Projet Zorrino 2005, déchargement des arbres

Projet Zorrino 2005 Communauté d’Ajospamba, Équateur

Dossier : ExpressionsMagazine N°611 Janvier 2006Par : Marie LE MERRER (03)

Contexte local

Contexte local

Décrivons avant tout la com­mu­nauté rurale d’Ajospamba, au sein de laque­lle le pro­jet a été réal­isé. Il s’agit d’un petit vil­lage à 3 500 mètres d’altitude. Les habi­tants sont tous des Indi­ens quichuas, les per­son­nes les plus âgées par­lant encore le quichua entre elles, alors que l’usage de cette langue se perd chez les plus jeunes. L’espagnol est maîtrisé par tous les habi­tants. On peut compter env­i­ron 40 familles, ce qui per­met d’estimer la pop­u­la­tion à env­i­ron 300 per­son­nes au total. La plu­part des familles dis­posent d’eau courante, et par­fois d’électricité. Tous les enfants (garçons et filles) vont à l’école jusqu’à l’âge de 13 ans. Cepen­dant, seuls quelques ado­les­cents con­tin­u­ent les études après cet âge. Les autres revi­en­nent tra­vailler dans la com­mu­nauté. 30% à 40 % des adultes sont anal­phabètes. La prin­ci­pale activ­ité du vil­lage est l’agriculture. Les Indi­ens cul­tivent des pommes de terre, de l’orge, des fèves, et élèvent quelques ani­maux de ferme pour obtenir du lait, des œufs et un peu de viande. Cer­tains hommes vont tra­vailler à la ville (Riobam­ba ou Guayaquil) pen­dant la qua­si-total­ité de l’année.

L’ambiance dans le vil­lage ne peut pas se com­pren­dre sans faire une brève référence au con­texte poli­tique équa­to­rien. Voici notam­ment qua­tre faits majeurs plus ou moins récents ayant beau­coup mar­qué les esprits. Citons tout d’abord une grande insta­bil­ité poli­tique, les prési­dents ne restant en général pas plus de six mois à leur poste. Deux­ième élé­ment impor­tant : les Indi­ens ont acquis dans les deux dernières décen­nies une exis­tence poli­tique cer­taine, notam­ment au tra­vers de mou­ve­ments de protes­ta­tions ou de par­tis poli­tiques comme “ Pachaku­tik ”. L’ancienne généra­tion se sou­vient encore de l’époque des hacien­das (grandes pro­priétés, tenues le plus sou­vent par un Blanc, qui fait tra­vailler les Indi­ens en leur four­nissant de quoi manger, mais sans don­ner de salaire). Enfin, la dol­lar­i­sa­tion est ressen­tie comme l’événement économique le plus impor­tant de ces dernières années, ayant con­sid­érable­ment dimin­ué le pou­voir d’achat, qui est actuelle­ment l’un des plus faibles d’Amérique latine.

Le CEAS (Centro de Estudio y Acción Social), notre partenaire local

Le CEAS est une ONG fondée en 1960 par Mon­seigneur Leonidas Proaño, évêque de la province du Chimb­o­ra­zo, dans le but de “tra­vailler à la val­ori­sa­tion de la dig­nité humaine et de con­tribuer au développe­ment socioé­conomique de la province du Chimb­o­ra­zo ”. Son action est naturelle­ment tournée en faveur des plus dému­nis, c’est-à-dire les com­mu­nautés indi­ennes. L’organisme mène ain­si des pro­jets agri­coles (créa­tion de coopéra­tives, de ban­ques de semences), d’adduction d’eau et d’implantation de san­i­taires, de refor­esta­tion et a créé une école tex­tile artisanale.


Le décharge­ment des arbres.

Les Andes équa­to­ri­ennes ont été le lieu d’une déforesta­tion intense depuis un siè­cle, ce qui pose aujourd’hui de nom­breux prob­lèmes envi­ron­nemen­taux et explique la néces­sité crois­sante de ce type de pro­jets. En effet, les hautes ter­res, essen­tielle­ment habitées par des Indi­ens et donc vouées à l’agriculture, subis­sent aujourd’hui une forte éro­sion due au vent et aux pluies dilu­vi­ennes, cau­sant de nom­breux glisse­ments de ter­rain. La terre s’est appau­vrie en matières organiques nor­male­ment apportées par les feuilles des arbres. La perte de super­fi­cie des forêts a dimin­ué l’évaporation et l’humidité de l’air, ce qui affecte directe­ment la terre mais aus­si le cli­mat d’une manière générale qui ne per­met plus un renou­velle­ment des nappes phréa­tiques, assèche lacs et riv­ières et entraîne une baisse sub­stantielle des récoltes. Enfin, le bois est dans ces régions l’unique source de chauffage et sert à la cui­sine et aux constructions.

