Présentation au Drapeau de la promotion 1998 : Palaiseau le 16 octobre 1999

Dossier : Expressions : Vie de l'ÉcoleMagazine N°550 Décembre 1999

Sui­vant la tra­di­tion, cette mani­fes­ta­tion s’est tenue, le same­di 16 octobre, en pré­sence d’une nom­breuse assis­tance et sous un ciel clé­ment. C’est l’occasion pour les familles de faire connais­sance avec l’École.

Un pro­gramme de la jour­née était dis­tri­bué, nous repre­nons ci-après l’introduction qui en était faite par M. Pierre FAURRE (60), pré­sident du Conseil d’administration de l’École :

“ L’École poly­tech­nique, dans laquelle vous êtes fiers, à juste titre, de comp­ter l’un de vos enfants, vit actuel­le­ment une évo­lu­tion importante.

L’objectif en a été clai­re­ment affi­ché dans le sché­ma direc­teur éla­bo­ré par le Conseil d’administration et approu­vé en 1994, année du Bicen­te­naire. Il se trouve plei­ne­ment concré­ti­sé par le Pro­jet 2000 en cours de mise en place, pro­jet approu­vé par le gou­ver­ne­ment en 1998. Il s’agit, à l’aube du pro­chain siècle, de faire de l’École un foyer de rayon­ne­ment scien­ti­fique et édu­ca­tif au niveau mondial.

Cette évo­lu­tion, qui prend lar­ge­ment en compte les chan­ge­ments sur­ve­nus depuis lors dans l’environnement de l’École, sus­pen­sion de la conscrip­tion, nou­velles orien­ta­tions gou­ver­ne­men­tales pour l’enseignement supé­rieur, est pla­cée sous le signe du main­tien d’une image forte de l’École et de la modernité.

Ain­si le Pro­jet 2000 confirme en l’adaptant au monde d’aujourd’hui la triple voca­tion de l’École de for­mer des cadres à fort poten­tiel pour l’entreprise, des cher­cheurs de haut niveau dans les sec­teurs les plus nou­veaux et les plus por­teurs, et de futurs hauts fonc­tion­naires aptes à abor­der les aspects les plus nova­teurs de l’État de demain tout en répon­dant à la demande tra­di­tion­nelle des corps techniques.

Signa­ture du Livre d’or par le géné­ral Ger­ma­nos © JEAN-LUC DENIEL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE

De même, tout en culti­vant ce qui fait la spé­ci­fi­ci­té de la for­ma­tion des poly­tech­ni­ciens, son carac­tère poly­scien­ti­fique et la part impor­tante consa­crée à une for­ma­tion humaine de plus en plus essen­tielle pour de futurs cadres, le Pro­jet 2000 pré­voit d’adapter le cur­sus poly­tech­ni­cien à la diver­si­fi­ca­tion accrue du recru­te­ment en le com­plé­tant par une for­ma­tion pro­fes­sion­na­li­sante qui pour­ra prendre des formes variées. La lisi­bi­li­té inter­na­tio­nale de l’École et celle de ses diplômes en seront ain­si accrues, et les car­rières de ses anciens élèves améliorées.

Enfin et sur­tout, l’École se montre fidèle à sa tra­di­tion d’accueil en s’ouvrant très lar­ge­ment sur l’international. Cette évo­lu­tion est en effet jugée indis­pen­sable face à la glo­ba­li­sa­tion des pro­blèmes et à la mon­dia­li­sa­tion des échanges. La pro­mo­tion X 98, la plus nom­breuse de l’histoire de l’École avec ses 65 élèves étran­gers, atteste de façon signi­fi­ca­tive de l’ampleur de cette ouver­ture internationale.

