Paul Manacœur

Le pre­mier roman de Ber­trand Béni­chou (97) – dont le nom de plume est Ber­trand Le Cha­tain –, Paul Mana­cœur est l’histoire d’un amour infi­ni et pour­tant impos­sible, qui se joue dans les cou­lisses de l’État au début des années 1960. C’est l’histoire d’un secret deve­nu trop lourd à por­ter, l’histoire d’un homme qui a connu les hon­neurs mais est pas­sé à côté de sa vie.

Ce récit ima­gi­naire nous plonge dans la vie quo­ti­dienne des cabi­nets minis­té­riels sous le gou­ver­ne­ment de Georges Pom­pi­dou. à tra­vers la vie d’un jeune conseiller, le roman nous fait vivre de l’intérieur plu­sieurs grands évé­ne­ments de la vie poli­tique fran­çaise des années 1960. Extrê­me­ment bien docu­men­té, il mêle ‑habi­le­ment fic­tion et récit his­to­rique au point que l’on se sur­prend à véri­fier l’authenticité de cer­tains faits ou évé­ne­ments. Paul Mana­cœur est riche d’anecdotes qui font naître un sou­rire irré­pres­sible, notam­ment celles autour du jeune Jacques Chi­rac, avec qui le héros se lie à Mati­gnon. C’est aus­si l’histoire d’une pas­sion amou­reuse, dont le lec­teur sait dès le départ qu’elle est vouée à l’échec. L’auteur entre­tient jusqu’au bout le mys­tère sur la fin de cette rela­tion, dans un sus­pense très réussi.

Au fil des cha­pitres, on prend beau­coup de plai­sir à voir évo­luer les prin­ci­paux per­son­nages, leur rela­tion au pou­voir et leurs rela­tions per­son­nelles. Le style est fluide, et élé­gant. Paul Mana­cœur est un roman cap­ti­vant et très agréable à lire. 

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