Pour ses pro­jets de refor­esta­tion, l’ONG pos­sède une pépinière (vivero) dans laque­lle nous avons tra­vail­lé trois jours avant de rejoin­dre notre com­mu­nauté, qui est aus­si un cen­tre de for­ma­tion pour les habi­tants de la région (cen­tro de capac­itación). Nous y avons décou­vert l’action générale du CEAS et plus par­ti­c­ulière­ment tout le tra­vail qui précède la phase de plan­ta­tion à laque­lle nous allions par­ticiper. C’est ain­si que nous avons pen­dant deux jours repiqué des arbustes en com­pag­nie des ouvri­ers de la pépinière.

Dans cette pépinière, les dif­férentes espèces que nous allions planter à Ajospam­ba (pins, euca­lyp­tus, cyprès, lupins et d’autres plantes plus exo­tiques telles que le taxo, l’agual ou le quishua) sont semées puis cul­tivées jusqu’à pou­voir être replan­tées dans des ter­rains plus sauvages, ce qui prend entre cinq et neuf mois suiv­ant les espèces.

Cette struc­ture, out­re le fait de pré­par­er des arbres à rel­a­tive­ment bas prix pour les pro­jets de refor­esta­tion du CEAS menés par le CEAS, per­met d’employer une douzaine d’ouvriers à temps plein.

Un autre point impor­tant de l’action du CEAS est, à nos yeux, son implan­ta­tion très forte dans la région : ses mem­bres sont tous orig­i­naires de la province du Chimb­o­ra­zo ; le CEAS se car­ac­térise par sa bonne con­nais­sance des com­mu­nautés, avec lesquelles ils tra­vail­lent de manière suiv­ie et régulière sur dif­férentes prob­lé­ma­tiques, refor­esta­tion et ges­tion de l’eau notamment.

Le projet Ajospamba 2005

Le pro­jet de refor­esta­tion en lui-même, pour lequel nous étions présents directe­ment dans la com­mu­nauté d’Ajospamba, s’est étalé sur une péri­ode de trois semaines.

La pré­pa­ra­tion de ce pro­jet s’est cepen­dant étalée sur six mois avant notre arrivée à Ajospam­ba fin juil­let 2005.

De notre côté, en France, nous nous occu­pi­ons, au sein de l’Association Zor­ri­no, de la recherche d’une par­tie des fonds et de l’assurance du pro­jet pour les mem­bres de Zorrino.

D’un autre côté, le CEAS s’est occupé de la pré­pa­ra­tion con­crète du pro­jet au niveau local, analysant les deman­des de dif­férentes com­mu­nautés. Une fois la com­mu­nauté béné­fi­ci­aire choisie, le tra­vail de l’ONG équa­to­ri­enne d’éducation de la pop­u­la­tion d’Ajospamba, de for­ma­tion à la plan­ta­tion (com­ment planter ? où planter ? com­ment pren­dre soin des plantes ?) et de sen­si­bil­i­sa­tion aux prob­lèmes écologiques auprès des Indi­ens s’est effec­tué en con­cer­ta­tion avec la prési­dence de la com­mu­nauté. Le CEAS s’est égale­ment chargé de la pré­pa­ra­tion des plants des­tinés à la refor­esta­tion, qui ont été choi­sis pour s’adapter le mieux aux besoins de la com­mu­nauté, à l’altitude et au terrain.

À notre arrivée, un des rôles essen­tiels du CEAS a été de réelle­ment faire démar­rer le pro­jet, à la fois en ten­tant d’organiser la plan­ta­tion avec la com­mu­nauté et en lançant une dynamique d’échanges entre les étrangers que nous étions et la pop­u­la­tion locale. Il faut not­er que le CEAS est une ONG habituée à recevoir pour ses pro­jets des groupes d’étrangers, ayant plusieurs parte­nar­i­ats avec des ONG occi­den­tales (belges et français­es notamment).

Tout au long de notre séjour à Ajospam­ba, trois mem­bres du CEAS se sont occupés d’acheminer pro­gres­sive­ment en camion les 20 000 arbres des­tinés à être plantés.

Projet ZORRINO 2005, le travail en minga
Le tra­vail en min­ga

C’est à tra­vers les min­gas, travaux com­mu­nau­taires décidés par le prési­dent de la com­mu­nauté en con­cer­ta­tion avec celle-ci, que nous avons com­mencé à tra­vailler avec les habi­tants d’Ajospamba. Les pre­miers jours ont en effet été con­sacrés à planter des arbres dans des ter­rains com­mu­naux pour y créer des bosquets, ou le long des routes. Aujourd’hui, une min­ga regroupe rarement l’ensemble de la com­mu­nauté, les hommes tra­vail­lant bien sou­vent dans les villes voisines. Nous tra­vail­lions donc avec une trentaine de per­son­nes, essen­tielle­ment des per­son­nes âgées, des femmes et des enfants, ce qui était suff­isant pour réalis­er le tra­vail prévu.

