Pierre VASSEUR (50)

Pierre VASSEUR (50), ancien directeur des laboratoires de l’X

Dossier : TrajectoiresMagazine N°711 Janvier 2016

Fils et neveu de poly­tech­ni­ciens, Pierre Vasseur sort de l’École dans le corps des officiers des Trans­mis­sions. Après un pas­sage dans l’encadrement mil­i­taire à l’X, il fait Supélec puis l’École supérieure de guerre et enfin l’Enseignement mil­i­taire supérieur sci­en­tifique et technique.

Une carrière d’abord militaire

Pierre Vasseur débute véri­ta­ble­ment sa car­rière en 1961 comme adjoint au directeur sci­en­tifique de la Direc­tion des recherch­es et moyens d’essais (DRME) du min­istère de la Défense, puis est détaché en 1963 à la Direc­tion sci­en­tifique et tech­nique du CNES comme chef de la divi­sion « Études tech­niques avancées ».

En 1966, il pub­li­ait avec E. Fab­re « Mesures sur un plas­ma pro­duit par laser » (Physics Let­ters), « Com­para­i­son entre deux tech­niques de mesures d’un plas­ma en expan­sion rapi­de » (CRAS), suiv­is de nom­breux autres arti­cles dans Physics Let­ters ou Physics of Flu­ids.

De la rue Descartes à Palaiseau

En 1965, il est nom­mé respon­s­able sci­en­tifique de la sec­tion physique des milieux ion­isés du lab­o­ra­toire de physique du pro­fesseur Jean Vig­nal (16), à l’X à Paris, dev­enue en 1967 le lab­o­ra­toire de physique des milieux ion­isés dont il est le pre­mier directeur.

En lien avec la DRME, il étudie les lasers : appli­ca­tion à la télémétrie, au guidage, à la sépa­ra­tion iso­topique ; les matéri­aux semi-con­duc­teurs, détec­tion infrarouge, com­posants élec­tron­iques, etc. ; et la physique des plas­mas, effets non linéaires, propul­sion ion­ique, etc.

Suite aux réformes de 1972, l’École poly­tech­nique se voit dot­er d’une poli­tique de recherche soutenue par son Con­seil d’administration, présidé par Pierre Guil­lau­mat (28).

D’abord secré­taire général puis directeur des lab­o­ra­toires de l’École poly­tech­nique de 1972 à 1994 – sous la direc­tion du directeur de l’Enseignement et de la Recherche à par­tir de 1978 –, Pierre Vasseur a forte­ment con­tribué à la créa­tion du Cen­tre de recherche de l’X en lien avec l’implantation à Palaiseau, et à la créa­tion du Cen­tre de cal­cul vec­to­riel pour la recherche.

Il a notam­ment soutenu la pluridis­ci­pli­nar­ité de la recherche de l’X en favorisant la créa­tion de deux nou­veaux lab­o­ra­toires en 1974 : le lab­o­ra­toire de ges­tion et le lab­o­ra­toire de math­é­ma­tiques appliquées. Il leur a ensuite con­stam­ment apporté son sou­tien, ce qui fut un atout essen­tiel dans leur développement.

Il a su faire de grands choix, des arbi­trages sur les attri­bu­tions de postes, de locaux, de bud­get, de per­son­nel, avec une réelle diplo­matie. Il laisse le sou­venir d’un man­ag­er accom­pli, à la fois dis­cret et efficace.

Un promoteur des coopérations scientifiques

En 1994, Pierre Vasseur devient prési­dent de l’association Île-de-Sci­ence, qui regroupait alors qua­torze étab­lisse­ments de recherche du plateau de Saclay.

Il fut égale­ment prési­dent de l’Association française pour l’étude et le développe­ment de l’énergie solaire (1977–1980), prési­dent du Groupe de réflex­ion sur l’implosion par laser (1975–1976), ani­ma­teur d’un groupe de tra­vail sur le cal­cul sci­en­tifique avec P. Fleury (1980), mem­bre du groupe d’étude Friedel-Lecomte sur l’École poly­tech­nique (1982).

Pierre Vasseur était cheva­lier de la Légion d’honneur et com­man­deur de l’Ordre nation­al du Mérite.

Mer­ci à Olivi­er Azzo­la, archiviste de la Bib­lio­thèque cen­trale de l’X, et Michel Berry (63), ancien directeur du Cen­tre de recherche en ges­tion, pour les infor­ma­tions qu’ils nous ont fournies.


Alice Tschudy
,
chargée de com­mu­ni­ca­tion sci­en­tifique à l’X

Jean-François Colon­na,
chercheur au Cen­tre de math­é­ma­tiques appliquées de l’X

Commentaire

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19710275répondre
4 janvier 2016 à 7 h 46 min

Pierre VASSEUR fut aus­si un escrimeur
A cette nécrolo­gie, j’aimerais ajouter que Pierre VASSEUR fut un excel­lent escrimeur, com­bat­if et tenace ; j’ai gardé un excel­lent sou­venir de nos assauts .

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