Chaton polytechnique crise sanitaire

Que s’est-il passé sur le Platâl depuis l’été dernier ?

Dossier : Nouvelles du PlatâlMagazine N°760 Décembre 2020
Par Antoine PALAZZOLO (2018)

Quel est le quo­ti­di­en des élèves de l’É­cole poly­tech­nique depuis la reprise des cours et de la vie étu­di­ante à nou­veau boulever­sés par la crise san­i­taire ? Antoine Palaz­zo­lo nous donne ses dernières nou­velles du Platâl avant de pass­er le relai (enfin !) à la nou­velle Kès.

Lors du pre­mier con­fine­ment, la pro­mo­tion X2017 avait été con­trainte d’abandonner le cam­pus en vitesse sans amphi de départ, la pro­mo­tion X2018 avait en grande majorité déserté le Platâl pour se con­fin­er chez soi ou entre amis et la X2019 n’avait finale­ment pas pu rejoin­dre Palaiseau pour prof­iter de son tronc com­mun (TC) et de la vie asso­cia­tive habituelle­ment très riche en cette péri­ode. Quelques irré­ductibles étaient restés et avaient main­tenu un min­i­mum de vie et de con­vivi­al­ité sur le Platâl jusqu’à la fin de l’été, péri­ode au cours de laque­lle par­taient le matin ceux qui avaient l’occasion d’effectuer une par­tie de leur stage en présen­tiel pen­dant que dans les caserts réson­naient les Zoom des con­damnés au télétravail.

À la recherche d’une vie étudiante

La ren­trée de sep­tem­bre appa­rais­sait comme l’espoir d’une reprise de la vie étu­di­ante, tou­jours dans le respect des mesures san­i­taires, mais aus­si des cours dans une vraie classe avec un pro­fesseur en chair et en os, même s’il est masqué. Les X2019 avaient enfin pu emmé­nag­er sur le cam­pus et ren­con­tr­er leurs futurs par­rains et mar­raines, la sit­u­a­tion s’était net­te­ment améliorée.

rentrée à l'École polytechnique en temps de crise sanitaire
Céré­monie des couleurs pour la ren­trée de la X2019.

À peine une semaine plus tard, ce sont les X2020 qui avaient fait leur arrivée sur le Platâl, pour leur incor­po­ra­tion quelque peu repen­sée par la Kès vu le con­texte. Ils avaient donc eu droit à Nova, à la sig­na­ture de leurs con­trats, à leur « Chic à la Rôu­je » (accom­pa­g­né d’un hom­mage à M. Dauchy qui a quit­té l’École le même mois) et évidem­ment à leur sport, le but étant de ne pas per­dre les tra­di­tions qui ont mar­qué les débuts de notre vie poly­tech­ni­ci­enne. Ils étaient ensuite par­tis à La Cour­tine pour y effectuer leur for­ma­tion militaire.

Espoirs déçus

Beau­coup ont vu cette péri­ode comme un regain d’air frais, où il était enfin pos­si­ble de retrou­ver un peu de lien social, ren­con­tr­er les autres pro­mo­tions, boire une bière sur la ter­rasse du BôBar ou même tout sim­ple­ment aller en cours. Mal­heureuse­ment, mal­gré les mesures bar­rières, la Covid a infil­tré le cam­pus à la fin du mois de sep­tem­bre et le peu de vie qui s’était recréé a dû s’éteindre à nou­veau pour une nou­velle fer­me­ture du cam­pus afin d’endiguer la mon­tée soudaine des cas.

La deuxième vague de déprime

Retour sur le Platâl au début du mois d’octobre, mais cette fois-ci les mesures sont dur­cies. Accès inter­dit aux dif­férents locaux, cou­vre-feu dans les bars d’étage, événe­ments évidem­ment non autorisés. Si la Covid ne sem­ble pas se propager sur le cam­pus, c’est la déprime et le dés­espoir qui se dif­fusent : après un TC déjà annulé, c’est toute une nou­velle année qui sem­ble com­pro­mise. Les 2019 n’ont tou­jours pas pu appren­dre à con­naître leurs aînés qui vivent pour­tant à moins de 100 mètres, la plu­part des binets ne peu­vent plus don­ner signe de vie et devront être passés dans des con­di­tions déplorables.