Le prési­dent a ensuite répar­ti les plantes entre toutes les familles de la com­mu­nauté et nous tra­vail­lions chaque jour avec une famille, sou­vent dif­férente, pour planter les arbustes autour de ses champs. Nous étions alors seuls ou par deux, ce qui a facil­ité les échanges et a per­mis l’établissement de solides rela­tions avec une grande par­tie de la communauté.

La famille nous four­nis­sait les out­ils pour tra­vailler : pioche, machette ou un pico, sorte de houe lor­raine pour tra­vailler la terre. Nous creu­sions dans des ter­rains plus ou moins dif­fi­ciles et tou­jours à forte dénivel­la­tion des trous d’environ 50 x 50 x 50 cm, espacés de 2 à 4 m, autour d’un champ le plus sou­vent, afin de réduire l’érosion, de retenir la terre et de couper le vent.

Nous y plan­tions ensuite les arbustes mesurant entre 30 et 80 cm suiv­ant l’espèce, en les sélec­tion­nant suiv­ant la qual­ité de la terre et la phy­s­ionomie du ter­rain, toutes les pouss­es n’étant pas aus­si robustes. Enfin, il restait à arroser les plantes fraîche­ment mis­es en terre, ce qui impli­quait de nom­breux allers retours avec des bidons d’eau dans des pentes dif­fi­ciles. Nous tra­vail­lions en général trois heures le matin, pre­nions nos déje­uners en com­mun avec la famille ou la com­mu­nauté et trois heures l’après-midi.

Projet ZORRINO 2005, la plantation des arbres
La plan­ta­tion des arbres..

La com­mu­nauté a plan­té les 20 000 arbres en trois semaines, ce qui nous a per­mis durant la qua­trième d’aider les familles dans leur tra­vail agri­cole quo­ti­di­en. Nous avons ain­si récolté un champ de céréales puis labouré des champs pour y planter patates et fèves.

Trois mem­bres du CEAS étaient présents deux jours par semaine pour veiller à la bonne marche du projet.

Notre intégration dans la communauté

Un des principes du pro­jet auquel nous avons par­ticipé était le respect du mode de vie des Indiens.

C’est ain­si que nous avons partagé leur forme de tra­vail, en par­tic­i­pant au tra­vail en min­ga, mais aus­si de manière plus générale la vie de la com­mu­nauté : nous avons effec­tué dif­férents types de travaux agri­coles dans les familles, partagé nos repas avec les Indi­ens, dor­mi dans des locaux de la com­mu­nauté et par­ticipé aux dif­férentes réu­nions et fêtes de la communauté.

Ain­si, la com­mu­nauté n’a pas eu à pay­er directe­ment pour le pro­jet, mais y a con­tribué matérielle­ment et finan­cière­ment en per­me­t­tant notre inté­gra­tion, en nous four­nissant repas du midi, loge­ment et en prenant égale­ment en charge l’organisation d’une fête pour toute la com­mu­nauté à l’occasion de notre départ.

Le rôle des différents acteurs du projet : la communauté, le CEAS et nous-mêmes

Les dif­férents acteurs du pro­jet, dont nous avons con­sti­tué une par­tie, ont eu des rôles assez dif­férents aus­si bien lors de la pré­pa­ra­tion que de la réal­i­sa­tion à pro­pre­ment par­ler du pro­jet de refor­esta­tion. La moti­va­tion pour amen­er le pro­jet à son terme était cepen­dant grande chez cha­cun d’eux. Notre pre­mier rôle a évidem­ment été financier, puisque les fonds que nous avons récoltés en France ont per­mis de pay­er env­i­ron 60 % du coût total du pro­jet, y com­pris l’achat des 20 000 arbres des­tinés à la plan­ta­tion. Sur place, à Ajospam­ba, notre présence, à cause de son car­ac­tère excep­tion­nel, a per­mis d’apporter une cer­taine dynamique dans la com­mu­nauté, qui s’est en grande par­tie mobil­isée autour du pro­jet. Un point impor­tant a été égale­ment l’aide opéra­tionnelle et la main‑d’œuvre sup­plé­men­taire que nous avons constituée.

Projet Zorrino 2005, les indiens quechuasLe tra­vail agri­cole avec les Indi­ens quechuas.

 

Nous avons pu aus­si par­fois jouer un rôle d’observateur du déroule­ment du pro­jet, en relayant cer­taines infor­ma­tions auprès du CEAS qui nous sem­blait plus à même de réa­gir à cer­tains problèmes.

Il est à pré­cis­er que nous ne sommes jamais inter­venus de manière direc­tive dans le quo­ti­di­en ou les prob­lèmes de la communauté.

