Rencontre avec Nikita Novyydarskov (2010)

Dossier : ExpressionsMagazine N°690 Décembre 2013
Par Nikita NOVYYDARSKOV (10)

Lycéen à Saint-Pétersbourg où vous effectuez un parcours sans faute, vous décidez de quitter la Russie et d’intégrer l’X.

Niki­ta Novyy­darskov. – Tout à fait. Et pour­tant, l’École poly­tech­nique n’était pas encore très recon­nue en Russie à cette époque.

Pour une meilleure com­préhen­sion du monde
« Mon objec­tif est que chaque élève inter­na­tion­al devi­enne l’ambassadeur de son école d’origine et de l’École poly­tech­nique en même temps. Ce n’est pas tou­jours facile, mais ma moti­va­tion pre­mière réside dans le fait que je suis pas­sion­né par l’idée de con­tribuer, via ces échanges, à une meilleure com­préhen­sion du monde. »

En réal­ité, c’est l’intervention d’un physi­cien tra­vail­lant pour l’X, en vis­ite dans mon lycée, qui m’a con­quis et a motivé mon choix de venir étudi­er à l’École. Pour les études d’abord, puisque je suis très intéressé par les math­é­ma­tiques et la physique, mais aus­si en rai­son de la pos­si­bil­ité de suiv­re le même cur­sus que les élèves français, sans dif­féren­ci­a­tion, et avec les mêmes droits et les mêmes oppor­tu­nités de tra­vail dans les entreprises.

Je suis très sen­si­ble à la notion d’intégration. Enfin, l’éventualité d’une bourse de la Fon­da­tion de l’École poly­tech­nique était un élé­ment déter­mi­nant, puisque, sans elle, je ne pou­vais pas par­tir. Finale­ment, venir en France était pour moi une façon de me tester, et de par­tir à la décou­verte du monde.

Vous percevez la découverte du monde comme un élément essentiel et évocateur d’une véritable richesse, notamment dans le milieu professionnel.

Je pense qu’il est pri­mor­dial de partager des visions, des manières et des méth­odes au niveau inter­na­tion­al. Vous savez, la sci­ence est cos­mopo­lite : elle n’appartient à aucune nationalité.

La sci­ence est cos­mopo­lite : elle n’appartient à aucune nationalité

Mais si l’on veut pro­duire de la valeur ajoutée, il faut impéra­tive­ment dévelop­per nos échanges. Par­tir étudi­er en France est aus­si le meilleur moyen de com­pren­dre la façon dont les Français vivent la sci­ence, de retir­er ce que je peux appren­dre d’eux et, récipro­que­ment, leur faire prof­iter de mes expériences.

Vous évoquez la notion d’intégration. Comment l’avez-vous vécue à l’X ?

Quand on arrive dans un nou­veau pays, il est indis­pens­able de s’intégrer : il y a la bar­rière de la langue, bien sûr, mais il faut aus­si con­naître cer­taines règles. À l’X, il y a beau­coup de tra­di­tions à apprivois­er. Si c’est par­fois com­pliqué, c’est une réelle sat­is­fac­tion d’être con­sid­éré comme un élève à part entière de l’École.

C’est un hon­neur de porter le GU et je suis ravi de chanter La Mar­seil­laise et de par­ticiper aux céré­monies mil­i­taires. L’intégration est, selon moi, essen­tielle car elle per­met le partage et fait pro­gress­er les échanges.

Bénéficiaire d’une bourse de la Fondation de l’X, vous dites que vous n’auriez jamais pu venir étudier à l’École polytechnique sans cette aide. Seriez-vous prêt à contribuer à l’action de la Fondation pour aider l’un de vos jeunes camarades ?

Bien sûr. Il est essen­tiel de don­ner aux généra­tions futures et je suis prêt à financer des pro­jets de la Cam­pagne favorisant l’échange entre étu­di­ants inter­na­tionaux et français. Parce que j’en fais l’expérience aujourd’hui, je sais que ces con­tri­bu­tions peu­vent aider un élève de façon déter­mi­nante. Je suis infin­i­ment recon­nais­sant à la Fon­da­tion de m’avoir aidé ain­si, et c’est avec plaisir que je con­tribuerai à mon tour.

Pro­pos recueil­lis par
Astrid L’Ange

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