Fondation Norbert Ségaed

Gautier Dreyfus (10), lauréat 2017 du prix Norbert Ségard

Dossier : ExpressionsMagazine N°726 Juin/Juillet 2017
Par Gautier DREYFUS (X10)

Il a tou­jours été attiré par le monde mar­itime et après quelques mois passé sur une plate-forme pétrolière où il se rend compte des défis de l’opérationnalité indus­trielle dans des con­di­tions dif­fi­ciles, Gau­ti­er DREYFUS lance le développe­ment d’un robot rav­i­tailleur sous-marin et crée sa société FORSSEA. 

Gautier Dreyfus, d’où vous est venue l’idée de vous lancer dans les technologies sous-marines ?

Cer­taine­ment pas de mon par­cours ini­tial, des plus clas­siques : Ginette, puis l’X. En fait, j’ai tou­jours été attiré par le monde mar­itime, et c’est naturelle­ment que j’ai fait mon stage mil­i­taire sur un avi­so de la Marine basé à Brest, le Com­man­dant L’Herminier ; et plus encore mon bref pre­mier emploi (juste quelques mois) dans l’industrie pétrolière à la sor­tie de l’X chez Peren­co, où j’ai été basé sur une plate­forme off­shore dans le golfe de Guinée. 

J’y ai pris con­science des défis de l’opérationnalité indus­trielle dans des con­di­tions dif­fi­ciles, et des con­traintes que cela induit. 

La ren­con­tre avec mon asso­cié a été le déclencheur final, qui m’a décidé à démis­sion­ner de mon emploi pour me lancer dans l’aventure de ce développement. 

Vous avez donc « trouvé refuge » à l’X ?

Oui, nous avons trou­vé notre place au sein de l’accélérateur d’entreprises X‑Up en 2016. Ça a été l’occasion de lier des col­lab­o­ra­tions avec cer­tains labos de l’X, comme, par exem­ple, le lab­o­ra­toire de mécanique avec un groupe d’élèves qui tra­vaille sur les inter­ac­tions fluides-structures. 

Mais nos col­lab­o­ra­tions vont aus­si vers des lab­o­ra­toires plus spé­cial­isés dans notre domaine, comme ceux de l’Institut supérieur de l’électronique et du numérique, ou de l’ENSTA Bre­tagne à Brest. 

Dites-nous deux mots de votre projet.

Il s’agit d’un robot rav­i­tailleur sous-marin des­tiné à apporter puis­sance élec­trique et com­mu­ni­ca­tion à un sys­tème immergé pro­fond. L’innovation per­met de divis­er par trois le coût de cer­taines cam­pagnes sous-marines. 

“ L’innovation permet de diviser par trois le coût de certaines campagnes sous-marines ”

Cette tech­nolo­gie s’adresse au para­pétroli­er off­shore, à la défense et à l’exploration sci­en­tifique. Au départ, nous avons surtout tra­vail­lé en assem­blant des blocs de tech­nolo­gies exis­tantes et matures : l’exploration sous-marine pro­fonde est un milieu où, para­doxale­ment, on se mon­tre assez con­ser­va­teur, on com­prend bien que les exploitants préfèrent des tech­niques éprouvées ! 

Mais nous sommes depuis passés à des con­cepts plus inno­vants, avec plusieurs réal­i­sa­tions que nous avons brevetées : par exem­ple un con­necteur élec­trique spé­ciale­ment conçu pour cet envi­ron­nement, ou des sys­tèmes de com­mu­ni­ca­tion sous-marine, ou encore un sys­tème d’ accostage autonome complet. 

Et le prix Norbert Ségard ?

Le prix Nor­bert Ségard, comme le prix Geron­deau que nous avions obtenu en 2016, nous apporte la recon­nais­sance et une belle notoriété, bien utiles pour démar­rer notre entreprise. 

LE PRIX NORBERT SÉGARD

Les prix Norbert Ségard ont pour objectif de promouvoir et de favoriser la création d’entreprises technologiques innovantes. Ils récompensent des projets scientifiques, techniques, industriels ou sociétaux.
Depuis 2011, la Fondation organise le prix Jeune Ingénieur Créateur dédié aux ingénieurs, aux masters scientifiques et aux docteurs en sciences de moins de 35 ans. Parmi les sept lauréats de cette année, trois projets ont été initiés par des polytechniciens.

Quelles sont vos perspectives de débouchés ?

Nous avons déjà iden­ti­fié des parte­naires et clients poten­tiels, aus­si bien des indus­triels para­pétroliers que des com­pag­nies scientifiques. 

Au-delà, nous cher­chons actuelle­ment des parte­naires investis­seurs, en vue d’une entrée sur le marché en 2019. 

Pro­pos recueil­lis par Robert Ran­quet (72)

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