Œuvres à objet Marc Desportes (82) Éditions du Regard, février 2018

Œuvres à objet

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°738 Octobre 2018Par : Marc Desportes (82)Rédacteur : Vincent Guigueno (88)Editeur : Éditions du Regard, février 2018

His­to­rien et urba­niste, Marc Desportes est l’auteur du fon­da­men­tal Pay­sages en ­mou­ve­ment. Trans­port et per­cep­tion de ­l’espace xviiie-xxe siècle (Gal­li­mard, 2005). Dans ce nou­veau livre somp­tueu­se­ment illus­tré, il par­tage sa sen­si­bi­li­té et son intel­li­gence de l’art moderne et contem­po­rain, qu’il a appro­fon­dies en accom­pa­gnant pen­dant plu­sieurs années les pro­jets de Fran­çois Pinault. 

Desportes raconte l’histoire des rap­ports que l’art entre­tient depuis le début du xxe siècle avec les objets ordi­naires, manufacturés.
Convo­quant entre autres la roue de bicy­clette de Duchamp (1913), les den­tiers d’Arman (1960), les pneus d’Allan Kaprow (1961), ou
l’aspirateur de Jeff Koons (1980), il s’intéresse aux « œuvres à objet », dans les­quelles ce der­nier est réel­le­ment pré­sen­té, et non repré­sen­té, comme les boîtes de soupe d’Andy Warhol. Sa méthode est de mettre en rap­port l’objet « à l’œuvre » avec son « arrière-plan », c’est-à-dire la culture maté­rielle dont il est le pro­duit. S’il pro­pose une lec­ture chro­no­lo­gique du sta­tut de l’objet dans l’histoire de l’art, depuis la scène inau­gu­rale du rea­dy-made à la Duchamp jusqu’aux artistes les plus contem­po­rains, Marc Desportes insiste sur la plu­ra­li­té des ‑lec­tures des œuvres, qui nous inter­rogent sur notre envi­ron­ne­ment, notre per­cep­tion des choses et des sociétés. 

Un cha­pitre « auto­nome » est consa­cré à chaque objet, si bien que le lec­teur-visi­teur peut suivre l’ordre pro­po­sé ou bien déam­bu­ler dans un musée vir­tuel dont Desportes est l’auteur-commissaire. On espère que la réflexion ici pro­po­sée pour­ra un jour s’exprimer dans l’espace d’une ambi­tieuse exposition. 

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