Pour aller plus loin, petite sélection de livres « Brésil »

Dossier : Le BrésilMagazine N°626 Juin/Juillet 2007

AMADO (Jorge), Cap­i­taines des sables, roman, 296 p., Gal­li­mard, 1952.
Prix Graça Aran­ha, le Goncourt brésilien, en 1937 et prix Del-Duca en 1990, traduit en 50 langues, le très pop­u­laire Bahi­anais Jorge Ama­do (1912–2001) nous fait partager dans ce livre le quo­ti­di­en et l’or­gan­i­sa­tion en société par­al­lèle d’une bande d’en­fants des rues de Sal­vador de Bahia.

BASTIDE (Roger), Images du Nordeste mys­tique en noir et blanc, essai, 289 p., Babel, 1995 (1978).
Soci­o­logue et eth­no­logue français, Bastide (1898–1974), nom­mé pro­fesseur à l’u­ni­ver­sité de São Paulo dès 1938, se pas­sionne pour les rites africains du Nordeste brésilien qu’il décrit et inter­prète ici.

BUARQUE de HOLANDA (Ser­gio), Racines du Brésil, essai, 339 p., Gal­li­mard, 1998 (1936).
His­to­rien et cri­tique lit­téraire, l’au­teur (1902–1982), qui dirigeait une chaire de civil­i­sa­tion brésili­enne à São Paulo, reprend aux orig­ines les don­nées his­toriques et sociales qui ont fondé le Brésil avec des images fortes (le geste de dis­sémi­na­tion des Por­tu­gais pour qui la terre est fondamentale).

DROULERS (Mar­tine), L’A­ma­zonie : vers un développe­ment durable, essai, 224 p., Armand Col­in, 2004.
Le livre de cette uni­ver­si­taire (Paris III, IHEAL — CREDAL) éclaire les aspects con­tra­dic­toires du développe­ment et de la pro­tec­tion de l’en­vi­ron­nement, pris entre les impérat­ifs de la grandeur nationale et le respect des pop­u­la­tions locales. Les notions de mise en réserve, de ressources renou­ve­lables, de dura­bil­ité sont au cen­tre des pro­grammes d’amé­nage­ment avec la par­tic­i­pa­tion des populations.


Parc nation­al

 
FREYRE (Gilber­to), Maîtres et esclaves, la for­ma­tion de la société brésili­enne
, essai, 550 p., Gal­li­mard, 1974 (1933).
« L’é­tude de l’his­toire intime d’un peu­ple a quelque chose de proustien » écrit Freyre (né en 1900 à Recife). Maîtres et esclaves est une étude appro­fondie des rap­ports extrême­ment com­plex­es qui se sont noués entre trois grands groupes humains : les Blancs, les Noirs et les Indi­ens, de leur fusion pro­gres­sive, de leur intime mélange. De ce creuset est sor­ti le Brésilien. Ce livre fon­da­teur du « métis­sage » brésilien en analyse toutes les com­bi­naisons et com­posantes. Il en met en relief les avan­tages dans le proces­sus bio-social du pays, aidant à démas­quer des réal­ités com­plex­es d’aujourd’hui.

GOIRAND (Camille), La poli­tique des fave­las, essai, 368 p., Khar­ta­la, 2000.
Cet ouvrage, fruit d’une longue enquête menée à Rio, donne la parole aux habi­tants des fave­las. Il analyse le pas­sage de pau­vreté à exclu­sion, décrit les luttes sociales dans les fave­las, et leur sol­lic­i­ta­tion en temps d’élections.

MACHADO de ASSIS (Joaquim), L’al­iéniste, court roman, 195 p., Folio (bilingue), 1992.
Le pro­lifique auteur car­i­o­ca (1839–190 8) artic­ule son « con­to » comme un polici­er où chaque nou­v­el événe­ment vient jeter le trou­ble dans la petite ville de province d’Itaguai. Sa plume à l’hu­mour cor­rosif dénonce à tra­vers des actes man­qués bour­geois une société entière.

MEYER (Michel), La nou­velle diplo­matie com­mer­ciale brésili­enne (Lula : danse avec le Sud), 166 p., essai, L’Har­mat­tan, 2006.
Pour mieux com­pren­dre la « nou­velle géo­gra­phie du com­merce inter­na­tion­al » qui guide l’ac­tion de Lula depuis 2003 et allie, depuis Can­cun, le Brésil aux géants indi­en et chinois.

RIBEIRO (Dar­cy), Car­nets indi­ens (avec les Indi­ens Urubus-Kaa­por, Brésil), 720 p., Terre Humaine Plon, 2002 (1996).
Anthro­po­logue brésilien et homme poli­tique (il fut notam­ment min­istre de l’É­d­u­ca­tion), Ribeiro (1922–1997) plaide en faveur des minorités indi­ennes, ici les descen­dants des Tupinam­bas, en proie aux épidémies, aux con­flits et, vers 1950, à une poli­tique d’extermination.

ROUQUIE (Alain), Le Brésil au XXIe siè­cle : nais­sance d’un nou­veau grand, essai, Fayard, 2006.
Très doc­u­men­té et pré­cis, le dernier livre du prési­dent de la Mai­son de l’Amérique latine à Paris, ancien ambas­sadeur de France à Brasil­ia (2000–2003), nous con­duit de 1985 à la veille de la réélec­tion de Lula.

VELOSO (Cae­tano), Pop trop­i­cale et révo­lu­tion, 450 p., Ser­pent à plumes, 2003. 
L’en­gage­ment poli­tique de Cae­tano Veloso le forcera à l’ex­il. Dans ce livre de sou­venirs, le chanteur racon­te son odyssée, la fon­da­tion du trop­i­cal­is­mo, dont le pro­jet est de « can­ni­balis­er » la beauté et la richesse du passé musi­cal du Brésil tout en assim­i­lant les élé­ments les plus orig­in­aux de la pop anglo-améri­caine. La nais­sance du trop­i­cal­is­mo coïn­cide avec la vague de la con­tre-cul­ture, qui se heurte à la dic­tature militaire.

ZWEIG (Ste­fan), Le Brésil, terre d’avenir, essai, 380 p., L’Aube, 1998 (1941).
Le célèbre hom­mage sans partage d’un Européen en exil à sa terre d’ac­cueil. Beau­coup de ses visions se réalisent, même s’il s’est trompé sur l’analyse et la dis­pari­tion des « favelas ».


Les nénuphars d’A­ma­zonie peu­vent attein­dre deux mètres de diamètre.

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