Au jour le jour, les opéra­tions, suiv­ant qu’elles étaient effec­tuées en min­ga ou au sein de familles, étaient dirigées par le prési­dent de la com­mu­nauté ou le chef de famille. Quant au CEAS, c’est cet acteur du pro­jet qui s’est occupé de toute la pré­pa­ra­tion au niveau local du pro­jet, ain­si que d’aider les mem­bres de la com­mu­nauté à s’organiser au mieux pour la plan­ta­tion des plantes et notre accueil.

Le CEAS a égale­ment joué un rôle impor­tant de médi­a­teur auprès de la com­mu­nauté. Ses mem­bres sont en effet beau­coup mieux placés que nous Occi­den­taux pour faire remar­quer cer­tains prob­lèmes à la com­mu­nauté (sécher­esse des plants par exem­ple), de par leur con­nais­sance des cul­tures et pop­u­la­tions de la région, et aus­si de par leur con­nais­sance appro­fondie des prob­lèmes liés à la refor­esta­tion, maîtrisée par des ingénieurs spé­cial­isés et fruit d’une expéri­ence de quar­ante-cinq ans dans le domaine.

Difficultés rencontrées

La pre­mière dif­fi­culté que nous avons ren­con­trée lors de la réal­i­sa­tion du pro­jet est liée aux con­di­tions cli­ma­tiques. Nous étions en effet à Ajospam­ba à la sai­son sèche ; les sols étaient donc très desséchés, ce qui d’une part rendait la plan­ta­tion plus dif­fi­cile, et d’autre part pou­vait com­pro­met­tre les chances de survie des plants.

Un effort sup­plé­men­taire a dû être demandé à la com­mu­nauté, dans le soin des plants avant et après plantation.

Une autre dif­fi­culté, que nous avons surtout ren­con­trée au début de la réal­i­sa­tion du pro­jet, était l’organisation pas tou­jours par­faite du tra­vail en min­ga : ain­si au début nous ne dis­po­sions pas de suff­isam­ment d’outils pour planter, ou un retard a été con­staté dans le partage des plantes entre les dif­férentes familles.

Ce manque d’organisation nous a sem­blé par­fois lié à un manque de com­mu­ni­ca­tion – à titre d’exemple, nous par­tions par­fois planter à cer­tains endroits qui avaient déjà été refor­estés la veille – ou à un manque de plan­i­fi­ca­tion du tra­vail, mal­gré le suivi effec­tué par le CEAS deux fois par semaine.

Nous nous sommes inter­rogés sur les raisons de ce manque d’organisation et de plan­i­fi­ca­tion, mais nous ne pou­vons, faute de mieux con­naître la com­mu­nauté, que faire des sup­po­si­tions : était-ce lié à la per­son­nal­ité du prési­dent de la com­mu­nauté (qui avait sans doute changé depuis le début de la pré­pa­ra­tion du pro­jet)? à la taille rel­a­tive­ment impor­tante de la com­mu­nauté (300 per­son­nes) qui aurait eu pour con­séquence un investisse­ment moin­dre des dif­férents habitants ?

Un autre point que nous tenons à évo­quer est la com­po­si­tion des équipes de tra­vail. Dans ces com­mu­nautés, beau­coup d’hommes ne tra­vail­lent pas en effet sur les ter­ri­toires de la com­mu­nauté mais dans les villes et vil­lages voisins ; les équipes de tra­vail étaient donc en par­ti­c­uli­er com­posées de femmes, de per­son­nes âgées et d’enfants d’une dizaine d’années.

Cela nous a quelque peu sur­pris à notre arrivée à Ajospam­ba, mais il ne faut pas oubli­er que ces jeunes étaient à ce moment en vacances sco­laires, et auraient donc sans aucun doute tra­vail­lé dans les champs de leur famille si le tra­vail en min­ga de refor­esta­tion n’avait pas existé.

Projet Zorrino 2005 Communauté d’Ajospamba

Conclusion

Ce stage a con­sti­tué pour cha­cun de nous une expéri­ence très forte et nous a per­mis d’établir des liens étroits aus­si bien avec la com­mu­nauté d’Ajospamba qu’avec le CEAS, l’ONG équa­to­ri­enne por­teuse du projet.

À nos yeux, ce stage a répon­du de manière très com­plète aux critères exigés par la Direc­tion de la For­ma­tion humaine et mil­i­taire de l’École poly­tech­nique. En out­re, nous ne sauri­ons que con­seiller ce type de stage ouvri­er à car­ac­tère human­i­taire aux élèves des pro­mo­tions qui nous suiv­ent : de tels stages nous appa­rais­sent d’une richesse humaine extra­or­di­naire. Cela ne peut que con­tribuer de manière pos­i­tive au développe­ment per­son­nel et équili­bré de cha­cun et nous sem­ble donc con­stituer un atout pour l’avenir de chaque participant.

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