Présentation au drapeau de la promotion 1996

Dossier : ExpressionsMagazine N°530 Décembre 1997

Suiv­ant le tra­di­tion, cette céré­monie s’est tenue, le same­di 11 octo­bre, en présence d’une très nom­breuse assis­tance et sous un ciel clé­ment. C’est l’occasion pour les familles de faire con­nais­sance avec l’École.

Présentation au drapeau de la promo 1996
Le dra­peau et sa garde.
© JEAN-LUC DENIEL/ÉCOLE POLYTECHNIQUE

Elle était présidée par M. Jean- Pierre Masseret, secré­taire d’État auprès du min­istre de la Défense, chargé des Anciens com­bat­tants, en présence de M. Pierre Fau­rre, prési­dent du Con­seil d’administration de l’École et des per­son­nal­ités de l’Essonne et de Palaiseau.

Qua­tre com­pag­nies de la pro­mo­tion 96 et une com­pag­nie de la pro­mo­tion 95 par­tic­i­paient à cette céré­monie et ont été passées en revue par le général Novacq, directeur général de l’École.

Pour soulign­er l’importance de cette présen­ta­tion au Dra­peau de la pro­mo­tion 96, le général Novacq prononça l’allocution suivante.

Polytechniciens de la promotion 96

Cette céré­monie est organ­isée à votre inten­tion et à celle de vos familles, que j’ai le plaisir d’accueillir ici ce matin.

Je remer­cie Mon­sieur Masseret, secré­taire d’État auprès du min­istre de la Défense chargé des Anciens com­bat­tants, d’avoir bien voulu accepter de présider cette céré­monie et je remer­cie toutes les per­son­nal­ités qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence.

Poly­tech­ni­ciens de la pro­mo­tion 1996, vous allez donc être présen­tés dans un instant au Dra­peau. Mais aupar­a­vant, je voudrais vous en rap­pel­er briève­ment la symbolique.

Notre dra­peau, c’est d’abord l’emblème du pays, dans les heures de gloire qu’il a con­nues comme aux moments les plus trag­iques de son his­toire. Bien des hommes et des femmes se sont rassem­blés autour de ses trois couleurs et ont don­né leur vie pour défendre notre pays lorsque sa lib­erté était men­acée. Notre dra­peau, c’est donc le sym­bole de la Nation.

Je veux en cet instant m’adresser plus par­ti­c­ulière­ment aux élèves étrangers.

J’ai fait pavois­er l’École aux couleurs nationales de vos pays d’origine. J’ai voulu mar­quer par là que le dra­peau de l’École sym­bol­ise aus­si les tra­di­tions d’ouverture et d’accueil de la France. À vous qui nous faites l’honneur d’avoir choisi Poly­tech­nique pour vous instru­ire, je voudrais dire que ce dra­peau est aus­si le vôtre.

Le Dra­peau n’est pas seule­ment le sym­bole de la Nation, c’est aus­si celui de l’École. Il porte la devise que lui a don­née Napoléon en 1804 :

Présentation au drapeau de la promo 1996 : personnalités
Mme Bour­ron Mar­tine, maire-adjoint de Palaiseau, M. Pierre Mutz, préfet de l’Essonne, M. Pierre Fau­rre, prési­dent du Con­seil d’administration de l’École, M. Jean-Pierre Masseret, secré­taire d’État auprès du min­istre de la Défense, chargé des Anciens com­bat­tants, le général Novacq, directeur général de l’École, M. François Lamy, député de l’Essonne et M. François Duvert, sous-préfet de l’Essonne.

“Pour la Patrie, les Sci­ences et la Gloire ”.

Cette devise n’est pas un ensem­ble de ter­mes trans­mis et con­servés par rou­tine, c’est une invi­ta­tion, pour les jeunes gens et les jeunes filles que vous êtes, à vous tourn­er résol­u­ment vers l’avenir.

  • “Pour la Patrie ” : vous qui avez beau­coup reçu et qui êtes ici un peu des priv­ilégiés, vous êtes invités à pren­dre votre part de l’effort qui doit ren­dre toutes nos com­mu­nautés nationales, et audelà le monde où nous vivons, plus mod­ernes mais aus­si plus justes, plus humaines et plus fraternelles. 
  • “ Pour les Sci­ences ” vous indique com­ment utilis­er vos capac­ités et vos dons dans cette marche vers le progrès.
  • “ Pour la Gloire ” sig­ni­fie aus­si que votre effort n’aura de sens que s’il est d’abord dés­in­téressé. Apprenez ici et grâce au con­tact de vos cadres, de vos enseignants et des chercheurs, à tra­vailler pour la gloire et à vous con­va­in­cre que vous avez des oblig­a­tions de résultats.