Ain­si nos élèves seront-ils mieux pré­pa­rés à abor­der les défis de notre temps, à vivre une car­rière pro­fes­sion­nelle inté­res­sante, à déve­lop­per l’économie et donc la richesse de notre pays, en juste retour des condi­tions favo­rables, voire excep­tion­nelles qu’ils auront connues pen­dant leur formation. ”

La céré­mo­nie était pré­si­dée par le géné­ral d’armée GERMANOS, ins­pec­teur géné­ral des armées, en pré­sence de M. Pierre FAURRE.

Une com­pa­gnie de la pro­mo­tion 97 et quatre com­pa­gnies de la pro­mo­tion 98 y par­ti­ci­paient et ont été pas­sées en revue.

La musique de la Légion étran­gère rehaus­sait la qua­li­té de la manifestation.

Au cours de la céré­mo­nie il a été pro­cé­dé à une remise de décorations :

  • les insignes de Che­va­lier de la Légion d’honneur à deux offi­ciers supé­rieurs de l’encadrement militaire,
  • la médaille de bronze de la Défense natio­nale à 35 élèves.

Pour sou­li­gner l’importance de cette pré­sen­ta­tion au Dra­peau de la pro­mo­tion 98, le géné­ral NOVACQ (67), direc­teur géné­ral de l’École, pro­non­ça l’allocution suivante :

Polytechniciens de la promotion 98

Cette céré­mo­nie est orga­ni­sée à votre inten­tion et à celle de vos familles, que j’ai plai­sir à accueillir ici ce matin.

Pierre Faurre remet les insignes d’officier de la Légion d’honneur à Michel Petit.
Pierre Faurre remet les insignes d’officier de la Légion d’honneur à Michel Petit.
© JEAN-LUC DENIEL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE

Je remer­cie en votre nom le géné­ral d’armée GERMANOS, ins­pec­teur géné­ral des armées, d’avoir bien vou­lu accep­ter de pré­si­der cette céré­mo­nie et je remer­cie cha­leu­reu­se­ment les nom­breuses per­son­na­li­tés qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence.

Poly­tech­ni­ciens de la pro­mo­tion 1998, vous allez être pré­sen­tés dans un ins­tant au dra­peau de l’École. Mais aupa­ra­vant, je vou­drais vous en rap­pe­ler la signi­fi­ca­tion symbolique.

Un dra­peau, c’est d’abord l’emblème du pays dont il porte les cou­leurs. Le dra­peau de l’École est donc à ce titre le sym­bole de la Nation tout entière. Sym­bole de la Nation fran­çaise dans les heures de gloire qu’elle a connues comme aux moments les plus tra­giques de son histoire.

Mais au-delà de la Nation, notre dra­peau sym­bo­lise aus­si les valeurs uni­ver­selles que résume la devise de la Répu­blique : “Liber­té, Éga­li­té, Fra­ter­ni­té”. Fra­ter­ni­té qui doit s’exercer entre tous les citoyens du monde. C’est pour­quoi, et je m’adresse main­te­nant plus par­ti­cu­liè­re­ment aux élèves étran­gers, nous avons tenu à asso­cier les emblèmes de vos pays en fai­sant pavoi­ser l’École aux cou­leurs de toutes les nations que vous repré­sen­tez. À vous qui avez choi­si d’être poly­tech­ni­ciens, je vou­drais dire que notre dra­peau est aus­si le vôtre.

Enfin notre dra­peau est celui de l’École. Il porte la devise que lui a don­née Napo­léon en 1804 :

“ Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire ”.

Cette devise n’est pas un ensemble de termes désuets trans­mis et conser­vés par rou­tine : c’est une invi­ta­tion, pour les jeunes gens et les jeunes filles que vous êtes, à vous tour­ner réso­lu­ment vers l’avenir.

“ Pour la patrie ” : vous qui avez beau­coup reçu et qui êtes ici un peu des pri­vi­lé­giés, vous êtes invi­tés à prendre votre part de l’effort visant à construire un monde meilleur, un monde à la fois plus juste, plus humain et plus fraternel.

