisse à présen­ter une mon­tre con­nec­tée capa­ble de con­cur­rencer durable­ment les meilleurs mon­tres con­nec­tées du marché !

Dans ce contexte, comment évoluent l’innovation et la R&D au sein de TAG Heuer ?

Nous avions con­venus dès le début de notre parte­nar­i­at que le but serait de trans­fér­er de la tech­nolo­gie et du savoir faire en Suisse une fois que la pre­mière série de mon­tres auraient été fab­riquées, assem­blées et mon­tées par Intel. Nous pen­sons que d’ici fin mai nous aurons trans­féré suff­isam­ment de savoir faire pour pou­voir assem­bler les micro­processeurs en Suisse.

D’autre part nous avons engagé une équipe d’ingénieurs et pro­gram­meurs qui vont pou­voir faire des sug­ges­tions et recom­man­da­tions à nos deux parte­nar­i­ats. Car nous souhaitons rester “maître d’œuvre” de la mon­tre con­nec­tée même si toute la tech­nolo­gie ne peut être entière­ment dévelop­pée et fab­riquée par nous.

Et qu’en est-il de votre positionnement de marque référence dans le monde du sport de haut niveau ?

EN BREF

En 1860, Édouard Heuer, fabricant suisse de montres de sport et de chronographes de précision créa TAG Heuer.
Marque du Groupe LVMH, TAG Heuer est un acteur majeur de l’horlogerie suisse présente dans le monde entier à travers 170 boutiques et plus de 5 000 détaillants.

Le prix moyen d’une mon­tre de TAG Heuer est aux alen­tours de 2 700 Euros, mais l’entrée de gamme est aux alen­tours de 1 000 Euros. Cela mon­tre claire­ment, et con­traire­ment à d’autres mar­ques du Groupe dont le prix d’entrée est de 3 000 Euros ou même 6 000 Euros, que TAG Heuer pou­vait être con­cur­rencé dans son entrée de prix par des mon­tres con­nec­tées (dont le prix varie entre 300 Euros et 1 500 Euros).

Rai­son de plus pour TAG Heuer d’entrer dans la mon­tre con­nec­tée et de présen­ter comme nous venons de faire la Car­rera Con­nect­ed au prix de 1 400 Euros.

Poster un commentaire