Notre dra­peau porte aus­si l’inscription : Défense de Paris 1814. C’est pour rap­pel­er qu’à un moment dif­fi­cile de notre his­toire les deux pro­mo­tions d’élèves présentes à l’École ont demandé à par­ticiper à la défense de la cap­i­tale. Peu importe que leur action n’ait changé ni le cours de la bataille, ni celui des événe­ments. Ce qui importe ce sont les qual­ités de dévoue­ment à l’intérêt général qui ont été man­i­festées par ces pro­mo­tions ; elles sont une des tra­di­tions de notre École et elles sont sym­bol­isées par la stat­ue du Con­scrit, dressée der­rière vous.

Enfin les déco­ra­tions de notre dra­peau, la Légion d’honneur et les deux croix de guerre attes­tent le sac­ri­fice de très nom­breux poly­tech­ni­ciens pour la défense de la liberté.

Voilà tout ce que sig­ni­fie le dra­peau de l’École.

Vous êtes fiers d’être ici et vous avez raison.

L’École est un des fleu­rons de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Au cours de sa longue his­toire, elle a don­né au monde beau­coup de savants et au pays beau­coup d’entrepreneurs et de nom­breux servi­teurs de l’État, civils et militaires.

Sachez con­serv­er ses vraies tra­di­tions, son élitisme basé sur le seul mérite, son esprit d’ouverture, d’accueil et de tolérance et son sens de l’intérêt général.

Voilà l’héritage que vous avez à assumer. Je sais que vous en êtes capables.

Ensuite 39 élèves furent décorés de la médaille de bronze de la Défense nationale.

À l’issue de la céré­monie, a été inau­gurée l’exposition “ Les ingénieurs géo­graphes et la car­togra­phie ” présen­tée dans le hall de la bib­lio­thèque et dans le couloir des expo­si­tions à l’occasion du cinquan­tième anniver­saire de l’Institut géo­graphique nation­al (IGN).

Cet événe­ment était d’ailleurs illus­tré par une carte géante de la France au 1 : 50 000 con­sti­tuée de 1 090 cartes IGN jux­ta­posées sur le sol du grand hall.

La mat­inée se ter­mi­na par l’élévation au grade de cheva­lier de la Légion d’honneur de M. Jean- Michel Bony, prési­dent du départe­ment de math­é­ma­tiques, et de M. Alain Guichard­et, ancien pro­fesseur du départe­ment de math­é­ma­tiques ; un vin d’honneur con­clut chaleureuse­ment cet événement.

Après le déje­uner, l’après-midi fut bien occupé par

  • une con­férence de M. Kei­th Mof­fatt1 inti­t­ulée “ Plus ça change… le champ mag­né­tique ter­restre ” ; Kei­th Mof­fatt est pro­fesseur au départe­ment de mécanique de l’École poly­tech­nique. Depuis cinq ans il enseigne la mécanique des flu­ides dans la majeure éponyme. Ses deux cours trait­ent de la “ micro­hy­dro­dy­namique ” et du phénomène des “ tour­bil­lons et tur­bu­lence ”. Tit­u­laire de la chaire de math­é­ma­tiques- physique à l’université de Cam­bridge, il est égale­ment directeur de l’Isaac New­ton Insti­tute for Math­e­mat­i­cal Sci­ences de Cambridge ;
  • la vis­ite des lab­o­ra­toires et la pro­jec­tion de films scientifiques ;
  • enfin un con­cert de Musi­cal­ix sous la direc­tion de M. Patrice Holin­er, le Requiem de Mozart avec choeurs et orchestre Vin­cent d’Indy.


Tous les invités sont repar­tis forts sat­is­faits de cette journée. La Jaune et la Rouge félicite tous les décorés et les autorités de l’École pour cette remar­quable manifestation.

1. Écos­sais, M. Kei­th Mof­fatt est l’un des pre­miers pro­fesseurs étrangers, dont la langue d’origine n’est pas le français, à avoir fait par­tie du corps enseignant de l’X. Son arrivée à l’École illus­tre la volon­té d’ouverture inter­na­tionale de l’X, inscrite dans le sché­ma directeur de 1994.

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