“ Pour les sciences ” vous indique com­ment uti­li­ser vos capa­ci­tés et vos dons dans cette marche vers le progrès.

“ Pour la gloire ” signi­fie aus­si que votre effort n’aura de sens que s’il est d’abord dés­in­té­res­sé. Vous avez plus d’obligations que qui­conque envers les autres. Vous le savez, sachez vous en souvenir.

Notre dra­peau porte aus­si l’inscription : “ Défense de Paris 1814 ”.

C’est pour rap­pe­ler qu’à un moment dif­fi­cile de notre his­toire les deux pro­mo­tions d’élèves pré­sentes à l’École ont deman­dé à par­ti­ci­per à la défense de la capi­tale. Peu importe que leur action n’ait chan­gé ni le cours de la bataille, ni celui des évé­ne­ments. Ce qui compte fina­le­ment, ce sont les qua­li­tés de dévoue­ment à l’intérêt géné­ral qui ont été mani­fes­tées par ces pro­mo­tions ; elles sont une des tra­di­tions fortes de notre École depuis sa créa­tion et elles sont sym­bo­li­sées par la sta­tue du Conscrit dres­sée der­rière vous.

Enfin les déco­ra­tions de notre dra­peau, la Légion d’honneur et les deux croix de guerre, attestent le sacri­fice de très nom­breux poly­tech­ni­ciens pour la défense de la liberté.

Voi­là tout ce que signi­fie le dra­peau de l’École.

Vous êtes fiers d’être ici et vous avez rai­son de l’être.

L’École est un des fleu­rons de l’enseignement supé­rieur et de la recherche en France. Au cours de sa longue his­toire, elle a don­né à la science beau­coup de savants, à l’économie beau­coup de cadres et d’entrepreneurs, à l’État beau­coup de ser­vi­teurs, civils et mili­taires. Poly­tech­ni­ciens de la pro­mo­tion 1998, vous avez désor­mais à assu­mer cet héri­tage et à le faire fruc­ti­fier en par­ti­ci­pant plei­ne­ment à l’ouverture de l’École au reste du monde.

Sachez conser­ver les vraies tra­di­tions de l’École, son éli­tisme basé sur le seul mérite, son esprit d’ouverture, d’accueil et de tolé­rance et son sens de l’intérêt général.

Poly­tech­ni­ciens de la pro­mo­tion 1998, voi­ci votre drapeau.

Inauguration de l’exposition “ Le Grand U dans tous ses états ”.
Inau­gu­ra­tion de l’exposition “ Le Grand U dans tous ses états ”
© JEAN-LUC DENIEL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE

Après le défi­lé la mati­née s’acheva par l’inauguration de l’exposition “Le Grand U dans tous ses états : 1794- 2000”, orga­ni­sée par la Biblio­thèque de l’École, puis un vin d’honneur des familles.

Ensuite dans le Salon d’honneur Pierre FAURRE remit les insignes d’officier de la Légion d’honneur à M. Michel PETIT (55), direc­teur géné­ral adjoint pour la recherche, en pré­sence de M. Jean DERCOURT, secré­taire per­pé­tuel de l’Académie des sciences, et du géné­ral d’armée GERMANOS.

L’après-midi les familles purent béné­fi­cier d’une opé­ra­tion “ Portes ouvertes des labo­ra­toires ” et écou­ter la confé­rence d’Hervé LE TREUT, direc­teur de recherche au CNRS et maître de confé­rences en méca­nique à l’École poly­tech­nique, “ La modé­li­sa­tion numé­rique : un outil pour l’étude de l’environnement glo­bal de la planète ”.

Enfin le concert orga­ni­sé par Musi­ca­lix avec “ La Musique prin­ci­pale de la Légion étran­gère ” ter­mi­na cette jour­née en réjouis­sant les amateurs.

Tous les par­ti­ci­pants méritent d’être féli­ci­tés pour l’organisation de cette jour­née exceptionnelle.

Poster un commentaire