« Privilégier des outils pragmatiques »

Dossier : X-Développement durable : penser au futurMagazine N°673 Mars 2012
Par Jean-Baptiste STUCHLIK (90)

Le stress, c’est son affaire. Ses études de psy­cho­lo­gie l’ont ame­né à s’intéresser aux condi­tions de tra­vail accep­tables et durables. Ses mis­sions de conseil l’ont conduit à se pen­cher sur la lutte contre les dis­cri­mi­na­tions dans dif­fé­rentes entre­prises publiques. Ses études sur le réseau fer­ro­viaire à grande vitesse lui ont fait mesu­rer les vies éco­no­mi­sées en favo­ri­sant les trans­ports en com­mun plu­tôt que la route.

Bref, Jean-Bap­tiste Stu­chlik était tout pré­pa­ré à s’intéresser à ce qu’on appelle le « déve­lop­pe­ment durable » et à créer, fin 2010, le groupe X éponyme.

Le déve­lop­pe­ment durable
Le déve­lop­pe­ment durable (en anglais, sus­tai­nable deve­lop­ment) est un déve­lop­pe­ment qui répond aux besoins des géné­ra­tions du pré­sent sans com­pro­mettre la capa­ci­té des géné­ra­tions futures à répondre aux leurs, en abor­dant conjoin­te­ment les trois piliers : l’économique, l’environnemental, le social. Le concept de « besoins », et plus par­ti­cu­liè­re­ment des besoins essen­tiels des plus dému­nis, mérite la plus grande prio­ri­té. On doit trai­ter aus­si des limi­ta­tions que l’état de nos tech­niques et de notre orga­ni­sa­tion sociale impose sur la capa­ci­té de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

Créer de nouveaux leviers de croissance

Il réunit quelques amis et fonde le Groupe sur le sché­ma géné­ra­le­ment employé, à savoir l’organisation de réunions et de confé­rences sur un thème donné.

« La pre­mière, rap­pelle-t-il, a regrou­pé une tren­taine de volon­taires autour de Denis Gui­bard (79), qui a racon­té la situa­tion obser­vée au sein du groupe Orange.

« Deux autres réunions sont en pré­pa­ra­tion pour ren­con­trer EDF et la Socié­té générale.

« Plu­sieurs réunions internes ont ras­sem­blé des ingé­nieurs de tout poil (éner­gie, indus­trie, mar­ke­ting, finances) et des non-ingé­nieurs (com­mu­ni­cants, com­mer­çants). Tous observent que, plu­tôt que par d’ambitieux plans stra­té­giques, il faut com­men­cer par des actions concrètes, et qu’à terme, via l’innovation, le déve­lop­pe­ment durable per­met de créer de la valeur par des pro­duits et des ser­vices nouveaux. »

En quelques mois à peine, le groupe X‑Développement durable a donc inté­res­sé une cen­taine de volon­taires qui com­mu­niquent entre eux par les réseaux sociaux : Lin­ke­dIn, X.org ou la lettre mensuelle.

X‑Développement durable

Pré­sident : Jean-Bap­tiste Stu­chlik (90)
Tré­so­rier : David Weic (90)
Adresse : 51, bou­le­vard de la République
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 06 03 77 06 68
http://xdd.polytechnique.org

Jean-Bap­tiste Stu­chlik (90), 41 ans, marié, 2 enfants, est l’auteur d’une thèse sur la per­for­mance du contrôle aérien en Europe. Il a pré­pa­ré celle-ci au Centre de recherche en ges­tion de l’École (CRG).
Il a ensuite sui­vi un cur­sus com­plet de psy­cho­lo­gie accom­pa­gné de stages dans un hôpi­tal psychiatrique.
Après avoir com­men­cé comme consul­tant indé­pen­dant, il est entré dans un petit cabi­net de conseil (Geste), cofon­dé par René Eksl (64).
Il a ensuite rejoint Logi­ca Busi­ness Consul­ting comme direc­teur asso­cié en charge du trans­port et sec­teur public de Logica.
Il est pas­sion­né par les « flip­pers » dont il pos­sède deux exem­plaires à domicile.
Il est l’auteur d’un ouvrage sur l’organisation des centres d’appel téléphoniques.

Place aux jeunes

Pour­quoi un nou­veau groupe alors qu’existent déjà X‑Environnement et X‑Énergies renouvelables ?

« Nous avons vou­lu que soient trai­tés non seule­ment les enjeux envi­ron­ne­men­taux ou éner­gé­tiques, mais aus­si tous ceux qui posent ques­tion en termes de dura­bi­li­té, avec un accent sur les besoins concrets des orga­ni­sa­tions, des sec­teurs pri­vé, public, asso­cia­tif, pour répondre à la ques­tion « que puis-je faire aujourd’hui, concrè­te­ment, dans mon entreprise ?»

« Par rap­port aux autres groupes X aux­quels j’ai par­ti­ci­pé, j’ai l’impression que la moyenne d’âge est moindre, que le déve­lop­pe­ment durable inter­pelle par­ti­cu­liè­re­ment les plus jeunes d’entre nous.

« De nom­breux cama­rades rési­dant en régions, qui s’intéressent au déve­lop­pe­ment durable, demandent du reste la mise en place de moyens modernes, tels que les vidéo­con­fé­rences ou les réseaux sociaux. »

Image de déforestation en Afrique
Lut­ter contre la défo­res­ta­tion. © Jami Dwyer

Orange et le déve­lop­pe­ment durable
Après les actions clas­siques de type cari­ta­tif, Orange s’est pen­ché sur « l’empreinte éco­lo­gique » de ses pro­duits et ceux de ses four­nis­seurs. Par exemple, le télé­phone mobile et les faci­li­tés qu’il apporte à l’économie en font un levier de déve­lop­pe­ment de l’Afrique. On peut envi­sa­ger, par exemple, une borne col­lec­tive, ali­men­tée par l’énergie solaire, pour le rechar­ge­ment des télé­phones indi­vi­duels. En paral­lèle, il faut lut­ter contre la défo­res­ta­tion qu’entraîne l’extraction des terres rares uti­li­sées dans les mobiles, et qui menace cer­taines espèces afri­caines dont les grands singes.

Propos recueillis par Jean-Marc Chabanas (58)

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