Les arti­cles dans l’infoKès sont sans appel : dans les con­di­tions actuelles, les étu­di­ants n’en peu­vent tout sim­ple­ment plus et sont prêts à le mon­tr­er. Les dis­cus­sions menées par la Kès et les élèves avec l’administration ten­dent alors vers un com­pro­mis vis-à-vis de l’ouverture par­tielle du Bat­a­clan ou de la liber­té dans les loge­ments. La remise des bicornes et des tan­gentes est notam­ment enfin per­mise, cour Vaneau cette année-là, après avoir été reportée pen­dant des mois. Une étape impor­tante pour les X2019, dont l’intégration dans l’École n’était jusque-là pas encore vrai­ment complète.

Déconfiture et reconfinement

Ont alors suivi les vacances de la Tou­s­saint, pen­dant lesquelles quelques groupes d’amis ont pu par­tir ensem­ble se déten­dre en dehors du cam­pus. Quelques jours de repos bien mérités, mais qui se sont achevés sur une nou­velle pour le moins déce­vante : le recon­fine­ment. Toutes les dis­cus­sions avec l’administration, les efforts pour la plan­i­fi­ca­tion d’événements et d’activités covid-com­pat­i­bles, le sou­tien de l’AX pour organ­is­er un repas ensem­ble : tout est réduit à néant en un instant. On se remé­more avec nos­tal­gie les quelques jours de liber­té du début d’année, se dis­ant qu’il n’y en aura pas d’autres avant longtemps…

De la virtualité de la vie étudiante

Cette fois-ci le Platâl est loin d’être vide : X2018 et X2019 sont tou­jours nom­breux dans les caserts, à sup­port­er tant bien que mal ces nou­velles restric­tions. Pour tuer l’ennui, il ne reste plus que les cours sur Zoom, les amphis vidéo d’orientation, le click and col­lect, quelques rares activ­ités virtuelles et l’iK à lire.

Ce mois-ci devrait être celui de la cam­pagne Kès, déjà repoussée d’un mois pour per­me­t­tre aux aspis de se ren­con­tr­er pour réu­nir leurs listes et s’organiser. C’est donc une nou­velle forme de cam­pagne qui se pré­pare entre la CocoKès et la KiwiKès, notam­ment der­rière les écrans, sans repas bipro­mo ni activ­ité dans le Grand Hall. Tout le monde com­mence à se résign­er. Pour les X2018 la ques­tion se pose déjà de la pos­si­bil­ité d’un amphi de départ en mars, ne pen­sant pas un an plus tôt en voy­ant les 2017 que le prob­lème se réitér­erait l’année suiv­ante. Pour les X2019, ce sont beau­coup de tra­di­tions qui risquent de se per­dre en rai­son de cette rup­ture, peut-être l’occasion d’en créer de nouvelles.

Une nouvelle mascotte

Pour l’instant les Platâlisants sub­sis­tent et trou­vent leur récon­fort là où ils peu­vent, notam­ment depuis quelques semaines der­rière une nou­velle mas­cotte : Cham­by. Tout le monde essaie d’être inven­tif pour trou­ver de quoi créer du lien entre les deux pro­mo­tions et de quoi s’occuper sans enfrein­dre les règles liées au con­fine­ment. En atten­dant c’est la cohé­sion au sein des sec­tions sportives qui aug­mente, les mem­bres de celles-ci étant con­finés ensem­ble et pou­vant encore se retrou­ver au sein des bars d’étage, tan­dis que la vie des binets reste plus com­pliquée. Reste à voir com­ment la sit­u­a­tion va évoluer, ce sera peut-être alors à la prochaine Kès de le raconter. 

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