Regarder vers l’industrie et l’international

Dossier : ÉditorialMagazine N°684 Avril 2013
Par Laurent BILLÈS-GARABÉDIAN (83)

L’École poly­tech­nique fait encore rêver des géné­ra­tions de jeunes gens en France. Le der­nier pal­ma­rès des écoles d’ingénieurs la classe une fois de plus en tête des for­ma­tions scien­ti­fiques dans notre pays, et il suf­fit de dis­cu­ter avec les élèves et les pro­fes­seurs de classes pré­pa­ra­toires pour mesu­rer sa capa­ci­té d’attraction.

Mais, dans une com­pé­ti­tion deve­nue mon­diale, l’X doit se déve­lop­per lar­ge­ment vers l’international. Pour cela, elle n’est pas seule ; elle appor­te­ra ses forces et ses spé­ci­fi­ci­tés au pro­jet Paris-Saclay comme à ses par­te­naires du Campus.

Dans ce nou­veau monde, for­ma­tion, recherche et inno­va­tion sont au cœur du déve­lop­pe­ment éco­no­mique et social, comme le rap­pe­lait récem­ment le pré­sident du MIT dans les colonnes du Finan­cial Times. Plus que tout autre levier, elles per­mettent d’améliorer les condi­tions de vie, de créer de l’emploi et de la valeur. La réin­dus­tria­li­sa­tion de notre pays passe par la maî­trise des tech­no­lo­gies les plus inno­vantes, clé de la com­pé­ti­ti­vi­té. Elle passe aus­si par la capa­ci­té de four­nir aux clients, dans des condi­tions com­pé­ti­tives, les biens et les ser­vices dont ils ont besoin.

La France dis­pose des atouts néces­saires pour se redres­ser : sa recherche, ses infra­struc­tures, son attrac­ti­vi­té pour les inves­tis­seurs étran­gers, son cadre de vie, son modèle social. Ce redres­se­ment exige une ambi­tion indus­trielle et une poli­tique volon­ta­riste de filières stra­té­giques. La for­ma­tion aux métiers de l’industrie est ain­si à remettre en adé­qua­tion avec les besoins de cette industrie.

Le suc­cès média­ti­sé d’Airbus sym­bo­lise une indus­trie qui gagne et une École poly­tech­nique qui sert les inté­rêts de la Nation. La France a su conser­ver ses capa­ci­tés de pro­duc­tion dans la filière aéro­nau­tique. En témoignent les impor­tantes com­mandes mili­taires qui sou­tiennent l’innovation. Les grands pro­grammes d’État concentrent les forces dans une entre­prise réso­lu­ment européenne.

La mon­dia­li­sa­tion et la dés­in­dus­tria­li­sa­tion ont lar­ge­ment chan­gé la donne. Les défis actuels et futurs sont com­plexes. Comme l’a sou­li­gné le Délé­gué géné­ral pour l’armement, l’École doit être un remède et don­ner à la France les moyens de tenir son rang sur la scène internationale.

Le prix Queen Eli­za­beth for Engi­nee­ring attri­bué à notre cama­rade Louis Pou­zin, pré­cur­seur d’Internet, en est un rayon­nant exemple.

L’École doit se tour­ner vers les entre­prises, com­prendre leurs besoins, s’adapter aux évo­lu­tions et regar­der vers l’international

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