Prévention de la corrosion et de l’entartrage dans les réseaux de distribution d’eau

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°521 Janvier 1997Par : Luc LEGRAND (45) et Pierre LEROY Préface de Pierre-Gilles de GENNES

Ce livre con­cerne d’abord les réseaux publics et les réseaux privés de dis­tri­b­u­tion d’eau potable. Mais il s’applique aus­si aux réseaux privés de dis­tri­b­u­tion d’eau chaude, aux réseaux de chauffage cen­tral, aux réseaux de cli­ma­ti­sa­tion, aux réseaux d’irrigation, aux cir­cuits de refroidisse­ment, etc. Plus générale­ment, il con­cerne tous les réseaux où l’on intro­duit des eaux naturelles ayant subi le cas échéant un traite­ment ou un change­ment de tem­péra­ture les ren­dant pro­pres à l’usage auquel elles sont destinées.

Au cours de leur trans­port dans les réseaux, ces eaux sont en con­tact avec des matéri­aux divers : fonte, aci­er, revête­ments en morti­er de ciment, revête­ments organiques, béton armé, ami­antec­i­ment, aci­er gal­vanisé, plomb, cuiv­re, laiton, aci­er inoxyd­able, matières plas­tiques. Com­ment pro­téger les parois métalliques con­tre la cor­ro­sion et les matéri­aux à base de ciment con­tre la dégra­da­tion, com­ment aus­si éviter l’entartrage des réseaux, tel est le sujet de cet ouvrage.

Dans tous les pays du monde, quel que soit le degré de leur développe­ment, on voit des réseaux dont les parois intérieures métalliques sont cor­rodées par l’eau trans­portée. On voit aus­si des réseaux dont les parois intérieures, con­sti­tuées d’un matéri­au à base de ciment, ne sont pas pro­tégées con­tre la dégradation.

Il existe enfin des réseaux entartrés, prin­ci­pale­ment par­mi les réseaux de dis­tri­b­u­tion d’eau chaude. Les risques sont nom­breux : altéra­tion de la qual­ité de l’eau dis­tribuée, pertes d’eau, réduc­tion exces­sive de la capac­ité de trans­port du réseau, néces­sité de travaux de réfec­tion. L’importance du sujet étudié est donc grande.

Le livre com­mence par l’étude des eaux naturelles et du proces­sus hydrogéologique de leur for­ma­tion. Cette étude est néces­saire pour com­pren­dre les inter­ac­tions entre les parois intérieures des réseaux et les eaux trans­portées. Expli­quer ces inter­ac­tions est un des buts essen­tiels de l’ouvrage. On mon­tre que les parois métalliques comme les parois con­sti­tuées de matéri­aux à base de ciment peu­vent être pro­tégées ou par­tielle­ment pro­tégées par des dépôts for­més à par­tir d’ions issus des parois et d’ions issus des eaux transportées.

Pour obtenir la for­ma­tion de dépôts pro­tecteurs, il est sou­vent néces­saire d’appliquer à l’eau un traite­ment cor­rec­tif de la com­po­si­tion minérale. Il faut aus­si que cer­taines dis­po­si­tions soient observées dans la con­cep­tion du réseau, son mode d’exécution et son mode d’exploitation. L’étude de ces dis­po­si­tions ain­si que l’étude des traite­ments cor­rec­tifs con­stituent d’autres points essen­tiels de l’ouvrage.

Cepen­dant, il arrive par­fois que cer­taines des con­di­tions pro­pres à favoris­er la for­ma­tion de dépôts pro­tecteurs sur les parois en fonte, en aci­er ou en aci­er gal­vanisé ne puis­sent que dif­fi­cile­ment être réal­isées. En de tels cas, on peut envis­ager l’utilisation d’inhibiteurs de cor­ro­sion qui con­duisent à la for­ma­tion de films sur les parois du réseau.

Dans les dif­férentes par­ties de cet ouvrage, on se réfère sans cesse, par néces­sité, à la représen­ta­tion graphique des eaux util­isant comme coor­don­nées la somme des con­cen­tra­tions pour les trois élé­ments car­boniques et la con­cen­tra­tion en l’élément calcium.

Cette représen­ta­tion graphique per­met de visu­alis­er l’évolution d’une eau dans la nature, dans une usine de traite­ment ou dans un réseau. Elle sert aus­si de base au pro­gramme infor­ma­tique, conçu par la société CIFEC, qui per­met de cal­culer les dos­es des réac­t­ifs éventuelle­ment néces­saires pour cor­riger la com­po­si­tion minérale de l’eau dont on dispose.

Ce pro­gramme infor­ma­tique est présen­té au dernier chapitre de l’ouvrage.

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