Quand les statistiques minent la finance et la société, Risque, responsabilité et décision

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°742 Février 2019Par : Sylvestre Frézal (2000)Rédacteur : Laurence Barry (87)Editeur : Éditions L’Harmattan, 5-7 rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris.

Syl­vestre Fré­zal (2000) est un pro­fes­sion­nel de l’assurance. Il a fon­dé et codi­ri­gé pen­dant trois ans la chaire PARI (Pro­jet de recherche sur l’appréhension des risques et des incer­ti­tudes). Son ouvrage, Quand les sta­tis­tiques minent la finance et la socié­té, reprend les prin­ci­paux résul­tats de ses tra­vaux, et décrit avec force méta­phores et humour les tra­vers d’un usage exa­cer­bé des sta­tis­tiques dans des situa­tions inappropriées.

La prise de déci­sion en incer­tain se trans­forme avec les époques, la nôtre pri­vi­lé­giant l’usage des pro­ba­bi­li­tés. Pour­tant ce cal­cul n’est pas tou­jours valable, et ne veut rien dire quand, par exemple, on est ame­né à jeter les dés une seule fois. Para­doxe bien connu chez les pre­miers pro­ba­bi­listes, l’usage géné­ra­li­sé de cal­culs d’espérance dans la ges­tion actuelle des risques conduit Syl­vestre Fré­zal à tirer la son­nette d’alarme : qu’est-ce qui a ren­du légi­time cet usage fal­la­cieux des pro­ba­bi­li­tés ? C’est l’illusion de savoir qui dis­pense de réflé­chir, et le confort d’une prise de déci­sion sans prise de responsabilité.

Le sous-titre de l’ouvrage, Risque, res­pon­sa­bi­li­té et déci­sion, ren­voie aux solu­tions pro­po­sées par l’auteur : elles consistent à remettre en avant une éthique de la res­pon­sa­bi­li­té, dans des situa­tions où le risque implique jus­te­ment de déci­der sans savoir, ni se leur­rer d’un savoir inexis­tant. Une belle morale, et un ouvrage à recom­man­der à tous les ges­tion­naires du risque et à tous les décideurs. 

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